lundi 29 septembre 2008

Marion-Nous (avec (et de) Marion Dumas)



Bonjour Marion
Bonjour les zotres

Peut-être qu'à l'instar des grandes douleurs, les grands bonheurs sont muets et peut-être est-ce la raison pour laquelle je ne vous ai pas encore raconté que je viens de me marier. Si !

Bon, certes c'était un peu précipité et ça ne s'est pas tout à fait passé tout à fait comme dans mes rêves de petite fille mais à mon âge faut plus trop faire la diffi-Cécile...

Tout d'abord, je ne portais pas la robe-meringue blanche et rose que je dessinais quand j'étais enfant. Bon, d'un autre côté ce n'est peut-être pas plus mal. Ensuite, contre toutes attentes (surtout les miennes !), j'ai épousé une femme, canon certes ("super bonne" comme elle se qualifie elle-même avec lucidité) mais femme quand même. Enfin, j'ai convolé avec une polygame compulsive, qui le même soir, a épousé tou(te)s les autres spectateurs/trices sans distinction d'âge, de sexe, de religion, de couleur. Si ça ce n'est pas eux-cul-mais-nique, moi je ne m'appelle plus de Quoideneuf !


J'ai accepté avec émotion ma rose rouge et mon certificat de mariage "pour le meilleur et pour le rire" selon les propres termes de Marion Dumas qui pendant un peu plus d'une heure de fiançailles nous avait essentiellement parlé des hommes. Des défauts des hommes je veux dire.

Oui, bon, quelque part c'est redondant. Arghhh, même si on partage tout désormais, sors de mon corps Marion, la misandrie primaire ne passera pas par moi ! Car soyons logique, on ne peut pas demander plus de respect, se pincer le nez en écoutant "le lâché de salopes" de Bigard (écrit par Baffie) et se tordre de rire en écoutant ta litanie de récriminations en dessous de la ceinture à base de petites bites, d'éjaculation précoce, de peine-à-jouir et autres catastrophes sexuelles sur pattes.

Mon avis

J'avoue que le premier sketch m'a fait craindre le pire. Marion Dumas est arrivé avec une perruque blonde et des seins postiches dignes de ceux de feu Lolo Ferrari (paix à son âme et ses poumons) et elle s'est adressée à un troupeau d'ex imaginaires sensés se trouver dans le public. Le texte volait bas et l'actrice le récitait à toute vitesse avec force mimiques caricaturales de la blonde attitude si chère à Anne Roumanoff de qui on a déjà entendu ce refrain il y a bien longtemps et en mieux et surtout plus fin (même si je ne suis pas fan).

Heureusement, la suite du spectacle a perdu en vulgarité et gagné en naturel. Marion s'est débarrassé de ses pare-chocs ridicules et est redenue une vraie femme. Ouf.

Cela dit, elle est restée dans le registre "tous les mecs sont méchants, oh oui, vraiment très méchants sauf papa et encore" qui, convenons-en sent un peu le réchauffé.

Bien sûr le sketch où une femme emmène son mari chez "Vite vite vite un homme bonjour" pour quelques réglages et piqûres de rappel dans le cadre de la révision des 3 ans est plutôt drôle et toute femme a plaisir à entendre rappeler qu'un mec :
- ne sait pas où se trouve le panier à linge sale
- croit qu'un rouleau de PQ terminé se remplace par l'opération du saint esprit
- oublie les anniversaires
- etc.
mais avouons que ce genre de laïus hante depuis des lustres les pages de Cosmo, des pièces telles que Arrête de pleurer Pénélope, les sketchs de Roumanoff, Foresti et d'autres.

Nous étions 7 (6 femmes et un homme) à débrieffer devant une pizza après le spectacle et nos avis étaient curieusement (ou pas) convergents :
- le premier sketch était vulgaire et mauvais
- l'ensemble du spectacle plutôt marrant mais pas vraiment original
- la tendance à la caricature excessive dommageable au propos (ça, monsieur Pierre Douglas, c'est la faute de la mise en scène... dans l'ensemble très perfectible d'ailleurs).

Nous étions également d'accord pour dire que les deux temps forts du spectacle étaient :
- d'une part un slam plutôt bien écrit et plein d'émotion dont le refrain était (de mémoire) quelque chose comme :
"Sur la tête de ma reum j'aurais voulu être un Keum car c'est pas toujours la teuf d'être une meuf."
- une parodie de tournage de scène de baiser à hurler de rire jouée avec un spectateur.
Le point commun entre ces deux moments étaient :
- l'absence de caricature qui permettait enfin à Marion Dumas d'être vraie, sensible et de faire passer une vraie émotion dans la salle,
- le côté inventif et inédit de ces sketchs.

Infos pratiques
Tous les lundis et mardis à 20h au théâtre de l'Akteon - 11e (nombreuses réductions sur le net ou abonnement illimité de 10 places à 50 euros)
Visitez le site personnel de l'actrice : http://www.mariondumas.com/

Conclusion
Une actrice pleine d'énergie et de culot. Un moment sympa et perfectible tant sur le plan de l'écriture que de la mise en scène.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai bien aimé également le personnage de l'esthéticienne et celui de l'hôtesse de l'air.
Tout à fait d'accord sur le 1er personnage de la blonde à forte poitrine, trop excessif.

Cécile Qd9 a dit…

Oui, l'hotesse de l'air était sympa mais j'ai moins été fan de l'esthéticienne... J'ai trouvé que ces histoires de poils volaient à nouveau assez bas.

Nathalie Croisé a dit…

Tout n'est pas parfait mais c'est à l'image de ces hommes que nous aimons tant!
Elle m'a séduite, Marion.En tout bien, tout honneur..
C'était aussi la première fois que j'épousais une femme!
Me voilà bigame, damned!

Cécile Qd9 a dit…

oui, elle m'a séduite aussi (la preuve je l'ai aussi épousée) mais certains de ces textes moins... et la mise en scène de Douglas pas du tout... Je trouve qu'il n'a pas joué son rôle de conseil et de canaliseur.

Anonyme a dit…

Je ne la connais pas du tout, mais en général, je suis plutôt mauvais public pour ce genre de spectacle. Autant pipi-caca (et j'en passe) me fait toujours rire quand je suis avec ma bande de vieux potes avec lesquels on tourne souvent pas mal en dessous de la ceinture, autant j'attends de ces messieurs-dames du show-biz de nous élever un peu l'esprit à défaut du reste, et donc j'aime que ça décolle un peu. Foresti, vue en cassette, pas mal, mais je l'ai vue en 2 fois, car j'en avais marre au bout de 3/4 d 'heure, Bigard, beuuuurk, Roumanoff, vue il y a 20 ans, bidonnée, et revue au printemps, j'ai aussi beaucoup aimé, bien que ça ne vole pas non plus très haut... Va comprendre, Charles...

Cécile Qd9 a dit…

@ Liliba : elle n'est pas du tout pipi-caca, elle est sexe, c'est très différent. Je ne suis pas prude, loin de là mais c'est parfois l'angle sous lequel le sujet est abordé et non le sujet lui-même qui m'a un peu déplu.