lundi 24 novembre 2008

La fin (de la fin)


Bonjour aux reines de beauté
Bonjour aux zotres


Vous pouvez lire les deux épisodes précédents
ici et où vous m'aviez laissée très inquiète...


De fait, le résultat était plutôt satisfaisant, symétrique en tout cas et je ne sais pas si j'étais très "Giuly" mais je n'étais pas trop "Ribéry". Je quittai donc les lieux le sourire aux lèvres, délestée de 10 euros et de quelques poils faciaux aussitôt rongée par un nouveau tourment de taille : mes ongles. Pas de doutes, ils étaient laids, de toutes les longueurs, ternes, pas vernis, bref une horreur totale même que la famine en Afrique, le réchauffemnt climatique, l'ouragan Katherina ou la baisse de vigueur des spermatozoïdes à côté c'est du pipi de chat.

Heureusement je trouvai en chemin une boutique toute neuve (et toute vide) spécialisée dans le domaine et je m'offris le kit manucure du siècle comprenant une espèce d'éponge miraculeuse qui fait briller les ongles quand on la frotte dessus. Dingue ce qu'on fait de nos jours !

A ce moment précis, je me suis dit qu'être vachement belle c'était hyper bien mais qu'on ne saurait se rendre à un rendez-vous hyper important sans sentir trop bon et que quitte à brasser l'air de mes jolies mains hypnotisantes aux ongles affriolants, autant que celui-ci transporte des effluves fleuries, des senteurs énivrantes, des relents liliacés. Je poussai donc la porte de Marionnaud avec conviction.

Moi, dans une parfumerie, j'agis un peu comme dans un restaurant asiatique : je lis toute la carte, j'hésite longtemps, et je finis par commander exactement la même chose que d'habitude. Après moult vaporisations, reniflages, essais, hésitations, mélanges, je suis resortie avec un gros flacon de Cinéma d'Yves Saint Laurent, fleuri, chic, présent mais discret, tout moi quoi (et puis j'adore la pub et je m'identifie TO-TA-LEU-MENT !).



Une fois sur le trottoir je plongeai la main avide dans mon petit sac plastique (comme une gosse qui ouvrirait une pochette surprise) à la recherche des deux échantillons que la vendeuse n'avait pas manqué de glisser avec mon ticket de caisse. Et là, que vis-je ?
- crème rafermissante contour des yeux de chez Machin
- solution anti-âge effet lisse de chez Bidule.
Salope ! Si l'eau de toilette ne coûtait pas si cher et s'il ne m'était pas imposible d'envisager me rendre à un dîner hyper important en sentant la cocotte à 800 mètres, je te casserais mon flacon sur le crâne.

Les épaules un peu basse, je décidai d'achever mon périple "trompe-couillon" (comme disait mon grand père non sans lucidité) au rayon cosmétiques du Monoprix de l'avenue de l'Opéra histoire de me faire un teint éclatant, un regard de braise, une bouche inoubliable et des cils interminables pour mon dîner qui, je vous le rappelle si besoin, était hyper méga top trop important que même j'en avais déjà des crampes dans le ventre rien que d'y penser et que j'en ai encore rien que de vous en parler.

J'avisai une esthéticienne qui me prodiga moul conseils fort sympathiques et j'achetai docilement tous les petits tubes, flacons et autres poudres qu'elle me désigna. Elle me proposa ensuite de me maquiller et j'acceptai d'autant plus volontiers que je commençais à prendre goût à ces tripotages divers et poupougnages successifs auquels je m'adonnais depuis plus d'une heure.

Ca s'est gâté au moment du contour des yeux. Dès qu'elle a fait mine de me passer un trait de khôl sous les yeux pour, je cite "agrandir l'oeil et intensifier le regard", j'ai eu l'impression de me transformer en l'une de ses bourgeoises charbonneuses et débauchées de
Kees Van Dongen.

30 centilitres de démaquillant et 8 paquets de coton plus tard (environ), je n'étais toujours pas convaincue d'avoir récupéré figure humaine et mon as du pinceau me regardait d'un air également dubitatif. Rien d'engageant quoi... Soudain elle s'est exclamée : "je vais essayer quelque chose, je reviens".

A son retour, elle tenait un petit tube couleur chair entre ses mains et me demanda de fermer les yeux. Je sentis trois petites pressions sous chaque oeil, autant sur chaque paupière puis un doigt étalant doucement les minuscules noix de crème.

"Ah ! Ca change tout !" dit-elle satisfaite du devoir accompli. Lorsque je rouvris les yeux, avant même de voir mon reflet dans le miroir je tombai nez à nez avec le tube qu'elle me brandissait sous le nez "Anti-cernes effet éclat liftant".

Je les hais toutes ! Tooouuutes ! Quand je serai dictatrice, j'internerai toutes les coiffeuses, maquilleuses, esthéticiennes et autres marchandes de poudres de perlimpinpin de France et de Navarre.

Et puis je songe sérieusement à renoncer aux dîners hypra top méga trop vachement hyper importants parce que les préparatifs de ce genre de trucs sont vraiment trop trop trop déprimants.

5 commentaires:

Nathalie Croisé a dit…

Mais le résultat final (le dîner) en valait-il le coup? C'est bien là la questio....

Cécile Qd9 a dit…

Affirmatif !!!

Anonyme a dit…

En même temps, je te rassure, quand la fille de Marionnaud comme échantillons elle te file du machin peau nette anti boutons anti sebum anti points noirs anti peau jeune... C'est flatteur qu'elle pense que t'as 10 ans de moins. Ou... pas :p

Anonyme a dit…

Je crois qu'on a toutes pensé ce "salope" au moment des échantillons… C'est sans doute un cap qu'elles nous aident à franchir, un moment dans nos vies où il faut nous concentrer sur l'essentiel et la beauté intérieure… Alors toutes ensembles, excusons-nous platement pour ces vendeuses, qui sont des sortes de réincarnation du daïlalama et qui nous ramènent sur le bon chemin ;-)

Cécile Qd9 a dit…

@ Balise : moi j'ai une règle simple dans la vie : je n'aime QUE les échantillons de parfum. Et encore, pas tous, juste ceux qui sentent bons ! ;o)

@ Ficelle : tu es la sagesse faite femme !