Gammes (d'Annie Saumont)

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Bonjour aux zotres

Le recueil d'Annie Saumont intitulé Gammes est minuscule et composé de seulement trois textes fort différents par les thèmes abordés mais très semblables dans la forme.

L'écriture d'Annie Saumont, dans ces trois récits tout au moins, est très particulière et confère au/à la lecteur/trice un rôle de spectateur/trice brutalement immergé(e) et qui doit "prendre le train en marche".

La scène racontée est totalement décontextualisée et ce n'est qu'au fil des paragraphes ou des pages que l'on comprend qui sont les protagonistes et quelles relations ils ont entre eux. C'est assez déroutant au départ et le résultat est assez inégal. Je suppose que le plaisir que l'on prend (ou pas) à cette lecture dépend largement de son aptitude à rentrer plus ou moins vite et plus ou moins bien dans l'histoire.

Genèse
C'est le texte le plus tendre et celui que j'ai préféré car c'est à mon avis celui dont la forme et le fond coïncident le mieux. Entre deux exhortations à manger plus, une grand mère raconte la Genèse et le Paradis à son petit fils. Les mots de l'aïeule sont simples, touchants, la compréhension de l'enfant approximative, inégale, le tout est tendre et assez savoureux (comme les petits plats préparés par la mamie je suppose).

La bataille de Clontarf
Un collégien dont les parents viennent de se séparer, subit son exil forcé dans une colonnie de vacances où il est profondément malheureux. Entre lettres rassurantes à sa mère et rêves autour d'une ancienne bataille héroïque, il compte les jours et tente de tromper son désarroi.

Gammes
Si j'ai pris plaisir à la lecture des deux nouvelles précédentes dont j'ai apprécié la justesse des émotions, je n'ai pas aimé celle-ci où, à mon avis, le parti-pris narratif de l'auteure ne fonctionne pas. J'ai trouvé le résultat très confus et profondément ennuyeux. Cela parle de deux hommes et une femme dont les relations depuis l'adolescence oscillent entre amour et amitié. Sans grand intérêt.

Conclusion
Un livre minuscule facile à glisser dans sa poche pour une lecture dans le métro. Dispensable mais pas désagréable.