jeudi 20 août 2009

9 trucs qui m'énervent (en ce moment)


Bonjour aux
grognon/nes
ronchon/nes
râleurs/ses
Bonjour aux zotres


Source du dessin ici


1 – Les gens qui se plaignent de la chaleur

Il fait chaud ? Oh ? Pas possible ? On est en été non ? Ca ne semble donc pas totalement incohérent qu'il fasse chaud. Les mêmes se plaindront du froid cet hiver, de la chute des feuilles cet automne voire de leur repousse au printemps prochain.


2 – La climatisation

On arrive dans certaines sociétés à des paradoxes hallucinants qui font qu'on doit s'habiller plus chaudement en plein été qu'en hiver pour venir travailler. Je n'hésite pas à le dire, la climatisation est une vraie vacherie, une saloperie malsaine qui file la crève en plein mois d'août. Même au Maroc je la coupais.

Je connais une boite où elle est poussée tellement à fond qu'à chaque journée que je passe là-bas, j'ai froid, mal au nez et aux yeux (plus de larmes) et je pars systématiquement avec un mal de gorge plus ou moins persistant. Les personnes qui occupent le bureau sombre où je squatte refusent d'allumer la lumière "pour faire des économies" (sic) mais à côté de ça, ça ne les dérange pas de régler la climatisation au maximum quitte à porter un pull le 25 juillet.

Faites moi penser,
quand je serai dictatrice, je ferais trancher les deux mains de tous les installateurs de système de climatisation qui ne feraient pas leur autocritique dans un délai de 48 heures après mon accession au pouvoir (ça prouve mon humainité, non ?).

3 – La pression médiatique et sociale à propos des vacances

Si mes souvenirs sont bons, la constitution française fait état d'un certain nombre de droits dont celui du respect de la vie privée et celui de l'accès au travail (si, si), à l'éducation, à l'assistance, etc. Le sujet du droit au logement est régulièrement mis sur le tapis (surtout l'hiver). Il figure dans la déclaration universelle des droits de l'homme et semble lui-même découler du fameux droit à des "moyens convenables d'existence" évoqué dans le préambule de la constitution de 1946. Mais, sauf si j'ai raté un truc au cours des 42 dernières années, le droit à la transhumance estivale ne fait pas (encore ?) partie des droits fondamentaux de la personne. Si partir en vacances est incontestablement une chance et un plaisir, rester chez soi pendant ses congés ne constitue ni une honte, ni un scandale, ni un sujet d'apitoiement excessif et ce n'est pas non plus une obligation.

Et pourtant, chaque année les media nous rebattent les oreilles à propos des soit disant "laissés pour compte" qui ne partiront pas en vacances cette année. L'exagération confine à la désinformation et à la fabrication de besoins artificiels pour se conformer au diktat d'une forme de pression sociale qui tendrait à signifier que l'on n'est pas normal(e) si l'on ne quitte pas son domicile au moins une semaine en période estivale. Or, qu'apprend-on en y regardant de plus près ? Environ 1 adulte sur 2 et 1 enfant sur 3 ne part pas en vacances. S'il est évident que l'on retrouve parmi eux les membres les plus défavorisés de notre société, il est également clair que le manque d'argent n'est pas la seule cause de non départ et qu'on peut également décider d'affecter son budget à autre chose qu'à l'achat de chouchous sur la plage d'Arcachon ou de Calisson d'Aix à rapporter en souvenir pour la voisine qui a arrosé les plantes et nourri le chat.

Pourquoi créer de toute pièce une forme de stigmatisation supplémentaire en prétendant que ce n'est pas normal de ne pas partir alors que ce qui n'est pas normal est de ne pas avoir le choix de partir ou pas ? Sur le fond c'est très différent. Il est bien évident que si je n'étais pas une affreuse sorcière (je vous rappelle que c'est ma semaine méchante) mais une bonne fée, je ferais en sorte que tous les enfants de France partent en vacances mais, hein, quand même, il y a plus grave que de rester chez Papa et Maman pendant l'été et si vous voulez vraiment l'arrière du fond de ma pensée, quitte à être méga démago, je pense que si j'étais une bonne fée je ferais d'abord en sorte qu'il n'y ait plus, ch'sais pas moi, au hasard, d'enfants malades ou soldats ou abusés. Parce que franchement, que tous les enfants ne puissent pas faire pipi dans les vagues, je trouve ça plus que secondaire.

Parfaite illustrationde tout ça
ici

4 - La grippe A

Bon, et si on nous disait une fois pour toute comment elle s'appelle cette foutue grippe ? Mexicaine ? Porcine ? Cochonne ? H1N1 ? C'est quoi la différence avec juste une grippe sans lettre derrière ? Une grippe-grippe quoi ? Comment kon sait si on a une grippe grave ou une grippe pas grave ? Quand on n'est pas mort(e) après ?

Si la climatisation n'existait pas (voir point 2), je suis certaine qu'il y aurait moins de gens malades tout le temps et n'importe quand. Prenez une personne au hasard. Tiens, moi par exemple. Eh bien telle que vous me lisez, ça fait la 2e année de suite que je me paie une grippe en plein mois d'août ! Je me délecte d'avance de ce qui pourraient être mes plus belles semaines de l'année à Paris et paf, vlan, frissons, courbattures, sueur qui fait froid dans le creux du dos, nez qui coule (avant de peler, plus rouge qu'un coup de soeil et plus à vif qu'une orange), yeux qui pleurent, fièvre qui joue au yoyo, mouchoirs en papier trempés qui s'amoncellent pire qu'après une rupture adolescente et médecin qui, derrière son masque de protection vert menthe, me dit de dormir plus, de prendre du magnésium, de manger des fruits, plus de fer, moins de sucre, boire chaud, etc.

Evidemment ça m'a pris un samedi histoire de bien me pourir tout un week-end, évidemment je ne suis pas allée voir un médecin (et puis trouver un médecin à la mi-août à Paris c'est pire que la quête du Graal) et je me suis automédiquée à donf, évidemment je n'ai fait que repousser l'échéance et augmenter la durée des symptômes, évidemment je n'étais pas guérie le week-end suivant, évidemment j'ai de gros souci d'insomnies depuis, évidemment le docteur ne sait pas vraiment ce que j'ai eu et m'a balancé un "c'est viral" qui ne mange pas de pain et que j'aurais pu sortir aussi.

Alors, si ça se trouve, j'ai survécu sans le savoir au marronnier du moment, à la forme bénigne de la maladie qui terrorise les ministères, encombre les unes de journaux et monopolise les temps d'antenne. Comment ? Le Parisien ne m'a pas encore appelée pour une interview exclusive avec photo de moi sous ma couette ? Sont vraiment pas sur le coup ces journalistes !

5 – Les rediffusions à la télévision (et à la radio)

Le/la téléspectateur/trice devant son poste de télévision en juillet et août n'est même plus considéré(e) comme du temps de cerveau disponible mais au mieux comme une urne à rediffusion, au pire comme un dépotoir à déjà vu mal recyclé sous forme de bêtisiers, pseudo-best of (bah oui, dans best-of il y a best et comment trouver du meilleur quand tout est déjà mauvais et vulgaire à la base ?) et autres morceaux choisis (au pif ?).

Imaginez-vous quelqu'un(e) qui, l'été, ne lirait que des livres qu'il a déjà lu, imaginez des magazines et journaux qui ne diffuseraient que des nouvelles pas fraîches, imaginez une tricoteuse qui par temps chaud jouerait les Pénélope et retricoterait des points qu'elle aurait défait exprès, imaginez un traiteur qui ne proposerait que des plats réchauffés ou un boulanger qui ne vendrait que des croissants rassis et du pain congelé pétri au cours des mois précédents. Je ne suis pas certaines qu'ils auraient un franc succès.

6 - Le buzz à 2 balles autour du dernier bouquin de Beigbeder

On parle partout (même ici la preuve) et beaucoup (trop !) de 4 pages supposées culottées et prétenduement autocensurées du Beigbeder nouveau, sujet sur lequel l'éditeur, l'éditeur et les journalistes se livrent à une véritable parodie tartuffesque du célèbre "cachez ce sein que je ne saurais voir" qui pue le coup de pub facile. Et pendant ce temps là on parle de tout sauf de littérature. Je vous ai déjà dit que je détestais le concept de "rentrée littéraire" ?

7 - Que dans certains quartiers la mort accidentelle (certes très triste et fort regrettable) d'un adolescent en fuite conduise immanquablement d'autres jeunes à brûler des voitures

Rien à ajouter

8 - Jamel Debbouze

Quand j'étais au Maroc le mois dernier, soudain je me suis mise à penser à Jamel Debbouze, à son amitié revendiquée avec l'actuel souverain du pays (
M6) et, au fur à mesure que je découvrais la pauvreté et la forme très pernicieuse de camisole mentale qui gangraine encore la société et nuit à son développement, je me suis mise à moins l'apprécier. Comme ça. Tout d'un coup. Je me suis demandée par exemple si lors des fêtes privées auxquelles il participe le comique évoque avec son pote des sujets tels que l'analphabétisme, la corruption, la timidité des avancées démocratiques, etc.

Lorsque je l'entends dire sur M6 parmi tout le gratin du cinéma international qu'il adore le Maroc, je me suis demandée s'il limitait son amour à l'enceinte des palais où il est invité et aux 7000 m2 de son riad à Marrakech le temps d'un festival ou si son affection englobait aussi les trottoirs pullulant de cafard de Casablanca, les ateliers planqués au fond des médina où des gosses travaillent le cuir ou les métaux, les bidonvilles que l'on ne peut manquer de voir le long des voies ferrées et autres signes flagrants d'une misère qui frappe comme une giffle, qui marque comme la honte et la mauvaise conscience de marchander quand même.

Et puis la semaine dernière, j'ai vu une rediffusion (voir point 5) sur Canal + d'un vieil opus du Jamel Conedy Club et là, ch'sais plus pourquoi ni comment, Debouzze s'est amusé à quelques non-dits sur la la liberté d'expression et autres allusions sous-entendant clairement qu'il fallait faire gaffe à ce qu'on disait en France. Et là, franchement, j'ai eu envie de taper sur ma télé.

J'hallucine. Mais enfin, où prend-il ses cours de démocratie au juste ? Et quand il propose à Cannes un jogging républicain à Sarkozy (OK c'est plutôt marrant), j'ai envie de lui demander qui lui sert de coach sportif ? S'entraîne-t-il dans les jardins d'un palais de Rabat ? Veut-il courir dans le quartier des tanneries de Fès ou dans son Saint Germain des Prés d'adoption ?

Parfois, tout d'un coup, j'en ai marre de certains donneurs de leçon qui ironisent la bouche pleine et du bon côté de la Méditerrannée.

9 - Mes nouveaux voisins du dessus

Ch'sais pas vous, mais moi j'ai des voisins du dessus très changeants. La nouvelle fournée est arrivée il y a 2 ou 3 semaines. Ils ont emménagés pile-poil au moment où j'étais malade et terrée au fond de mon lit. Je ne sais pas à quoi ils ressemblent car je ne les ai pas encore vus mais je les ai déjà largement entendus ! J'ai eu l'impression qu'ils ont passé 2 semaines non stop à bouger les meubles.

Si je veux mettre ma mauvaise foi de côté deux secondes, je pense qu'ils ne sont pas plus bruyants que la moyenne des voisins du dessus. Si ce n'était pas ma semaine méchante, je dirais même plutôt moins. Mais voilà, on s'habitue à certaines formes de bruits, à certains rythme de vie et à chaque changement de famille, il faut réapprendre... Ah tient, ils ont un môme (ça change des ados)... Ah tiens, un môme ça ne marche pas, ça court (mais d'un autre côté ça ne claque pas les portes). Tout un apprentissage à refaire.

16 commentaires:

Francois Martini a dit…

J'aime beaucoup les rediffusions à la radio ; et parfois à la télévision aussi.

Cet été, il y a opérettes inconnues sur France-Musique, première rediffusion depuis les années 60. Du nanan !

Balise a dit…

Je proteste. Je me plains de la chaleur (parce que j'aime VRAIMENT pas avoir chaud), mais je me plains jamais d'avoir froid : j'ajoute un pull. Et quant à la chute des feuilles, pareil, me plains pas.

Vivement novembre.

Cécile Qd9 a dit…

@ François : à part la grande vadrouille, moi tu sais, l'opéra (et l'opérette)...

@ Balise : je prends bonne note de ta protestation !

Anne-Sophie a dit…

Moi, j'aime bien quand tu t'énerves, ça change des cartes postales de vacances et autres recettes du bonheur. Bref, ça repose ...

Cécile Qd9 a dit…

Merci Anne Sophie : Hélas à minuit 9 je vais m'énerver pour de vrai à propos de trucs nettement moins marrants

la voisine du dessous a dit…

c'est pas bientôt fini le toussage, le mouchage et le crachage ?
Faut que je dorme môa !

Cécile Qd9 a dit…

lol c'est vrai que je ne suis peut-être pas la voisine du dessus idéale non plus !!!

Nathalie Croisé a dit…

Des rediffusions a la radio car les journalistes sont des veaux et des cons:ils partent en vacances en voiture climatisee:)))

Cécile Qd9 a dit…

@ Nathalie je ne pensais pas au journalistes mais plutôt aux rediffusions des émissions de Ruquier ou des reportages de Morandini... ce genre de trucs

Unknown a dit…

me dis pas que tu ecoutes morandini !

Cécile Qd9 a dit…

@ A : bah non, à 11h je bosse... ou je dors... ;o)

Unknown a dit…

je te soupconne de réecouter la nuit !
les rediffusions des rediffusions ! le comble de la perversité ...

ficelle a dit…

Il y avait à propos de l'énervement n°6 une très bonne analyse dans Libé hier (en substance, pas de quoi fouetter un chat, ni même une souris). La rentrée littéraire… Et oui. C'est pour ça que mon livre est sorti fin juillet ;-)
Quand à l'énervement n°9, je compatis à la hauteur de mes propres désagréments ;-)

mazel a dit…

Courage, la rentrée approche... tu vas pouvoir te calmer.

redif télé ? m'en tape l'oeil, je ne regarde pas...

redif radio ? en ce moment sur france culture, tout sur Simenon... j'adore...

le dernier Beigbéder... trop de pub, pas envie de le lire...

tout comme Musso et Lévy dont la pub radio m'énerve aussi... (branché sur RTL dans la cuisine, alors j'en profite au petit-déj)

Pour la chaleur... ça va, j'ai le ventilo qui tourne, je prends de douche et je reste au frais avec la bouteille d'oxygène...

bises

liliba a dit…

Je ne râle pas car je suis d'une humeur tout à fait joyeuse et primesautière cette semaine, mais au cas où j'aurais à le faire, je te rejoins sur tous les points, sauf la voisine : un des avantages d'être provinciale et de vivre dans une maison...

Cécile Qd9 a dit…

@ A : j'ai déjà fort à faire avec les redif de Secret Story ! Je plaisante... Quoique... ;o)

@ Ficelle : J'ai d'ailleurs pensé à toi en rédigeant le point 9

@ Mazel : nettement moins zénervée que moi tu es !

@ Liliba : bah, même mes parents qui vivent entre deux champs subissent des nuisances dues à leurs voisins : notamment quand ils répandent de l'engrais ou du fumier ou des pesticides... ;o)