Bonjour à celles et ceux qui veulent gagner des millions
Bonjour à celles et ceux qui rêvent de dire "c'est mon dernier mot Jean-Pierre"
Bonjour aux zotresLe bouche à oreille et les critiques élogieuses pullulaient bien avant que
Slumdog Millionnaire ne commence à raffler tous les prix possibles et imaginables (dont 8 oscars) et continuent à s'entasser sur la blogosphère. Mon avis manquera donc terriblement d'originalité : j'ai adoré.
Le sujet (que tout le monde connait déjà)Jamal Malik est un jeune porteur de thé de 18 ans. Il participe à la version indienne de Qui veut gagner des millions et malgré son enfance e son adolescence passées entre bidonvilles et errances, entre vols et violence, entre ignorance crasse et sens inné de la survie, Jamal répond à toutes les questions ce qui en pose une autre : a-t-il triché ou connaissait-il vraiment les réponses alors qu'il est incapable de citer la devise de son propre pays ? Après avoir été torturé par la police, il raconte les circonstances parfois cocasses et souvent dramatiques qui lui ont permis d'accumuler les bribes de connaissances qui lui ont apporté la fortune.
Mon avis (identique à celui des zotres)
Slumdog Millionaire est l'adaptation britannique d'un roman indien de
Vikas Swarup : "Les Fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devient milliardaire" et à la sortie de la salle j'étais tiraillée entre deux certitudes opposées mais non incompatibles : celle de l'envie de lire le livre (pas très original me concernant) et celle que je ne mettrai jamais les pieds en Inde, pays qui ne m'a jamais attirée et qui symbolise moult cauchemars que le film dépeint à la perfection. On comprend d'ailleurs très bien que quelques scènes aient été difficiles à tourner sur place (certaines l'ont été clandestinement) et que le ministère du tourisme indien ne soit pas spécialement ravie de l'image donnée par son pays. Mais bon, à qui la faute ?
Si je connaissais l'histoire de A jusqu'à Z jusqu'au thème de la question finale du jeu, il y a une chose à laquelle je n'étais pas du tout préparée et les amies qui m'accompagnaient non plus : la violence du film qui n'a rien d'une oeuvre familiale pour un dimanche après-midi pluvieux. Il nous plonge dans un univers brutal, agressif, dur, malsain, monstrueux, coloré, merveilleusement filmé par la caméra virevoltante et rapide de
Danny Boyle dont la virtuosité et le sens du rythme ne sont plus à démontrer. En fait, je ne savais pas que
Slumdog Millionnaire était de lui et j'ai pourtant immédiatement songé à
Trainspotting (que j'adore) au début du film quand les gosses courent des les rues grouillantes d'un bidonville sordide. Cette scène est géniale.
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Cela n'empêche en rien la tendresse et l'humanité de transpirer (quasiment) dans chaque scène tant le portrait des deux frères est touchant et le jeu des jeunes acteurs brillant (avant d'être propulsés à la cérémonie des Oscars, les enfants et les adolescents du film sont eux-même issus des bidonvilles). Shématiquement, le film se découpe en phases, trois âges : Jamal à 8 ans, Jamal à 13 ans et Jamal à 20 ans. J'ai trouvé (et mes amies aussi) que la période de l'adolescence était un peu moins réussie que celle de l'enfance et que toutes les scènes du présent mais il n'empêche que l'ensemble du film est un petit bijou dont l'humour est loin d'être absent. De fait, on rit beaucoup et on se prend totalement au jeu télévisuel d'une part et des combines de Jamal pour survivre d'autre part.
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Cela est sans nul doute également dû à la personnalité et au jeu de l'acteur principal,
Dev Patel, champion multimédaillé de taekwondo et un des personnages de la série Britannique
Skins (qui lui a d'ailleurs permis d'obtenir le rôle de Jamal suite à une suggestion de la fille de Danny Boyle, fan de la série). Sa performance et son humanité touchante lui ont valu plusieurs prix d'interprétation mérités. Quant à
Frieda Pinto, elle est juste sublimement belle et rayonnante.
Quelques liensInfos et extraits video (série Skins, interviews) consacrés à Dev Patel
Tout sur le film
ici et
là
Anecdotes de tournage
ici Conclusion
Oui, c'est vrai, le film est imparfait. Oui, c'est vrai, le côté comédie romantique (parce que évidemment les deux héros s'aiment envers et contre tout) est un peu (beaucoup) mièvre. Oui, c'est vrai, le tout est un peu gros mais une chose est certaine : la mayonnaise prend et on est juste parfaitement satisfait(e) de se laisser haper par la caméra, éblouir par les couleurs, émouvoir par l'histoire et on sort du cinéma en ayant envie d'y envoyer toutes les personnes à qui on veut du bien dont le fidèle lectorat de mon bloggounet chéri !