lundi 14 septembre 2009

Un remake de Virgin Suicide (chez France Telecom)

Bonjour aux salarié(e)s de France Telecom
Bonjour
aux zotres

23 suicides en 18 mois parmi les salarié(e)s de France Telecom.
Une tentative de plus aujourd'hui.


Entendu tout à l'heure sur Europe 1 : "La direction craint désormais un effet contagion".

Non ? Tu crois ? Ah ben ça c'est ce qui s'appelle du 6e sens !

4 commentaires:

Cynthia a dit…

Cette histoire est complètement dingue! La moitié de ces gens sont morts. 17 tentatives en 15 mois, il ne faut pas demander comme les conditions de travail doivent être déplorables.
D'après ce que j'ai pu lire, il s'agit souvent de techniciens transformés en vendeurs.
J'ai beau essayer de me mettre à la place de ces gens, je ne comprends pas comment on peut en arriver à vouloir mettre fin à ses jours à cause du boulot, d'autant que des licenciements abusifs ne sont pas en cause.

TdE a dit…

Sûrement qu'ils ont l'impression de perdre leur raison de vivre, attachée en grande partie au travail qu'on leur demande de quitter. Difficile à comprendre, mais on ne peut que constater les dégâts. Quant à parler de contagion... C'est vraiment à côté de la plaque.

Cécile Qd9 a dit…

Cynthia : attention, il ne faut pas confondre pression effective et stress ressenti. Ca peut être lié mais il pet également y avoir des distorsions en fonction des personnalités (sinon tous les salariés de FT se suicideraient !).

Je vais te donner un exemple vécu lors d'une de mes missions de conseil.

Un type bossait au service reprographie d'une très grande boite : locaux en sous-sol (donc sans lumière naturelle), bruit des photocopieurs toute la journée, intérêt du boulot néant.

On lui a proposé un autre poste (en fait c'est lui qui avait demandé sa mutation et a accepté le nouveu job) dans une équipe constituée de 3 jeunes hyper sympa situé dans un grand bureau dans un étage avec une vue superbe. Le job consistait à préparer les salles de formation. Rien de sorcier :
- s'assurer des disponibilités de salle,
- mettre en place et préparer le matériel nécessaire demandé par le formateur
- assurer la maintenance du matériel et le suivi des évaluations de formation
- intervenir en cas de souci (quand je dis souci c'est du niveau "manque un paperboard" et pas "l'opération à coeur ouvert se passe mal, on est en train de le perdre").

En outre, la hiérarchie était hyper cool et l'emploi du temps n'était pas chargé du tout : travail effectif réel évalué à 3 ou 4 heures max par jour le reste se passant en coups de fils perso et papotages entre potes.

Eh bien au bout de 3 jours ce type a demandé à retourner au service repro car "trop de stress" pour lui. Il tremblait et l'angoisse se lisait sur son visage rien qu'à l'idée de son nouveau poste. Il ne supportait pas l'idée de la moindre initiative et du moindre "travail en direct".

Le job était-il objectivement stressant : pas du tout ! mais le profil du type était absolument réfractaire à toute implication. Ce type sortait en outre de plusieurs mois d'arrêt maladie pour dépression.

Imaginons un refus de sa demande de retourner à la repro : il est absolument évident pour moi qu'il aurait connu une rechute grave de sa dépression. Et pour autant, sa hiérarchie aurait-elle été responsable ? A mon avis pas du tout.

Cécile Qd9 a dit…

@ TdE : dire que c'est à côté de la plaque est méconnaître complètement toutes les études réalisées sur le sujet... Bien sûr que l'effet contagion existe en matière de suicide !