lundi 23 novembre 2009

L'origine de la violence (de Fabrice Humbert)

Bonjour Fabrice
Bonjour Nathalie
Bonjour les zotres


J'ai déjà parlé plusieurs fois de L'origine de la violence de Fabrice Humbert (notamment ici avec divers liens vers des critiques élogieuses et à l'occasion de l'obtention du Prix Orange). Il figure pour le moment dans le top 3 de mes lectures 2009.

Le sujet

Lors d'une visite à Buchenwald, un jeune professeur d'allemand membre de l'illustre clan Fabre, découvre le sosie de son père parmi quelques photos de déportés. Dès lors, il va chercher à savoir qui est cet homme nommé David Wagner et comprendre peu à peu qu'il s'agit de son grand père biologique (je ne fais pas de spoiler, cela est indiqué sur le 4e couverture du roman).

Mon avis

Je suis particulièrement réceptive aux romans ayant pour cadre la seconde guerre mondiale et la déportation (mais cela n'implique pas nécessairement que j'aime le résultat : voir Un secret de Grimbert ou Le non de Klara de Aaron via le répertoire des auteur(e)s).

Aussi, ce livre m'a attirée dès que je l'ai découvert au salon du livre 2009 où il fut offert par les Editions Le Passage pour un(e) habitué(e) des DLE. Le sort désigna Nathalie qui n'est pas vraiment entrée dans le livre auquel elle reconnait toutefois beaucoup de qualités. Contrairement à elle, j'ai été tout de suite emballée, emportée, conquise à la fois par le sujet et l'écriture de Fabrice Humbert. Ce roman est tellement riche, profond et possède tant de qualités qu'il m'est difficile d'en parler avec suffisamment d'enthousiasme et de précision pour lui rendre justice.

J'ai tout d'abord admiré l'écriture fluide de l'auteur au service d'une construction complexe, navigant entre les époques, mêlant les souvenirs familiaux du personnage principal, ses réflexions personnelles sur l'identité, la violence, la beauté, l'attirance, l'Allemagne d'aujourd'hui, ses recherches concernant David Wagner, les derniers mois de ce dernier, la haine de son homonyme et bourreau le docteur Wagner, etc.

J'ai aimé retrouver dans ce roman certaines idées développées dans l'admirable L'écriture ou la vie de Jorge Semprun (qui figure en bonne place dans mon top 10 littéraire sur le témoignage, sur l'écrit, sur le mal absolu.

J'ai découvert un livre intelligent sans ostentation, dur et cruel sans misérabilisme ni complaisance. J'ai apprécié que l'histoire soit construite comme un puzzle parfois soumis au hasard, dont les pièces s'agencent peu à peu de manière aléatoire et dont certaines sont manquantes et que le personnage principal ne soit pas un héros mais un homme ordinaire possédant ses propres zones d'ombre même si, à mon avis, c'est le petit point faible du livre : cet aspect n'est que survolé, proclamé plutôt que démontré.

Conclusion

Ce livre possède a priori une chance sur 3 de devenir ma lecture préférée de l'année 2009 et je ne peux que vous le conseiller d'urgence.

5 commentaires:

liliba a dit…

ok, ok, c'est noté !

Cécile Qd9 a dit…

@ Liliba : ne l'achète pas, il m'a dit qu'il rêvait de visiter Lille !!!

Cynthia a dit…

Très beau billet qui ne pouvait que donner envie de découvrir ce livre ;)

Constance a dit…

C'est sûur tu es très convaincante. Surtout que nous sommes en novembre et que donc ce livre a toutes les chances de rester ton coupe de coeur 2009 !!!
Je le note. D'autant que moi aussi j'ai un faible pour les livres traitant de la 2Nde guerre mondiale et que Un Sercet m'a mise très mal à l'aise aussi.

liliba a dit…

Ravie de l'avoir récupéré, merci !