mercredi 31 août 2011

Le Fou du Roy (Le vieux Mans)

Bonjour à celles et ceux qui attendent une certaine qualité de service en allant au restaurant
Bonjour aux zotres

Vendredi 18, mes parents et moi-même avons voulu dîner dans un des multiples restaurants du Vieux Mans. Il était environ 21h30. En quittant la place des Jacobins, nous avons tout d'abord flâné du côté du tunnel Le Fou du Roy, un restaurant que nous n'avions jamais vu, disposait d'une terrasse dans une petite impasse et en avait aménagé une seconde sur parquet flottant sur la fort pentue place du Hallay.

L'endroit semblait agréable, le rapport qualité prix correct même si le peu de choix au menu et l'extrême banalité des desserts nous freinaient encore. Mais nous ne visions pas un dîner gastronomique, nous étions en mode découverte et, au premier coup d'oeil, la terrasse semblait agréable. Nous nous y sommes donc installés à une table pour 4 dressée pour 2. Les choses semblaient bien engagées mais elles se sont vite gâtées.

Tout d'abord, le serveur fort souriant certes mais très familier, est arrivé avec 3 verres à eau dépareillés pour compléter la table dont un minuscule verre à pied pour le moins incongru. En soi ce n'est pas dramatique mais ce n'est pas très pro non plus et ce n'était que le signe avant coureur de ce qui allait suivre.

Ensuite, la terrasse sur le parquet ne s'est pas averée une si bonne idée que ça pour au moins deux raisons. La première est que nous avions l'impression d'être sur un bateau à quai à chaque pas du serveur tant il faisait danser les lattes du parquet. La seconde est que la vue qui nous semblait agréable lorsque nous étions debout et que nous avions une vision d'ensemble, s'est avérée nettement moins sympa une fois assis car deux d'entre nous avaient essentiellement vu sur... un parking.

Pour continuer, la prise de commande fut un peu longue à arriver, lente et cahotique. Lorsqu'on a si peu de choix dont trois desserts plus que basiques (moelleux au chocolat, ch'sais plus quoi du même tonneau et boules glaces) on ne s'attend pas forcément à ce que le choix soit encore réduit par la non disponibilité des plats initialement choisis ou par un éventail de parfums de glaces et sorbets ridiculement réduit (surtout en plein mois d'août !).

Bizarrement, le serveur a souhaité envoyer la commande en cuisine avant que nous n'ayons choisi le vin. Nous n'avons pas vraiment eu le choix, il s'est éloigné avant que nous ayons pu commandé. C'était d'autant plus dommage que nous souhaitions prendre un verre apéritif. Il s'est avéré que la carte des vins n'était guère plus fourni et surtout, que les prix pratiqués étaient pour le moins exagérés (un rosé Côte de provence de base à 25 euros ? Même à Paris c'est sensiblement moins cher !).

Il nous a fallu patienter un moment avant de revoir le serveur dont l'attitude pour le moins désinvolte et désorganisée démontrait assez bien qu'il était aussi doué pour ce métier fait de contact certes mais aussi de conseil, de bon sens, de distance et d'efficacité, que moi pour l'alpinisme. Nous avons donc pu commander notre bouteille en spécifiant que nous la souhaitions rapidement afin de prendre l'apéritif.

Je n'ai pas le souvenir en plus de 40 ans d'existence et de pratique plutôt intensive des dîners au restaurant que cette consigne ait posé le moindre problème ailleurs. Certes, il a pu arriver une fois ou deux que la commande de liquide soit purement et simplement oubliée. Mais tout comme l'erreur, l'oubli est humain et surtout, il est vite réparé quand il est signalé. Ce qui est moins agréable en revanche, c'est de constater que le serveur se souvient parfaitement de ce que vous lui avez demandé, qu'il vous balance des "j'arrive" mais qu'il s'affaire à tout un tas d'autres choses qu'à apporter votre boisson.

C'est d'autant plus stupide que nous n'aurions pas vu le temps passer si nous avions poireauté tout en sirotant un voire deux verres de rosé. En outre, nous aurions bien été obligés d'attendre nos plats justement... tandis que là, nous sommes partis.

Le serveur n'a pas apprécié que mon père lui fasse un signe pour lui signifier que nous attendions depuis longtemps et nous nous sommes levés à l'unisson dès qu'il a ouvert la bouche pour nous préciser "Ah la la minute, vous voyez bien que je suis occupé" puis "je n'ai que deux bras" ou encore "faut pas être pressé comme ça, c'est la fin de service" et enfin "vous pourriez le dire sur un autre ton" alors qu'aucun ton n'avait été adopté puisque mon père s'était juste signalé par un geste marquant l'impatience. On aurait d'ailleurs pu lui retourner le compliment car en mode aimable il était familier limite déplacé, en mode "chassez le naturel il revient au galop" il démontrait son absence totale de professionnalisme.

Qu'il n'aie que deux bras certes, mais justement :
1/ quand on est seul au service on s'arrange pour optimiser son organisation : on ne vient pas prendre une commande les mains vides et on se déplace utile ne serait-ce que par simple pragmatisme et pour s'éviter des pas inutiles.
2/ les clients n'ont pas à subir les conséquences du sous-effectif d'un restaurant et celui-ci peut aussi avoir le respect de refuser des clients s'il n'est pas en mesure de (bien) les servir dans des délais décents. Combien de temps aurions-nous attendu nos plats quand on voit celui qu'une bouteille a mis à ne jamais arriver ?
3/ Quelle fin de service (et quel rapport) ? Une autre table que la nôtre en était au même point que nous et un couple est arrivé ensuite... Et si vraiment fin de service il y a, j'en reviens d'autant plus aux points 1 et 2.

Je dois avouer que nous avons été plus que soulagés de partir et 5 minutes plus tard nous étions atablés dans un lieu 10 fois plus convivial et nous offrant un vaste choix de solides et de liquides (à prix nettement plus doux), le tout servi par un pro !

Site du restaurant dont, toutes choses égales par ailleurs, la décoration intérieure semble très sympa.

2 commentaires:

DF a dit…

Mauvaise expérience, en effet... Je serais en revanche curieux de découvrir l'expérience plus positive que vous avez faite dans le deuxième restaurant. A suivre?

Raphaël Zacharie de IZARRA a dit…

LE VIEUX MANS, CITÉ DES ESPRITS

La Cité Plantagenêt est une petite olympe au coeur de la ville mancelle. Une enclave tout en hauteur, un sommet de pierres et d’Histoire.

La Lutèce sarthoise en somme.

Le Vieux-Mans, c’est un refuge intemporel au souffle médiéval reposant sur des bases antiques. Ses pieds sont gallo-romains, son esprit est moyenâgeux, son âme pleine de Renaissance.

Au niveau du tunnel, aussi glacial et sinistre que le XIXème siècle qui l’a érigé, le Vieux-Mans donne même le vertige.

Tout autour, la sérénité des cimes.

Au moins, jusqu’aux frontières vespérale...

Voies sombres, désertes, silencieuses et carrefours éclairés par des lampadaires d’un autre temps font les charmes nocturnes de ce mont manceau, comparable en certains points au Mont-Saint-Michel.

A l’heure ténébreuse, toutes sortes de fantômes épieront le visiteur égaré, l’effleureront peut-être : chats furtifs -tous gris la nuit-, rats dodus, chauve-souris alertes, hiboux interrogateurs, ombres de statues allongées par le clair de lune -saints locaux ou vagues gargouilles accrochés aux toits- et autres silhouettes mal identifiées.

Volatiles de plumes et de poils, errants des gouttières et des canalisations, hôtes des toitures et du sol, vagabonds des airs et du pavé, sculptures de pierre et de bois, gardiens de vieilles portes et veilleurs de remparts, bref présences inertes, oniriques, réelles ou imaginaires et faune vive font les murmures et les légendes du Vieux-Mans.

On ne sort pas indemne de ces pierres haut-perchées : de presque tous les côtés de la vieille cité, maintes vues plongeantes garanties sur l’agglomération moderne ! Mais surtout, plusieurs siècles séparent les deux parties du Mans. C’est dire que le voyage n’est pas que vertical. Il est également anachronique.

Sans omettre les violonistes ailés de la cathédrale récemment découverts (les déjà célèbres anges musiciens) conférant à l’exploration un tour aussi poétique qu’ascensionnel.

Avec ses escaliers interminables où grondent tous les vents, ses murs immémoriaux surchauffés au soleil d’été et, la nuit, ses rues hantées par des spectres de lumière -je veux parler des fameuses Chimères- la vieille ville est un lieu choisi hors du monde où, dès la tombée du jour, la réalité fait place au mystère.

Raphaël Zacharie de IZARRA