mercredi 19 novembre 2008

Jouir (de Catherine Cusset)



Bonjour au 7e ciel
Bonjour aux zotres zendroits


J'avoue que le titre de ce roman m'a tout de suite attirée et quand j'ai vu qu'il était signé Catherine Cusset et ne coûtait qu'un euro en solde chez Book Off (rue Saint Augustin 2e), je me suis dit qu'il n'y avait pas de mal à se faire du bien et je l'ai acheté.

Il s'agit du 4e livre de Cusset que je lis après Le problème avec Jane dont j'ai déjà parlé moultement ici pour en dire le plus grand bien, puis confessions d'une radine que je n'ai pas aimé du tout et, la semaine dernière très exactement, A vous que j'ai presque autant aimé que le premier. Il faut croire que j'aime un Cusset sur deux car celui-ci ne m'a pas plu.

Le sujet

Heu... des bribes décousues, des allers-retours temporels entre différentes époques, différents hommes, parfois de simples rencontres d'une nuit, parfois des relations plus suivies, des récits qui se croisent, s'additionnent.

Mon avis

Je lis très rarement deux livres de/de la même auteur(e) à quelques jour d'intervalle mais il y avait pour moi un lien logique entre A vous et Jouir qui me poussait à poursuivre avec ce dernier. Quelle déception !

Je ne vois pas (pour le lecteur ou la lectrice) l'intérêt littéraire ou même analytique de ce catalogue de mâles plus ou moins proches de l'éjaculation. Qu'on me comprenne bien : ma remarque n'a aucun rapport avec une quelconque forme de pruderie et j'avais plutôt envie en ouvrant ce livre de lire un texte cru, direct, impudique comme les femmes savent l'être. Seulement le hic c'est que le livre n'est que cela.

Il n'est absolument pas construit... Il ne suffit pas de ne pas respecter une progression chronologique et de saucissonner un récit façon puzzle pour le rendre captivant et profond. Le procédé ne masque pas forcément qu'on n'a, au fond, pas grand chose à raconter...

Cusset ne dépasse jamais vraiment le stade du constat, du descriptif et l'exercice est vite répétitif et lassant comme le serait un amant qui ne connaîtrait que la position du missionnaire. On ne s'attache aucunement à l'héroïne et on se fiche complètement de ses cabrioles et on reste indifférent(e) aux problèmes de comportement que certaines scènes suggèrent sans oser les évoquer franchement (ou sans en avoir le courage ? l'ambition ? les compétences ?). Dommage, c'est peut-être là qu'il y avait vraiment matière au livre intéressant que Jouir n'est hélas pas.

Conclusion

Pour Jouir, préférez les exercices pratiques à l'exhibitionnisme littéraire et répétitif de Cusset dont je vous conseille toutefois aussi vivement que par le passé le grandiose Problème avec Jane.

4 commentaires:

Nathalie Croisé a dit…

Je retiens donc tes conseils..moi-même et je te l'ai déjà dit, je ne suis pas très fanatique de ces enchaînements de rencontres..de ce cul à répétition..Je viens de finir "Plaisir d'offrir, joie de recevoir" d'Anna Rozen. Il y a des moments sympathiques mais au 20ème chapitre, je me suis lassée..
Bon, je retourne au pratique..à plus tard!

Cécile Qd9 a dit…

moi ce n'est pas ça du tout qui me gêne ; après tout, un de mes livres préféré est "la mécanique des femmes" de Louis Calaferte où ce côté catalogue est encore plus frappant. Mais la grande différence c'est que l'écriture de Calaferte transcende l'exercice et le rend éminemment poétique, émouvant, vibrant, ce que ne parvient pas du tout à faire Cusset.

Ce qui manque à son livre c'est de la distance, ou de l'humour, ou de l'analyse, bref, le truc en plus comme dans les pubs pour les cacahuètes Balsehn...

Anonyme a dit…

Lu il y a très longtemps... et ne m'a pas laissé de souvenir impérissable.

Cécile Qd9 a dit…

@ Daniel : il ne m'en laissera pas non plus... contrairement à "A vous" lu et commenté sur ce blog quelques jours plus tôt.