mercredi 12 mars 2008

Le Der des Der (est parti aujourd'hui)


Au revoir Lazare
Bonsoir les zotres




Source de la photo (prise le 11/11/06) : le Figaro

Lazare Ponticelli est mort aujourd'hui à l'âge de 110 ans, moins de deux mois après le décès de Louis de Cazenave survenu au même âge. Cela me bouleverse. Le dernier des poilus est parti. Restent les souvenirs de ces hommes, les larmes qu'on leur a vu verser certains 11 novembre ou en pensant à leurs copains, les témoignages qu'ils ont laissés, les livres, romans, essais écrits par eux ou sur eux, les poèmes d'Appolinaire à Lou et à d'autres. Restent les monuments aux morts sur les places du moindre village et ces lettres dorées qui épellent des prénoms démodés : Léon, Auguste, Gaston, Eugène, Camille, Ferdinand, Hyppolite, Principe, René...

Les 6 minutes de témoignages de poilus de cette video
paroles de poilus Video
sont profondément émouvantes, terribles, révoltantes et humaines. Elles appartiennent (déjà) à un autre âge mais ce qu'elles enseignent : la tolérance, le désir de paix, l'absurdité de ces années de conflit et de ces millions de morts est on ne peut plus contemporain, intemporel.

Je vous conseille également sur le site de Libération, 4 video (de 2 à 3 minutes chacune) du témoignage de Lazare Ponticelli recueilli en 2005. Je connaissais déjà l'histoire racontée dans la 2e video mais écouter cette histoire de la bouche même de celui qui l'a vécu et entendre sa voix se briser à la fin de son récit est bouleversant. La 3e video explique qu'il a échappé de peu au peloton d'exécution pour fraternisation avec des soldats autrichiens. Je ne peux m'empêcher de voir symboliquement dans sa longévité le signe qu'il avait raison et j'ai bien peur hélas de connaître la réponse à la question posée à la fin de la 4e video.

Je vous suggère enfin la lecture dans Le Figaro et sur le site de LCI du compte-rendu de son interview testament au début cette année. Au nom des morts, ce pacifiste convaincu avait fini par accepter les obsèques nationales promises par Jacques Chirac au Der des Der.

"Je ne pense qu'à tous mes frères d'armes qui sont tombés. C'est à eux que les honneurs reviennent. Je ne suis que leur humble représentant ayant eu la chance de survivre. Moi je suis passé au travers de la guerre injuste et horrible."

2 commentaires:

Monsieur Pingouin a dit…

Ce n'est pas pour jaboter, mais j'ai bien peur de connaître aussi la réponse à la question posée dans la quatrième vidéo.

Et évidemment, je ne pense pas au démantèlement de l'empire austro-hongrois ou l'Alsace et la Lorraine, et autres joyeusetés géopolitiques.

Anonyme a dit…

Je n'avais pas réalisé qu'il était le dernier poilu à être en vie et j'avoue que bizarrement, son décès ne m'a pas laissée indifférente. Sans doute parce qu'une page se tourne symboliquement... ?