samedi 6 mars 2010

La guerre en chantant (n°3/9)

Bonjour à celles et ceux qui croient
Et si en plus y a personne - Alain Souchon

Sur Facebook, à la question sur mes convictions religieuses, j'ai indiqué "athée hyper pratiquante". Le pari de Pascal consiste à "démontrer" (disons à raisonner sur le fait) qu'on ne perd rien à croire en Dieu s'il n'existe pas et qu'on perd tout à ne pas croire en lui s'il existe. Je serais tentée de lancer le pari de Cécile et de dire que c'est l'inverse... Autant ne pas y croire et vivre au présent de façon responsable et humaniste sans mettre sa conduite sous la responsabilité d'une transcendance supposée. S'il existe, dans sa grande mansuétude, Dieu considérera mes actes plutôt que mes croyances et pardonnera mon manque de foi.

En fait, contrairement à ce que peuvent le laisser supposer bon nombre de mes remarques, en soi, je n'ai rien contre Dieu lui-même. Comme disait Voltaire : Dieu ? Nous nous saluons, mais nous ne nous parlons pas. C'est plutôt ce que les humains font au nom de Dieu qui me déplait. L'humanité a complètement dévoyé le concept de base.

Bref, ce que je n'aime pas, ce sont les religions, ces ramassis de dogmes, de rituels ridicules (vous êtes vous déjà concentré(e)s sur ce qu'on fait et sur ce qu'on raconte lors d'une messe ou autre ? Au premier degré, franchement, ça n'a AUCUN sens... Songez par exemple à cette phrase chantée par le curée (au moment de l'eucharistie je crois) : "Il est grand le mystère de la foi" à quoi les fidèles répondent : "Louange à toi Seigneur Jésus" : ça veut dire quoi ? Ca n'a ni queue ni tête, c'est mécanique) et surtout d'interdits et d'injonctions inhumaines voire dramatiques.

Si encore chacun(e) se contentait de croire (ou pas) en ce qu'il/elle, ça irait. Mais non, le problème c'est que bon nombre voudraient que tout le monde croit à la même chose que lui/elle ou que personne ne croit à autre chose (ou à rien). Et c'est là que les gros problèmes commencent. Au nom de Dieu, on tue plus qu'on n'aime et c'est bien le sens de la Une de Charlie Hebdo du 16 octobre 2002 : Dieu, prix Nobel de la guerre !

Alors oui, comme dit Souchon... et si le ciel était vide ? Je crois que l'humanité serait plus sereine, moins belliqueuse et plus heureuse si elle envisageait plus sérieusement et plus largement cette hypothèse.


3 commentaires:

claudialucia a dit…

Je suis bien d'accord avec toi! Que les gens croient en ce qu'ils veulent mais qu'ils ne m'obligent pas à faire de même. Malheureusement ce n'est pas le cas! Regarde le problème de l'euthanasie et du droit de mourir dans la dignité. Je (tu, il elle, nous...) suis prisonnière de lois faites par des hommes qui m'imposent leur pensée, leur croyance, leur religion, leur tabou et, ça, c'est insupportable!

catherine a dit…

D'accord avec toi en grande partie... Bien-sùr, nous sommes athées parce qu'éduqués, informés, nés dans un pays qui nous a permis de penser assez librement , ect...mais quand je vois ces sinistrés d'Haîti prier en groupe pour retrouver du courage je me surprends à penser qu'ils ont au moins ça...

Quant aux phrases répétées mécaniquement dans les églises, il me semble que c'est justement l'effet mécanique qui agit sur le cerveau, cela a été bien étudié maintenant, en passant par l'effet de la méthode Coué, le cerveau "croit" ce qu'on lui dit, ainsi certains médecins conseillent de ne s'adresser à soi-même que des "messages positifs"! en bref, les hommes ont essentiellement besoin de sens et beaucoup vont le chercher maintenant chez le psy... ils leur confient leur "fautes " et viennent chercher le pardon,ils c'est à dire l'assurance qu'ils n'y sont pour rien, qu'il n'ont pas à cul-pa- bi-li-ser.. Bref, sommes -nous si libre? :))

Cécile Qd9 a dit…

@ Claudia : sauf que l'euthanasie n'est pas une question religieuse mais une question éthique... rien à voir avec la foi, c'est plus une question de philosophie de vie ou morale. Même si on fait souvent l'amalgame entre morale et religion, ça n'a rien à voir.

@ Catherine : je ne sais pas si nous sommes libres ou non mais je crois qu'il y a des degrés dans la privation de liberté qui sont plus intolérables que d'autres