mercredi 29 février 2012

Pensées secrètes (la pièce de David Lodge)

Bonjour à celles et ceux qui disent tout haut ce qu'ils/elles pensent tout bas
Bonjour à celles et ceux qui préfèrent garder tout ça secret
Bonjour et merci à Maëlis
Bonjour aux zotres


Je remercie très sincèrement Maëlis et le théâtre Montparnasse pour l'excellente soirée que j'ai une fois de plus passée dans ce théâtre où j'avais déjà admiré Geneviève Casile magistrale et seule en scène dans l'Allée du Roi et Barbara Schulz prêtant ses traits à Sabina Spielrein, patiente et maîtresse de Jung dans la pièce Parole et Guérison.

J'étais plus sceptique à l'idée de voir Pensées secrètes, pièce de David Lodge adaptée d'un de ses romans et, heureusement, j'avais tort.

Le sujet

Selon moi : Il enregistre ses pensées secrètes sur un dictaphone, elle note les siennes dans un journal intime. Etaient-ils faits pour les échanger et plus si affinités ?

Le pitch du théâtre : Dans le cadre « so british » de l’université de Cheltenham, Ralph Messenger (Samuel Labarthe), spécialiste de l'Intelligence Artificielle et des sciences cognitives, et Helen Reed (Isabelle Carré), romancière fragilisée par son récent veuvage, s’engagent dans le jeu complexe de la séduction.

Mon avis

J'ai déjà eu le plaisir d'applaudir Isabelle Carré sur scène en 2000 lors de l'émouvante dernière de la pièce Résonances où elle jouait en compagnie de Serge Hazanavicius, Irène Jacob, Jérôme Kircher et Thierry Bosc. L'idée de la revoir sur scène a été l'argument unique et décisif pour aller voir Pensées secrètes. Je ne savais même pas qui lui donnait la réplique (pardon Samuel Labarthe) et je n'aime pas les romans de David Lodge. Si je devais résumer en un seul mot mon opinion sur ceux que j'ai lus à ce jour (4) : ce serait "distrayant", "sympathique", "insupportable", "détestable". C'est dire.

Avant le lever de rideau, l'amie qui m'accompagnait m'a fait remarquer que nous n'avions jamais les mêmes goûts sur le plan culturel et que si nous aimions toutes les deux cette pièce, cela tiendrait du miracle et que, vraiment, tout le monde était susceptible d'aimer. Eh bien le miracle a doublement eu lieu : j'ai aimé du Lodge et ma voisine et amie aussi. En outre, nous avions quasiment avec la même analyse à la sortie. Je vais tenter de vous la livrer...

J'ai eu un peu de mal à entrer dans la pièce au départ, sans doute à cause de mes a priori défavorables envers l'auteur (voir ci-dessus) mais aussi, et surtout, en raison de la silhouette juvénile et du look passe partout d'Isabelle Carré qui ne permettent pas de l'envisager d'emblée comme parfaitement crédible dans le rôle. Samuel Labarthe est en revanche plus vrai que nature et c'est finalement la qualité des échanges entre les deux acteurs et leur complicité sur scène qui permet de croire au personnage féminin.

Cet obstacle franchi, il convient de reconnaître que le texte est intéressant, souvent drôle et parfois brillant, que les situations sont justes et que le principe d'identification fonctionne parfaitement dans certaines attitudes ou scènes.

J'ai été agréablement surprise par les tirades laïques et rationnelles du personnage de Ralph finalement plus profond et complexe que le personnage d'Helen, par ce mélange de fragilité sincère et de mufflerie casanovesque non dénuée d'une certaine forme de candeur voire de tendresse. Il est insupportablement touchant, terriblement masculin, terriblement humain.

Cette humanité transpire d'ailleurs du début à la fin de la pièce et au delà des joutes verbales et des échanges d'idées parfois un brin convenus sans jamais tomber dans la platitude, c'est bien d'un homme et d'une femme dont il est question, de leurs désirs, de leurs doutes, de leurs peurs, de leurs fêlures. C'est ce qui rend ce duo attachant au delà de la performance des acteurs et qui fait de ce spectacle un moment de partage non dénué d'émotion vorie d'une certaine sensualité toute en finesse et en suggestion.

Un autre point fort de la pièce réside dans une mise en scène inventive sans être envahissante. Elle sert vraiment le texte et l'action sans jamais voler la vedette aux mots de l'auteurs et aux attitudes des acteurs.

Infos pratiques

Théâtre du Montparnasse (rue de la Gaité) à 20h30. Tous les renseignements sur les jours de relâche, les matinées, etc. sur le
site internet du théâtre.

Conclusion

Une très bonne pièce, de grands acteurs, un excellent moment de théâtre.

mardi 28 février 2012

Tag des 11 questions - 2/3 (devenues 9 forcément)

Bonjour Liliba
Bonjour aux curieux/ses
Bonjour aux zotres


Après la partie 1/3 postée hier (ici), vous livrant 9 anecdotes (passionnantes) sur moi, voici mes réponses à 9 des 11 questions posées par Liliba. J'ai laissé tomber celle sur la famille (parce que c'est la famille) et celle sur le truc inavouable (parce que c'est un truc inavouable). Demain je poserai à mon tour 11-2 (donc 9) questions à d'autres pauvres victimes de la tag-attitioud !

9 réponses perso (passionnantes) à 9 questions (passionnantes) posées par Liliba

1. Y-a-t-il un moment de votre passé que vous aimeriez revivre, du genre, on rembobine la cassette et on appuie sur replay pour tout recommencer d'une autre façon ?
Globalement non (même si mon entourage pense sûrement le contraire). Ca changerait quoi ? On est qui on est parce qu'on est devenu cette personne au gré de nos expériences bonnes ou mauvaises, de nos erreurs aussi.
Cela dit, en y réfléchissant, je crois que si je devais revivre des moments ce serait surtout pour envoyer paître certaines personnes à certaines occasions précises et ponctuelles de ma vie. Tiens, par exemple, mon ex que j'ai aidé à faire ses cartons de déménagement dans un appartement new-yorkais ignoblement dégueulasse et grouillant de cafards alors que j'étais malade comme une bête, brûlante de fièvre et que ma gorge me faisait souffrir le martyr. Et en plus je me suis faite engueuler. (Tout ça pour me faire larguer la semaine suivante mais c'est une autre histoire).
Si je devais revivre certaines périodes, j'essayerais de prendre certaines décisions en ne pensant qu'à moi, ma vie aurait été beaucoup plus simple. Et toc.

2. Pourquoi avoir créé un blog ? Qu'est-ce qui vous a motivé pour commencer ?
Pour partager des avis, des envies, des émotions, des mots, des expériences, des coups de coeur et des coups de gueule... et plus si affinités. Parce que je savais ce que ça représentait en investissement personnel car j'avais créé une liste de discussion culturelle sur Yahoo groupes dès mai 2000. Le blog était la prolongation logique de cette liste.

3. Votre plus gros défaut ?
Je suis velléitaire. Velléitaire, perfectionniste (ça ne se voit pas forcément) et bordélique (d'où le fait que ça ne se voit pas) ce qui ne va pas du tout ensemble : d'où l'envie de faire plein de trucs et la frustration de ne pas pouvoir toutes les réaliser faute de temps. Je ne sais pas s'il existe un substentif.

4. Et votre qualité première, celle dont vous êtes fière ?
L'enthousiasme qui renforce les effets négatifs de mes défauts. J'ai constamment TROP d'envies.

5. Si vous étiez un personnage de roman (ou de film), vous seriez...
Je serai l'héroïne de ma future biographie rédigée par Philippe Jaenada (voir ma réponse à une question d'un tag de l'an passé).

6. Qu'est-ce qui vous fait éclater de rire ?
La dérision quand elle est pratiquée par quelqu'un(e) capable d'autodérision. La moquerie bienveillante (toujours salutaire). Les mots d'esprit et le sens de la répartie, évidemment. J'apprécie de plus en plus l'humour chez les zotres. Trop parfois. Vous connaissez l'adage : "Femme qui rit..."

7. Vous avez une idée ou une envie, êtes-vous du genre à déplacer les montagnes pour arriver à vos fins, ou bien attendez-vous que les choses viennent à vous ?
Oui... et non... Je suis passionnée (voir point 4). Je suis velléitaire (voir point 3). Pour répondre différemment à la question, disons que lorsque je veux quelque chose ou quelqu'un, j'ai tendance à parvenir à mes fins... même si, l'âge venant, c'est moins facile qu'avant en matière de quelqu'un (disons que c'est plus long et que les arguments ne sont pas nécessairement les mêmes qu'avant). Et puis ce qu'on obtient ne dure pas forcément... mais là encore c'est une autre histoire.

8. Si vous étiez très riche (par exemple, vous gagnez au loto, on peut toujours rêver, non ?), que changeriez-vous dans votre vie ?
J'aurais 2 piscines (avant je disais une mais les piscines couvertes c'est cool aussi), je ne travaillerais plus et j'essayerais de ne plus porter de manteau du tout en cherchant le soleil ailleurs quand il n'est pas à Paris...

9. Pourquoi votre meilleure amie est-elle votre meilleure amie ?
Parce que je suis sa meilleure amie aussi.

lundi 27 février 2012

Tag des 11 questions - 1/3 (devenues 9 forcément)

Bonjour Liliba
Bonjour aux serial tagueurs/euses

Bonjour aux zotres

Liliba vient de me taguer. Le principe est simplissime mais un peu long et je vais procéder en 3 temps :
1er temps : livrer 11 choses sur soi (sur moi donc)
2e temps : répondre à 11 questions posées (par Liliba donc)
3e temps : poser 11 questions à 11 zotres personnes
Il va sans dire qu'ici le 11 va miraculeusement se transformer en 9 et beaucoup moins encore concernant le nombre de personnes taguées.

Le souci quand on a un blog depuis un certain temps et qu'on n'est pas avare d'informations ou d'anecdotes sur soi, c'est de se répéter... ou de sécher parce que même si ma vie est tout à fait fascinante (encore plus que celle de Pénélope Bajieu), il arrive un moment ou je suis à court d'anecdotes racontables sur un blog (c'est à dire un minimum drôles et tout public). Je vais quand même essayer.

9 trucs (passionnants) me concernant

1 - Je n'avais jamais mis les pieds à Rome avant cette semaine ce qui, avouons le, manquait à ma culture européenne. J'y ai beaucoup marché, visité, mangé (pas si bien que ça), un peu bu et, surtout, acquis la certitude que Paris est absolument, résolument, indiscutablement, irrévocablement, formidablement, la plus belle ville du monde.

2 - A Rome, je me suis faite draguer par le barman de l'hôtel où je séjournais. Il m'a offert un verre de Limoncello puis, après une heure de discussion surréaliste tant elle semblait égrainer les perles du dragueur à deux balles (ça marche encore ce genre de trucs ?), il m'a proposé un massage que j'ai refusé. Finalement il m'a fait payer mon verre. La classe à l'italienne quoi.

3 - La dernière fois que je suis allée à Casablanca (en janvier de cette année), je me suis aussi faite draguer par un serveur de l'hôtel où j'étais. Mais lui m'a apporté une bouteille d'eau dans ma chambre (moins classe) que je n'ai pas payée (plus classe). J'ai accepté l'eau mais pas ses avances. Il a soupiré que la vie était dure et s'est mis à pleurer dans mes bras. C'était incroyablement émouvant. Respect.

4 - J'ai commencé à apprendre l'espagnol via mon boulot et je mélange désormais allègrement l'italien et l'espagnol... Par exemple, parlant de mes "malettas" à récupérer à l'hôtel à mon taxi romain et gratiffiant l'hôtesse Vueling (espagnole donc) qui venait de me servir du vin d'un "grazzie" reconnaissant. Suis mal barrée.

5 - J'adore la nouvelle chanson de Madonna que j'ai dans la tête depuis une semaine (on l'entend partout 20 fois par jour à Rome) et qui s'intitule "Give me all your love" même si je n'ai pas vraiment l'impression que ça parle de sentiments... mais c'est sans doute parce que certaines subtilités de la langue anglaise (version US) m'échappent encore...

6 - J'ai vu (et aimé) The Artist au moment de sa sortie en salle, donc avant la pluie de récompenses et le buzz énormissime autour de ce film.

7 - Je fais généralement plus de 600 ou 700 photos quand je pars en voyage. Ce fut le cas pendant mes 12 jours à Rome ou à Barcelone en octobre. J'en avais fait environ 1000 à Singapour avril en 2010. En fait, je prends tellement de photos au cours d'une journée que la batterie de mon Lumix se décharge avant la fin de l'après midi. J'en ai donc un 2e plus petit pour tenir jusqu'au bout de la nuit. J'imagine que, parfois, ça peut être agaçant pour les personnes qui m'accompagnent. D'un autre côté, c'est agaçant pour moi d'avoir parfois la sensation de devoir me dépêcher... Donc, j'aime bien flâner seule de temps en temps (avec mon travelling pig souvent mis en ligne ici) afin de mitrailler à mon rythme. Mais bon, photos ou pas, s'est mieux de se perdre dans une ville à deux...

8 - J'habite mon appartement depuis juillet 1998 et il n'y a toujours pas de rideaux. Ce n'est pas un choix, juste de la négligence, juste le fait de ne jamais y penser quand c'est le moment, de ne jamais avoir pris les mesures de mes fenêtres ni réfléchi au système de fixation (ça me saoule rien que de l'écrire). Les tringles sont installées depuis octobre dernier seulement... il y a du progrès !

9 - Un jour (fort lointain), j'ai "oublié" mon sac à main dans l'escalier d'un bar très fréquenté de Pigalle qui s'appelle (ou s'appelait ?) Lili la Tigresse. Le genre d'endroit où des nanas gigotaient topless perchées sur le bar bien avant que ce soit la mode des gogo dancers en boite. Je m'en suis aperçue 2 heures plus tard au moment de payer l'addition d'un resto. Eh bien, mon sac n'avait (même) pas disparu !

samedi 25 février 2012

Jean et Omar (sont sur un bateau)

Bonjour à celles et ceux qui ont vu The Artist et Intouchables
Bonjour aux fans de Jean Dujardin et d'Omar Sy
Bonjour aux zotres

Une interview de Jean Dujardin après sa palme cannoise et la bande annonce de The Artist ici ainsi et ma critique sur le film . Ci dessous la video de la remise du Golden Globe à Jean Dujardin (en route vers l'Oscar)



J'ai dit TROP brièvement sur ce blog à quel point j'avais aimé le film Intouchables mais j'ai omis d'écrire que j'étais certaine avant même de le voir, juste d'après la bande annonce, qu'Omar Sy tenait un rôle à César. Je ne me suis pas trompée. Ici une interview sympa de l'acteur et ci-après son discours après avoir reçu sa récompense.

vendredi 24 février 2012

Coup de coeur et de coeur (vendredesque 8-2011)

Bonjour à celles et ceux qui habitent Rome
Bonjour à celles et ceux qui aiment y séjourner
Bonjour aux zotres

Puisque ma découverte de la capitale italienne est toute fraîche, voici un coup de coeur et un coup de gueule très romains aujourd'hui...

Coup de gueule
La drague à l'italienne

J'avais déjà testé le concept à Florence au cours de l'été 2010 (voir point 5 ici) et c'était plutôt rigolo d'embrasser un serveur à la terrasse d'un resto à la fin d'un dîner excellent (et arrosé juste ce qu'il fallait). Et puis c'était très décalé quand même : essayez de transposer l'anecdote avec un serveur ailleurs dans le monde. Il se ferait virer illico !
A Rome, avec le barman de l'hôtel, ça a été plus lourdingue, plus que caricatural voire totalement ridicule au point que ça en devenait quasi fascinant. J'en reparlerai dans mes réponses (ici) au tag de Liliba.

Coup de coeur
La ville de Rome

Ma chouchouitude va à la fontaine de Trévi. Mais, même si j'aime Rome, je lui préfère Florence à bien des égards (sans liens avec la raison évoquée plus haut) et surtout, plus que jamais, j'adore Parigi (Paris pour les zintimes).

samedi 18 février 2012

Cheval de guerre (le nouveau Spielberg)

Bonjour aux fans de chevaux
Bonjour à celles et ceux dont l'histoire est le dada
Bonjour aux zotres


Le nouveau film de Spielberg n'est pas sans défauts, loin de là, mais il ne manque pas d'intérêt pour autant. Certaines scènes sont tout simplement époustoufflantes et même si j'ai lu le dossier de presse et en sait donc un peu plus sur la façon dont ces scènes ont été tournées, je n'en reviens toujours pas que des chevaux aient fait ça. Bluffant.

vendredi 17 février 2012

Coup de coeur et de coeur (vendredesque 7-2011)

Bonjour aux fans de David Lodge
Bonjour à celles et ceux qui confient leurs pensées, secrêtes ou non, à un support ou un autre
Bonjour aux zotres

Coup de coeur
Pensées secrètes

Je ne suis pas fan de David Lodge, loin de là, et pourtant j'ai énormément aimé la pièce qu'il a lui-même adaptée d'un de ses romans et qui est actuellement jouée par Isabelle Carré et Samuel Labarthe au théâtre du Montparnasse. C'est subtil, spirituel, la mise en scène est originale et intéressante et les deux acteurs sont magistraux (surtout lui d'ailleurs) ! Un vrai bon moment de théâtre

Coup de gueule
La Saint Valentinite aigue

Le dessin que j'ai mis en ligne le 14/02 est une bonne approche du sujet. Je ne m'en lasse pas.
Sur le principe je trouve l'idée d'une fête des zamoureuz(e)s plutôt sympa même si, d'un point de vue théorique (et si j'ai bien compris ce qu'était l'amour), a priori, quand on aimeuh, c'est la fête tous les jours, non ? Bref.
Ce qui m'agace dans la Saint Valentin c'est le côté duo obligé au resto avec "menu spécial Saint Valentin" s'accompagnant forcément d'une inflation tarifaire digne d'un réveillon ! Cela dit, quand tu dînes avec des collègues ce soir là (à 2 ou à plus de 2), c'est une intéressante source d'anecdotes potentiellement aussi croustillante qu'un dessert en forme de coeur en nougatine !

mardi 14 février 2012

Le goût des pépins de pomme (Katharina Hagena)

Bonjour à Adam et Eve
Bonjour aux zamateurs/trices de pommes
Bonjour aux zotres

Le livre a pas mal fait parler (enfin, écrire) la blogosphère et je trouve que son titre à lui seul attire une curiosité bienveillante que j'ai enfin pu satisfaire suite à un Dîner Livres Echanges. Je l'ai dévoré sans pépins !

Le sujet

A la mort de sa grand mère Bertha, Iris hérite de la maison familiale du nord de l'Allemagne. L'enterrement est pour elle l'occasion de retrouver sa mère et ses deux tantes mais aussi quelques fantômes du passé et aussi les lieux de son enfance et de son adolescence.

Mon avis

Passé le petit obstacle d'une multiplication de prénoms féminins germaniques (pour ne pas dire barbares) générant quelques mélanges potentiels, le roman est intéressant à plus d'un titre.

Il est tout d'abord correctement écrit et fort bien construit mêlant habilement le présent et différentes époques d'un passé chargé d'événements parfois dramatiques dont l'évocation par touches non chronologique tient le lectorat en haleine et est prétexte à disserter sur le souvenir et l'oubli.

Ensuite, il s'agit d'un roman écrit par une allemande et se déroulant en Allemagne sur plusieurs générations et, au delà du caractère universel de certains thèmes (la mémoire et sa perte, le rapport aux livres), il est intéressant historiquement et sociologiquement.

Enfin, à travers des détails très poétiques voire hautement métaphoriques (où la botanique tient souvent un grand rôle (les pommes évidemment !)) ou, au contraire, à travers des anecdotes très précises et réalistes qui nous permettent de nous identifier aux personnages, ce livre suscite une vaste palette d'émotions et de réflexions sur une multitude de thèmes et de concepts allant de l'amour à la trahison en passant par toutes les variations autour des émotions humaines.

Quelques liens et extraits

Bladelor coup de coeur pour ce livre audio
Ca sent le brûlé a eu quelques soucis pyramidaux (comme moi) mais a beaucoup aimé (comme moi aussi)
Mango comprend le succès du roman
« La mémoire ne nous servirait à rien si elle fût rigoureusement fidèle »
Paul Valéry (en exergue)
« Depuis toujours, dans notre famille comme ailleurs, le destin se manifeste en premier lieu sous la forme d’une chute. Et d’une pomme. »
« La vérité est proche parente de l’oubli, je savais cela de source sûre par les dictionnaires. Dans le mot grec qui signifie vérité, coulait en secret le Léthé, fleuve des Enfers. Quiconque buvait de l’eau de ce fleuve renonçait à ses souvenirs en même temps qu’à son enveloppe charnelle et se préparait à vivre au royaume des ombres. »
Aifelle est séduite malgré un démarrage un peu lent
The-inn-at-lambton recommande ce roman
Vous savez, les enfants, il y a trois choses que l'on peut contempler continuellement sans jamais se lasser. L'une de ces choses c'est l'eau. L'autre c'est le feu. Et la troisième, c'est le malheur des autres.
SD 49 a un avis plus mitigé

Conclusion

Une excellente saga familiale habilement construite et mêlant adroitement humour et émotion, gravité et sensualité.

Saint Valentin (ou pas ?)

Bonjour aux zamoureux(zes)
Bonjour aux zotres


En plus d'être une vaste entreprise commerciale (confère les horaires d'ouverture des fleuristes aujourd'hui, les vitrines de chocolatiers depuis quelques semaines et les prix des menus au restaurant ce soir), la Saint Valentin est l'occasion d'un déversement de roucoulades et de guimeveries allant du gentiment mièvre (quelques petits coeurs rouges deci-delà) au mauvais goût sirupeux le plus écoeurant (une cascade de coeurs rose fluo avec, de préférence, effet relief et reflets argentés, le tout encadrant un chaton ou un ours en peluche porteur d'un message bien niais).

On peut aussi prendre la chose avec plus de recul (et moins de sentiments) !

vendredi 10 février 2012

Coup de coeur et de coeur (vendredesque 6-2012)

Bonjour aux enneigé(e)s
Bonjour aux déneigé(e)s
Bonjour aux zotres


Un coup de coeur-gueule très sarthois cette fois formulé à l'occasion de ma première incursion dans mon département familial (72) depuis 2012 !

Coup de gueule
L'état des rues du Mans

En plein centre ville, des trottoirs non déneigés et dans un état de saleté lamentable c'est déjà un scandale mais quand on constate que des rues entières ne le sont pas non plus pas plus que le parking de la gare, on se dit qu'il y a des baffes (et des procès) qui se perdent. Combien de fractures attendues ?

Coup de coeur
Gaspacho aux asperges


J'ai mangé dans un restaurant campagnard un truc digne d'un grand restaurant. Lorsque j'ai vu cette entrée à la carte et dans un menu à 15,50 euros (oui, vous lisez bien ! le prix d'une pizza dans certains machins design-arnaquo-branchouilles parisiens), je me suis dit que ce n'était vraiment pas de saison mais que ça méritait d'être tenté ! Croyez-moi, j'ai bien fait car ce gaspacho d'asperge à la chantilly de homard et aux bonbons de crevettes (des bricks en fait, à tremper (ou pas) dans la soupe) était un pur délice. Je me suis promis de tenter une recette similaire chez moi... "un jour"...

jeudi 9 février 2012

Le ridicule (ne tue pas)

Bonjour à celles et ceux qui n'ont pas froid aux zoreilles
Bonjour aux zotres

Mardi dernier (le 07/02), je suis allée voir le
Comte de Bouderbala en spectacle à l'Alhambra avec Anne-Sophie. Nous nous sommes bien caillées AVANT en poireautant plus de 20 minutes dehors (le spectacle a commencé avec plus d'une 1/2 heure de retard, PENDANT à cause des incessants courants d'air glaciaux sur les pieds dus aux ouvertures de portes intempestives, APRES parce qu'il neigeait à notre sortie du théâtre.

Je me suis dit qu'on ne m'y prendrait plus et, une fois rentrée chez moi (frigoréfrigérée), j'ai cherché frénétiquement dans mon armoire et dans mes placards ce qui, de près ou de loin, pouvait ressembler à un bonnet et des gants. J'en ai plusieurs mais, bizarrement, je n'ai pu remettre la main que sur de vieux trucs de skis pas portés depuis environ 15 ans.

Tant pis ! Sacrifant le sérieux au confort, je me suis fait la réflexion que le ridicule ne tuait pas mais le froid si ! Aussi n'ai-je pas hésité à arborer mon splendide bonnet bleu EDF à pompons jaune poussin lors du
DLE de ce soir au Riad Nejma (que je vous conseille de découvrir).

Par la suite, je n'ai pu que constater sur Facebook que je n'étais pas la seule à arborer un couvre chef débile. La seule différence entre moi et ce pauv re nourrisson, c'est que, moi, je l'ai choisi ! Ah tiens, il y a une 2e différence : j'avais le ventre vide au moment de la photo !

vendredi 3 février 2012

Coup de coeur et de coeur (vendredesque 5-2012)

Bonjour à celles et ceux qui vivent au Maroc
Bonjour à celles et ceux qui aiment y séjourner
Bonjour aux zotres

Un coup de coeur-gueule touristico-sociologico-dépaysant cette semaine qui, sachez-le, tourne 1000 fois à l'avantage du coup de coeur et même le coup de gueule possède un je-ne-sais-quoi d'intéressant finalement car il apprend quelque chose sur les zotres et, par effet miroir, sur soi.

Coup de coeur
La cuisine marocaine

Du Maroc j'aime beaucoup de choses ce qui, en soi n'est pas un exploit puisque je ne vis pas sur place mais ne fait qu'y séjourner et que je dispose d'un pouvoir d'achat qui me permet d'en profiter.

C'est un fait, les marocain(e)s sont des gens globalement adorables. C'en est un autre qu'ils mangent à la fois très bien et très mal. Très mal parce que ce n'est pas équilibré du tout (d'où l'embompoint des femmes et les carences en vitamines faisant les beaux jours des herboristes), très bien parce que c'est trooooooop vachement bon !

Qui n'a jamais senti un plat de tajine, humé une pastilla ou respiré l'odeur de miel et de fleur d'oranger gorgeant les patisseries marocaines ne sait pas à côté de quoi il/elle passe. Un séjour au Maroc c'est l'assurance d'une sensation de rétrécissement de ses vêtements.

Coup de gueule
Le rapport à l'exactitude

Il doit incontestablement y avoir un défaut de traduction de termes tels que "pareil", "pas de problèmes", "tout de suite" ou encore "c'est la même chose". Il doit également exister une différence notoire dans l'appréhension du concept de réponse à une question ou dans l'usage des mots "oui", "non" ou "je te jure". Si, en faisant du shopping dans un souk des affirmations visiblement erronées telles que "c'est le même modèle que l'autre lampe" ou "oui, je sais où trouver ce que tu cherches, bouge pas (et bois un thé) je reviens dans 2 minutes" peuvent faire partie du jeu voire faire sourire, dans le domaine professionnel ça peut désarçonner voire sembler plus agaçant.

Si vous posez une même question à 4 interlocuteurs différents, il est probable que vous obteniez 4 réponses plus ou moins différentes et il est possible que, vérification faite sur documents justificatifs (dont vous mettez un temps fou à savoir qu'ils existent, à comprendre qui peut les fournir et à réussir à les obtenir), vous vous aperceviez qu'aucune de ces versions n'est exacte.
La première tentation est de penser qu'on vous prend pour une conne...
La seconde est de penser que ce sont vos interlocuteurs/trices qui sont con(ne)s.
A la réflexion, j'ai plutôt l'impression que le fait de fournir une réponse est finalement jugé plus important que la réponse elle-même.

Il ne m'est jamais arrivé qu'on me dise "je ne sais pas". Si je demande mon chemin à quelqu'un dans le souk, il (ben oui... pas elle) sera ravi de m'accompagner, de papoter, de me dire à quel point il aime la France, mais il ne m'emmenera pas forcément là où je voulais aller. Il jugera satisfaisant de m'emmener dans un endroit similaire à celui que je cherche.

Et ça, d'un point de vue parisien, ce n'est pas possible... Si je veux aller à la patisserie machin ce n'est pas la même chose que la patisserie truc. Si j'ai vu un modèle de chaussures Sergio Rossi rouge en taille 37, je ne vais pas me contenter de n'importe quelles godasses rouges. Ni de Sergio Rossi vertes. Je veux EXACTEMENT ce que j'ai choisi ou demandé. Au Maroc c'est différent. On juge une chose ou un lieu à son utilité, à l'opportunité que l'on a d'y accéder, pas à l'envie que l'on en a. Des chaussures c'est fait pour marcher après tout.

Ca peut donner des discussions surréalistes du genre :
- tu veux manger quoi ?
- du poisson
- bon, on va chercher un resto de poisson alors.
- KFC je crois que c'est un bon endroit pour du poisson.
- Heu. Tu as déjà mangé dans un KFC ?
- Non
- Tu sais ce que ça veut dire KFC ?
- Non
- Tu sais ce qu'ils servent dans un KFC ?
- Non
- Alors pourquoi tu me dis que c'est un resto de poisson ?
- Comme ça.

Au boulot ça peut être pareil. Tu demandes un document une fois, deux fois, trois fois. Le lendemain tu recommences et on ne te le donne toujours pas malgré les "d'accord" et les "tout de suite". Tu insistes et tu finis par recevoir un mail très courtois "ci joint le document demandé ce matin (sic) avec une pièce jointe qui, quand on l'ouvre, contient autre chose que ce qu'on voulait. Alors tu retournes voir le mec avec le sourire et tu lui dis "merci pour le document que vous m'avez envoyé ce matin, c'est très intéressant (ça c'est faux) mais maintenant est-ce que je pourrais avoir aussi le document que je vous ai demandé hier et avant hier ?
Là, le mec te répond sans sourciller alors qu'il sait parfaitement qu'il y a autant de rapport entre les deux qu'entre un verre et une paille : "c'est ce que je viens de vous envoyer"
Tu gardes le sourire et tu rétorques "non, c'est une paille, moi j'avais demandé un verre".
Et là, chose hallucinante, le mec ne cherche même pas à nier qu'il avait fait l'erreur intentionnellement, il te sort un truc du genre "oui mais le verre était sale, alors j'ai donné une paille à la place". sauf qu'un verre ne sert pas qu'à boire même si c'est l'usage le plus probable qu'on peut imaginer.
"Ca m'est égal que le verre soit sale, je vais le laver. J'ai besoin du verre et je le veux le verre maintenant".

Accessoirement, j'ai mis un temps fou à obtenir 3 boites de 500 grammes de gâteaux composées chacune de 3 sortes de patisseries différentes. Au nom du terrible "c'est pareil" (sauf que non), ils ont tout essayé : 1 boite de 1kg plus une de 500 grammes, 3 boites composées chacune d'une seule sorte de patisserie, 3 boites composées de tout l'assortiments de patisseries existantes. J'ai failli pêté un cable et il a fallu que j'explique "pourquoi" je voulais ça comme ça et pas autrement avant que ma demande soit comprise et que sa prise en compte soit acceptée.

Ca me rend DINGUEUHHH.