mercredi 30 janvier 2013

Film Happiness Therapy (de David O. Russel)

Bonjour aux personnes heureuses
Bonjour aux personnes en thérapie
Bonjour aux zotres

La semaine dernière Way To Blue m'a invitée à une projection de Hapiness Therapy réunissant Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Robert de Niro et Jacki Weaver. Ce film déjà primé dans plusieurs festivals et cérémonies est nominé 8 fois aux prochains oscars (les 4 acteurs précités le sont de même que le réalisateur David O. Russel, le film, le scenario (une adaptation) et le montage). Le film sort le 30/01 en France.

Le sujet

Pat Solatano a passé 8 mois dans un hôpital psychiatrique et, sans emploi ni domicile, il doit désormais habiter chez ses parents après que sa femme l'ait quitté.
Il souhaite plus que tout au monde la récupérer mais, encore très perturbé psychologiquement, il multiplie les maladresses.
Lors d'un dîner, il rencontre Tiffany, une jeune veuve à peu près aussi paumée que lui. Elle va promettre de l'aider à reconquérir sa femme en échange d'un service.

Mon avis

Selon moi, le principal (le seul ?) point faible du film réside dans l'avalanche de louanges, de prix et de distinctions qui sans être totalement imméritée n'en ai pas moins exagérée et qui pourrait faire croire qu'Happiness Therapy est un chef d'oeuvre alors que c'est juste une très bonne comédie romantique très au dessus du lot tant elle évite quasiment tous les poncifs et la plupart des clichés du genre.

Cela dit, pour renforcer mon interrogation concernant les Oscars et autres distinctions accordées au film, je me suis fait la remarque que, une semaine après avoir vu le film, je n'en gardais que peu de souvenirs. Il ne comporte pas de de réplique marquante ou de scène d'anthologie encore dans les mémoires 20 ans plus tard comme dans Pretty Women, Ghost ou Quand Harry rencontre Sally par exemple. On passe juste un excellent moment pendant la projection et ce n'est déjà pas si mal.

Je conseille donc d'aller voir ce film en gardant à l'esprit qu'il est un brin surcôté ce qui évitera la petite déception que l'on ne peut manquer de ressentir quand on nous a fait moult promesses alléchantes et que celles-ci ne sont que partiellement tenues.

Mais on aurait tort de voir le verre à 10 % vide car il faut reconnaître qu'en dehors de ce préambule, je n'ai rien à reprocher au film.

Tout d'abord le casting est impeccable et si je ne suis pas certaine que le rôle de Tiffany tenu par Jennifer Lawrence soit d'une complexité telle qu'il mérite un oscar, il n'y aurait vraiment rien de scandaleux à ce que les trois autres acteurs principaux soient récompensés.

Jacki Weaver campe une maman émouvante et plus vraie que nature, Robert de Niro agrémente sa performance d'un zeste de cabotinage qu'on lui pardonne très volontiers voire auquel on aurait été déçu(e) de ne pas assister (un peu comme si  Jean Dujardin se mettait à refuser d'imiter le chameau ou qu'André Manoukian ne se lançait pas dans des tirades surréalistes pendant un prime de Nouvelle Star !). Chris Tucker en doux zinzin et Anupam Kher en psy supporter sont également parfaits.

Mais la vraie palme de ce casting de haut vol revient à Bradley Cooper, plus vrai que nature en homme à la fois immature et torturé, pour le moins déséquilibré mais luttant comme il peut contre ses démons intérieurs avec autant d'optimisme que de maladresse. C'est bien simple, au début du film, on oublie qu'il est beau à tomber par terre et on ne voit plus l'acteur mais le personnage et son comportement qui oscille entre comique et inquiétant, docilité passive et idée fixe.

Ce constat sur le physique de l'acteur m'amène directement à une remarque  du même ordre à propos de Jennifer Lawrence. Un des intérêts du film réside aussi dans le fait que ce n'est pas une bombe sexuelle, qu'a contrario de Bradley Cooper, son charme n'est pas immédiatement évident, voire peu évident dans l'absolu. Son corps n'est pas parfait et elle ne correspond pas au prototype de la jeune première ou de l'ancien mannequin qui joue habituellement ce genre de rôle.

D'ailleurs, un des parti-pris plutôt réussi du film est justement de ne pas viser cette perfection et de donner une image crédible des personnages qui ne sont ni des héros aseptisés ni des loosers invétérés mais des américains moyens avec du mobilier d'américains moyens, des centres d'intérêt d'américains moyens, une vie d'américains moyens et... des talents d'américains moyens (je n'en dis pas plus sur le talent en question pour ne pas dévoiler un aspect du film).

Au final, on peut qualifier ce film de "Comédie romantique réaliste" si tant est que l'expression a un sens et c'est tout le talent de l'exceptionnel Bradlye Cooper, ce sublime mâle parlant français et voulant des enfants en France (Brad, tu veux mon 06 ?) de se fondre dans ce décor du quotidien et de camper cet homme à la fois tellement normal dans sa banalité et tellement cabossé par la vie avec autant de naturel et d'authenticité.

Conclusion

Les fans de Bradley Cooper (qui a également produit le film) se régaleront. Les zotres aussi.
Happiness Therapy est un bon film avec un casting de premier plan mais de là à mériter 8 nominations aux Oscars je m'interroge tout de même.

2 commentaires:

Lili Galipette a dit…

Bradleyyyyyyyy ! ♥
Ton avis confirme ce que je pensais : on en fait trop autour de ce film. Mais je pense que j'irai quand même le voir.

Cécile Qd9 a dit…

@ Lili G : eh oui ! Comme tu dis, Braaaaaaaaaaadleeeeyyyyyy ! Et pourtant je n'avais pas été renversée dans Very Bad Trip. Sensible oui, conquise non. Mais maintenant si !