mercredi 8 juillet 2009

Tu sais que tu es à Casa (quand tu paies 2 tajines boulettes et deux coca 33 cl moins de 4 euros)


Bonjour à celles et ceux qui tiennent absolument à savoir ce qu'il y a dans leur assiette
Bonjour aux zotres

C'est dans la médina au détour d'une rue, puis d'une autre, encore une autre et une de plus encore. Il faut tourner à gauche puis à droite, puis en biais, faire trois fois le tour et se perdre ou plus simplement faire confiance à quelqu'un qui vous guide parce que franchement, jamais l'idée de manger là n'aurait traversé mon cerveau d'occidentale. Mieux, seule, jamais je n'aurais vu que l'endroit était un resto (enfin, disons une cantine).

Mieux, seule, jamais je ne me serais aventurée là et je serais bien incapable d'y retourner même si j'essayais. Il va sans dire que je suis la seule femme parmi la clientèle. Sur place, 4 tables de jardin en plastique se battent en duel dont les occupants (au masculin donc) se partagent une grande bouteille d'eau où l'on reconnait la version locale du logo Danone. La télé par satellite diffuse un match de foot puis je-ne-sais quel épisode de la saga Star Wars.

Côté cuisine, on a le choix entre tajine boulettes, tajine boulettes ou... tajine boulettes ! Alors moi, bonne fille, je commande un tajine boulettes (tajine kefta pour les zintimes) ! Au fourneau (si j'ose dire), le chef (si l'on veut) officie tandis qu'un serveur (muet) nous apporte du paprika et un mélange d'épices odorantes dans deux antiques godets cabossés en alluminium qui n'ont pas conscience de l'invention du lave-vaisselle et sans doute pas non plus de celle du Paic Citron (avec ou sans lanoline pour la douceur des mains !).

Dire que je ne suis pas inquiète serait faux : les boulettes c'est quand même de la viande hachée et il n'est point besoin d'être une fille de boucher comme moi pour savoir que ça se conserve à peu près aussi bien qu'un esquimau vanille-fraise sur un radiateur électrique allumé. Mais pas plus que ça... inquiète je veux dire... suivez un peu sinon on ne goûtera jamais !

En fait, ça sent vachement bon et je suis finalement plus contente d'être là que dans le pseudo resto gastronomique au décor un peu ronflant de la veille où deux danseuses du ventre (dont l'une à la sensualité proche de celle d'une fourchette à huîtres) sont venues faire leur numéro avec encore moins d'enthousiasme et de conviction que j'en mettrais à courir un semi-marathon.

Quand les tajines (boulettes donc) arrivent, elles sont accompagnées d'une corbeille de pain en guise de couverts (mais non, pas la corbeille, le pain voyons !). Il faut manger avec les doigts, ceux de la main droite de préférence si l'on s'en tient à la version religieuse locale qui considère la gauche comme impure (bon. Je ne vais pas détailler ici ce que je fais parfois avec ma main droite, nous sommes à table tout de même).

Pas de problème, je suis rodée depuis que j'ai mangé éthiopien à Bruxelles ! Il me faudra toutefois patienter un peu avant d'exercer mon habilité digitale tant le plat est chaud. Le jus de je-ne-sais-pas-quoi bouillonne et embaume, l'oeuf frissonne.

Quand je peux enfin goûter, je grogne de plaisir : c'est délicieux. A la table à côté trois hommes dégainent leurs carrés de Kiri (le fromage des gastronomes en culotte courte) et les répandent consciencieusement sur leurs tajines (boulettes toujours). Il faudra que j'essaie ça la prochaine fois que j'irai dans mon restaurant Casablancais préféré !

3 commentaires:

Nathalie Croisé a dit…

On voit tres bien les boulettes,c'est aussi beau que la sauce tomate,je suis emue,en pleine confusion:)allez,treve de plaisanteire,ca me donne envie de retourner au Maroc..

Cécile Qd9 a dit…

@ Nathalie : ça me donne envie d'y rester plus longtemps

Nathalie Croisé a dit…

Tu rentres bientôt?