Mes (Quoide) 9 premières mesures quand je serai dictatrice (ce qui ne saurait tarder)

Bonjour aux zotoritaires
Bonjour aux zotres

Je constate (avec regret) qu'il y a en ce bas monde des choses parfaitement inacceptables contre lesquelles personne ne fait rien. Alors, c'est dit, je me retrousse les manches (ce qui, vu la température ambiante est déjà une vache de preuve de courage) et je m'y colle.

Concrètement je ne sais pas encore trop si je me fais élire démocratiquement ce qui risque de prendre des siècles et bouscule les institutions ensuite, si je vire Carla et me fais ensuite épouser par Nicolas avant de le virer à son tour et de reprendre le volant ou si je fomente (et pas "fromente", merci Mister CUI) un coup d'état mais bon, une fois que ces petits détails logistiques seront réglés (une pécadille ! Zenfin, je ne suis pas une consultante en organisation pour rien !), je prends le pouvoir fermement et j'adopte certaines mesures qui s'imposent.

1/ J'instaure l'automne comme unique saison

J'abolis le printemps et ses bourgeons allergisants, l'été et ses coups de soleil, l'hiver et ses angelures. Je consens à l'existence d'un été indien exceptionnel toutes les années bisextiles (le 29/02 donc). Symboliquement j'interdis les pizza quattro stagioni et je fais brûler tous les exemplaires des 4 saisons de Vivaldi qui nous ont d'ailleurs assez pourri la vie comme ça dans les années 90 comme musique d'attente de 82,31% des standards téléphoniques de France et de Navarre.

2/ Je rase quelques batiments parisiens
Je vise en priorité les deux barres d'immeubles en béton qui enlaidissent considérablement la perspective quand on entre dans le square Georges Brassens et je connais une ou deux tours de Beaugrenelle qui ont vraiment du mourron à se faire à très court terme. Quant à Beaubourg le mal nommé... hum... je déciderai plus tard.

3/ Je déclare la tour Eiffel ma résidence officielle
C'est central. On a une belle vue dégagée. La cantine du 3e étage est paraît-il pas mal. J'aime bien le quartier (notamment côté 7e et 15e même si mater les bateaux sur la Seine c'est sympa aussi), il y a un grand Monoprix pas loin et il faut bien que je trouve un moyen ou un autre pour vaincre enfin mon vertige galopant. Il va sans dire que que je privatise tout le Champ de Mars et un bout de l'avenue de la Motte Picquet, que j'annexe l'école militaire (qui, franchement, n'est pas non plus l'endroit le plus moche de Paris) pour les soirs où, par exemple, ch'sais pas moi, j'aurais envie de voir ma maison-à-moi clignoter ou de me pencher sur l'histoire de l'architecture française du XVIIIe en général et sur l'oeuvre de Jacques-Ange Gabriel en particulier. Le seul truc que je n'ai pas encore totalement décidé est de savoir si je laisse la statue équestre de Joffre en place ou si je la remplace par un buste de moi... J'me tâte.

4/ Je me tape George Clooney (ou... et... bah, après on verra...)
Bah quoi ??? Z'allez pas me dire que le pouvoir et la médiatisation ne rendent pas parfaitement irrésistible sinon comment expliquer certains couples (notamment un déjà évoqué au début de ce message) ? Fabien Barthez (champion du monde certes, mais pas de beauté) est bien sorti avec la topissime Linda Evangelista et Laurence Boccolini a épousé Mister Tahiti (j'avais craqué aussi... soupirs...). Alors pas de what else qui tienne !

5/ Je procède à quelques arrestations justifiées
Je commence par les hommes qui portent des chaussettes de sport blanches en ville, les femmes qui s'aspergent inconsédérément de Poison d'YSL ou Shalimar de Guerlain. Ah tiens, dans la foulée, j'oblige Armani à refabriquer Armani pour femme mais juste pour moi et les deux filles qui ont ajouté un commentaire sympa à propos de cet excellent parfum sur mon blog, (s'agirait pas que tout le monde sente aussi bon que moi !). Je boucle aussi les enfants qui pleurent plus de 30 secondes par jour (sauf cas de vrai bobo, chute de vélo ou vol de doudou mais la preuve reste à leur charge). Par la suite, je songerai à enfermer aussi celles et ceux qui mangent avec un coude sur la table ou la bouche ouverte mais là il va falloir que j'agrandisse les prisons car, à mon grand désespoir je constate depuis quelques mois que quelque soit leur âge et leur milieu, les gens se tiennent de plus en plus mal à table... Mais bon, je digresse.

6/ J'offre un livre à tout le monde à Noël
Vous voyez, j'ai bon fond comme dictatrice... Je ne veux pas abrutir mon peuple comme la plupart de mes prédécesseurs (là, exceptionnellement je ne féminise pas le terme parce que, à ma connaissance, je serai la première dictatrice, des temps modernes en tout cas...), je veux au contraire les culturer. Alors la première année ça sera évidemment "Le Chameau Sauvage" de Philippe Jaenada (j'en parlais déjà en octobre). Ensuite on verra. Sûrement du Ernaux ou du Calaferte. Peut-être les deux si on est en période de croissance.

7/ Je nationalise les cliniques de chirurgie esthétique
Je fonctionnarise tous les gonfleur(se)s de seins intempestifs (les miens sont 100% naturels), les rabotteur(se)s de nez compulsifs, les dérideur(se)s précoces, les liposuceur(se)s hâtifs, toutes celles et ceux qui sont un peu trop lestes du bistouri, faiseur(se)s de monstres et autres dictateurs de la beauté (comme quoi être dictatrice soi-même n'incite guère à la tolérance pour ses confrères/soeurs). Un lien cadeau pour qui ne connait pas Jocelyn Wildenstein (malgré les apparences, une française et pas une chimère ou un félin ayant (mal) muté).

8/ Je sacralise les cochons
Les égyptien(ne)s avaient les chats. En Inde, ils ont bien les vaches, pourquoi n'aurions-nous pas les cochons ? Hein ? Sans compter que ça me ferait marquer des points auprès de George Clooney qui adore parait-il ces bestioles et pas seulement dans son assiette avant un bon café.

9/ Je contrôle toutes les play-lists radio
Last but not least : j'interdis formellement la diffusion de certaines chansons lors des heures de retour de week-end passionnés. Bon, par exemple, vous connaissez "l'autre joue" de Lio ? Dommage pour vous, c'est très beau (mais très triste : ici). Autre exemple pris totalement au hasard (ou presque), pendant un trajet en voiture post roucoulades, avez déjà entendu à quelques minutes d'intervalle "à l'encre de tes yeux" de Cabrel (ça commence quand même par "puisqu'on ne vivra jamais tous les deux" ; même si c'est vrai, c'est d'un léger) juste avant "I'm not in love" de Ten CC (paroles et son) avec, entre les deux, histoire de bien plomber l'ambiance "Avec le temps" de Léo Ferré (paroles et son avec larsen hélas) ? Alors, hein ? Moi, oui !

C'est éprouvant mais j'ai survécu. En tant que future dictatrice, j'ai bien conscience que je dois rester maîtresse de mes émotions en toutes circonstances sinon je suis dans la panade en terme de crédibilité impitoyablement dictatoriale.

Mais bon, vous comprenez (et même si vous ne comprenez pas, dictature oblige), je trouve qu'il y a une certaine urgence voire une urgence certaine à contrôler la programmation radiophonique les dimanches à partir de, mettons, 15h (autant viser large). J'exige donc qu'à ce moment là, on passe en boucle des chansons telles que "Partenaire particulier" (hymne tout droit sorti des années 80), "Que c'est bon" du groupe Odeurs (culte et plutôt marrant), "I want your sex" de Georges Michael (hot !) et, bien sûr, l'incontournable "Déshabillez-moi" de Gréco (caliente !).