mercredi 5 décembre 2007

Les Gérard de la Télévision (2006 - 1ere édition)


Bonjour les téléphiles
Bonjour les téléphobes
Bonjour les zotres

La 2e cérémonie des Gérard de la Télévision se déroulera le 10 décembre prochain. J'ai eu la joie, l'honneur et l'avantage d'assister l'an passé à la toute première cérémonie des Gérard de la Télévision française.

Ce prix a été créée par Frédéric Royer, Arnaud Demanche et Stéphane Rose afin de remédier à la regrettable et non moins regrettée disparition des 7 d'or de nos petits écrans. Toutefois, comme les organisateurs des Gérard ne sont pas d'affreux plagiaires, ils ont choisi courageusement, d'honorer non pas le meilleur mais le pire de la télévision. Je dis courageusement car la tâche paraît titanesque et le choix quasi impossible tant la télévision offre un nombre sidérant de programmes nuls, vulgaires, démagogiques, racoleurs, indécents, révoltants, pathétiques, en un mot... mauvais.

Là, tout de suite, sans réfléchir, je ne sais trop pourquoi, me vient spontanément à l'esprit le souvenir d'Arthur et de ses boites à fric sur TF1, émission qui n'avait même pas été nominée (quelle injustice !) et qui, depuis, a été très avantageusement remplacée par la version 2007 de la roue de la fortune avec une collection de candidats gratinés côté bêtise, un Dechavanne plus irritant que jamais et surtout une blonde dont la vulgarité est inversement proportionnelle à son aptitude à parler français vaguement compréhensible. Mais il est vrai :
- qu'elle n'est pas là pour sa "conversation" (quoique),
- que je m'égare, revenons à nos moutons ou plutôt à nos Gérard.

La première édition de la cérémonie de remise des Gérard a eu lieu le mercredi 29 novembre 2006 dans le cadre prestigieux du RESERVOIR (enfin, pas vraiment "prestigieux" mais, vous l'avez sûrement remarqué, un cadre doit toujours être qualifié de "prestigieux" de même qu'une pensée se doit d'être "émue", un esprit "ouvert", un accueil "chaleureux", etc.). La concurrence était rude puisque Marina de la Star Ac 6 se produisait le même soir au Mandala Ray. J'ai longuement hésité avant de me pointer sur le coup des 20h et quelques brouettes, rue de la Forge Royale pour retrouver mon Bertrand préféré. J'ai fait le bon choix, la preuve : Jean-Marc Morandini avait parlé deux fois de la cérémonie lors de son émission matinale sur Europe 1 ! Le début de la gloire ! Et qui se souvient de Marina aujourd'hui ?

La salle au décor éclectico-délabro-kistch (décalé et rigolo sous un éclairage tamisé et vraisemblablement déprimant et répugnant de saleté en pleine lumière), était bondée d'une faune iconoclaste, bruyante, jeune, souriante, bon enfant, certainement fort sympathique mais beaucoup trop clopante à mon goût (vivement 2008 !). Entre deux quintes de toux, Bertrand et moi avons échangé quelques souvenirs de jeunesse, adresses de resto, états de lieux professionnels et patrimoniaux, potins people et autres banalités d'usage en attendant le début de la remise des prix, ces fameux "Gérard" qui n'étaient autres que des parpaings artistiquement recouverts de peinture dorée, peut-être en hommage, allez savoir, à un certain Michel Polac qui fut viré de TF1 en 1987 pour avoir fait passer dans son émission "droit de réponse" un célèbre dessin évoquant, je cite, "une maison de maçon, un pont de maçon, une télé de m...". Ce dessin est attribué selon les sites et les blogs à Cabu, Wolinski ou Wiaz (mais, allez savoir pourquoi, jamais à Faizant). Si j'étais payée pour écrire j'irais jusqu'à vérifier qui en est véritablement l'auteur mais comme j'enfonce les touches de mon clavier pour la beauté du geste, la souplesse de mes articulations et le plaisir ineffable de vos neurones, vous comprendrez que je m'abstienne.

Après une série de photos des membres du jury composé essentiellement de journalistes de Technikart et de Voici, suivies d'un discours d'introduction aussi long que laborieux finalement abrégé par un Frédéric Royer resté lucide sur son inaptitude à provoquer les rires devant un public pourtant complice, la cérémonie proprement dite a commencé avec une bonne 1/2 heure parisienne de retard. 18 Gérard ont été décernés afin de récompenser par exemple :
- "le plus mauvais présentateur blanc de J.T." (le prix est revenu sans grande surprise à Jean-Pierre Pernault),
- "le plus mauvais membre d’une minorité visible" (Guy Carlier),
- "la plus mauvaise prestation d'un membre de la famille Castaldi" (Flavie),
- "la plus mauvaise émission poussant au suicide" (ils ont choisi le tour de France, j'aurais plutôt voté pour "motus", le jeu le plus chiantissime depuis l'invention du tricotin),
- "le pire animateur ou chroniqueur tête à claque" (Florian Zeller... hum... ça me laisse dubitative. Y avait-il des ex de Marine Delterme dans le jury ?),
- "le plus mauvais Laurent" (celui de Canal +), etc., etc.

Sur le papier, le concept avait tout pour plaire et satisfaire les adeptes de la mauvaise foi, du décalage ironique, de la moquerie vaguement spirituelle. Dans la salle du RESERVOIR, c'était moins évident tant la drôlerie d'une blague de potache atteint vite ses limites quand l'amateurisme revendiqué d'un projet loufoque n'est pas étayée par un minimum d'organisation et de préparation lorsqu'il doit se confronter à un public. Heureusement, les interventions ponctuelles d'Arnaud Demanche étaient fort bien rédigées, souvent fines, globalement marrantes et leur auteur plutôt agréable à regarder pour une hétérosexuelle de base (disons, au hasard, moi). Le pauvre chéri était agité de tremblements de trac à faire pitié et je me demandais comment il parvenait encore à lire ce qui était écrit sur ses fiches mais bon, il s'en est plutôt pas mal sorti. Planqué derrière son ordinateur, Stéphane Rose restait en retrait et ne nous a gratifié que de 4 "réactions SMS en direct" (évidemment bidon). L'idée était bonne et aurait dû être plus exploitée. Cela aurait assuré une respiration salutaire à cette cérémonie qui malgré l'objectif affiché manquait un peu de rythme, de gags ponctuels, d'interventions de trublions divers et variés et, je le soupçonne, d'un brin de conviction voire d'un manque d'autodérision véritable.

Malgré notre aptitude à des comportements adulescents inconsidérés, toute notre bonne volonté pour entrer dans l'ambiance et les exemplaires de Jalouse et de Vogue récupérés à la sortie, nous sommes restés un tout petit peu sur notre faim à l'issue de cette soirée. Même Mister Xavier Desmoulins, le remplaçant de Frédéric Taddeï, n'a pas daigné montrer le bout du nez de sa caméra subjective pour Paris Dernière. Il devait être au Mandala Ray pour écouter Marina tripoter sa guitare acoustique. Je ne sais pas comment Bertrand va gérer sa frustration, mais moi, suite à la cérémonie, j'ai décidé de décerner mes propres prix aux participants. Je les ai tout simplement appelés les "Qd9".

Les résultats seront parfaitement incontestables puisque les prix sont décernés à la parfaite unanimité de ma voix unique.

Qd9 de l'accessoire vestimentaire le plus ringard de la soirée
- la boucle de ceinturon Kiss de Frédéric Royer (gagnant du Qd9)
- la jupe en jean à franges et paillettes tellement courte qu'elle rebique comme on dit dans ma campagne (non, finalement ce n'est pas ringard, c'est juste vulgaire)
- la cagoule à oreilles de panda tricotée main avec un costume gris en laine froide (le costard était trop grand et pas de saison)
- le Tee shirt "sick my duck" du mec qui est venu chercher la récompense de Direct 8 (les anglicistes adeptes de l'art de "décaler les sons" apprécieront la finesse de ce contrepet...)
- les bottines blanches de Carl de Canada (c'est dur à cirer hein ?)

Qd9 du vaguement presque un peu people dont on a déjà vu la tête quelque part mais on ne sait plus où et dont on ne retrouve plus le nom
- Carl de Canada (j'adore sa coupe de cheveux)
- Pierre Mathieu (j'adore son sourire)
- Pascal Bories (ce n'est pas un people du tout mais je sais qui c'est et j'adore la photo bancale qu'il a prise de moi lors d'une Hi-Fi Party (c'était pratiquement dans une vie antérieure !) pour le site ADAM PROJECT de Timothée Rolin - voir les archives de quoide9 de mars 2002)
- Sydney du hachipéheaupé reconverti dans la restauration dans l'Oise
- Christophe Ono-dit-Biot (j'adore "c'est tout vu" dans "A nous Paris")
- le beau brun à la barbe de 4 jours et à la veste noire à droite sur la photo de groupe (gagnant du Qd9) (a priori il s'agit d'Arnauld Champremier-Trigano dont le blog ACT vaut le détour si on n'est pas allergique à un haut degré de militantisme politique).

Qd9 du plus grand moment de solitude
- le discours inaugural de Frédéric Royer
- les démarrages intempestifs du générique signé Earth Wind & Fire
- la fausse Flavie Flamant se prénommant David
- Stéphane Rose annonçant en bafouillant l'arrivée d'un SMS d'Alexia Laroche-Joubert (Qd9)
- les tremblements de trac pré-parkinsoniens d'Arnaud Demanche

Qd9 du plus grand morceau de bravoure (à mon avis c'est Arnaud Demanche qui va gagner)
- Arnaud Demanche citant les acteurs des séries allemandes diffusées sur France Télévision
- Arnaud Demanche imitant Nikos Alliagas (Qd9 - Il est mûr pour présenter la Star Ac)
- Arnaud Demanche déguisé en chef d'état de régime totalitaire
- Arnaud Demanche expliquant les codes d'un scénario de téléfilm français produit par TF1
- Arnaud Demanche disant toutes les 10 minutes qu'il a fait un bide

Sur le site officiel des
Gérard , vous trouverez la composition du jury dont on se fout un peu mais aussi l'ensemble du palmarès des Gérard de la télévision mais aussi celui des Gérard du cinéma qui ont fait la part belle à l'inoubliable "Iznogoud" en 2006 et au "Da Vinci Code" en février 2007. Vous pourrez également vous faire une idée du palmarès des "défaites de la musique"...

Cécile (Qd9 de la chronique la plus longue)

Ma liste à moi que j'aimeuh beaucoup :
Quoide9
(critiques ciné, théâtre, livres, musique, expos, restos...)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Moi je m'en souviens de Marina!