samedi 12 avril 2008

Spéciale dédicace (à mon lecteur Slovène)




Bonsoir Méta
Bonsoir les zotres





Peut-être ne suis-je pas encore arrivée aux 17 millions de lecteurs/trices attendu(e)s (voir ici) mais le fait est là, mon lectorat s'internationalise. J'ai reçu hier un message adorable d'un lecteur Slovène. Le genre de message qui out la banane pour la journée. Merci Méta !

Il se trouve que l'évocation de la Slovénie ne me rajeunit pas et que je me souviens des quelques heures que j'y ai passées à la fin d'une vingtaine de jours pendant lesquels j'ai sillonné la froide Autriche (au propre comme au figuré) dans la 504 familiale bleu métalisé prêtée pour l'occasion par mes parents. C'était, je pense en 1993.

Nous étions déjà sur le chemin du retour tôt le matin quand j'ai proposé à Monsieur Cissou de rentrer de nuit et de passer quelques heures en Slovénie dont la frontière était toute proche (si j'avais su à l'époque que nous étions si près de l'Italie, nous serions aussi allés manger des pâtes mais bon...). Monsieur Cissou a trouvé l'idée chouette et nous avons biffurqué vers le sud en direction de Bled.

En cherchant des photos sur le net, j'ai lu ici ou là que le lac de Bled avait été proclamé "lac le plus romantique d'Europe". Je ne sais pas s'il est effectivement "ZE" plus romantique mais c'est vrai qu'il l'est ! Les abords alpins du village sont d'une beauté verticale et sauvage à couper le souffle et la petite chapelle sur cette île minuscule au centre du lac de Bled possède un charme certain. J'ai adoré ce moment et je n'ai eu qu'un regret : que l'absence d'afflux touristique nous prive nous qui en étions pourtant, de souvenirs à rapporter. Rassurez-vous, j'ai tout de même trouvé une mug et deux tee-shirt que je possède encore (d'ailleurs, vrai de vrai, je porte l'un d'eux en ce moment même).

Nous avons ensuite foncé vers la capitale Ljubljana où nous nous sommes baladés avec plaisir avant de visiter le minuscule musée d'art. Cette visite m'a rendue triste, un peu comme cela me rendait triste lorsque j'étais étudiante en stage à Paris et que je partageais une chambre de bonne avenue Marceau avec monsieur Cissou (dans 9 mètres carrés au 6e sans ascenseur, les scènes de ménage sont déconseillées), de voir les habitants d'en face, un couple largement quinquagénaire, sortir de leur minuscule logement sans confort, lui en bleu de travail, elle avec une blouse synthétique sur le dos et un seau remplit de produits ménagers dans chaque matin. Ca me faisait mal de voir leur pauvreté et leurs dos voûtés par des années d'un boulot ingrat et j'avais honte de me sentir privilégiée, sortant au resto tous les soirs, confiante dans un avenir bien différent du leur.
Bref, dans ce petit musée de Ljubjana, je ressentais confusément la même chose. Difficile à expliquer mais je pensais aux sous-sols du Louvre et de toutes les oeuvres non exposées et aux murs dégarnis de cette toute jeune capitale et je trouvais ça profondément injuste. Mais comme disait Ardisson en réponse à la question "mais pourquoi Thierry ?" lors de son famex blind test musical : "la vie est injuste".

Ce que j'ai trouvé injuste aussi, c'est de passer plus de 2 semaines dans un pays que je n'ai pas vraiment aimé et de découvrir à quelques heures de la fin de mes vacances un petit paradis accueillant où je serais volontiers restée plus longtemps.




Entendons-nous bien, l'Autriche est un très joli pays, avec de splendides paysages et de très beaux monuments baroques (encore fait-il aimer le baroque ce qui n'est pas spécialement mon cas). En fait, ce que je n'ai pas aimé en Autriche, ce sont les habitants. L'Autriche est le seul pays étranger que j'ai visité où je ne me suis pas sentie à l'aise... Que ce soit à Vienne ou en province, dans les commerces ou dans la rue, j'ai trouvé les autrichiens froids pour ne pas dire réfrigérants pour ne pas dire hostiles (y compris (surtout ?) le patron d'un certain hôtel viennois référencé par le Routard : si ça le faisait suer d'accueillir des français, il lui suffisait de dire qu'il était complet).
Les parisiens ne sont certes pas réputés pour la qualité de leur accueil mais je pense qu'à côté des autrichiens, les serveurs des bistrots parisiens sont souriants comme des hotesses de l'air thaïlandaises...
Et puis j'avoue que j'ai été glacée par le nationalisme rempant que j'ai ressenti dans ce pays dont la persistance du port du costume traditonnel n'est qu'un signe extérieur parmi d'autres.
Je regrette donc de ne pas avoir pu profiter plus longuement des sourires des Slovènes, de leur gentillesse, de leurs splendides paysages montagneux, de la sérénité des lieux qui me rappelaient le mois fabuleux que j'avais passé en Hongrie et en Tchécoslovaquie en juillet 1992 en Peugeot toujours). Ca me fait penser que ça fait bien longtemps que je n'ai pas bu de Tokaj, moi...

4 commentaires:

Meta Lah a dit…

Mais Cecile! Je reviens d'une fete et j'aurais du aller me coucher... je me suis dit que je jeterais juste un coup d'oeil rapide sur les blogs... Tu as fait plus de publicite pour mon pays que nos footballeurs (qui sont nuls, d'ailleurs). Envoie-moi ton adresse par mail et je t'envoie un autre tee-shirt slovene! :)

Christophe a dit…

Encore un autre tee-shirt (ok je sors)

Anonyme a dit…

Cécile, si tu as l'occasion de repasser par l'Autriche, promène-toi plutôt du côté du Tyrol.

Certes, il y fait moins chaud, mais les gens sont plus accueillants.

Cécile Qd9 a dit…

@ Méta : je sens que ma garde robe va s'internationaliser autant que mon lectorat... ;o)

@ Christophe : je suis aussi allée aux 24h du mans... ;o)

@ : Miod : il est vrai que nous avons fait l'Autriche hors Tyrol et que ce n'est pas du tout une destination prioritaire pour le moment