mercredi 1 août 2012

Me talk pretty one day (de David Sedaris)

Bonjour à celles et ceux qui zozottent
Bonjour à celles et ceux qui se droguent
Bonjour à celles et ceux qui apprennent le français
Bonjour aux zotres

Une des raisons pour lesquelles j'ai créé ce blog d'une part et les DLE d'autre part est mon goût quasi immodéré (effreiné ?) pour les conseils en matière littéraire (disons livresque). J'adore en donner et autant (sinon plus) en recevoir, surtout s'ils me permettent de découvrir un auteur dont je n'avais jamais entendu parlé.

Que j'aime ou non le livre en question est finalement moins important que le partage qui a initié et largement motivé ma lecture.

Le sujet

 Je me le demande encore... des bribes autobiographiques décousues dans une première partie et des impressions sur la France et l'apprentissage de notre langue dans une seconde partie.

Mon avis

Me talk pretty one day m'a été pretté avec un enthousiasme et un "tu vas voir, tu vas te marrer, c'est désopilant" d'autant plus prometteurs que j'adore le sens de l'humour de la personne qui me confiait son précieux exemplaire en VO du bouquin de David Sedaris. Comprenez, il se marre à toutes mes vannes même les plus pourries et réciproquement. Il arrive même que face à une situation dont nous sommes témoins ou à une parole qui provoque une association d'idées, un échange de regards suffit à nous faire pouffer bêtement car nous savons que nous pensons à la même chose au même moment. Dans le meilleur des cas nous passons pour des crétins, dans le pire des cas (à moins que ça ne soit l'inverse), les zotres se sentent exclu(e)s mais ce n'est pas (trop) grave (enfin je crois).

J'avais donc quelques raisons de penser que j'aimerais aussi ce livre. Eh bien pas du tout et il est désormais démontré que, rire des mêmes choses au même moment dans la vraie vie n'implique pas nécessairement de trouver les mêmes trucs désopilants par écrit.

Même si certains brefs et trop rares paragraphes démontrent un sens de la formule et de l'autodérision dont je suis habituellement friande, le tout manque beaucoup trop de consistance et de cohérence pour que je puisse restée captivée ou même motivée.

Le problème n'est donc pas le style ou l'humour lui-même mais la forme cahotiquement décousue d'une part et surtout l'absence sidérale de fond d'autre part. Plus d'une fois je me suis que l'auteur s'était trompé de support et que s'il n'avait rien de plus consistant et de moins narcisso-nombriliste à raconter, il aurait dû faire un blog, pas publier un roman ! Au moins ça aurait épargné des arbres.

En fait, ça commençait plutôt bien. Le premier chapitre était prometteur. Il évoquait les séances chez l'orthophoniste du jeune David zozottant et j'attendais la suite au chapitre 2 et là, que dalle. L'auteur est passé sans transition aucune à une autre tranche de vie elle-même isolée de la suivante et ainsi de suite. Ma première déception est venue de là : je m'attendais à un roman. Pas nécessairement linéaire mais un minimum construit et pas à un pèle-mèle de moments et d'impressions sans autres liens que leur caractère plus ou moins autobiographique saupoudrés de références superficielles à l'homosexualité de l'auteur et à la drogue.

J'ai donc pris mon parti de considérer ce livre plutôt comme un recueil de chroniques et là, deuxième souci : j'ai pensé aux livres de Bill Bryson et, notamment, à l'excellentissime I'm a stranger here myself et le moins que l'on puisse dire est que cette comparaison n'est pas du tout en faveur de David Sedaris. Bryson est beaucoup plus drôle que Sedaris et, surtout, à travers ses observations et expériences personnelles, et un sens de l'autodérision désopilant, il parvient avec intelligence à sortir du particulier pour aborder des problématiques d'intérêt général.

Même si la seconde partie est a priori plus cohérente et plus intéressante, j'ai abandonné avant la fin. Certes, j'ai toujours été intéressé par les témoignages d'étranger(e)s sur la France et l'apprentissage du français (notamment par des américain(e)s) mais là encore, des tas de blogs et d'autres auteur(e)s ont fait beaucoup mieux (plus analytique, plus fin, plus drôle, plus exact, plus étayé) avant Sedaris. Je pense à A year in ze merde de Stephen Clarke par exemple. Chez Sedaris, les ficelles sont tellement grosses et les parti-pris si peu argumentés que la démonstration tourne court tant sur le plan éthnologique que linguistique. Alors j'ai zappé.

Quelques blogs US sur la France et Paris

Je garde un souvenir ému du regretté Misplaced in the midwest et j'ai bêtement déserté Polly vous francais ou Just another american in Paris bien que je les adore tous les deux.
J'aime bien aussi Secrets of Paris ou The Paris blog (blog collectif renvoyant à plein d'autres blogs franco-US).

Quelques liens

Résumé sur Evene
Crtique détaillée et élogieuse sur parutions.com
Biographie et bibliographie de l'auteur sur Wikipedia où l'on apprend que : "For that book, Sedaris won the 2001 Thurber Prize for American Humor, and was named "Humorist of the Year" by Time magazine."

Quelques extraits

Trouvés sur Goodreads

“Every day we're told that we live in the greatest country on earth. And it's always stated as an undeniable fact: Leos are born between July 23 and August 22, fitted queen-size sheets measure sixty by eighty inches, and America is the greatest country on earth. Having grown up with this in our ears, it's startling to realize that other countries have nationalistic slogans of their own, none of which are 'We're number two!”

“I hate you' she said to me one afternoon. 'I really, really hate you.' Call me sensitive, but I couldn't help but take it personally.”

“When asked "What do we need to learn this for?" any high-school teacher can confidently answer that, regardless of the subject, the knowledge will come in handy once the student hits middle age and starts working crossword puzzles in order to stave off the terrible loneliness.”

“At the end of a miserable day, instead of grieving my virtual nothing, I can always look at my loaded wastepaper basket and tell myself that if I failed, at least I took a few trees down with me.”   “What's the trick to remembering that a sandwich is masculine? What qualities does it share with anyone in possession of a penis? I'll tell myself that a sandwich is masculine because if left alone for a week or two, it will eventually grow a beard.”

“People are often frightened of Parisians, but an American in Paris will find no harsher critic than another American.”

“but I have no mind for business and considered staying awake to be enough of an accomplishment.”

Conclusion

Pour une raison qui m'échappe et d'autres que je comprends mieux, je suis passée complètement à côté de ce livre au point de jeter l'éponge vers la page 220 sur environ 260.

1 commentaire:

zarline a dit…

Je trouve certain extraits que tu cites plutôt drôles mais pas sûre de tenir la distance sur les 260 pages. A priori, je passe mon tour...