jeudi 30 octobre 2008

Shitz (guerre amour et saucisson)





Bonjour à Laurence
Bonjour aux guerriers
Bonjour aux amoureux
Bonjour aux amateurs de saucisson
Bonjour aux zotres


J'étais passé plusieurs fois devant l'affiche de SHITZ et elle m'avait intriguée autant que le sous-titre (Guerre, Amour et Saucisson : quelque part, ça donne le ton) au point que j'avais fait une recherche sur le net pour en savoir plus sur cette pièce et connaître l'avis de celles et ceux qui l'avaient vue.

Les sons de cloches étaient partagés, allant de la dythirambe à l'indignation, certain(e)s louant le génie de l'auteur, l'inventivité de la mise en scène et des décors, le culot des acteurs, d'autres reprochant le mauvais goût de l'ensemble et la vulgarité de certains (nombreux ?) passages.

Loin de me décourager, cela m'a donné encore plus envie d'aller voir cette pièce signée Hanokh LEVIN et, autant vous le dire tout de suite :
- je me place résolument dans la première catégorie, dans celle des zemballé(e)s,
- je n'emmènerai jamais ma mère voir cette pièce et je la conseillerais encore moins aux amoureux/ses des pièces de boulevard ou du théâtre classique et aux fans de la délicatesse.

Le sujet

Shitz a de l'argent et une fille trop grosse et boulimique qui s'entiche d'un jeune arriviste qui accepte ce mariage pour la galette de beau-papa. Une fois l'union célébrée, entre deux considérations sur le mariage, la grossesse ou la guerre, le couple n'aura qu'une obsession : s'enrichir au plus vite et pour cela, quoi de mieux qu'hériter ?

Mon avis

Le texte est explicite comme dirait un sticker posé sur le CD d'un groupe de rap US et la mise en scène de Cécile Backès n'édulcore pas le propos. L'ensemble est donc aussi cru que certains jambons mais à aucun moment je n'ai trouvé la pièce vulgaire :
- d'une part parce que je suis d'accord avec Coluche pour dire qu'il s'agit là d'une notion très relative : il y a pour moi plus de vulgarité dans un repas d'affaires à 150.000 euros (3.000 euros par convive) organisé par la branche assurances d'une banque une semaine après son sauvetage express que dans toutes les singeries sexuelles de la terre,
- d'autre part parce que je n'ai jamais trouvé le ton ou le jeu des acteurs gratuit ou complaisant mais toujours, au contraire, au service d'idées fortes.

La pièce alterne un texte grinçant, parfois déstabilisant avec des passages chantés qui le sont tout autant. La satire est féroce mais efficace et l'on rit beaucoup des vies pathétiques et mesquines des 4 personnages évoluant dans un surprenant décor de meubles en formica entassés, bondés de paquets de chips et de canettes de soda rouges.

J'ai (presque) tout aimé de cette pièce : sa noirceur, son mauvais esprit, son politiquement incorrect, son thème, son inventivité et pour une fois, un usage omniprésent de la musique (aux sonorités jazzy-juives) et des instruments tout à fait adapté à une époque où cela semble de plus en plus la mode au théâtre de coller un musicien sur scène quand on n'a aucune idée intéressante de mise en scène.

Les acteurs sont également formidables. Seul petit bémol personnel (qui n'a pas du tout gênée l'amie avec qui j'étais) : je ne supporte pas la voix éraillée d'Anne Benoit qui joue le rôle de la mère. C'était physique, chacune de ses interventions parlées me vrillait les tympans.

Infos pratiques

Théâtre de la Pépinière
7 rue Louis Le Grand - 75002 PARIS
Métro Opéra ou Tuileries
Tél : 01.42.61.44.16
Du mardi au samedi à 21h00
Matinées le samedi à 16h00
Infos et extraits de critiques sur le site internet du théâtre

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