vendredi 18 mai 2012

Coup de coeur et de gueule vendredesque (20-2012)

Bonjour à celles et ceux qui aiment en savoir le moins possible sur les films qu'elles/ils voient et les livres qu'elles/ils lisent
Bonjour aux zotres

Vous allez commencer à entrevoir pourquoi je vous ai soudain parlé de deux vers d'un poème d'Appolinaire cette semaine...

Coup de coeur
Et mon mal est délicieux de Michel Quint

Il m'est arrivé 3 fois de pleurer en avion et, promiscuité et stress des passager(e)s obligent, ce n'est pas l'endroit idéal pour mouiller du kleenex mais bon, c'est comme ça hein... La première fois c'était en rédigeant une lettre après mon premier séjour à Casablanca (parce que j'écrivais des choses belles et vachement tristes), la deuxième fois c'était à la fin du visionnage de The Duchess (parce que c'est un film beau et vachement triste), la 3e fois, c'était le 7 mai dernier lors de mon retour de Santorin pendant lequel j'ai dévoré le très court (et si beau et triste) Et mon mal est délicieux. N'étant pas du tout masochiste, on ne me fera jamais dire qu'un mal est délicieux (c'est là où je voulais en venir quand je disais qu'Appolinaire avait tout faux) mais le titre prend tout son sens au fil des pages d'une sensibilité et d'une beauté incroyables. On a frôlé l'inondation lacrimale au rang 11 !

Coup de gueule
Les spoilers

Je ne suis pas inscrite sur une liste de discussion littéraire et je ne lis pas des blogs pour qu'on me gâche une partie de mon plaisir de lectrice mais pour qu'on aiguise ma curiosité et qu'on m'aide à déterminer mes choix. Une chose est sûre, mon envie de lire le Journal d'un corps de Pennac s'est éteint cette semaine car quelqu'un(e) a jugé intelligent de répondre à une question stupide à savoir "mais du corps de qui s'agit-il ?". Edit : je précise que ce n'est pas sur un blog.

C'est quand même TRES énervant (initialement j'avais écrit "dégueulasse") de balancer un nom sans prévenir du spoiler qu'on est en train de faire !
Même les chroniqueurs de "Ca balance à Paris" (qui n'est pourtant pas avare de spoiler d'habitude) avait réussi à tenir leur langue sur ce sujet en soulignant que ça faisait partie intégrante du livre que de découvrir peu à peu à qui était ce corps !
Aurait-on l'idée de raconter la fin du film 6e sens ou Usual suspect ? Alors pourquoi se permet-on dans les critiques de livres d'en révéler des parties substantielles ?

6 commentaires:

Cynthia a dit…

Ah je n'ai pas du voir ce billet sur le dernier Pennac car je n'avais même pas relevé que l'identité du narrateur était si importante...
Mais tu as raison de râler, quelqu'un m'a signalé il y a quelques temps que j'en avais trop dit sur un certain livre. Je ne pouvais en réalité pas faire autrement que d'en raconter l'histoire pour expliquer en quoi je trouvais ce bouquin mauvais, incohérent, écrit à la truelle.
J'ai donc ajouté une mention "attention spoiler" pour laisser le choix aux gens.
Cela dit, oui certaines personnes jubilent à l'idée de nous gâcher le plaisir.

Didi a dit…

J'aime ton billet du vendredi et des coups de gueule coups de cœur vendredesque !
Je suis comme toi question kleenex et ce que j'ai pleuré en regardant The Duchess ... bon je n'étais pas dans l'avion mais je repassais ... alors les larmes faisant de l'humidité pour effacer les plis mais mes yeux embués n'étaient pas efficaces pour repasser correctement ;-)!
Bises du vendredi !

Valérie a dit…

Franchement, je pense que cela ne change rien de savoir de quel corps il s'agit. Au cours de ma lecture, je ne me suis jamais posé la question puisque c'est une oeuvre de fiction. Ne te prive pas du plaisir de lire ce beau roman.

DF a dit…

Pas très envie de revenir à Pennac, de toutes façons. Mais effectivement, certains spoilers peuvent être agaçants... reste à savoir lesquels! Je me souviens qu'au lycée, les présentations des films qu'on allait nous projeter à des fins culturelles contenaient immanquablement ces fameux spoilers (en racontant même la fin, horreur suprême!). Du coup, je ne les lisais plus, même si elles contenaient par ailleurs des informations instructives. Cela dit, je pense que l'auteur de ces présentations écrites partait de l'idée que tout le monde connaissant, au moins un peu, les films projetés...

Après, naturellement, en tant que blogueur, il n'est pas toujours évident de fixer la limite: en dit-on trop, ou pas assez?

liliba a dit…

Pas encore lu ce Quint là... mais que j'aime l'écriture de cet auteur !

Et pour Pennac, pas vu ce billet, mais ça m'aurait énervée aussi...

Brize a dit…

Cécile, j’ai lu (et beaucoup aimé) ce « Journal d’un corps ». Juste avant, j’avais entendu les critiques du « Masque et la plume » évoquer la question de l’identité du propriétaire du corps et donc j’y pensais vaguement en lisant… sauf que, franchement, je ne voyais pas l’intérêt de s’interroger à ce sujet. Et il n’y a aucune « réponse » (mais comme on ne se pose pas la question… ) à la fin du roman. D’ailleurs, ma fille cadette avait lu le livre avant moi et ne comprenait pas pourquoi « Le masque » avait évoqué cette question d’identité, pour elle c’était totalement hors sujet (et elle avait bien raison).
Bref. Dans une émission suivante du Masque (toujours lui), j’ai entendu un des critiques la donner, cette identité. Et ça m’a gênée, car je n’avais pas mis de visage connu sur l’individu qui tient son journal et cela me plaisait ainsi. Du coup, j’étais bien contente d’avoir lu le roman avant et je comprends ton irritation. Mais, j’insiste, on s’en contrefiche de cette question d’identité de l’écrivant, ça n’a aucune importance dans le roman, ce n’est pas une enquête en vue de la découvrir, c’est le récit d’une vie vue par l’intermédiaire d’un corps. C’est tout et c’est beaucoup !