mercredi 3 décembre 2008

Etoiles (de Simonetta Greggio)



Bonjour aux
chef(fe)s zétoilé(e)s
Bon jour aux Stella
Bonjour aux zotres


De Simonetta Greggio j'avais lu et adoré sans réserve La Douceur des hommes qui figure indiscutablement dans mon top 3 littéraire de l'année 2008 (ou 2007 ? Je ne sais plus... Comme le temps passe...). Etoiles est le 2e roman que je lis de cette auteure italienne qui écrit en français.


Le sujet

Les étoiles ce sont celles attribuées à Gaspard, le chef ultra toqué. Ce sont aussi celles d'un prénom féminin, celui de la jeune et maigre Stella. Ce sont surtout celles que ces deux là ont dans le coeur et dans les yeux dès qu'ils se rencontrent.


Mon avis

Etoile est un très court roman agréable, un conte moderne, gourmand, charmant, sensuel et léger qui se lit avec délice mais laisse cependant un peu sur sa faim... Il faut dire que la comparaison est rude et qu'il est difficile de faire aussi bien que La Douceur des hommes.
Ce livre ravira les fans de cuisine et constitue sans doute un excellent cadeau à offrir à tou(te)s les gaga d'agapes, les fondu(e)s de fourneaux, les calé(e)s en cocottes.
Même si le livre contient de belles pages sur la gastronomie et l'amour et l'art de concilier les deux, l'ensemble est sympathique et joli mais pas impérissable. Il faudra lire Etoiles pour ce qu'il est, une gourmandise sans conséquences, un moment de plaisir fugace et savoureux dont on sort le sourire aux lèvres mais l'esprit vite accaparé par des lectures plus consistantes.


Quelques extraits

Elle lui avait révélé la cause de sa venue tardive, un malaise qu’elle attribua à une crise d’hypoglycémie dont elle était coutumière, dit-elle en regardant ailleurs. Gaspard lut entre les lignes fluettes de ses poignets, décoda les os à fleur de peau et ses hanches d’enfant, déchiffra sur ses chevilles de poulain une autre vérité, beaucoup plus noire celle-là. (P.54)

Depuis quelques mois, la bizarrerie de tout cela apparaissait à Gaspard dans toute sa splendeur. Que l’on appelle cela fusion ou world, haute gastronomie ou nouveau bistrot, tout n’allait pas avec tout, et si un tutu de danseuse pouvait être joli porté avec un blouson de motard (ensemble qui allait bien sur une danseuse, toutefois, pas sur un motard), un foie gras n’allait pas forcément avec de la confiture de fraises – ni, pis encore, avec des pétales de truffes… Pourquoi pas quelques grains de caviar aussi ? Il se rappela l’article d’un critique gastronomique – comment s’appelait-il déjà ? ce type dont personne ne connaissait la tête et que tout le monde redoutait… - plus ou moins conçu dans ses termes : « est-ce original ? » - le critique, avec une feinte naïveté de bon aloi, se demandait cela à propos d’un tiramisu réinterprété par un collègue de Gaspard – « Oui, c’est original comme quelqu’un qui mettrait un entonnoir sur la tête. » (P.55)

Gaspard se secoua. Du frigo en inox qui trônait dans la vieille cuisine il sortit de quoi préparer un rêve de dîner, à défaut d’un dîner de rêve. Quelque chose que Stella pourrait avaler presque sans s’en apercevoir. Un souffle, des fragrances. Gaspard savait bien qu’une nappe est parfois le prélude à d’autres drapés. Qu’un vin caresse souvent avant la main. Il savait que le plaisir s’attise, puis s’éduque. (P.56)

L’incandescence s’accommode-t-elle du bonheur ? Le bonheur, de l’incandescence ? La tranquillité, de la passion ? La passion de la vie ensemble ? Marche-t-on ailleurs que sur un fil quand on vit réellement sa vie au lieu de la subir ? (P.74)


Conclusion

Pour une petite faim de livre rapide et sans conséquence.
De la même auteure, préférer évidemment La Douceur des Hommes, un livre marquant, magnifique, bouleversant.

3 commentaires:

Nathalie Croisé a dit…

J'ai adoré la Douceur des Hommes que j'avais apporté à un livre-échanges sans connaître tes goûts..J'ai donc très envie d'avoir la tête dans les "Etoiles"

Cécile Qd9 a dit…

J'ai hâte d'avoir ton avis

Nathalie Croisé a dit…

Je le commence très bientôt...merci encore!