mercredi 24 décembre 2008

U.V. (de Serge Joncour)

Bonjour aux pro du bronzage
Bonjour aux accro à l'huile solaire
Bonjour aux zotres


Comme je vous le disais hier et cette nuit, j’ai été cette année d’une sagesse en tous points exemplaires faite :

1) d’abstinence,
2) de modération,
3) de fidélité,
4) de persévérance,
dans les domaines :
a) du travail,
b) de la boisson,
c) du tabac,
d) du sexe.

A vous de relier les concepts numérotés 1,2, 3, 4 avec ceux répertoriés a, b, c, d. Je vous fais confiance.

Il y a donc peu de choses dont j’ai à rougir si je me penche objectivement sur mon bilan 2008 si ce n’est, sans doute, mon manque de réactivité bloggesque sur certains sujets : l’annonce des résultats aux différents jeux et concours en ligne ou la réponse à l’épineuse question "faut-il coucher la première fois ?" posée en février en sont de parfaites illustrations. Les deux exemples pré-cités sont purement anecdotiques et sans conséquence. En revanche, je suis moins pardonnable lorsque j’omets de vous faire part de mes certains coups de cœur artistiques. Là j'ai honte.

Ca ne réparera pas mes torts mais je ne saurai trop vous conseiller de COURIR au théâtre de la Pépinière Opéra pour aller voir l’excellentissime (et je pèse mes mots) adaptation de EUROPEANA sous titrée Une brève histoire du XXe siècle de Patrick Ourednik vu avec Madame la Peule Blanche qui, bien moins cancre que moi, vous a dit dès le lendemain tout le bien qu’elle pensait de ce formidable spectacle qui se joue encore pour quelques jours. Voir mon avis ici.

Donc oui, je l’avoue, même si j’ai frôlé la perfection en 2008, je ne l’ai pas atteinte et parmi mes fautes zinqualifiables dues à mes tendances velléitéro-pathologiques, figure l’absence de message consacré à ce qui fut pourtant une de mes lectures préférées de l’année : U.V. de Serge Joncour.

Le sujet

En plein mois de juillet, dans une luxueuse villa, toute la famille attend Philip, le fils parti aux USA mais c'est Boris, un ancien camarade de pension qui arrive à l'improviste. Beau, charmeur, athlétique, il séduit d'emblée tout le monde à l'exception d'André-Pierre, le gendre un peu effacé qui se méfie immédiatement de cet inconnu surgit de nulle part et trop à l'aise dans ce décor de rêve.

Mon avis

A la sortie du film éponyme réalisé par Gilles Paquet-Brenner, j’avais immédiatement été tentée par le thème et aussi, est-il besoin de le préciser (ben non, suffit de jeter un œil dans la colonne de gauche à la rubrique Trooooobogosse du moment), par la présence du craquissimo Pascal Elbé au générique. Et puis, une chose en entraînant une autre, je n’ai pas vu le film mais je m’étais promis de lire le livre.

C’est chose faite depuis plusieurs mois déjà et je garde de cette lecture une excellente impression à tous les niveaux.
L’écriture est fine, précise, ciselée, élégante sans affectation et c’est un délice rare de lire une telle prose sous la plume d’un auteur actuel (impression également ressentie à la lectur de Fume et tue d'Antoine Laurain).

Les personnages sont assez fouillés et les motivations des uns et des autres, d'abord opaques se font jour au fur et à mesure que l'intrigue se développe.

Le thème est intéressant et le récit fonctionne. La tension est palpable et, sans être absolument insoutenable, le suspens est présent. On sait d'emblée que quelque chose cloche et que ça va mal finir mais on ne sait pas trop quoi ni comment et toute l'habileté de Serge Joncour consiste à saupoudrer son roman d'allusions, à nous livrer les informations par bribes et à nous tenir en haleine dans ce que la critique "officielle" a bien raison d'appeler un thriller psychologique efficace (je ne sais plus où j'ai lu ça mais je l'ai lu et je souscris à cette affirmation).

Tout comme Liliba à qui j'ai offert le livre et qui l'a aimé, je n'ai qu'une toute petite réserve concernant les deux pages de dénouement. Certes il était inévitable mais j'aurais aimé... je ne sais pas... plus... plus de tension encore et moins de précipitation sans doute.

Conclusion

U.V. fait incontestablement partie du Top 5 de mes lectures 2008. De Serge Joncour j'avais déjà lu Situations délicates qui, comme l'indique son titre, dépeint des situations délicates (un peu à la manière dont Philippe Delerm décrivit en son temps une certaine première gorgée de bière).

Je vais profiter du pont de Noël pour lire Combien de fois je t'aime en espérant l'aimer autant qu'U.V. ainsi pourrai-je dire que j'aime au moins trois fois l'oeuvre de Serge Joncour...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Beau billet, comme toujours. Je vais également essayer de lire les autres livres de l'auteur (comment sais-tu qu'il a lu nos billets, tu le connais ?)

Pour ton logo "mon blog se nourrit de vos commentaires", il existe en français sur le site espagnol dont tu as donné le lien je crois dimanche dernier, je l'ai trouvé, mais pas encore collé sur mon blog.

biz et joyeux noël à toi, tes nombreux amis trobogoss -dont George, le veinard !-, ton blogounet chéri et ta famille !
liliba

Cécile Qd9 a dit…

Merci pour ces compliments, ces voeux pour Noël et tout et tout.

Oui, j'ai vu la bannière en français (j'en ai d'aillers collé une avec un monstre vert dns le blabla sur mes lectures bloggesques de la semaine 51) mais bon, pou l'instant ça va rester comme ça.

Je ne connais pas Serge Joncour mais je l'ai contacté via Facebook et je lui ai envoyé le lien.

Antoine a dit…

Je ne sais pas ce que vaut le livre mais j'avais trouvé le film à chier ! :(