Bonjour aux zotres
Comme beaucoup j'ai lu le formidable best seller "Le liseur" de Bernarhd Schlink. Comme beaucou j'ai adoré. Il s'agit d'un des rares romans que j'ai lus d'une seule traite. J'ai également beaucoup apprécié les 85 pages de La Circoncision. Merci de l'avoir sélectionné pour mon challenge de novembre !
Le sujet
Andi possède une bourse d'étude et étudie à New York où il rencontre Sarah. Ils sont amoureux. Il est allemand, elles est juive, plus de 50 ans se sont écoulés depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Mon avis
Je pense que le thème de ce texte est universel : comment s'aimer quand on est différent et cet amour résistera-t-il à ces différences ? Les statistiques tendent à répondre par la négative : les couples mixtes par la culture et/ou la religion se séparent et divorcent beaucoup plus que les zotres (j'avais lu 90 % quelque part). Au delà de ce constat, ce qui est intéressant dans le texte de Schlink, c'est l'analyse que l'auteur fait non de la relation elle-même dont on sait finalement peu de choses, mais de son évolution et surtout de la façon dont elle est ressentie par Andi.
Je ressens de plus en plus la religion comme un poids anachronique, une somme de contraintes oppressantes et j'ai de plus en plus de mal à comprendre et à supporter les revendications d'appartenance à telle ou telle chapelle (ou mosquée ou temple ou synagogue). Celles liées à la religion juive ne sont pas les moins fascinantes et parfois incompréhensibles à mes yeux. Aussi, les réactions de Sarah et de sa famille face à Andi, leurs réflexions (et leur refus de discussion en retour), m'ont particulièrement intéressée et parfois révoltée. Le racisme et l'intolérance ne sont pas nécessairement du côté de celles et ceux qui le redoutent le plus et en ont le plus souffert dans le passé. C'est une des leçons de ce très beau texte.
Deux extraits
Il songea à leur dispute. C'était la première. Par la suite il y vit l'annonce de toutes leurs disputes ultérieures. Mais il est facile de voir des annonces, rétrospectivement. Dans la quantité de choses qu'on fait ensemble, il y a l'annonce de tout ce qui viendra plus tard - et aussi de tout ce qui ne viendra pas. (P. 21)
Il retailla ainsi son amour sur un patron de plus en plus étroit. Leurs familles étaient un sujet scabreux, mais l'Allemagne aussi, et Israël, et les allemands et les Juifs, et son travail à lui, et celui de Sarah, la conversation pouvant aors facilement venir sur celui d'Andi. Il s'habitua à censurer ce qu'il voulait dire, à préférer taire telle impression critique sur la vie new-yorkaise et, quand il trouvait faux et prétentieux les propos que tenaient sur l'Allemagne et l'Europe, les amis de Sarah, à ne pas le dire. Il y avait suffisamment d'autres sujets de conversation, et il y avait l'intimité des week-ends en commun et la passion des nuits. Il s'habitua si bien à son autocensure qu'il ne la perçut plus. (P.62/63)
Conclusion
C'est fin, c'est brillant, c'est quasi entomologique, c'est bien écrit. J'adore. Ne surtout pas se priver de ce texte, petit par le volume, grand par le talent de l'auteur.
6 commentaires:
Tentée !
Le liseur attend déjà patiemment que je m'en occupe, sur mon étagère... Je note celui-ci aussi.
hate de le lire... je l'ai vu en compagnie de "lamentations du prépuce" et de 2 bandes dessinées sur un rabbin au far-west, planqués dans la chambre de mon fils... + sexe and the silex...
bises
grand merci pour ton cadeau... arrivé hier.
le paquet des "otaries" est fait + un autre coup de coeur que j'avais envie de t'offir...
me reste plus qu'a le porter à la poste la semaine prochaine.
bises
Je le note! J'en ai déjà 36 000 pour le challenge alors je ne suis plus à ça près...
J'ajoute ton billet au récap' du challenge ;)
@ toutes : vous ne serez pas déçues
Enregistrer un commentaire