lundi 18 février 2008

A votre avis : ai-je collé des affiches (pour les élections présidentielles de 2002 ?)



Bonjour
à Jacques
Bonjour

à Lionel
Bonjour aux militant(e)s, bonjour aux zotres

6e réponse au quiz "vrai ou faux".

Comme beaucoup, je garde un mauvais souvenir des élections présidentielles de 2002 et le casting du 2e tour fut un véritable choc pour ne pas dire un traumatisme. Je ne possède pas assez de cynisme et de mépris pour mon pays pour m'être réjouie une seule seconde à la pensée que le candidat pour lequel j'avais voté au premier tour (je vote toujours pour un candidat que j'espère voir au 2e tour) serait élu sans peine au second puisque son adversaire annoncé était étrangement absent du casting.

Il faut croire que les préoccupations de Lionel Jospin étaient moins patriotiques et démocratiques que les miennes ce soir là et je garderai toute ma vie en mémoire le geste de la main excédé et dédaigneux qu'il s'est permis le soir du 21 avril 2002 et la lâcheté de son "retrait" (très précipité et très relatif) de vie politique et de son silence (absolu) quant aux consignes de vote du P.S. pour le 2e tour... Honteux et La-men-ta-bleuh !

J'ai trouvé et je trouve encore ce "démerdez-vous, après moi la fin du monde" irresponsable. Je lui en veux encore de ce comportement indigne d'un prétendant à l'Elysée alors que tous les autres candidats de gauche se sont exprimés avec la gravité et la clarté que la situation méritait (sauf Arlette qui n'est pas forcément réputée pour être un modèle de pragmatisme et de bon sens).

Bon, c'est vrai, je m'éloigne de la question du quiz mais que voulez-vous, c'est viscéral, à chaque fois que je repense à Jospin, ma tension monte. Il y a beaucoup de personnes (surtout parmi les politiques de tous bords) qui m'énervent, m'agacent et/ou qui m'amusent plus ou moins (parfois ce sont les mêmes) mais il y en a peu que je déteste. Jospin fait partie de ces "unhappy few". Je n'aime vraiment pas ce type (mais, vous remarquerez, pas au point de ne pas le citer dans ce message) et c'est plus fort que moi, dès que je trouve une occasion de le dire, ça sort tout seul. Cependant, s'il avait fallu voter pour lui et non pour Chirac au 2e tour des élections en 2002, moi, contrairement à lui, je ne me serais pas posé la question 1/4 de demie seconde, je l'aurais fait sans hésitation et sans le moindre regret. Ma bile anti Lolo étant versée, je peux revenir sereinement (ou presque) à la question du quiz.

Quand je vois ce que je vois et que j'entends ce que j'entends, je suis ravie de penser ce que je pense, mais je n'ai absolument pas la fibre militante. Bizarrement (ou pas ?), j'ai même tendance à préférer discuter avec des gens qui ne partagent pas mes opinions qu'avec des personnes d'accord avec moi. Vu que je sais déjà ce que je pense et pourquoi je le pense, je n'ai pas besoin d'écho. En revanche, un brin de contradiction et de contre argumentation n'ont jamais fait de mal à personne, bien au contraire. D'ailleurs, les 3 Monsieur Cissou ayant eu la joie, l'honneur et l'avantage de me cotoyer durablement de jour et de nuit partageaient mon lit mais pas du tout mes vues politiques.

Lors de ma folle jeunesse, je suis allée à quelques meetings locaux et j'ai été tellement horrifiée par la stupidité des questions posées, par le nombrilisme des préoccupations des un(e)s et des autres, par la perte de temps et d'énergie considérables induites par ces réunions de quartier ridicules (à droite comme à gauche, j'ai testé les 2), que :
- je me suis demandée comment les maires/député(e)s/élu(e)s de tous poils ne pétaient pas les plombs et ne venaient pas avec un fusil à pompe histoire de se défouler un peu, comment ils/elles réussissaient à conserver leur calme et leur sérieux face la connerie ambiante,
- j'ai failli me faire lyncher par quelques mamies du 15e suite à une question jugée un brin provocatrice (et qui était en fait profondément ulcérée),
- j'ai rapidement conclu que je n'avais pas plus le chromosome politicus que la bosse des maths.

Moi ? Coller des affiches ? JAMAIS de la vie ! Je crois qu'à une exception près, tout le monde s'est trompé sur cette question. Les seules affiches que j'ai jamais collées concernaient le gala de mon école. Ce devait être en 1987 ou 1988. Coller des affiches pour des élections me viendrait d'autant moins à l'idée que :
- je n'aime pas me salir,
- je n'aime pas avoir les doigts poisseux,
- ce gaspillage de colle, de papier (d'argent...) et cette dégradation des murs m'énervent,
- j'ai un regard très désabusé sur la chose politique et je ne peux idéaliser un(e) candidat(e) au point de crier son nom et coller sa trombine sur un mur... déjà, plonger un nom dans une urne est parfois diffi-Cécile alors qu'on ne m'en demande pas plus.

2 commentaires:

Jerry OX a dit…

tout comme toi je garde un curieux souvenir de ce second tour des présidentielles..et l'attitude de Jospin n'était sans doute pas la meilleure . Cependant , la gauche s'est pris une bonne claque et (avec le recul) je trouve celà plutot bien (je m'explique). Depuis quelques années la gauche avait tendance à ne plus écouter ses électeurs de base , ses électeurs de couches populaires (qu votaient en masses pour les extrèmes ). depuis ce jour , le PS a du se recentrer sur cet électorat qu'il ne touchait plus..mais le succès est encore long à pointer le bout de son museau .
pour finir , je ne regrette pas d'avoir voté Chirac qui ne fut pas un aussi mauvais président que çà .alors que l'actuel ...

Cécile Qd9 a dit…

Je suis bien d'accord avec ce que tu écris à propos de la ruptue avec l'électorat populaire de gauche. D'ailleurs, franchement, pour suivre certains discours de Royal et quelques autres, il faut s'accrocher.
D'accord aussi pour dire que les socialistes ont un peu (mais pas encore tout à fait) compris la leçon de 2002 sur ce point. Mais je crois que leur principal problème, désormais, n'est plus ce clivage avec leur électorat mais la vraie guerilla interne que les éléphant(e)s se livrent qui les amènent peu préparés et en ordre dispersé devant les urnes... et ça, ça pas l'air de s'arranger pour le moment.