vendredi 8 février 2013

Coup de coeur et de gueule vendredesque (semaine 06-2013)

Hommage à Delacroix
Bonjour aux zotres

Photo AFP

Eugène Delacroix ne figure pas dans mon panthéon pictural pour plusieurs raisons. La première est que ses thèmes ne me touchent pas forcément, ensuite je ne rafole pas des grands formats qui caractérisent la plupart de ses oeuvres les plus connues (La mort de Sardanapale, La liberté guidant le peuple, Les massacres de Scio, etc.), ensuite je n'apprécie pas plus que ça sa palette chromatique et je trouve que ses toiles manquent souvent d'harmonie, que les couleurs employées sont trop nombreuses, qu'elles se heurtent. Enfin, même s'il est aussi réputé pour cela, je ne trouve pas son bestiaire réussi. Les proportions de ses animaux me semblent fantaisistes. Bref, j'annonçais un hommage et je suis en train de dresser une liste de reproches. Il n'en reste pas moins que j'admire ses autoportraits et surtout les dessins qu'il a rapporté de ses voyages en Afrique du Nord qui, de mon point de vue, sont beaucoup plus réussis et émouvants que ses toiles.

Coup de coeur
Jeune orpheline au cimetière
Cela dit, je crois que la toile de Delacroix que je préfère (parmi celles que je connais) est ce portrait de jeune fille datant de 1824 et conservé au Louvre.
J'aime l'expressivité du visage, le fait que contrairement à ce que je reproche plus haut à Delacroix, la gamme de couleurs est peu étendue et reste dans un camaïeu de bleus/gris/verts que je trouve harmonieux et j'aime aussi et surtout le thème plus intimiste que dans la plupart des oeuvres de l'auteur.
Coup de gueule
Le vandalisme des oeuvres d'art
Hier, une cinglée a jugé pertinent d'écrire au marker au bas de la toile La liberté guidant le peuple (1830) prêté pour 3 ans par Le Louvre au Louvre de Lens. Mais quelle odieuse connerie !
Cela pose d'une manière plus générale le problème de la sécurité des oeuvres d'art qui ne se limite pas à garantir le risque de vol. Les toiles sont fragiles et, je trouve, excessivement vulnérables. J'ai souvent l'habitude de visiter les expo et les musées un papier et un crayon à la main et je me suis fait plusieurs fois la réflexion que n'importe quelle personne dééquilibrée pouvait se servir d'un stylo (ou de tout autre objet tenant dans une poche ou un sac à main) contre une toile en une fraction de seconde et bien sûr elle sera maîtrisée... mais forcément trop tard.

Combien de nos anciens Delacroix va coûter la restauration de cette oeuvre ? Que risque la coupable ?

4 commentaires:

Lili Galipette a dit…

Coup de gueule que je partage... C'est avec des attitudes pareilles que certains pensent que la culture doit rester éloignée du public. Pfff...

DF a dit…

Je partage le coup de gueule. Et je pense que tu te souviens aussi de l'histoire de cette visiteuse qui avait embrassé une toile d'un artiste moderne, Cy Twombly, laissant la marque rouge d'un bisou dessus... Un acte revendiqué au nom de l'art.

Cécile Qd9 a dit…

@ Lili Galipette : eh oui, j'y ai pensé dimanche en allant voir l'expo Canaletto

@ DF : merci pour ton mail ! :o)
Je ne connaissais pas l'anecdote concernant Cy Twombly mais je me souviens d'un récidiviste qui gribouille régulièrement les "ready made" de Duchamp sous le même prétexte (et là, l'argument peut à la limite s'entendre).

Philisine Cave a dit…

Moi, ce qui me rassure dans l'histoire, est que la toile reste récupérable. je sais, c'est idiot, mais l'idée qu'un chef d’œuvre puisse disparaître me fend le cœur.