vendredi 20 mars 2009

Savez-vous pourquoi (Darcy porte ce pull débile)

Bonjour Miss Lou
Bonjour les zotres


La semaine dernière, dans le but de faire gagner une BD, Miss Lou a posé une
question complètement existentielle à propos des goûts vestimentaires de chiotte du futur Monsieur Bridget Jones (argh zut, j'ai cassé le suspens là). Les réponses qu'elle a reçues sont plutôt marrantes et lisibles ici.

J'ai moi-même largement contribué sinon au progrès de la science du moins à l'édification des foules virtuelles en livrant deux versions un brin (de laine) différentes de cette passionnante aventure pull-overistico-rennesque.

Voici mes deux bla-bla légèrement remaniés. A vous de choisir votre préféré...

Version 1 (sage et familiale)

Cette passionnante question ramène le mystère des pyramides d’Egypte, des statues de l’Ile de Pâques, l’énigme du masque de fer, du trésor de l’Abbé Saunières, de l’assassinat de Kennedy et de l’affaire Grégory sans oublier le paradoxe de l’œuf et de la poule ni le doute raisonnable sur l’existence de Dieu et des extra-terrestres au rang de peccadilles pour désoeuvré(e)s, d’enfantillages obsessionnels pour adulescents névropathes à tendance schizo-paranoïdes.

La réponse est aussi bête que le motif du pull et figure dans le tome 3 des aventures de Bridget Jones non publié à ce jour et sobrement intitulé "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Bridget Jones sans jamais oser le demander".

J’explique. 6 ans plus tôt, la mère de Darcy s'est piquée d'une étonnante lubie : elle a ouvert une mercerie. Son sens des affaires calamiteux et ses goûts de chiotte manifestes ont vite fait le reste : le commerce a périclité en moins de temps qu'il n'en faut à une dentellière pour finir un napperon. Maman Darcy s'est retrouvée avec sur les bras quelques emprunts à rembourser et des tas de boutons faussement nacrés, de fermetures éclair voilées, de lacets dépareillés et surtout, de quantités inavouables de pelotes de laine miteuses, aux textures synthétiques, aux couleurs criardes et à la qualité douteuse.

Elle écoule son stock lentement en rendant hommage aux origines canadiennes de son mari et en tricotant horreur sur horreur sur fond de paysages enneigés, de drapeaux rouges et blancs, de feuilles ou pots de sirop d'érable, de portraits de la famille Dion.

Chaque année, à Noël, elle envoie sa dernière création par la poste à son fils unique et préféré. La première fois, il a tellement été effaré par l'affreuseté du résultat qu'il a prétendu ne jamais avoir reçu le colis. Cela n'a servi qu'à attrister sa tricoteuse de mère qui, opiniâtre, a recommencé à l'identique... Ainsi possède-t-il deux pulls vert pomme représentant la carte du Canada dans un camaïeu de jaunes et de sable et ses fleuves bleu EDF !

Depuis, il joue le jeu. Il porte stoïquement sa croix (et sa tenue de réveillon) à la Saint Sylvestre et songe philosophe que le ridicule ne tue pas en enfilant son pull maudit.

Version 2 (moins sage et moins familiale)

A le voir comme ça, on donnerait le bon dieu sans confession à Monsieur Darcy. Son air sérieux, son regard impassible, son attitude constamment réservée lui confèrent la patine terne d'un gendre idéal aux yeux de parents sans folie.

Mais, derrière les apparences, la vérité est toute autre. Dans le milieu de la nuit, Darcy est affectueusement surnommé "Dark Saw" ("la scie sombre" pour les non anglophones) et dans certains clubs échangistes près de la City, on le connait mieux sous le nom de "Dear Sex".

Cette année là, le soir de la Saint Sylvestre, il était convié à une soirée "back to wild" chez un producteur de video érotiques. La nuit promettait d'être aussi sauvage et dévêtue que les déguisements exigés à l'entrée se devaient d'être ridicules et embarrassants. Les filles coulaient à flots, la coke se consommait à la paille et le champagne était en libre service et inversement toutes choses égales par ailleurs.

Darcy plongea dans la soirée comme un gardien de but plonge pour arrêter un penalty : résolument, carrément, éperdument. Il oublia le temps, son corps, son pull et jusqu'au nom de sa mère dans les bras de Gina-Lolo Bridge-Idea, de Jenny the genious, de Cherry Blossom Girl, dans le verre de Lily la tigresse, dans la bouche experte d'une certaine Sonja, une grande transexuelle slave. Surfant de corps en mains, de bras en membres, Darcy enivrait ses sens à la hauteur de sa réputation de débauché : il était partout, nulle part, à fond.

Trop peut-être puisque vers 7h00 du matin, après une Nième séance d'un érotisme plus barbare que torride, il s'effondra dans le coin d'une chambre du 2e étage, oublié parmi le dernier carré d'invités, cuvant, récupérant seul d'une nuit blanche et agitée. Il ne se réveilla que vers midi alerté par les voix de Jamie (8 ans) et Clay (5 ans), les deux enfants de son hôtes, tout juste rentrés de chez leur baby sitter.

Darcy se rhabilla à la hâte, doublement affolé : à l'idée tout d'abord que Clay et Jamie puissent le surprendre nu comme un ver une menotte en fourrure rose encore accrochée au poignet gauche, par l'heure ensuite. Il n'avait plus le temps de rentrer chez lui pour se changer avant de se rendre au traditionnel buffet de nouvel an organisé par les meilleurs amis de ses parents. Tant pis, il irait avec son pull à tête de rêne acheté suite à un pari perdu à Camden Market le soir où il n'avait pas réussi à ramener chez lui cette contractuelle revêche qui venait de coller une prune à son meilleur ami. Ce pull était ce qu'on imagine de mieux en matière de ridicule et il avait dû le porter au stade pour un match Liverpool-Arsenal !

Heureusement, cette horreur possédait des manches longues qui lui permettraient de camoufler ces satanées menottes dont les clefs demeuraient introuvables.
(vous noterez qu'on ne voit pas la main gauche de Darcy sur la photo !)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ah c'est donc là que la maman du petit Nicolas s'est procuré le fameux pull de sa dernière (més)aventure.
Une autre énigme résolue, merci Cécile.

Cécile Qd9 a dit…

de rien... à ton service XL inconnu... :)