dimanche 27 avril 2008

Toute première fois, tou-toute première fois en vélib (la chute)


Bonjour aux assidu(e)s des dîners livres échanges Bonjour aux pro du vélib
Bonjour aux zotres


Voici le un-happy-logue de mes aventures vélibesques. Pour celles et ceux qui auraient raté le début du récit de mes folles aventures cyclistes, il suffit de cliquer :
- épisode 1 (avant) : ici
- épisode 2 (pendant) : ici
- épisode 3 (après) : ici


Il va sans dire qu'une chatte échaudée craint l'eau tiède et, jeudi dernier, c'est en métro que je suis rentrée chez moi encore hyper méga beaucoup trop-matisée par les péripéties de mon retour du dîner précédent.

Comme vous le savez déjà, j'ai mis une heure entre le moment où ma cervelle fut traversée par l'idée la plus débile depuis l'invention des pogs (à savoir "tiens, et si je faisais le trajet Boucicaut-Convention en vélib ?") et celui où je refermai ma porte d'entrée... Une heure de pédalage et de galère sous la pluie, une heure pendant laquelle j'avais mon gros vélo gris encore plus sur le dos que sous les fesses, une heure pendant laquelle j'ai accumulé les emmerdes aussi sûrement que les aubergines distribuent des prunes.

Lorsque j'ai enfin trouvé une borne vélib pour accueillir mon encombrant véhicule, j'avais perdu patience, confiance, figure humaine et... environ 3/4 d'heure de mon temps de sommeil. J'avais tourné en rond dans le XVe by night (& by rain) et j'étais plantée rue Lecourbe, à quelques mètres de sa pimpante mairie blanche, à mi chemin entre chez moi et le point de départ de mon épopée en 2 roues.

J'avais voulu faire la maligne et snobbé un taxi en sortant de la station Boucicaut, renâclé à l'idée d'user mes semelles en marchant chargée d'un sac de livres et je me retrouvais à nouveau dans la position de choisir l'une ou l'autre de ces deux options.

La distance était tout de même assez ridicule pour héler un taxi sans honte et j'étais résignée à utiliser mes pieds quand le sort en décida autrement.

Mon vélib enfin garé, je fis à peine quelques pas sur la chaussée mouillée quand les traîtres nids de poule du bitume masqués par des flaques opaques ont tranché pour moi. J'ai coincé le talon de ma botte gauche dans un trou caché par la nuit et la pluie et je me suis étalée de tout mon long, un peu comme je savais si bien le faire il y a plus d'une trentaine d'années dans la cour de récré de mon école primaire. Une gamelle de première qualité avec petits graviers incrustés dans les paumes, éraflures diverses, couronne au genou et tout et tout. Pour que le tableau soit complet, il ne manquait que le coton hydrophile imbibé de mercurochrome et la grosse crise de larmes bien sonore entrecoupée de "Mômaaaaan, j'ai maaaaal". De fait, j'avais vraiment mal et plus du tout le courage de boitiller jusqu'à chez moi.

Photo de Denis Darzacq. L'ensemble du superbe portfolio est visible : ici
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Au moins, si j'étais tombée de vélo, ça aurait eu un minimum de gueule mais je n'ai même pas réussi à me vautrer avec panache, j'ai chuté à l'arrêt, bêtement, d'un fléchissement de cheville. Pathétique.

Le couple qui m'a aidée à me relever (sûrement convaincu que j'étais autant arrosée de l'intérieur que de l'extérieur) sortait miraculeusement d'un taxi. Cette fois, je n'ai pas fait la fine bouche et je me suis engouffrée à l'intérieur. Il va sans dire que le chauffeur est vite passé du sourire goguenard adressé à la poivrote ramassée dans le caniveau au rictus exaspéré du type qui va faire la course la plus courte de sa journée à cause d’une débile même pas foutue de tenir sur ses jambes.

Quelques centaines de mètres plus loin, il m’a larguée au bas de chez moi en me réclamant le tarif minimum prévu pour les trajets riquiquis, 5,50 euros, exactement la somme que j’aurais pu payer 55 minutes plus tôt en partant de Boucicaut en taxi.

Vous comprendrez aisément que depuis cette mésaventure, je change de trottoir dès que je vois une borne vélib et je regarde les utilisateurs/trices de ces bécanes infernales avec un brin de compassion attristée : les pauvres, ils/elles ne savent pas ce qu'ils/elles font...

10 commentaires:

Christophe a dit…

Si un jour je réalise le film de ta vie je pense que cette chute sera un remake de la scène de Blade Runner où Deckart abat Zhora : Cécile chutant au ralenti avant de s'étaler dans une flaque d'eau noirâtre.


Sinon de mémoire lorsqu'un enfant s'étale la phrase qui sort en général est "j'm'ai fait mal". Phrase à laquelle les parents répondent "non Cécile, on dit 'je me suis fait mal'".

Anonyme a dit…

C'est vrai que tant de malchance c'est à peine croyable, mais quand le sort s'en mêle... tu devrais enregistrer une contribution sur le site www.viedemerde.fr :-)

Cécile Qd9 a dit…

@ Christophe : tu sous-estimes mes aptitudes grammairiennes, c'est presque vexant.
Quant à Blade Runner, je crois que je ne l'ai jamais vu en entier, je te fais donc entièrement confiance quant à la pertinence de tes références. Cela dit, évite de donner l'un des rôles principaux masculins de ton futur film culte à Harrisson Ford STP (à moins que tu n'aies une machine à remonter le temps sous la main)


@ FX : à peine croyable et pourtant vrai. Je pense que ce passage du film dema vie (réalisé par Christophe ou un autre) tiendra plus du "Grand blond avec une chaussure noire" que de "Blade Runner".

Anonyme a dit…

"à mi chemin entre chez moi et le point de départ de mon épopée en 2 roues"... j'adore ce commentaire d'une justesse exaspérante !:)

Christophe a dit…

Alors pour la scène en question http://www.youtube.com/watch?v=hyhR89YlWNQ vers 5 minutes : la mort de Zhora.

Marc de Gondolfo a dit…

bien ri, merci :)

Davanlo a dit…

Argh, la fin d'un mythe. Je reviens de Paris, et je trouvais ça si "Superecolomegatropcooooool" le coup du vélo en libre service. Je les ai même pris en photo.

Mais quand j'ai vu la manière très maquignonne dont les habitués ont l'air de tâter les organes de la bête avant de l'enfourcher, je me suis dit que ça n'était sans doute pas si simple.

Enfin, si le système est informatisé, les emplacements libres devraient être visibles depuis le net (ou par SMS). Pas trop dur a fabriquer comme application ... "vous êtes ici, la borne est là" ... et on se retrouve à trois dans un sprint pour choper la dernière place de libre ... il y a matière à sketch, là.

-ME- a dit…

Jolie histoire... Et quelle fin de soirée !
Il se passe de ces choses dans XVe by night et by rain !

Cécile Qd9 a dit…

@J'ai une vie non pas trépidante mais hyperpidante !

Anonyme a dit…

J'ai pleuré de rire et envoyé ce lien à des amis, c'est excellent!
Bon, je compatis tout de même, mais depuis ce temps tu as du t'en remettre.

C'est vrai que François marche très vite, bon. Mais , une question, ni l'un ni l'autre n'a eu l'idée de l'appeler sur son joli IPhone?
Et Pourquoi me l'a t-il pas fait lui même pour vous retrouver? C'est très étrange.
J'espère en tout cas qu'il a lu cette aventure rocambolesque et qu'il a été très très honteux...;-)