jeudi 7 août 2008

Pourquoi j'ai abandonné après 10 minutes (en cas de bonheur de David Foenkinos)

Bonjour [Caro]line
Bonjour David
Bonjour Zlorian
Bonjour les zotres


Il faut me croire, après le rappel ici-même d'une très chouette lettre ouverte de [Caro]line à David Foenkinos, son auteur Chouchou, j'étais très motivée par la lecture d'un deuxième roman de cet auteur dont je n'avais pourtant pas du tout aimé "Le Potentiel érotique de ma femme" (quel beau titre cela dit !).

J'ouvris donc "En cas de bonheur" avec le sourire et une (légère) pointe d'enthousiasme et j'attaquai d'emblée le prologue page (quoi de-) 9.

Las, dès le 3e paragraphe, une simple phrase, une petite formule d'apparence anodine qui louche vers Beigbeder (la réussite en moins) me remémore instantanément pourquoi je n'avais pas du tout accroché avec le précédent Foenkinos (outre une forme d'humour fantaisiste voire absurde à la quelle je suis aussi hermétique qu'un bocal de conserve duement stérilisé). La voici, la voila :

"Le couple est le pays qui a l'espérance de vie la plus courte".

C'est quoi cette phrase ??? (question à lire à haute voix en prenant le ton du "c'est quoi ces notes ?" du papa d'une certaine pub Lactel). L'idée est belle, certes et pourrait même être amusante. Mais la forme... aïe la forme. Les pays "ont" une espérance de vie maintenant ? Etait-il si diffi-Cécile d'écrire, par exemple : "Le couple est le pays où l'espérance de vie est la plus faible" ? Hein, j'vous l'demande ? Mais que font les correcteurs/trices des maisons d'édition ? Existent-ils/elles vraiment ou ne sont-ils/elles qu'une légende urbaine ?

Passé un soupir d'énervement qui ne laisse rien présager de bon, je poursuis ma lecture et les motifs de griefs syntaxiques et stylistiques se multiplient. La prose de Foenkinos manque de fluidité, elle est laborieuse, elle sent l'effort et le risque de dérapage grammatical. Chaque page m'évoque une piste de slalom où les phrases seraient des skieurs maladroits constamment menacés de chute ou de sortie de piste. Il va sans dire que vous lirez un avis diamétralement opposé au mien chez [Caro]line. Si vous me demandiez s'il est utile que vous vous fassiez le vôtre, je répondrais non. Caro dirait évidemment tout le contraire, donc débrouillez-vous.

Le prologue s'achève page 10, tout comme ma lecture. J'ai épuisé mon forfait patience et motivation. Entre mes mains, les livres de Foenkinos ont désormais une espérance de vie vraaaaaiiiiiiment courte, si courte que je me demande même si je ne ferais pas mieux d'avorter purement et simplement mes prochaines velleités de lecture de cet auteur. J'ai tant de livres et d'auteur(e)s découvrir (Van Cauwelart en ce moment) que je n'ai aucune envie de gaspiller mes trop rares moments de lecture (cet argument me fait toujours penser au tube disco "so many men so little time") pour quelqu'un dont je ne pense pas réussir à apprécier un jour la prose quelques soient mes efforts... Et s'il y a effort où est le plaisir ?

Il faut dire à la décharge de Foenkinos que lorsque j'ai ouvert son bouquin, je venais d'achever un excellentissime roman, fort bien écrit (quelle fluidité ! quel naturel !), habile, intelligent, un brin dérangeant aussi. Un livre qui incite à la réflexion et à une certaine gravité. Un livre qui m'a impressionnée, limite émue et que j'ai refermé à regret. J'en reparlerai. Il est signé Florian Zeller et ma "Fascination du Pire" (que [Caro]line descent sur son blog ; on ne risque pas de se battre dans une bibliothèque pour emprunter les mêmes auteur(e)s) ne va pas jusqu'à aller voir page 11 "En cas de bonheur".

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Eh bien dis moi, tu n'y vas pas avec le dos de la cuillère et tu vas peiner Caroline...

Son livre ne m'avait pas convaincu, pas plus que Zeller... même si je ne crois pas qu'il faille les associer... Ce sont deux auteurs très différents dans leur façon d'écrire comme dans leur appréhension du monde... enfin je crois.

Bonnes vacances !

Cécile Qd9 a dit…

Je n'associe pas Zeller et Foenkinos, c'est juste que j'ai adoré le livre de Zeller, vraiment, et c'est toujours délicat d'aborder un nouveau livre après avoir été enthousiasmé(e) par le précédent et si l'on n'accroche pas, la comparaison est d'autant plus rude...

Quant à [Caro]line, je lui ai déjà tout avoué et, en fait, ça tombe plutôt bien qu'on ne soit pas gaga du même écrivain. Tu imagines le crépage de chignon virtuel si nous nous battions pour le même "auteur chouchou" ? ;o)

Anonyme a dit…

Marrant, j'ai plutôt bien aimé le Foenkinos (bien moins que le Potentiel cependant, car un peu creux tout de même, et moins drôle), mais j'ai détesté au plus haut point Zeller que j'ai descendu en flèche sur mon blog (rubrique J'ai détesté !)

Cécile Qd9 a dit…

@ Liliba : apparemment nous ne nous battrons pas dans une bibliothèque : chacune ses rayons... ;o)