Bonjour à celles et ceux qui préfèrent barboter
Bonjour à celles et ceux qui engraissent les fabriquants de biaphine et de crème hydratante
Bonjour aux zotres
L’embêtant quand on ne peut pas sortir d’un hôtel pour cause d’insécurité potentielle à mettre un pied dehors c’est qu’il n’y a pas grand-chose à faire. Surtout quand :
- les connexions wifi dans les chambres sont suspendues depuis plus de 2 mois de même que les lignes téléphoniques internationales,
- la moitié des chaînes de TV est out ou avec une image tellement pourrie que c’est pareil voire pire et quand l’autre moitié se compose majoritairement de chaînes diffusant du sport (beurk) ou des télénovella africaines (c’est sympa à découvrir 15 minutes mais au-delà on déplore rapidement l’infectitude caricaturale du jeu des acteurs à côté desquels Brigitte Bardot ou Arielle Dombasle sont confondantes de naturel ou n’importe quelle dinde botoxée, liftée, péroxidée et choucroutée de Côté Ouest ou Amour Gloire et Beauté mériterait un Oscar.
Mais à quoi, je vous le demande ? A priori 3 options s’offrent alors :
- la sieste,
- la piscine,
- la sieste à la piscine.
Il se trouve que malgré tout le mal que je pense du Novotel de Conakry, il y a une chose qu’on ne peut lui retirer : sa piscine ! Elle est grande, l’eau est diaboliquement chaude, bordée de palmiers, située sur une terrasse au pied de la mer et, de fait, elle offre une vue que l’on peut certes qualifier de magnifique sur des îles, un phrare, des bateaux de pêche, des rochers à marée basse où de jeunes hommes viennent ramasser dieu (qui n’existe toujours pas) sait quoi. En outre, contrairement à tout le reste ici : elle nickelment chromément propre !
Bien sûr, la vue donne envie de dépasser la margelle carrelée de la terrasse et d’accéder à la plage mais c’est juste inenvisageable non pas à cause des quelques barbelés rouillés qu’il suffirait d’enjamber ou de contourner (il n’y en a pas partout !) mais parce que, pour ma propre sécurité, je suis semble-t-il condamnée à ne voir ce pays et ses habitants que de loin, derrière les fenêtres du 4e étage d’un immeuble de bureau, derrière les vitres teintées d’un 4x4 conduit par un chauffeur, derrière le parapet d’un hôtel pour personnel de compagnies aériennes, hommes d’affaires blancs, diplomates noirs, journaleux/ses et ONGistes de tous poils.
Il paraît que le pays est magnifique mais je n’en verrai qu’un peu de béton et quelques rues sur 5 km2 maximum. Il paraît que les gens sont adorables. J’ai serré la main à deux ministres, quelques consuls étrangers, des gouverneurs, des conseillers, un sélectionneur de foot et à qui sais-je encore. En revanche, je ne rencontrerai pas le peuple en dehors des plantons et vigiles divers de l’hôtel qui, c’est vrai, sont plutôt sympa et très souriants contrairement aux zodieuses serveuses.
C’est frustrant. C’est dommage. Pour moi bien sûr mais surtout pour ce pays. Attention, je ne suis pas en train de dire que je suis quelqu’une de teeeeeeellement géniaaaaaaalissime que la Guinée toute entière gagnerait à me connaître (quoique…), je suis juste en train de dire qu’un pays mérite mieux que la méfiance et la peur des gens qui y séjournent et que tant que cette méfiance et cette peur perdureront, tant que les conditions ne seront pas réunies pour qu’elles disparaissent, le dit pays ne pourra pas se développer, quelque soit ses richesses et son potentiel. C’est ça qui est dommage.

4 commentaires:
Quand même, elle fait sacrément envie ta piscine, et même le rouge sur la peau qui va avec…
Ici, le temps est comme quand t'es venue ;-) Je vais peut-être aller me faire couler un bain chaud et imaginer que je suis toi…
@ Ficelle : bon, je penserai à toi aussi en faisant la planche et en me tartinant de crème Biotherm indice 50
Ce sont les autochtones qui ratent quelque chose, de ne pas pouvoir faire enfin ta connaissance et succomber à ton charme indéniable... Il fut un temps ou d'autres pays furent plus heureux et eurent la grâce de ta présence un peu partout... et ou certains autochtones eurent même droit à tes marques de maillot alors que nous, pauvres blogueurs, nous ne faisons que les imaginer !
Il faudra donc que tu reviennes quand la situation sera plus calme (et que tu auras repris des couleurs à peu près normales !)
Je vais de ce pas me renseigner sur les avancées réalisées en matière de télétransportation!
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