jeudi 30 juillet 2009

Parfois je ris tout seul (de Jean-Paul Dubois)

Bonjour à celles et ceux qui rient fa-Cécile-ment
Bonjour à celles et ceux qui rient sous cape
Bonjour à celles et ceux qui rient jaune
Bonjour aux zotres


Parfois je ris tout seul de Jean-Paul Dubois était le livre parfait à emporter au Maroc pour diverses raisons. Tout d'abord il est peu épais et se lit vite ce qui est appréciable quand le temps que l'on consacre à la lecture est proche du néant, conséquemment il est très fin et ne pèse pas lourd dans une valise dont le poids est limité à 20 kg (j'ai l'impression qu'elle pèse déjà plus quand elle est vide !), ensuite il se compose d'instantannés d'une à deux pages maximum ce qui ne nécessite aucune concentration, enfin c'est écrit comme du Dubois (donc très bien) et c'est plutôt drôle au point que, tout comme le personnage de la première nouvelle, il m'est arrivé à moi aussi de rire toute seule au bord de la piscine (parce que mine de rien, , c'est au bord d'une piscine en plein centre du Fès historique... mais j'en reparlerai). Pour finir, je l'ai laissé sur place sachant que c'était un livre parfait pour quelqu'un qui lit peu et possède un français hésitant.

Le sujet

Il n'y a pas à proprement parlé de sujet. Dubois croque habilement des tranches de vie sur le mode de la confidence en apparté ou de l'instantanné photographique.

Mon avis

Songez aux morts enterrés avec une montre à quartz qui continuent à avoir l'heure exacte au poignet pendant un an ? Songez à cette bourgeoise aux fantasmes ancillaires rattrapée par le principe de réalité quand elle réalise que des étreintes trop viriles risqueraient de froisser son tailleur en lin. Songez à ces scènes de ménage à sens unique où madame vide son sac tandis que monsieur ne pense qu'à remplir celui de sa tondeuse. Songez à toutes ces menues coïncidences, à ces incompréhensions diverses, à ces moments fugaces et quasiment insolites de banalité et vous aurez une idée assez exacte du contenu de ce recueil délectable.

Ce très court livre est un régal, une gourmandise à grapiller comme un ramequin de fraises ou un sachet de macarons (comme une boite de chocolats dirait la maman de Forest Gump). Bien sûr il n'en reste pas grand chose une fois le livre refermé sinon la sensation agréable d'avoir passé un excellent moment plutôt intelligent tant la plume de Dubois est fine, tantôt tendre, tantôt caustique et toujours décalée comme j'aime. L'auteur excelle dans le mode descriptif de l'âme humaine et manie à merveille la dérision et le décalage. On retrouve en raccourci dans ce livre les ingrédients qui font la qualité des oeuvres plus abouties que sont Vous plaisantez Monsieur Tanner et surtout le formidable Une vie française.

Conclusion

Un amuse-bouche subtil et délicat à croquer d'urgence.

2 commentaires:

Christine Kerverdo a dit…

Tout à fait d'accord sur votre analyse, là je consacre quelques articles au fou rire.
C'est en lisant le quatrième de couverture de "Parfois, je ris tout seul" que je me suis prise un fou rire magistral.

Christine Kerverdo a dit…

J'ai cité votre blog dans mon article à l'adresse suivante:
http://fortitudepole.blogspot.com/2015/02/que-faire-en-cas-de-fou-rire-dans-un.html