jeudi 28 mai 2009

Un aller simple (de Didier Van Cauwelaert)

Bonjour à Didier
Bonjour aux zotres




A noter : Lors du DLE de demain soir (infos ici), j'apporterai ce livre ainsi que 3 autres signés Sykes, Gran et Ségur (mon avis sur 2 de ces livres ici et sur les 2 zotres ).

Le premier livre de Didier Van Cauwelaert que j’ai lu en 2007 était L’Orange amère récupéré lors d’un DLE et, suite à cette lecture qui m’a enthousiasmée, j’ai fait une chose que je ne fais jamais d’habitude : j’ai directement enchaîné avec un deuxième livre du même auteur à savoir son Goncourt 1994 : Un Aller Simple. Et là ce fut le choc. J’ai A.D.O.R.E. ce livre !

Le sujet
Suite à un accident qui le laisse orphelin un jeune très garçon est recueilli par des tsiganes marseillais qui le surnomment Ami 6 comme le modèle de voiture où ils l'ont trouvé. Au fil des ans Ami 6 devient Aziz et il grandit sans problème au sein de sa nouvelle famille jusqu’au moment de ses fiançailles avec la belle Lila. Là, les réflexes communautaires reprennent le dessus et les choses se compliquent sérieusement pour Aziz, trahi par un rival et jeté en prison. D'origine inconnu, Aziz va être choisi pour une campagne aussi gouvernementale que médiatique de "retour au pays" et, flanqué d'un "attaché humanitaire, envoyé au Maroc, pays où il ne possède ni attaches ni racines.

Mon avis
G.E.N.I.A.L. !
J'ai adoré ce roman sensible, fin, drôle, émouvant et bien écrit. Je pense qu'un homme capable d'écrire detelles choses ne peut être fondamentalement mauvais et j'avais particulièrement hâte de me faire dédicacer un exemplaire de cet immense coup de coeur lors du salon du livre 2009.
Je ne m'attendais vraiment pas à être submergée par l'émotion quand j'ai tenté de lui dire tout le bien que j'avais pensé de son roman et je me suis sentie particulièrement idiote quand ma voix s'est mise à chevroter sous le coup de l'émotion. Je me suis dit, là ma fille c'est tout de même un brin too much et pourtant cette émotion n'était pas feinte et était l'écho de celle ressentie lors de ma lecture qui m'a laissé un profond sentiment de tendresse envers Aziz qui n'est pas sans rappeler le Momo de La vie devant soi, le merveilleux Goncourt (aussi) de Romain Gary signé Emile Ajar. Je l'ai dit à Van Cauwelaert et il m'a répondu que ce parallèle lui faisait très plaisir.
Du plaisir c'est aussi ce que procure la lecture de ce très beau roman et c'est pourquoi j'adore l'offrir.

Deux extraits

Quand Aziz découvre qu'il est orphelin trouvé et un enfant volé (p.7)
J'ai eu e la peine pour mes parents, bien sûr. Même si c'est dur de pleurer sans connaître. Et puis, je me suis consolé en me disant qu'au moins, ils n'avaient pas souffert de mon absence. Dans les mois qui on suivi, ce qui m'a surtout manqué, c'est drôle, c'est la petite annonce que je leur écrivait dans ma tête, souvent, avant de m'endormir, l'embellissant, l'améliorant, la tournant mieux. La petite annonce que j'aurais toujours eue dans mon coeur pour la dicter un jour, au cas où. Elle ne rimait plus à rien, désormais. J'étais orphelin d'une phrase.

Au moment de l'arrestation d'Aziz (p.22)
Comme j'avais payé d'avance, je suppose qu'ils ont mangé mon repas de fiançailles. Lila a couru un moment derrière la Renault 19, elle a courur avec ses chaussures blanches à la main et des injures sur deux cents mètres, elle était drôlement douée, vocabulaire d'enfer et un sacré souffle, et puis elle s'est arrêtée, elle a haussé les épaules, et elle a fait un bras d'honneur, mais je n'ai pas bien compris le sens. Par la lunette arrière, je l'ai vue retourner vers le café Marchelli où ils avaient dû attaquer les entrées, et c'est drôle, je me suis dit que c'était fini entre nous, comme ça : l'instinct. Entre un fiancé qu'on lui enlève et un repas qui refroidit, elle avait choisi. J'étais injuste, un peu : elle avait quand même couru. Mais dans mon genre je suis comme Astirios de Macédoine, le devin grec de ma page 115, qui avait lu dans le foie d'un poulet que son maître Esspirandas allait l'assassiner, et le lui avait dit. Je sais toujours avant les autres le mal qu'ils vont décider de me faire.

Conclusion
Un bijou d'humanité. A lire A.B.S.O.L.U.M.E.N.T.

6 commentaires:

liliba a dit…

Pas lu, mais je note ton enthousiasme !

Cécile Qd9 a dit…

Je note aussi que tu ne l'as pas lu... ;o)

sylire a dit…

J'ai lu récemment "hors de moi" du même auteur. j'avais bien aimé. Je retiens donc ce titre.

Cécile Qd9 a dit…

nettement mieux que "Hors de moi" à mon avis

La guepe a dit…

J'ai lu ce livre récemment, j'ai autant adoré que toi, je suis une fan de cet auteur !
Bonnes lectures

Anonyme a dit…

Salut! j'ai un Travail de fin d'étude à présenter sur Van Cauweleart. J'aimerai savoir quel message a t-il réellement voulu faire passer à travers son livre: "Un aller simple"? Merci d'avance.