lundi 26 avril 2010

Une mort irrégulière (Béatrix Beck)

Bonjour à celles et ceux qui aiment la petite musique doucement violente de Béatrix Beck
Bonjour aux zotres


J'apporterai ce très bon livre au DLE de ce soir.

Le sujet

Pendant la seconde guerre mondiale, Barny se réfugie dans les Alpes avec sa fille. C'est là qu'elle apprend la mort de Vim son mari juif apatride et miulitant communiste enrôlé dans l'armée française. Saura-t-elle ce qui est vraiment arrivé ?

Mon avis

Le talent de Béatrix Beck est de savoir décrire en peu de mots et beaucoup de finesse l'ambiguité et la violence des sentiments. Après "Léon Morin prêtre" et les recueil de nouvelles "Le recensement", Une mort irrégulière est le 3e roman de Beck que je lis et certainement pas le dernier.

Quelques extraits

Barny entra comme modèle à l'école d'art industriel. Derrière un paravent, elle ôtait rapidement sa robe noire, son linge usé, et paraissait nue sur l'estrade, portant seulement son alliance, petit bouclier. Garçons et filles, fermant un oeil, la mettaient en joue, pauvre gibier, avec leurs crayons. Ils dessinaient des femelles auxquelles Barny se sentait étrangère, répétant en son for intérieur : "je ne vous suis rien, je ne vous suis rien".
Au pilori, elle exhibait son corps, terre de Vim, son vetre où s'était tramé un nouvel être, ses seins dont avaient coulé le colostrum et le lait. Elle pensait à l'écorché de Bar-Le-Duc, tendant vers le ciel son coeur Elle revoyai des gisants, et le squelette de la salle d'histoire naturelle, au lycée. Ces adloescents se contentaient de peu, reproduisant la marionnette de chair, sans apercevoir les dieux qui l'animaient. (P.99)

Tu désirais la guerre, tu te trouvais dans le bonheur comme une bête au piège. Bouddha a dit : "Un seul ne peut être heureux si tous ne sont heureux". Le Christ va plus loin, il nous ordonne de souffrir. Bonheur, état des animaux repus. L'homme heureux manque sa destinée Tu aimais Vim comme tu aurais pu en aimer un autre, mille autres. L'amour n'est qu'une approximation. Aucun être n'a été conçu spécialement à l'attention d'un autre. (P.118)

Conclusion

Une auteure à (re)-découvrir absolument

5 commentaires:

Alex-Mot-à-Mots a dit…

Voilà une auteure que je relirai bien. J'avais beaucoup aimé "Léon Morin".

Pickwick a dit…

Une auteur à découvrir pour moi... je note donc !

DF a dit…

C'est justement le truc génial des blogs: permettre de (re) découvrir des livres et des auteurs... j'ai eu "Léon Morin" en main, il y a plein d'années, mais je n'ai pas accroché du tout. Si je remets le grappin dessus, il pourrait redevenir d'actualité pour moi.

Encore bravo et merci pour l'organisation du DLE!

claudialucia ma librairie a dit…

Je n'ai pas lu les romans de Beatrix Beck mais j'ai vu, il y a bien longtemps, le film avec Jean Paul Belmondo : "Léon Morin, prêtre". A l'époque, j'avais adoré! Tu connais?

Mangolila a dit…

Avec le dernier com, j'ai brusquement un doute: ai-je lu le livre comme je le croyais il y a peu ou simplement vu le film? En repensant à l'histoire je vois plutôt des images de film!