dimanche 30 novembre 2008

Lectures bloggesques (de la semaine 48-2008)


Bonjour aux Ra7or boys
Bonjour Lily
Bonjour aux zotres


Quand les Ra7or boys sont plus mâles que nature !

Ces jours derniers, nous évoquions ici même certaines différences noir(e)/blanc(he) et par ricochet H/F. L'une d'elle, à mon sens concerne la façon d'arriver à ses fins dans une situation donnée. Prenons l'exemple d'une rupture : une femme dira en pleurant "c'est fini, je ne t'aime plus, c'est dur pour moi aussi tu sais". Un homme fera + ou - (enfin, - j'espère !) ce qui est décrit chez les Ra7or boys dans ce pseudo manuel de rupture dégueue en 10 étapes.

Ca a choqué certain(e)s lecteurs/trices au premier degré mais pour moi c'est un énorme éclat de rire. Je me permets toutefois quelques remarques :
A propos du n°1 : ah ? moi je crois qu’un mec ne rappelait par définition jamais…
A propos du point n°2 : encore faudrait-il qu’il existe sur cette planète un mec hétéro assez féminin pour se souvenir des noms des parfums qu’on aime ou pas…
Les points 3 et 7 contredisent le postulat “tout cela sans efforts” du point 6 (idem pour le point 10 qui laisse tout de même une lueur d’espoir).

Quand Lily prend la pause

Je ne connaissais pas ce pastel de Drian avant de le découvrir chez Lily. J'ai admi-doré. Comme je ne connaissais pas cet artiste j'ai tapé son nom sur Google et j'ai notamment trouvé ceci sur Universalis :


Dessinateur, graveur et décorateur, Drian est l'interprète talentueux de la mode Art déco dans ce qu'elle a de nerveux, d'éphémère. Venu à Paris vers 1898, Drian s'oriente bientôt vers l'illustration ; ses compositions, publiées dans L'Art et la mode, sont d'un style élaboré mais encore bien conventionnel. La description des robes et de leurs falbalas gomme la présence anatomique, et les femmes qu'il représente ressemblent à des poupées ou à des idoles sans personnalité, d'une beauté banale, sans réalité physique. Après quelques années de ces travaux assez fades et répétitifs, Drian accentue le caractère convulsif et crispé de son trait et, sans renoncer à l'illustration commerciale, parvient à élaborer un style dont la virtuosité, l'artifice acquièrent une séduction singulière. C'est autour de 1912 qu'il parvient à la maturité, et ses illustrations de mode pour la Vie heureuse et pour d'autres revues montrent des femmes frêles, revêtues de robes dont il évoque délicatement la texture, les froissements, le vaporeux. Ces femmes d'une incontestable élégance adoptent des poses contournées en contraposto, d'une sophistication inégalée.Drian parvient magistralement à restituer les attitudes en suspens, à esquisser un geste, à donner le sens de l'éphémère.(...)


Petite phrase du moment


Un statut facebook raconte (et moi je crie vive Paris) : XXX vous informe : "le charcutier de la place Léon Blum a été Médaille d'or lors de la Coupe de France du Fromage de tête - ça c'est Paris !"

samedi 29 novembre 2008

illouminachionne (nocturne et musicale et esthétique)


Bonsoir Matthew Bellamy
Bonsoir les zotres


J'adorais déjà mais je viens de prendre conscience cette nuit (il était temps !) que MUSE est tout simplement le plus grand groupe de la fin du XXe et du début du XXIe siècle. Ceci n'est pas négociable.

Voici les paroles d'une de mes chansons préférées du groupe. Je n'aime pas du tout la video (ridicule, sans rapport avec le texte et l'esprit romantico-torturé de la chanson) mais bon, elle est ...

Franchement, pouvez-vous écouter ça sans qu'immédiatement des pensées hyper libidineuses ne vous transpercent ? Moi pas.

Lips are turning blue
A kiss that can't renew
I only dream of youMy beautiful
Tiptoe to your room
A starlight in the gloom
I only dream of you
And you never knew
Sing for absolution
I will be singing
And falling from your grace
There's nowhere left to hide
In no one to confide
The truth burns deep inside
And will never die
Our wrongs remain unrectified
And our souls won't be exhumed

Neon Judgement (Belgitude musicale 5/9)

Neon Judgement ne figure pas dans la liste des groupes belges dressée par Wikipedia et pourtant ! Difficile de classer la musique de Neon Judgement qui tient autant de la cold wave (parce que c'est désespérement sombre) que de l'Indus/electro/EBM ("Electronic Body Music" parce que ça donne irrestistiblement envie de bouger son corps de rêve). Tout ce que j'aime. Mes deux chansons préférées étaient Miss Brown et Chinese Black. Du pur jus des années 80.

Sur la page d'accueil de leur site officiel, on peut écouter un remix génial du titre Awful Day. Ici on peut écouter TV Treated. Ici on peut entendre un extrait audio correct de Miss Brown ou voir en intégralité une video au son pourri de chez pourri. Quoiqu'il en soit, j'aime toujours encore ces chalalala guturaux et les hululements féminins qui les suivent... et voici ce que donne Chinese Black.







J'ai trouvé sur le site Guts of Darkness une critique un peu sévère de l'album Horny as Hell que j'écoutais en boucle quand j'étais étudiante de même que le best of au titre si torturé General Pain and Major Disease.

A noter, le fondateur de Neon Judgement a ensuite créé Neon Electronics dont je n'avais jamais entendu parler avant de visiter le site du groupe.

vendredi 28 novembre 2008

Ma nuit blanche (avec un homme noir)




Bonjour Barack
Bonjour les zotres

Quel veinard ce Barack !


Non seulement il est plutôt beau gosse, non seulement il a été élu président des USA mais en plus, j'ai passé la nuit du 4 au 5 novembre éveillée et incapable de dormir à cause de lui ! Je ne pousserais pas la confiance en moi jusqu'à dire que c'était réciproque.

Bon, vous me connaissez, je ne résiste jamais à un bel homme d'une part et au plaisir puéril de faire un jeu de mots foireux d'autre part. Ceci explique le titre de ce message car mon fidèle lectorat se souviendra sûrement que j'avais passé un vague coup de gueule (disons que j'avais un peu ronchonné) en faisant remarquer que Barack Obama n'est pas noir, en tout cas pas plus noir que blanc. Il est métisse.

Ce que je trouve surprenant c'est que je n'entendais guère qui que ce soit dire la même chose à ce moment là. J'ai constaté en revanche que le mot métisse remplaçait de plus en plus le mot noir dans les media peu de temps avant le résultat du scrutin. Dois-je traduire "depuis qu'il était vraiment évident qu'il allait gagner ?" (avec toutes les interprétations nauséabondes posibles ?) Je n'ose le penser.

Tout ça pour dire que ça m'agaçait considérablement qu'on parle sans cesse de sa couleur, qu'on évalue ses chances d'élection beaucoup plus par rapport à ça que par rapport à son programme. Qu'il soit noir, blanc, gris, jaune, vert à pois roses ou bleu à rayures dorées, je m'en fiche complètement. Pour moi c'est limite un non événement et je pense que ça devrait l'être pour tout le monde si nous vivions dans un monde idéal où la couleur n'aurait aucune importance.

Cela dit, je ne suis pas aussi naïve, idiote et indifférente que j'en ai l'air. J'ai bien conscience que cette élection constitue un changement d'ère mais je ne le vois pas comme ça, je ne le ressens pas dans ma chair, sans doute parce que je suis blanche.

Je sais parfaitement que c'est un événement comme l'aurait été l'élection d'une femme aux USA (Hillary Clinton n'est pas passé loin de remporter le pompon) ou en France (Ségolène Royal, dieu qui n'existe pas nous en préserve... mais à droite ou à gauche, j'ai hâte qu'une femme crédible se présente et ait des chances d'être élue et de faire une bonne présidente).

Mais surtout, en tant que femme, j'ai l'impression qu'on me met une claque à chaque fois qu'on place le débat politique ou sociétal sur le plan "c'est bien pour une femme" ou "désormais les femmes prennent le dessus sur les hommes" (ce qui est une contrevérité éhontée) comme en ce moment à propos de la tête du PS. J'ai entendu je ne sais plus quel tordu (Eric Zemmour sur i télé je crois) dire l'autre jour une crétinerie du genre "maintenant on est obligé de mettre une femme en face de Ségolène Royal pour la battre". Avez-vous conscience du nombre de préjugés misogynes et de contre vérités hallucinantes sous-entendus dans cette affirmation ? Imaginez-vous un jour quelqu'un dire à propos de la mairie de Paris "maintenant on va être obligé de mettre un homo en face de Delanoe pour le battre". Ce genre de déclaration homophobe est inenvisageable, cela ferait un scandale monstrueux et justifié. Alors pourquoi tolère-t-on une telle condescendance à l'égard des femmes ?

La même chose se passe actuellement à l'égard des noirs à travers cette élection-symbole et les compétences réelles ou supposées d'Obama sont reléguées au second plan loin derrière sa couleur de peau. On a pu voir dans la presse ou entendre dans les media des masturbations intellectuelles condescendantes aussi ridicules et contradictoires que "aurait-il pu gagner s'il n'avait pas été noir ?" ou "comment a-t-il gagné malgré sa couleur de peau ?". Faudrait savoir !

Et moi qui croyait naïvement que maintenant qu'il était élu, le seul truc important était de se demander ce qu'il allait faire... Franchement, il n'y a qu'une femme pour penser ce genre d'ânerie !

jeudi 27 novembre 2008

Le Viagra ne passera pas par moi (quoique)

Bon. Là, je ne dis bonjour à personne et encore moins aux zotres.

Là j'en ai marre et je m'énerve. Je dis stop, halte, pause, je sature. La pilule devient dure à avaler.

Tous les jours je reçois en moyenne une dizaine de messages me proposant d'acheter du Viagra sur internet et ça commence à me casser sérieusement les couilles si vous me passez cette expression un brin triviale mais au combien adaptée, à prendre évidemment au sens métaphorique et non au pied de la lettre, pied qu'on me promet d'ailleurs énorme, monstrueux, intégral et plus encore si j'utilise les fameuses petits cachets bleus.

Sauf que je suis une femme ! (Si !). Je n'ai aucun problème d'érection et je ne pense pas en avoir beaucoup plus à l'avenir. Je n'ai prévu de changer de sexe ni à court ni à long terme et je me demande comment en convaincre les cohortes d'américain(e)s, de germain(e)s, de grec(que)s et autres russes qui m'inondent de propositions dans des langues et des alphabets que je suis parfois incapable de déchiffrer (mais les prix restent en dollars ou en euros).

Qu'on me bombarde de promos pour des tampons, des comprimés contre les règles douloureuses, les vergetures ou la rétention d'eau, de promesses de cures anti-cellulite miracles, de pubs pour des soutien-gorges chauffants ou des vibromasseurs électriques, à ressorts ou à roulements à billes ! Je ne sais pas moi ! Ca existe aussi les problèmes de gonzesses, non ? Mais par pitié qu'on cesse de me gonfler les corps caverneux avec des ennuis masculins dont je n'ai cure.

Bon, j'ai déversé ma bile, ça m'a fait du bien de vous parler, je peux me replonger sereinement dans l'excellent roman (toute ressemblance avec bla bla bla) :
"Au delà de cette limite votre Ticket n'est plus valable" de Romain Gary.

Un bouquin génial que je conseille à tout le monde, à l'exception peut-être des mâles en pleine andropause. Vraiment (dé)-bandant !

mercredi 26 novembre 2008

République des blogs (de ce soir)

Tiens, je vais y aller... Vu le contexte actuel, ça peut être rock'n roll.
Quand : tous les derniers mercredis du mois (ce soir donc)
Où : Au café
Le Pachyderme 2 bis boulevard Saint-Martin, Paris 10e.
Sur le net :
site

Photo de groupe (avec bouteille)

Bonsoir François (auteur de la photo), Bonsoir les zotres

Des gens sympa autour
Un verre de vin devant (et d'autres en perspective)
Des livres partout...
Il ne manquait que George Clooney pour que la soirée soit parfaite (mais le café était bon quand même et la chantilly maison coulait à flot).

Novembre est passé, décembre arrive (et janvier se prépare)

Bonsoir aux livres échangistes
Bonsoir aux zotres

Le dîner livres échanges de ce soir aux Fous de l'Ile s'est très bien passé : cadre sympa, cuisine agréable, prix raisonnable, accueil charmant, que rêver de plus ?

Photo prise par François. Pierre à ma gauche, plein de livres sur mes genoux (et non l'inverse), le bonheur !!!
(Autres photos sur le groupe DLE de facebook)

Bien sûr, Alexandra, Mister TDE, Emma et quelques zotres étaient un peu loin pour papoter, mais ce sera pour une prochaine fois... Hugues a arraché de haute lutte le bouquin qu'il convoitait n'hésitant pas à le ravir à une femme enceinte, Isabelle s'est précipitée sur les
2 bouquins cochons que j'avais apportés (Jouir de Catherine Cusset et Baise-moi de Virginie Despentes) et a promis un compte-rendu de lecture circonstancié (j'attends...), Christophe a fort bien choisi les vins (un Morgon divin et un Pauillac délicieux), j'ai négocié un rab de frites et un supplément chantilly, Alice a prodigé ses conseils de bloggeuse littéraire, François nous a parlé de la sortie prochaine de son livre et avait pensé à m'apporter Le pilon de Paul Desalmand, Fabrice a été gentleman de me le laisser, Aude nous a confié le prénom de son futur bébé, Pierre et Sylvie ont pris plein de photos et Nathalie m'a offert un superbe "livre de cuisine sauvage" sous titré "Mes recettes de sorcière" (MERCI !!! De quoi envouter tout ce que la planète compte de mâles, huuummm, j'en rêvais, Nathalie l'a rendu possible !). Bref, chacun(e) a contribué à ce que la soirée soit excellente. En outre, nous avons eu la visite de Frédéric Fredj qui est venu nous parler un peu du concept des "mille feuilles" que je vous engage à découvrir ici (chez moi) et (chez lui)

Au mois de décembre, je délègue : le dîner livres échanges sera organisé par Pierre.
Suspens quant à la date...
Surprise sur le choix du resto...
J'adore !

Déjà 5 personnes (dont moi) sont inscrites pour le dîner de janvier (ce sera le mardi 20/01/09 - Voir infos détaillées
ici). J'en reparlerai ici-même mais contactez-moi pour plus d'infos.

mardi 25 novembre 2008

De Niro's Game (de Rawi Hage)

Bonjour aux
libanais(es)
Bonjour aux
canadien(ne)s
Bonjour
aux zotres

La blogosphère littératuro-culturallo-diverse regorge de critiques dithyrambiques (m'agacent ce "y" et ce "i" que je ne sais jamais où placer !) et méritées à propos de ce premier roman canadien écrit en anglais par un libanais vivant à Montréal.

J'ai attendu quelques semaines avant de rédiger la mienne histoire de vous faire une petite piqûre de rappel au cas où vous n'auriez pas compris qu'il faut ABSOLUMENT lire ce livre publié chez Denoel. Ce que je vais écrire ne va donc guère vous sembler original : j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre dense, intéressant, bien écrit et je ne peux que vous conseiller de l'ajouter à votre liste au Père Noel.

Le sujet

Bassam et Georges sont deux amis d'enfance qui vivent leur jeunesse à Beyrouth dans les années 80. Leur vie oscille entre délinquance, bombardements, morts de voisins, de parents, d'amis, combines douteuses, frustration sexuelle, rapports avec la milice chrétienne (faute d'en avoir avec les filles ?) avec toujours, chez Bassam, ce désir de fuir à l'étranger avec ou sans son ami Georges dont le comportement, les idées et les engagements le poussent chaque jour vers plus de violence.

Mon avis

En ce moment j'ai de la chance, je ne lis (presque : voir message précédent) que de bons voire très bons bouquins dont j'ai treize envies de vous dire le plus grand bien. De Niro's Game est un coup de maître grandiose, un premier roman dur et passionnant.

L'écriture est magnifique, à la fois poétique et sans concessions, métaphorique et crue au service d'une histoire terrible de guerre et d'amitié, de violence et de fuite. Je pourrais multiplier les éloges, aligner les qualificatifs admiratifs tant j'ai été captivée par l'univers dépeint par l'auteur par le récit violent d'une guerre dont je ne sais pratiquement rien, par les personnages de Bassam et Georges, dangereux, désabusés, cyniques, auxquels on ne peut que s'attacher. Certaines pages de Rawi Hage m'ont parfois rappeler le talent de Curzio Malaparte, la noirceur des plus belles pages de Kaputt ou La Peau.

Je n'ai qu'un tout petit bémol à apporter à ma critique : la troisième et dernière partie du roman est en rupture totale avec ce qui précède et, même si elle est aussi magnifiquement écrite, le propos paraît plus fade et moins pertinent en comparaison de ce qui précède, certains passages sont même assez capilotractés. Cette partie aurait sans doute mérité d'être plus courte et certains des personnages secondaires que l'on y croise (Roland par exemple) n'apportent rien de passionnant à mon avis.

Quelques extraits

J'ai enfourché la moto derrière Georges, et nous sommes partis vers les grande rues du centre, ces rues où pleuvaient aujourd'hui les bombes et où les diplomates saoudiens venaient jadis lever des putains françaises, ces rues que les Gre'cs de l'Antiquité avaient parcourues en dansant, que les Romains avaient envahies ; ces rues où les Perses avaient affûté leurs sabres, les mamelouks raflé le pain des villageois, et les croisés mangé de la chair humaine ; ces rues enfin où les Turcs avaient réduit ma grand-mère en esclavage. (P.14)

La guerre, c'est pour les voyous. Les motos aussi. Pour les voyous et pour les adolescents aux cheveux longs comme nous, qui portent une arme à la ceinture, roulent avec un réservoir rempli d'essence volée et n'ont nulle part où aller. (P.14)

A l'intérieur, installées dans d'antiques baignoires à la turque, leurs femmes efflanquées versaient avec parcimonie ert rudence un peu d'eau de leur seau en plastique rouge pour débarrasser leur peau brune e la croûte, mince comme celle d'un baklava, que la poussière, les odeurs, les méchants ragots des commères sirotant leurs dés à coudre de café, la pauvreté de leur mari, et la sueur qui coulait de leurs aisselles velues étaient venus former. Elles se lavaient avec la minutie des chats chrétiens qui se pourlèchent les pattes à l'ombre du moteur des petites voitures européennes suintant le pétrole capitaliste ue des travailleurs nigérians exploités tirent d'un sous-sol hanté e démons et de vers nourris aux racines d'arbres mors, étouffés par la fumée des usine et le souffle avide des ingénieurs à la peau blanche. Chats paresseux qui lézardent sous les voitures sales en contemplant la parade des chaussures italiennes, des ongles vernis, des revers de pantalons multicolores et déchirés, des talons aiguilles, des tongs en plastique, des pieds nus qui trépignent et des chevilles délicieuses chevilles nues dont viendraient s'emparer de grosses mains pour les relâcher aussitôt et mieux les reprendre un peu plus haut, remontant ainsi jusqu'à la sourc chaude qui, doucement, généreusement, se fait légère inondation fleurant l'anguille, le poisson rouge et l'eau de rose. (P.16)

Les bombes pleuvaient, les guerriers se battaient, nos ordures s'entassaient au coin des rues. Chats et chiens, gavés, grossissaient de jour en jour. Les riches en partance pour la France lâchaient leurs bêtes dans la jungle urbaine : toutous orphelins, bichons de luxe dressés à être propres, bassets portant prénom français et noeud papillon rouge, caniches frisés au pedigree impeccable, cabots chinois ou génétiquement modifiés, clébards incestueux agglutinés en bandes qui couraient les rues par dizaines, unis sous le commandement d'un bâtard charismatique à trois pattes. La meue de chiens la plus chère du monde errait dans Beyrouth, courait sur la terre, hurlait à la lune énorme et dévorait des montagnes de déchets à tous les coins de rue. (P.33)

A propos de colons en Afrique noire
On siphonnait la richesse des notables et on s'offrait leurs filles en cadeau. Personne ne nous aimait, tu comprends, mais ils avaient tous besoin de nous. Et puis, un jour, c'est arrivé. Un jour, armés de fusils sinon de machettes, les va-nu-pieds sont entrés dans la ville et nous ont chassés de nos appartements climatisés. Ils ont renversé nos chaises longues, chié dans nos piscines ornées de mosaïques, cassé en deux nos narguilés, campé dans nos salons de marbre dont les vastes fenêtres donnaient sur leurs villages primitifs, leurs bidonvilles que nous n'avions jamais remarqués, leurs égouts à ciel ouvert que nous n'avions jamais reniflés, leurs soeurs à la peau de chocolat dont le ventre nous servait de coussin et les mains blanches de serviettes où essuyer notre sperme sémitique et nos fronts dégoulinants de sueur dans nos jardins clos gardés par des molosses. (P.121)


Conclusion

Un roman fort, une excellente découverte qui fait incontestablement partie de mon top 5 de l'année 2008 (qui sera d'ailleurs très diffi-Cécile à dresser et qui, de fait, se transformera peut-être en top 10).
Un énorme merci à Chez Les Filles !

Le chemin des sortilèges (de Nathalie Rheims)


Bonjour à celles et ceux
qui l'ont hélas déjà lu
Bonjour à celles et ceux
qui ont la chance de ne
pas l'avoir encore ouvert
Bonjour aux zotres

Le site internet de Nathalie Rheims (aussi délirant que sa coiffure).

Le chemin des sortilèges publié chez Léo Scheer est le 4e livre que je reçois de la part de Chez Les Filles (merci encore !) et, c'est de loin le plus mauvais sur la forme et sur le fond.

Je n'ai pas du tout aimé "La fausse veuve" de Florence Ben Sadoun. Je lui reconnais toutefois une force et une sincérité touchantes, maladroites certes, mais touchantes et surtout l'intérêt de ne pas laisser indifférent(e), de soulever de vraies questions et de susciter le débat.

J'ai trouvé "Le fiancé de la lune", d'Eric Genetet artificiel, un brin pompeux et dispensable mais je lui reconnait une fin touchante.

J'ai adoré "De Niro's game" de Rawi Hage dont je parlerai (enfin !) dans le message suivant.

Je ne trouve aucun début de commencement de soupçon de trace de vague esquisse de début d'intérêt au 10e bouquin de Nathalie Rheims, premier (et dernier ?) que j'ouvre d'elle.
Si j'ai eu sincèrement envie de parler des trois précédents (en bien ou en mal), d'argumenter mon point de vue, de l'étayer d'exemples et de réflexions personnelles, parce qu'il y avair du contenu, de l'émotion, de la vie, matière à polémique et/ou à réflexion. Ce n'est pas le cas dans "ça" (ne voyez là aucun parallèle avec l'excellent livre de Stephen King portant ce titre).

Je considère que j'ai déjà perdu quelques heures précieuses de mon temps que j'aurais pu utiliser plus intelligemment en bloggant + (et mieux), en dormant, en faisant des galipettes, ou même des sudoko voire du repassage de caleçons masculins en regardant La Méthode Cauet (c'est dire !) au lieu de poursuivre sans joie et de terminer poussivement ce chemin de croix, cette marche forcée, cette promenade ratée où tout m'a semblé ridicule, ennuyeux, artificiel, vide (en gros il n'y a AUCUNE action, des armorces de dialogues débiles mais l'héroïne répète en boucle qu'elle est fatiguée et passe son temps à dormir), lamentable jusqu'au choix convenu des adjectifs (en gros, les silences sont forcément "pesants", les regards "énigmatiques", les réponses "urgentes", etc. => j'ai pris ces exemples complètement au hasard, pour l'esprit de la chose (ou son absence) et non la lettre).

Comment peut-on écrire et surtout publier un tel sommet de nullité ?

J'ai donc décidé, en parfait accord avec moi-même, de ne rien en dire de plus sinon qu'il s'agit du pire livre que j'ai ouvert en 2008 et surtout ceci :
Lisez autre chose !

lundi 24 novembre 2008

Les livres que j'apporterai (au dîner livres échanges de demain soir)

Bonjour aux livres échangistes
Bonjour aux zotres


Je n'en ai pas vraiment fait exprès mais il y a une certaine cohérence, tout au moins une certaine thématique relationnelle commune aux trois livres que j'apporterai au dîner livres échanges du mardi 25/11.

Virginie Despentes
Baise-moi
Livre culte qu'on adore ou qu'on déteste. J'appartiens plutôt à la premire catégorie et je suis assez admirative du style direct et sans concession de Despentes. A ma connaissance, aucune femme avant/après elle n'avait/n'a jamais rien écrit d'aussi violent et d'aussi trash. C'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup...

Blandine Le Callet
Une pièce montée
Un livre kaléïdoscope qui raconte une journée de mariage selon différents points de vue, celui d'une petite fille, du curée, de la mariée, de la grand-mère, de divers invités. Une idée plutôt bonne qui se traduit par un livre sympathique que l'on peut lire comme une suite de nouvelles qui se répondent. Peut-être l'ensemble aurait-il gagné à être un peu plus méchant pour être vraiment jubilatoire.

Catherine Cusset
Jouir
A l'occasion d'une rencontre avec un homme qui la trouble, une femme mariée raconte sa vie sexuelle, les hommes qu'elle a connus, qu'elle a aimé ou non avec omniprésents, le besoin de plaire et la quête du plaisir. Un côté catalogue lassant. Voir ma critique du 19/11/08.


Annonce alléchante d'un prochain dîner livres échanges "gastronomique" sur le blog qui leur est consacré... A suivre...

La fin (de la fin)


Bonjour aux reines de beauté
Bonjour aux zotres


Vous pouvez lire les deux épisodes précédents
ici et où vous m'aviez laissée très inquiète...


De fait, le résultat était plutôt satisfaisant, symétrique en tout cas et je ne sais pas si j'étais très "Giuly" mais je n'étais pas trop "Ribéry". Je quittai donc les lieux le sourire aux lèvres, délestée de 10 euros et de quelques poils faciaux aussitôt rongée par un nouveau tourment de taille : mes ongles. Pas de doutes, ils étaient laids, de toutes les longueurs, ternes, pas vernis, bref une horreur totale même que la famine en Afrique, le réchauffemnt climatique, l'ouragan Katherina ou la baisse de vigueur des spermatozoïdes à côté c'est du pipi de chat.

Heureusement je trouvai en chemin une boutique toute neuve (et toute vide) spécialisée dans le domaine et je m'offris le kit manucure du siècle comprenant une espèce d'éponge miraculeuse qui fait briller les ongles quand on la frotte dessus. Dingue ce qu'on fait de nos jours !

A ce moment précis, je me suis dit qu'être vachement belle c'était hyper bien mais qu'on ne saurait se rendre à un rendez-vous hyper important sans sentir trop bon et que quitte à brasser l'air de mes jolies mains hypnotisantes aux ongles affriolants, autant que celui-ci transporte des effluves fleuries, des senteurs énivrantes, des relents liliacés. Je poussai donc la porte de Marionnaud avec conviction.

Moi, dans une parfumerie, j'agis un peu comme dans un restaurant asiatique : je lis toute la carte, j'hésite longtemps, et je finis par commander exactement la même chose que d'habitude. Après moult vaporisations, reniflages, essais, hésitations, mélanges, je suis resortie avec un gros flacon de Cinéma d'Yves Saint Laurent, fleuri, chic, présent mais discret, tout moi quoi (et puis j'adore la pub et je m'identifie TO-TA-LEU-MENT !).



Une fois sur le trottoir je plongeai la main avide dans mon petit sac plastique (comme une gosse qui ouvrirait une pochette surprise) à la recherche des deux échantillons que la vendeuse n'avait pas manqué de glisser avec mon ticket de caisse. Et là, que vis-je ?
- crème rafermissante contour des yeux de chez Machin
- solution anti-âge effet lisse de chez Bidule.
Salope ! Si l'eau de toilette ne coûtait pas si cher et s'il ne m'était pas imposible d'envisager me rendre à un dîner hyper important en sentant la cocotte à 800 mètres, je te casserais mon flacon sur le crâne.

Les épaules un peu basse, je décidai d'achever mon périple "trompe-couillon" (comme disait mon grand père non sans lucidité) au rayon cosmétiques du Monoprix de l'avenue de l'Opéra histoire de me faire un teint éclatant, un regard de braise, une bouche inoubliable et des cils interminables pour mon dîner qui, je vous le rappelle si besoin, était hyper méga top trop important que même j'en avais déjà des crampes dans le ventre rien que d'y penser et que j'en ai encore rien que de vous en parler.

J'avisai une esthéticienne qui me prodiga moul conseils fort sympathiques et j'achetai docilement tous les petits tubes, flacons et autres poudres qu'elle me désigna. Elle me proposa ensuite de me maquiller et j'acceptai d'autant plus volontiers que je commençais à prendre goût à ces tripotages divers et poupougnages successifs auquels je m'adonnais depuis plus d'une heure.

Ca s'est gâté au moment du contour des yeux. Dès qu'elle a fait mine de me passer un trait de khôl sous les yeux pour, je cite "agrandir l'oeil et intensifier le regard", j'ai eu l'impression de me transformer en l'une de ses bourgeoises charbonneuses et débauchées de
Kees Van Dongen.

30 centilitres de démaquillant et 8 paquets de coton plus tard (environ), je n'étais toujours pas convaincue d'avoir récupéré figure humaine et mon as du pinceau me regardait d'un air également dubitatif. Rien d'engageant quoi... Soudain elle s'est exclamée : "je vais essayer quelque chose, je reviens".

A son retour, elle tenait un petit tube couleur chair entre ses mains et me demanda de fermer les yeux. Je sentis trois petites pressions sous chaque oeil, autant sur chaque paupière puis un doigt étalant doucement les minuscules noix de crème.

"Ah ! Ca change tout !" dit-elle satisfaite du devoir accompli. Lorsque je rouvris les yeux, avant même de voir mon reflet dans le miroir je tombai nez à nez avec le tube qu'elle me brandissait sous le nez "Anti-cernes effet éclat liftant".

Je les hais toutes ! Tooouuutes ! Quand je serai dictatrice, j'internerai toutes les coiffeuses, maquilleuses, esthéticiennes et autres marchandes de poudres de perlimpinpin de France et de Navarre.

Et puis je songe sérieusement à renoncer aux dîners hypra top méga trop vachement hyper importants parce que les préparatifs de ce genre de trucs sont vraiment trop trop trop déprimants.

dimanche 23 novembre 2008

Lectures bloggesques (de la semaine 47 2008)





Bonjour à la Peule Blanche
Bonjour Mister Xia

Bonjour Mister Kiki
Bonjour aux zotres




Quand Mister Kiki tourne 7 fois son escargot dans sa coquille avant d'écrire
Un
autoportrait kaléïdoscopique et drôle à travers les personnages des 7 nains de Blanche Neige sur lequel Mister Kiki a eu bien raison d'attirer mon attention car je me suis bien marrée même si j'imaginais sans peine la dose d'exaspération que son côté lunaire exacerbé pourrait produire à long terme chez moi qui ne le suis pas du tout. Bien sûr, ça rappelle un peu le portrait chinois que j'ai fait la semaine dernière et ça m'a même inspiré deux nouvelles questions par la suite. Comme quoi sur les blogs, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.


Quand le KKK dégraisse
Mister Hisaux
avoue qu'il a fait l'article uniquement pour l'illustration et je le comprends. Personnellement, j'ai éclaté de rire devant ce dessin à la fois débile et réjouissant car j'imagine sans peine à quel point bon nombre de red necks décérébrés doivent être verts de l'élection d'Obama. Cela dit, je me suis également bien marrée en lisant
l'article assez drôle aussi dans son genre.


Quand le Cassoulet fait péter le buzz
La Peule Blanche affiche sa
Cassouletitude comme les pîtres du Petit Journal de Canal+ le firent à Time Square le soir de l'élection d'Obama en brandissant une énorme pancarte "Cassoulet forever" devant les caméras des grandes chaînes US, sémant la perplexité chez des millions d'américains scotchés devant leur poste qui s'empressèrent de googliser et wikipedier ce mot mystérieux pour voir à quelle sauce le manger. D'ici à fe qu'on nous sorte des Tee-shirts et des casquettes reprenant ce slogan déjà culte, il n'y a qu'un pet que je me garderai bien de lâcher.
Pour plus d'infos sur l'incroyable affaire du cassoulet :
ici.

Spéciale dédicace féline (à Mister Kiki)

Bonjour Monsieur Kiki
Bonjour aux ami(e)s des chat(te)s
Bonjour au Chat Potté
Bonjour aux zotres


Suite à une remarque de Mister Kiki à propos d'une video désactivée, j'ai refais un rapide survol de tous les moments félins sur mon blog et remplacé les video supprimées. Voici donc l'inventaire que j'espère exhaustif. Il sufft de cliquer sur les dates pour accéder aux messages.

A/ Vrai ou faux (miaou) -
14-04-08
Une des 25 questions de mon
quiz Vrai/Faux portait sur le sexe des chat(te)s

B/ Le chat (et la souris) -
05-10-07
Une video d'un chaton jouant avec un macbook...

C/ Le rythme (dans les poils) -
22/05/08
Une très courte video de chatons dansants. Forcément mignon.

D/ Chats qui parlent (en VO et en VA) -
03-12-07
Deux video de dialogue félin

E/ Pourquoi je n'ai pas de chat (hélas) -
07/12/07
Quand le chat est réveillé et son maître non... Un superbe petit film d'animation de la série Simon's cat intitulée "Cat man do". En recherchant cette dernière video, je suis tombée sur deux autres animations du même auteur et voici "Let me in". Pour celles et ceux qui voudraient voir la troisième, elle s'intitule "TV Dinner".


samedi 22 novembre 2008

Cécile (ma fille de Claude Nougaro)

42 (voix)



Bonjour Martine
Bonjour les zotres


Quelle ambiance au PS !
C'est (presque) à désespérer
de la démocratie...

je suis assez d'accord avec une petite phrase lue ailleurs : le gagnant de cette élection pathétique s'appelle Sarkozy (ce matin sur i Télé, Zemmour et Domenach pensaient que c'était Bayrou).

Sainte Cécile (patronne des musicien(ne)s)




Bonne fête aux Cécile
Bonjour aux albigeois(es)
Bonjour aux zotres




J'ai pensé que quelques oeuvres représentant Sainte Cécile en action s'imposaient en ce 22 novembre.

J'adore cette toile. Je l'ai trouvée ici à l'occasion des Céciliades (si !) mais le nom de l'artiste n'est hélas pas mentionné.

Celle-ci, très belle aussi, date de 1895 et est signée John Melhuish Strudwick. Elle se trouve à Liverpool.

Sainte Cécile par Domenico Zampieri dit Le Dominiquin (Rome 1581 - Naples 1641). Plus d'infos
ici

Et puis je suis tombée sur un site qui présente plusieurs représentations de Sainte Cécile dont cette statue signée Hoyau et datant de 1633. La page contient des archives et évoque un concours de mottets organisé tous les ans au Mans aux 17e et 18e siècles à l'occasion de la "feste de Madame Saincte Cæcile" et comprend une très jolie gravure ancienne de la cathédrale Saint Julien (que je trouve nettement plus belle que la Basilique d'Albi).

La même après restauration.

Leopold Nord et Vous (Belgitude musicale 4/9)


Bonjour
Mister CUI
Bonjour aux
amoureux(ses)
Bonjour
aux zotres

J'avais déjà catastrophé Mister CUI en mettant en ligne la video de Discobitch. Je sens que je vais encore le traumatiser avec ce souvenir des années 80 (mais promis, je me rattraperai dans les prochaines semaines).


Il va sans dire que "C'est l'amour" dont je possède le 45 tours pochette dans la version bikini, est le seul titre qu je connais de LEOPOLD NORD ET VOUS. Mais avouez que tout le monde se souvient de la question "Qu'est qui bouge le cul des andalouses ?" et de la réponse : "C'est l'amour… C'est l'amour-mour-mour". Inoubliable ça.

Je vous propose de réécouter ce morceau culte dans une version play-back pourri + majorettes totillantes chez Michel Drucker.

vendredi 21 novembre 2008

Portraits de femmes (superbes)

J'ai trouvé cette video magnifique chez Turquoise qui précise que son auteur talentueux s'appelle Philip Scott Johnson (Eggman 913 pour les intimes). Un pur régal esthétique non dénué d'une certaine sensualité voire d'une sensualité certaine.


René Magritte (aurait eu 110 ans aujourd'hui)




Bonjour aux surréalistes
Bonjour aux zotres


Quand j'étais en prépa HEC, j'ai eu la chance de suivre pendant deux ans des cours de philosophie sur le thème de l'art, sujet on ne peut plus passionnant qui donnait lieu à des dissertations sur des thèmes tels que "l'art doit-il être beau" (la réponse est non), "qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ?" (t'as pas plus vaste comme question ?) ou "art et provocation" (j'enlève deux points à toutes les copies qui ne mentionneront pas l'urinoir de Duchamp).

Je me souviens qu'un jour notre prof de philo nous avait lu des perles issues de copies du concours d'HEC. Les plus fréquentes étaient des erreurs dans les citations du genre "le malade imaginaire" de Racine ou "Let it" be des Stones. A un certain moment, le prof mentionne "Ceci n'est pas une pipe" de René Magritte et provoque l'hilarité de la salle à la seule évocation de la fumante spécialité de Saint Claude (on est bête comme un pot à tabac quand on a 20 ans). Ca aurait pu durer longtemps s
auf qu'à ce moment là, j'ouvre ma grande bouche (mais seulement pour parler) :
- ben quoi ? Ce tableau existe !
- non, c'est "Ceci n'est pas une pomme"
- oui, je sais, je l'ai collé en carte postale sur mon agenda (je lui montre) mais l'autre existe aussi.

- mais non !
- si !
- mais non voyons !
Etc.

Je gonflais tout le monde avec mon insistance à prétendre que j'avais raison.



Au cours suivant je lui ai apporté une photo du tableau en question (et toc, dans les dents), désolée pour le/la pauvre préparationnaire qui s'est fait(e)s saqué(e) dans son devoir de philo et a peut-être manqué son concours d'HEC à cause des lacunes culturelles de son correcteur. Après ça, je me suis jurée de ne pas faire dans mes copies de philo des citations moins connues que le portrait de Dorian Gray d'Agatha Christie, la Joconde de Picasso ou La Tour Eiffel de Gaudi qui ne nous lassons pas de le rappeler est actuellement bleue comme une orange (comme dirait Sartre)...

jeudi 20 novembre 2008

Portrait chinois débile (inspiré par Mister Kiki)

Bonjour Mister Kiki
Bonjour les zotres

Suite au portrait chinois à base de "7" inspiré par Mister TdE mis en ligne avant hier, Mister Kiki a attiré mon attention sur un message du Kikimundo où il examinait bien avant moi et à sa façon très personnelle la symbolique du chiffre 7. Grace à lui, je peux ajouter 2 touches à mon portrait.

Si j'étais un des 7 jours de la semaine

Ces temps-ci, je serais tentée de répondre le lundi mais ce serait vraiment une méga-top-hypra-tellement-trop-private joke au point que la personne à qui elle s'adresserait ne lit pas mon blog !!! Aussi vais-je répondre le vendredi parce que c'est le jour de Vénus et du poisson (des sirènes ?).


Si j'étais une des 7 couleurs
de l'arc en ciel

Comment hésiter ?
Je serais évidemment
le rouge
à cause du vin,
des baisers et de la
passion.

Il arrive (dans la classe et la dignité)



Source hélas tarrie.

Image féline de l'an passé.

mercredi 19 novembre 2008

Laurent Gaudé (en dédicace)





Bonjour aux Goncourophiles
Bonjour aux Goncourophobes
Bonjour aux zotres


Je n'ai jamais rien lu de Laurent Gaudé. Et vous ?
En cherchant une rapide bibliographie de cet auteur, je me suis aperçue via Wikipedia qu'il avait obtenu à la fois :
- le Goncourt des lycéens pour La Mort du roi Tsongor (en 2002),
- le Goncourt pour Le Soleil des Scorta (en 2004).
Avouez qu'il y a pire à mettre sur un C.V.

Dimanche 23 novembre à partir de 11h00, il dédicacera son nouveau roman La Porte des Enfers à la librairie LE DIVAN (rue de la Convention). Je ne sais pas pour vous, mais moi j'adore offrir des livres dédicacés à mes ami(e)s et j'ai déjà commencé "ma tournée" en prévision de Noël.

Jouir (de Catherine Cusset)



Bonjour au 7e ciel
Bonjour aux zotres zendroits


J'avoue que le titre de ce roman m'a tout de suite attirée et quand j'ai vu qu'il était signé Catherine Cusset et ne coûtait qu'un euro en solde chez Book Off (rue Saint Augustin 2e), je me suis dit qu'il n'y avait pas de mal à se faire du bien et je l'ai acheté.

Il s'agit du 4e livre de Cusset que je lis après Le problème avec Jane dont j'ai déjà parlé moultement ici pour en dire le plus grand bien, puis confessions d'une radine que je n'ai pas aimé du tout et, la semaine dernière très exactement, A vous que j'ai presque autant aimé que le premier. Il faut croire que j'aime un Cusset sur deux car celui-ci ne m'a pas plu.

Le sujet

Heu... des bribes décousues, des allers-retours temporels entre différentes époques, différents hommes, parfois de simples rencontres d'une nuit, parfois des relations plus suivies, des récits qui se croisent, s'additionnent.

Mon avis

Je lis très rarement deux livres de/de la même auteur(e) à quelques jour d'intervalle mais il y avait pour moi un lien logique entre A vous et Jouir qui me poussait à poursuivre avec ce dernier. Quelle déception !

Je ne vois pas (pour le lecteur ou la lectrice) l'intérêt littéraire ou même analytique de ce catalogue de mâles plus ou moins proches de l'éjaculation. Qu'on me comprenne bien : ma remarque n'a aucun rapport avec une quelconque forme de pruderie et j'avais plutôt envie en ouvrant ce livre de lire un texte cru, direct, impudique comme les femmes savent l'être. Seulement le hic c'est que le livre n'est que cela.

Il n'est absolument pas construit... Il ne suffit pas de ne pas respecter une progression chronologique et de saucissonner un récit façon puzzle pour le rendre captivant et profond. Le procédé ne masque pas forcément qu'on n'a, au fond, pas grand chose à raconter...

Cusset ne dépasse jamais vraiment le stade du constat, du descriptif et l'exercice est vite répétitif et lassant comme le serait un amant qui ne connaîtrait que la position du missionnaire. On ne s'attache aucunement à l'héroïne et on se fiche complètement de ses cabrioles et on reste indifférent(e) aux problèmes de comportement que certaines scènes suggèrent sans oser les évoquer franchement (ou sans en avoir le courage ? l'ambition ? les compétences ?). Dommage, c'est peut-être là qu'il y avait vraiment matière au livre intéressant que Jouir n'est hélas pas.

Conclusion

Pour Jouir, préférez les exercices pratiques à l'exhibitionnisme littéraire et répétitif de Cusset dont je vous conseille toutefois aussi vivement que par le passé le grandiose Problème avec Jane.

mardi 18 novembre 2008

Portrait chinois débile (inspiré par Mister TdE)

Bonjour Mister TdE
Bonjour les zotres

Hier je suis revenu sur I love your blog et sur celles et ceux qui avaient eu la gentillesse (et le bon goût) de me citer ou plutôt de citer mon bloggounet chéri parmi lesquels Mister TdE dans un message nuisant gravement à ma modestie déjà en souffrance.

Son bla-bla était émaillé de références au chiffre 7 puisqu'il était sensé citer 7 blogs. Cela m'a donné l'idée d'un portrait chinois (oui, je sais, un autre, mais je vous avais prévenu que j'adorais ça) ce qui me permet de prolonger par une note ludique mon bla-bla d'hier tout en restant dans narcissisme le plus exacerbé.

Si j'étais une des 7 merveilles du monde
Je serais tout simplement moi... ah non ? ça marche pas ? Bon, alors je serais le Temple d'Arthémis pour mon côté Diane chasseresse.

Si j'étais un de 7 nains
Je serais Joyeuse
Mais c'est moi qui remplacerait Prof comme diffuseuse de culturitude quand il serait en réunion pédagogique ou au fond de son lit après qu'Atchoum lui ai refilé la crève. Pas trop souvent quand même parce que j'aurais souvent envie de rester avec Dormeur sous la couette où nous combattrions de concert ses tendances narcoleptiques et mes penchants Timide. Je n'hésiterais pas non plus à cultiver mes côtés Grincheuse de temps en temps (parce que même les plus indécrottables optimistes trouvent des épines dans les champs de roses) ni à jouer les Simplette parce qu'il faut garder sa part d'enfance voire une certaine forme d'innocence parfois.

Si j'étais une erreur du jeu des 7 sept erreurs
Je serais celle qu'on trouve en dernier. La chieuse, celle qui énerve et à cause de qui de quoi de comment on a envie de jeter le foutu journal de merde dans le premier feu venu (après l'avoir rageusement mis en pièce).

Si j'étais Se7en
Je serais très maheureuse car j'avais détesté ce film artificiel donnant dans la surenchère glauque et gratuite malgré la présence du lumineux Brad Pitt.

Si j'étais un des 7 samouraïs
Je serais Kikuchiyo, le samourai déjanté joué par Toshirô Mifune. Celui qui apparaît d'abord comme le vilain petit canard rejeté mais qui s'avèrera l'élément fédérateur du groupe, le rigolo, de service, le héros un peu fou du bazar.

Si j'étais un des 7 mercenaires
Je serais d'abord la chanson des Clash "The Magnificent Seven" et puisqu'il ne faut en choisir qu'un je serais Hort Buchholz pour la raison exposée ci contre (parfois une petite image vaut tous les longs discours).

Si j'étais un des 7 péchés capitaux
Bah, la luxure, what else ?

Si j'étais 7 morts sur ordonnance
Je changerais de médecin de famille et de pharmacien(ne)...

Si j'étais la ville de Sète
Je ne me connaîtrais pas mais je boirais du Frontignan.

Si j'étais la nationale 7
Je ne serais surtout pas une chanson de Charles Trenet mais un souvenir du match France-Italie en juillet 1998 pendant lequel nous écoutions la séance des tirs au but dans un joli cabriolet vert bouteille en route vers la presqu'île de Gien.

Si j'étais la 7e compagnie au clair de lune
Je nagerais comme le chef Chaudard, j'aurais le bon sens décalé (bon, OK, juste très con) de Pithiviers et je chasserais les lapins comme Tassin (d'où le temple d'Arthémis) parce que la bouffe, quand même, c'est important. Vous voyez, je connais mes classiques franchouillards.

Si j'étais un taxi G7
Je n'aurais pas de sapin-vert-ou-jaune-ou-rouge-qui-pue pendu au rétroviseur. Je râlerais contre le temps, les coût de la vie, les vélib, les axes rouges, etc. Je travaillerais de nuit et j'économiserais pour acheter ma plaque et devenir indépendante.

lundi 17 novembre 2008

La très très grande entreprise (de Pierre Jolivet)





Bonjour aux salarié(e)s de très très grandes entreprises
Bonjour aux patron(ne)s de TPE
Bonjour aux zotres


Le premier problème de La très très grande entreprise est son titre qui se prête à toute sorte de jeux de mots comme celui de Rue 89 qui titre que la très très grande entreprise n'est pas un très très grand film et on ne peut que lui donner raison en précisant toutefois que c'est loin d'être un tr(ès très mauvais film et qu'il est même très très sympa à voir par un très très morne dimanche de novembre.

Le sujet

Naterris est une très très grande entreprise qui vient d'être condamnée à verser 12.000 aux plaignants qui l'ont attaquée en justice, somme que ces derniers estiment dérisoire au vu des préjudices écologiques, économiques et personnels subis. Ils ont un mois pour décider de faire appel ou non et quelques uns vont tenter de faire plier le colosse dans un combat qui rappelle fort celui du pot de terre contre le pot de fer.

Mon avis

Si vous cherchez de la vraisemblance, passez votre chemin. Cette histoire de très très grande entreprise est brossée de façon très très schématique et très très peu crédible, le pire étant l'échelle de temps retenue (dites moi depuis quand 3 personnes se font recruter dans la même boite exactement aux 3 postes qu'elles veulent et ce en moins de deux jours puis changent d'affectation plusieurs fois au gré de leurs envies ?).

Il faut donc voir le film comme une comédie sympathique mais sans doute pas assez appuyée pour qu'elle ne semble pas très très légère. On regrette que Pierre Jolivet n'y soit pas allé plus à fond dans la caricature et le comique peut-être freiné par son désir de maintenir un message écologique et social que le film très très superficiel n'est cependant pas de taille à délivrer vraiment. N'est pas Ken Loach qui veut pour réussir cet équilibre improbable.

Il reste de très très bons dialogues, de très très bons acteurs :
- Zochdy Zem toujours excellent,
- Marie Gillain toujours pétillante,
- Jean-Paul Rouve toujours décalé,
- le jeune et beau Adrien Jolivet, talentueux fils du réalisateur déjà vu (et fort apprécié et pas seulement pour son physique) dans l'excellent Zim & Co (son premier film, également signé Papa).

Conclusion

Un très très bon moment dont il reste très très peu de choses le lendemain... Selon les points de vue, le prix payé et les exigences du moment on trouvera ça très très insuffisant ou déjà très très bien.
Pour plus d'infos : allociné et le site officiel du film.

Je suis une femme aimée (et immodeste mais j'assume et je ne me soigne pas)





Bonjour à celles et ceux qui aiment mon blog
Bonjour à celles et ceux dont j'aime le blog
Bonjour aux zotres


Le 19 octobre dernier, je participais à "I love your blog" une chaîne bloggesque parmi d'autres qui consistait à citer ses 7 blogs préférés. J'ai eu la joie, l'honneur et l'avantage d'être citée au moins 5 fois + 1 (oui, globalement ça fait 6) par de gentil(le)s bloggers/ses plein(e)s de goût qui ont écrit de fort gentilles choses sur moi et mon bloggounet chéri. Parallèlement, j'ai pu constater ces dernières semaines un épaississement sensible de mon tour de chevilles au point que je me demande si je vais pouvoir porter des bottes cet hiver.

Je ne bouderai ni mon plaisir ni ma reconnaissance et j'assume pleinement l'immodestie exhibitionniste (ou l'exhibitionnisme immodeste, allez savoir) de l'exercice auquel je vais me livrer pas plus tard que là maintenant immédiatement tout de suite. Je vais :
a/ faire un copié-collé des compliments qui me furent adressés ici où là dans le cadre de I love your blog,
b/ y répondre.

Des livres et tout
Anna : De l'humour, de l'espièglerie, des livres... Souvent de très belles photos. Et en plus, le blog a un beau visuel.
Moi : alors là je dis, vavavoum et je deviens aussi rose que mon pantalon qui, de fait, est très rose. J'ajoute que j'aime les livres (scoop intégral) et je fais des photos d'à peu près tout et tout le temps. Mon appareil photo numérique m'est à peu près aussi indispensable que mon téléphone portable ou un stylo et je le trimballe en permanence dans mon sac. Si je colle des images partout sur mon blog, c'est pour au moins cinq raisons :
- d'abord parce que j'aime ça (pour paraphraser un vieux slogan de feu le magazine Lui),
- ensuite pour faire joli (j'espère),
- aussi pour faire plus gai (souvent),
- pour remplir quand les messages sont courts,
- et surtout pour faire plus lisible et aéré quand les messages sont longs.


La tête dans les pages
Gaël : La preuve vivante qu'ils ont déversé sur Paris une bonne dose de gaz hilarant, et que certains ne s'en sont toujours pas remis. Cécile, c'est la bulle du champagne, la belle bleue du feu d'artifice, la cerise du pompom à la crème sur le chapeau du marin...
Moi : eh ben dis donc !!! Je suis plus que méga trop flattée ! Puisque c'est moi le champagne, je sens que je vais faire de sacré économies côté caviste à partir de maintenant. Je te ferai suivre les plaintes et réclamations diverses de mon entourage... ;o)
Je préfère être un gaz hilarant plutôt qu'un gaz moutarde (tristement d'actualité ces jours-ci) et tu remarqueras cher Gaël que j'ai fait hyper gaffe à tes trémas aujourd'hui.


Vilain défaut
Mo : Et puis Céciledequoide9, parce que ses bonjours, parce que ses photos, ses râleries, son intérêt pour à peu près tout, et parce qu’une blogueuse qui va au festival de la géo de St Dié, c’est la classe.
Moi : Je pense qu'il faut un minimum de gimmicks et de formules répétitives sur un blog pour qu'une certaine complicité voire une complicité certaine s'instaure avec le (mon) fidèle lectoral... Ceci explique les parenthèses, les bonjours et un certain nombre d'autres tics assumés.
Je pense aussi (surtout ?) que grace à moi le Festival de la Géo de Saint Dié va être littéralement pris d'assaut l'an prochain. Je me demande si je ne vais pas écrire à la mairie pour leur faire lire mon bloggounet chéri et leur demander une invitation VIP. Pensez à réserver votre chambre d'hôtel et vos billets de train dès maintenant (et j'espère que vous ne tomberez pas sur le même neuh-neuh incompétent que moi au guichet !).


Les lectures de Lili
Liliba : Cécile - Quoi de 9, parce qu'elle a un humour qui me fait souvent éclater de rire devant mon ordi, qu'elle n'a pas la langue dans sa poche, parle de tout sans tabous et dégage une vraie personnalité.
Moi : Je suis heureuse de te faire rire, j'espère que ça ne te met pas dans des situations compromettantes genre au bureau pendant que tu es en train de boire ton café au risque passer pour une (gentille) cinglée aux yeux de tes collègues et de tout recracher sur ton clavier...Heu, sans tabous ce n'est pas dit ça... et puis je me censure beaucoup mine de rien (compromis quand tu nous tiens).


Ce que tu lis
Magda : parce qu’elle passe son temps à chasser le billet génial sur les blogs des autres, et ne se prive pas d’en pondre de forts bien écrits elle-même, sur la culture, sur les petites choses de la vie, et que cela fait un bien fou, toute cette légèreté…
Moi : le mot "légèreté" est peut-être le plus beau compliment qu'on m'ait fait dans le cadre de I love your blog parce que c'est justement ça mon envie.


L'atelier Ted et Eux
Bon, là c'est un peu spécial et je vous renvoie à au
message intégral de Mister TdE et je précise deux choses :
a) non, nous ne couchons pas ensemble (vous pouvez également conjuguer cette affirmation au passé composé et au futur de l'indicatif),
b) non, je ne l'ai pas payé (pas même en nature cf le point a)).
Après avoir lu ce dithyrambe, je ne redoute qu'une chose : un nouveau gonflement intempestif de chevilles qui me privera non seulement de la possibilité de porter des bottes mais encore de chausser le moindre escarpin, mocassin ou autre ballerine pendant tout l'hiver que je vais être obligée de passer en tongs. De là a dire que si je choppe la grippe ce sera de la faute de Mister TdE il n'y a qu'un pas que je franchis lestement et avec grâce (tant que mes chevilles me le permettent encore).

Source de ce superbe coeur en punaises : le magnifique blog photo de Galileo