jeudi 13 mars 2008

Lettre ouverte au chanteur de Colorblind (un grand brun ténébreux torturé comme j'aime)





Bonjour Vito
Bonjour les zotres



Tu permets que je te tutoie et que je t'appelle Vito ? Ok merci.

Alors voilà, j'étais au Nouveau casino vendredi 22 février. Autant te le dire tout de suite (on ne va pas commencer une si belle relation sur un mensonge), je n'étais pas venue pour toi, je ne connaissais pas ton groupe et encore moins ton existence. J'étais venue pour Clark.

Puisqu'on en est déjà aux confidences, j'avoue que je t'en ai voulu avant même que tu montes sur scène. Je t'ai d'emblée tenu pour responsable de la brièveté du set de mon chouchou. Tu vois, les choses commençaient assez mal entre nous. Je suis obligée de te dire qu'elles ne se sont pas arrangées tout de suite, loin de là.

C'est en partie ma faute car je ne suis pas très fan de balades. Certes, j'adore les slows torturés chantés d'une voix déchirante genre "Creep" de Radiohead ou "I go to sleep" des Pretenders ou "Say it ain't so" de Murray Head (je me suis pris la mega veste doublée du 20e siècle là-dessus quand j'avais 15 ans mais passons sur ce souvenir peu glorieux et revenons en 2008) mais le trip romantico-acoustico-folk qui pousse à se demander où est le feu de camp, a priori ce n'est pas trop ma tasse de thé.

Tu as aussi une large part de responsabilité dans mes ronchonnements de début de concert car j'ai rarement vu sur scène un groupe qui communiquait aussi peu et aussi mal avec le public. Tu chantais (admirablement, certes) les yeux fermés et, même quand tu adressais 3 mots à la salle entre deux chansons, tu ne nous regardais pas voire tu nous tournais le dos (alors pourquoi nous parler ?). Tu n'as pas décroché un seul sourire en direction du public. As-tu remarqué que plus le temps passait moins il y avait de spectateurs devant la scène et de plus en plus près du bar du Nouveau Casino ?

As-tu remarqué que le volume sonore des rires et des conversations s'emplifiait peu à peu au point que ta voix (superbe) ne les couvrait plus tout à fait vers la fin de votre concert ?

Tu n'as pas su retenir l'attention de ton auditoire et je me suis demandé pendant pratiquement tout le concert si tu en avais quelque chose à foutre ou pas que des gens t'écoutent ou si tu jouais et chantais (tellement bien) seulement pour ton propre plaisir et celui de ton frère et des deux potes qui vous accompagnaient ?

Dans ce cas, pourquoi sortir de votre salle de répet et de votre studio d'enregistrement ? Quel intérêt de descendre des belles montagnes suisses qui te sont si chères pour chanter (sublimement) en public à Paris, ville que tu ne sembles pas aimer plus que ça... Sache cher Vito, que contrairement à ce que tu as dit au Nouveau Casino, un(e) parisien(ne) n'est pas nécessairement "oppressé(e)" et peut même adorer sa ville si belle, si vivante et si riche sur le plan culturel. Moi les sapins m'indiffèrent mais j'ai les larmes aux yeux quand je traverse le Pont des Arts ou si je marche le long des quais la nuit. Moi c'est le silence et la nature qui m'oppressent au bout de 2 jours et j'ai le vertige dans les escalators ousur un escabeau (tiens, si je créais un groupe je l'appellerais Vertigo) alors l'ivresse des cimes, tu vois, ce n'est pas pour moi... L'enfer des zun(e)s est le paradis des zotres et inversement toutes choses égales par ailleurs. Chacun(e) son truc en quelque sorte. Franchement Vito, tu m'as gonflée sur ce coup là... mais bon, je m'égare encore...

Je compare souvent la danse et l'amour (sache que j'adooore danser et le rythme est en moi...). Les mêmes métaphores sexuelles peuvent s'appliquer à la musique et si je devais comparer la prestation de COLORBLIND à une pratique sexuelle, ce serait l'onanisme. J'ai tendance à penser que prendre du plaisir sur scène c'est bien, très bien même, mais en donner au public et en recevoir en retour c'est encore mieux. Vito, tu n'as pas cherché à partager ton plaisir avec ton public. Vito, c'est une femme frustrée qui t'écrit.

Dommage, car si un daltonien (que tu n'es sans doute pas puisque j'ai lu quelque part que le nom de ton groupe vient du titre d'une chanson que tu aimes et que je ne connais pas) ne distingue pas les couleurs, il n'est ni sourd ni aveugle et peut voir et entendre les personnes qui lui font face, il peut communiquer visuellement et corporellement avec son public. Tu as râté mon doux regard mais moi, superbe Vito, je ne t'ai pas quitté des yeux.

Vois-tu Vito, tu me rappelais furieusement quelqu'un (le catogan en plus) et surtout tu as TOUT, vraiment TOUT pour captiver les foules et fasciner les femmes (tout au moins les hétérosexuelles. Disons, au hasard, vraiment au hasard... moi). Vito, tu es beau comme un dieu et tu chantes comme un ange (et inversement toutes choses égales par ailleurs). Même de dos tu es beau... Bonn, il fuat que je me caleme sinon je vais commencetr àç faire des fzautes de fappre.

J'ai été franche dès le début, je ne vais pas m'arrêter maintenant : Vito, c'est pour ton physique que je suis restée plantée au premier rang (dégarni) et c'est parce que j'étais scotchée là presque malgré moi (menteuse) que j'ai commencé à t'écouter avec l'attention que ta voix mérite. Il faut dire aussi que votre set était bien construit et que la fin était plus rock, plus accrocheur, plus vivant que le début.

Voilà Vito, mes défenses sont tombées, je me suis laissée aller et finalement tu m'as eue ! J'ai oublié que tu étais dans ta bulle, j'ai oublié que tu n'en avais rien à foutre qu'on soit là ou pas, j'ai oublié les quelques petites fioritures inutilo-italo-ringardes à la guitare (pas la tienne) sur un ou deux titres, j'ai oublié que je t'en voulais d'être si indifférent, j'ai même (si ! si !) oublié que tu étais beau et j'ai pris plaisir à t'écouter. Tout simplement.

En écrivant ces lignes, j'ai une fenêtre virtuelle ouverte sur ton univers sonore et grâce à myspace, je me passe en boucle 4 de vos morceaux et... je découvre (un peu tard) que j'adore !

Quel gâchis, quand on est si beau, tellement habité, vibrant, passionné voire torturé comme tu sembles l'être, de faire plus d'effet sur une chaîne que sur une scène... Vito, je ne pense pas du tout que tu manques de charisme, je crois juste que tu n'as pas envie de l'exploiter. Je ne sais pas si c'est mieux ou si c'est pire.

Je sais aussi que tu as un joli sourire car je t'ai croisé dans la salle après ton set. Moi je faisais la queue devant les toilettes des femmes (hyper glamour) et toi tu quittais la salle avec une fille (il va sans dire que je la hais). Si tu t'en donnais ne serait-ce qu'un brin la peine, tu serais une bête de scène et le bar du Nouveau Casino aurait moins fait recette pendant que tu chantais (merveilleusement) vendredi dernier. Reviens vite chanter à Paris et... cette fois... ouvre les yeux !

2 commentaires:

Christophe a dit…

Cécile, j'étais à tes côtés, je n'avais d'yeux que pour toi, j'aurais voulu danser avec toi en écoutant Angel. Mais toi tu n'avais d'yeux que pour Vito qui lui n'avait d'yeux pour personne.

Oulala mais je m'égare là.

En fait je n'ai pas grand chose à dire que tu n'as pas déjà dit à savoir que le chanteur est beau, que sa voix est belle qu'il sait bien l'exploiter. Malheureusement il n'a pas su retenir le public qui, tel un amant blessé, est allé noyer son chagrin dans l'alcool que le bar fournissait en abondance. Je dois dire que j'ai été estomaqué lorsqu'à un moment je me suis rendu compte du volume sonore des conversations de la salle : je n'avais jamais vu ça durant un concert. Ça combiné au fait que l'on aurait pu danser la tektonik au premier rang sans risquer d'envoyer son voisin aux urgences montre bien à quel point Colorblind n'a pas réussi à captiver l'attention du public. Ce qui donne encore plus de mérite au groupe suivant (Arther) qui est arrivé dans une salle qui ne lui était donc pas nécessairement acquies.

Après le concert je n'étais pas allé voir le myspace de Colorblind mais, suite à ta très bonne conclusion, je vais aller écouter ce qu'ils font. Pour paraphraser quelqu'un dont on parle beaucoup en ce moment je propose un sous-titre a ton l'article : "Laisse une chance à Colorblind" (air chantant).

Cécile Qd9 a dit…

Arggghhh... C'est vachement triste ce que tu racontes dans ton premier paragraphe en fait.

Je crois que si Corneille avait été au concert, ça lui aurait inspiré une de ces pièces terrrrribles dont il avait le secret.

Tout y était : l'unité de lieu, l'unité de temps, l'unité d'action et machin qui aime truc qui aime bidule qui n'aime personne.

Finalement, au 21e siècle on n'a rien inventé de (quoide-)neuf depuis le 17e siècle...

Pour la teiktonik, je confirme : il ne reste qu'à se faire pousser la crête mulet et le jean slim...