mercredi 2 décembre 2009

Mon père n'est pas mort à Venise (de Sophie Poirier)

Bonjour Ficelle
Bonjour les zotres


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Excellent blog de Ficelle
Mon avis sur le premier roman de Ficelle

Il est toujours délicat de lire un roman écrit par une personne que l’on connait bien ou un peu , surtout si on doit ensuite en faire un compte-rendu écrit. On a toujours la crainte de ne pas aimer ce qu’on lit et la tentation d’édulcorer sa déception.
Heureusement, j’ai adoré le 2e roman de Sophie Poirier alias Miss Ficelle et tous les compliments et superlatifs que vous lirez dans la suite de ce message seront pensés et non complaisants.

Le sujet

A la demande de son père vieillissant et fort diminué physiquement, Mathilde range les livres de celui-ci. Elle découvre parmi eux un petit carnet sur lequel figurent des informations concernant des adolescentes disparues 20 ans plus tôt. Intriguée voire inquiète, elle décide de faire appel à un détective privé pour rechercher ces jeunes femmes.

Mon avis

J’avais ressenti des impressions assez contrastées après ma lecture du premier roman de Sophie. J’avais adoré la forme, la finesse et la sensibilité qui se dégageaient des phrases, leur rythme particulier donnant un vrai ton au récit. J’étais toutefois restée sur ma faim sur le fond, frustrée par la brièveté du roman et par sa fin qui m’apparaissait d’une cruauté dénuée de sens.

J’ai retrouvé dans Mon père n’est pas mort à Venise les mêmes ingrédients que dans La libraire a aimé mais « en plus » pour les aspects positifs et « en moins » pour les points négatifs. Je vais commencer par ces derniers car là n’est pas l’essentiel, vraiment.

Une fois de plus le roman fait moins de 100 pages mais il semble plus construit, plus abouti, plus dense et les personnages sont moins éthérés, ils ont plus de chair et de profondeur et, de fait, on peut alternativement s’identifier à tel ou tel et se reconnaître parfois au détour d’une pensée. Il n’en demeure pas moins que la frustration de l’après chute (que l’on ressent assez intime à tort ou à raison) est là. Que vont devenir les personnages, comment les relations entre eux vont-elles être affectées ou pas, sont des questions qui restent en suspens comme si Sophie n’avait pas oser les traiter et risquer d’aller plus loin dans cet intime qui affleure derrière le questionnement qui sous tend le roman.

C’est bien celui-ci qui fait tout le sel du livre, cette interrogation sur les relations entre un père et sa fille et sur l’identité même de celui-ci perçu en creux à travers les silences et les non-dits, finalement inconnu ou presque.

Gabriel Matzneff est cité à deux reprises et Christine Angot aurait pu l’être aussi sans doute. Bien que je déteste ces deux personnes sur le plan littéraire et plus encore sur le plan humain, il ne m’a pas été désagréable de sentir un souffle de leur influence sur le fond pour le premier, sur la forme, dans le rythme des phrases pour la seconde.

Oui, je confirme, j’aime l’écriture de Sophie, j’aime son phrasé particulier dans lequel je maintiens avoir reconnu un je-ne-sais-quoi d’Angot mais là où Angot utilise sa prose à des fins névrotico-nombrilistes caricaturo-pathologico-exaspérantes au point d’en gommer jusqu’aux aspects les plus positifs, Sophie plonge finement dans son sujet et dépeint ses personnages avec empathie.

Conclusion

Ce 2e roman est une vraie réussite. J’attends impatiemment la parution du prochain.

4 commentaires:

keisha a dit…

J'ai aimé aussi, et ton billet est parfait!

liliba a dit…

Pas évident en effet de chroniquer un livre offert par l'auteur elle-même... Dans ces cas-là, je croise toujours les doigts en espérant que je vais aimer ma lecture ! (ce qui a ici été le cas, ouf !)

Aifelle a dit…

J'ai aimé moi aussi et comme toi, je me suis demandée ce que les personnages allaient devenir à partir de la fin. J'espère que le prochain sera plus long ...

Cécile Qd9 a dit…

les avis sont unanimement élogieux pour ce roman et j'en suis très heureuse pour Miss Ficelle !