samedi 28 février 2009

Nomad's (mais urbanissime)

Bonjour aux nomades
Bonjour à celles et ceux qui aiment bien manger
Bonjour à celles et ceux qui en ont ras le bol d'être reçu(e)s comme des chien(ne)s dans un jeu de quilles au restaurant
Bonjour aux zotres


Je précise que toutes les photos qui accompagnent ce message ont été prises lors de ma précédente visite.

Nomad's est un restaurant-lounge bar à l'angle de la place du marché Saint Honoré et de la rue du même nom (métro Tuileries ou Opéra) dans lequel j'avais mes habitudes de déjeuner professionnel à l'époque où j'étais en mission dans le quartier.

La décoration thématique toujours tès esthétique et évitant miraculeusement le côté "branchouille factice" que je déteste change très régulièrement, passant du Sahara au surf, du surf à la savane. Vendredi dernier, des fauves empaillés veillaient sur les tables.

Le restaurant propose un excellent menu de midi comprenant entrée + plat + dessert pour 24 euros ce qui, vu la qualité du tout est un prix aussi doux et léger qu'une mousse de fruits frais. Le soir, c'est un peu (beaucoup) plus cher puisqu'à la carte les entrées dépassent les 10 euros, les plats oscillent entre 25 et 30 euros, les fromages et desserts oscillent autour de 12 euros mais une formule entrée + plat ou plat + dessert à 29 euros amortit un peu le choc.

Brochette de rognons aux pêches

Je n'étais venue qu'une fois le soir au mois de septembre dernier pour l'anniversaire d'une amie. Le restaurant était plein et on nous avait casé à 4 sur une table pour 3 et demie ce qui ne nous avait pas gêné outre mesure et même plutôt arrangé les deux tourtereaux du groupe qui en avaient profité pour se coller l'un à l'autre sur la petite banquette supposé accueillir deux personnes (je maintiens qu'en configuration "non couple" ou "couple se faisant la gueule" c'est impensable). Nous avions divinement bien mangé.

Vendredi soir, peut-être à cause de la cérémonie des Césars, du froid (de la température dehors, de l'accueil dedans) ou de la crise plus sûrement, la salle était pratiquement vide (le bar était plus désertique que le sable sous les pattes du trio de lions qui le décorait) aussi avons nous ressenti l'accueil sous forme de "vous avez réservé ?" jeté avec condescendance et non dans le sens "laissez-moi vous conduire à votre table si tel est le cas" comme une agression et la proposition de nous installer à la table pour trois mentionnée plus haut comme un foutage de gueule intégral. Lorsque nous avons refusé, la serveuse a insisté oubliant l'adage "le client est roi" (en l'occurence "les 4 clientes") et le bon sens élémentaire face à une salle qui ne respirait pas la bousculade.

Une fois installées à une table normale, force fut de constater que la formule à 29 euros qui nous avait motivées sur l'ardoise postée en terrasse ne figurait nulle part sur la carte ce que nous confirma la serveuse sur un ton désinvolte là encore très désagréable et puis c'est toujours agaçant de ne pas retrouver à l'intérieur ce qu'on nous promet à l'extérieur. Elle nous la récita de mémoire et de mauvaise grace et je décidai de me lever et d'aller vérifier sur pièce parce que ce que je venais d'entendre n'était pas ce qui était écrit (évidemment bien plus alléchant). J'avais raison.

Les choses étaient mal engagées sur le plan relationnel. J'avais déjà remarqué que l'amabilité n'était pas le point fort du lieu mais là, ça frôlait de dépassement de limites. La moutarde commençait à me monter au nez devant tant de mauvaise volonté. Dans certains restaurant, le personnel a encore l'impression que c'est lui qui te fait une faveur en t'acceptant dans son établissement... Il serait temps que ces messieurs dames réalisent que non, c'est tout le contraire et que le fait de sortir sa carte bleue ou son chéquier en fin de repas confère certains droits, notamment celui d'être accueilli aimablement ou, au moins, correctement.

Magret de canard au chou farci

Mais nous étions heureuses nous retrouver, de bonne humeur après un apéritif au Gewurztraminer pris au tout proche bar à vins Le Rubis (10 rue du marché Saint Honoré) aussi avons-nous préféré ironiser sur la situation. Nos rires et leur motif sont peut-être parvenus aux oreilles de notre "porte de prison" car force est de constater que la suite du dîner s'est passée de façon nettement plus cordiale. La dame a même plaisanté et souri... Il était temps !


Risotto aux crustacés

Au moment de choisir nos plats, deux clans se sont formés, l'un sucré, l'autre salé. J'ai hésité car le craquelin aux mandarines me faisait vraiment très envie (et de fait, dans l'assiette du type de la table à côté ça avait l'air fort bon) mais moins que la délicieuse tarte fine aux artichauts et foie gras accompagnée d'une émulsion à la noisette que j'ai fait suivre d'une magnifique dorade grillée parfaitement cuite accompagnée d'une écrasée de pommes de terre à peine chaude et d'un pot d'huile d'olive qui, hélas n'était pas à la hauteur. Lorsque l'accompagnement est aussi simple il se doit d'être irréprochable, limpide, et l'huile ne l'était pas, elle était amère et trouble. De l'autre côté de la table, j'ai vu arrivé un poulet aux légumes façon thaï puis un moelleux au chocolat ressemblant à tous les moelleux au chocolat de la terre (je trouve ce dessert particulièrement inintéressant à titre personnel)

Là, j'ai vraiment hésité à commander le craquelin aux mandarines qui me faisait de l'oeil depuis le début mais je gardais un souvenir ému et salivant du café gourmand testé la fois précédente où une délicieuse tranche de gâteau au chocolat cohabitait avec une glace vanille mousseuse, des fruits frais et un succulent rocher au chocolat blanc. J'ai eu moins de chance cette fois-ci où un congolais un peu sec cotoyait un canelé minuscule et une crème brulée certes agréable mais présentant à mes yeux autant d'intérêt gustatif que le moelleux sus-mentionné. Sympa sans plus et pas à la hauteur des 10 euros facturés.

Conclusion

Points forts : la qualité de la cuisine, l'esthétique de la présentation des plats, la décoration qui change régulièrement, la localisation très centrale et particulièrement agréable en été (la terrasse est chouette et sans voitures).
Points faibles : Quelques détails à revoir (l'huile d'olive !) et surtout l'accueil !!! Si on n'aime pas les clients, on ne bosse pas dans un commerce de bouche !
Mon avis : Dans l'ensemble, on mange certes fort bien mais les prix à la carte sont inabordables et il faut se souvenir que dans bon nombre de restaurants et bistrots parisiens de qualité équivalente (et d'accueil sympathique), on a un menu-carte complet pour le prix de la formule entrée/plat ou plat/dessert du Nomad's (au
Buisson Ardent par exemple). J'y retournerai parce que j'aime bien la cuisine et la déco mais l'accueil a intérêt à être un peu meilleur parce que je ne suis pas toujours de bonne humeur et avec 3 copines plus cool que moi...
Site officiel de Nomad's :
ici

3 commentaires:

Nathalie Croisé a dit…

Je veux bien tenter l'expérience:)) En tous cas, tu m'as fait saliver..je retourne en cuisine...

Anonyme a dit…

ah moi aussi j'ai faim ! je n'aurais jamais dû lire ce billet avant de manger, mon poulet froid/chips va me paraître bien fade…
Par contre, moi je n'irais pas dans ce resto… Il y a trop de détails qui sonnent faux… (et ce que tu dis du dessert à 10€ prouve que c'est pas de la grande cuisine…)

Cécile Qd9 a dit…

@ Nathalie : Bon app'

@ Ficelle : de la "grande cuisine" sur une des plus centrales et chouettes places de Paris et dans une formule à 29 euros, faut pas rêver tu sais...