mercredi 4 août 2010

Les boucanières (Edith Wharton)

Bonjour aux fans de Wharton (je sais qu'il y en a beaucoup sur la blogosphère)
Bonjour aux zotres

J'ai lu Les Boucanières il y a un peu plus de 10 ans. C'était le premier ouvrage de Wharton que j'ouvrais et ce fut pour moi une véritable révélation accompagnée de la certitude qu'entre Edith et moi ça collait et ça allait durer.

Wharton mourut en 1937 avant d'avoir achevé la rédaction de son roman, il fut complété à partir des notes de l'auteure et publié à titre posthume en 1938. Je ne sais pas du tout quelle part du livre n'est pas de Wharton.

Je vous restitue un extrait de l'avant propos de G. Rolin
dans l'édition de poche du roman (10/18 domaine étranger):
Lorsqu'elle mourut en France en 1937, Edith Wharton laissait inachevé son dernier roman : The Bucaneers. L'année suivante, Gaillard Lapsley, son exécuteur testamentaire pour son œuvre littéraire publia le manuscrit de quelques 90 000 mots et la presse unanime salua « le roman le plus riche et le plus sophistiqué de Mrs Wharton, son chef d'œuvre » (…). Par la suite, une spécialiste de Wharton a complété l'œuvre d'après le synopsis original.

Sujet

Le livre raconte l'histoire de 5 jeunes New Yorkaises, débarquées à Londres à la recherche de maris (évidemment bien nés, de préférence nobles et fortunés) à la fin du XIXe siècle. En fonction de leurs qualités personnelles et de leurs caractères, on suit les stratégies et les évolutions de ces 5 jeunes filles puis jeunes mariées et leurs désillusions éventuelles concernant leurs époux.

Mon avis juste après ma lecture

Les moins
1 - Le livre fait 432 pages et la première partie de 83 pages avant l'arrivée à Londres est un peu longue
2 - En dépit du propos résolument progressiste voire subversif de l'auteur, une féministe un tant soit peu convaincue risque d'être parfois franchement agacée des nombreuses descriptions physiques de ces demoiselles et du peu d'importance accordée à leur psychologie ou à leur intelligence éventuelle plutôt décrites comme des handicaps dans le cadre d'une chasse au bon parti.
Les plus
1 – Très intéressante peinture de la haute société londonienne de la fin du XIXe et du début du XXe siècles, de ses pesanteurs, de sa cruauté ainsi que des mœurs et a priori de l'époque
2 – Pas mal d'humour parfois et une belle écriture
3 – On s'attache à certaines héroïnes et on déteste vite leurs affreux maris et méchantes belles-mères.

Ce qu'il me reste du livre maintenant
Depuis, j'ai lu 4 autres romans de Wharton :
- The age of innocence (en VO, un pur régal)
- Chez les heureux du monde (les gens qui ne savent pas dire qu'ils s'aiment m'énervent)
- L'Eté (le plus chaud sans jeu de mots)
- Ethan Frome (le plus mâle)

Je les ai tous aimés mais je garde une affection particulière pour Les Boucanières dont je continue à admirer l'esprit, le féminisme, la modernité (bon, d'un autre côté, c'est le plus récent) et le côté très analytique. C'est d'ailleurs ça qui me bluffe le plus chez Wharton : sa capacité, qu'elle partage avec Zweig par exemple (qui à mes yeux est le maître incontesté du genre) de décortiquer les motivations et les comportements humains et de les contextualiser.

Même si je suis allée aux USA une bonne dizaine de fois et parfois pour de longs séjours, c'est en outre un roman qui m'a fait comprendre énormément de choses sur les relations entre le nouveau continent et la vieille Europe.

Les livres de Wharton constituent quasiment tous (Ethan Frome est une exception) de magnifiques portraits de femmes, des femmes à la fois fortes et fragiles, indépendantes et coincées dans leur époque et ses préjugés. Dans Les Boucanières, cet aspect est démultiplié du simple fait que l'auteure s'attache au destin de 5 jeunes femmes et non une seule. L'étude de moeurs et les dimensions historique et sociale voire sociologique (et même ethnologique puisque ces jeunes new-yorkaises sont partent en Angleterre) n'en sont que plus réussies dans ce roman très riche et, comme toujours, superbement écrit.

Conclusion

Les Boucanières est un livre IN-DIS-PEN-SA-BLEUHHH pour les fans de Wharton comme pour les zotres. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore Edith Wharton, ce titre est une bonne pioche pour la découvrir.

9 commentaires:

mazel a dit…

c'est décidé ... j'achète un Warthon dès que mes finances seront de nouveau a flot...

bises et bonne journée,

Cécile Qd9 a dit…

@ Mazel : si tu m'envoies à nouveau ton adresse par mail privé, je me ferai un plaisir de t'en envoyer un.
Sache qu'en ce moment chez Book Off (rue des petits champs près d'Opéra ou 4 septembre), tu peux trouver des poches à 1 euro et des grands formats à 2 euros.

Sandrine(SD49) a dit…

Encore un auteur que je ne connais pas, tu me donnes très envie de remédier à cela.

Cynthia a dit…

Ah j'ai encore "L'écueil" dans ma PAL mais je note ce titre-ci pour plus tard, de même que "L'été".

Mangolila a dit…

Oui, oui, oui, je l'ai mis en bonne place récemment dans ma pal, et "Libre et légère" c'est bien aussi et "Les New yorkaises" donc que je lis en ce moment, quelle merveille! J'aime décidément tous les livres de Wharton, comme toi, presque aveuglément.
HS je n'oublie pas "Tout est illuminé" J'attends ma commande!

keisha a dit…

Quel enthousiasme! Ne t'affole pas, j'ai eu ma "période Wharton" et ces Boucanières, je les recommande aussi!

Lilly a dit…

Je l'ai lu en juillet, et je l'ai adoré ! Je fais également partie des admiratrices d'Edith Wharton, qui contrairement à beaucoup d'autres romancières, a beaucoup publié (ce que je trouve formidable).

Malice a dit…

Je ne connais pas ce roman d'Edith Wharton ! Mais j'attends l'été (livre voyageur promis ?)

liliba a dit…

A lire pour moi aussi ! Il voyage ?