Lettre ouverte aux jeunes mariés (de l'Elysée)

Bonjour Carla
Bonjour Nicolas
Bonjour les zotres





Mercredi 9 janvier, je demandai à Nicolas de ne plus tourner autour du pot et de me dire franchement quand aurait lieu le mariage dont tout le monde parle depuis des semaines afin que je puisse m'organiser en conséquence :
- dégager du temps sur mon agenda,
- trouver une tenue ad hoc qui ne fasse pas trop tarte à côté de ta blanche robe Hermès (elle est chouette, tu l'as eue en soldes ?), (c'est vrai qu'Hermès c'est pratique pour toi, c'est juste en face du bureau de Nicolas),
- me mettre en chasse d'un cadeau digne de vous (à vos âges on a suffisamment de petites cuillères et on ne court plus après les mugs Donald Duck ou les téléphones en forme de coeur),
- prendre un rdv chez le coiffeur, l'esthéticienne et tout le toutim afin d'être au summum de mon incomparable Bôté devant les zoom des paparazzi.

Je vous le dis tout net car je n'ai pas l'habitude de mâcher mes mots, je suis assez déçue de ne pas avoir obtenu de réponse à ma demande somme toute légitime et je trouve carrément mesquin que vous ayiez choisi justement le ouikinde où j'étais au Mans pour convoler en catimini. Sympa !

C'est parce que j'ai dit quelque part que je n'avais pas voté pour Nicolas au premier tour ? Parce que j'ai participé à la façon à la journée "sans" en évoquant la raison principale qui avait motivé mon vote du 2e tour ? C'est parce que j'ai vu François vendredi soir ? Non ? Vous ne faites tout de même pas la tête pour ça ? Vous ne me reprochez tout de même pas d'aimer (depuis le lycée) mon premier ministre sarthois préféré ? Pfeuhhh. Si c'est ça, c'est petit, c'est mesquin, c'est bas... Surtout que François et moi n'avons même pas dîné ensemble.

Bon, c'est vrai, c'est plus ou moins ce qui était initialement prévu mais on servait de la paella (d'ailleurs excellente) ce soir là et, manque de moule, François n'aime pas les fruits de mer. (note pour plus tard : il aime la (bonne) viande, se renseigner pour savoir s'il aime les crumbles de légume et la tarte aux pommes).

Donc, François n'a pas dîné au Parc des Expositions du Mans vendredi soir dernier entouré de quelques 920 supporters enthousiastes (heu... moyenne d'âge... mum... 65 ans...). Il s'est contenté :

- de goûter les applaudissements un sourire naturel aux lèvres,

- d'écouter sagement le discours hésitant et creux (mal) lu par Véronique Rivron la candidate UMP à la mairie du Mans qui, à mon avis, va se faire laminer par Jean-Claude Boulard, le maire PS en place dont je reparlerai sûrement car j'ai eu l'occasion de l'interviewer il y a fort longtemps (il n'était pas encore maire) à propos du RMI et ce qu'il m'a dit à cette occasion aurait de quoi écourer même les plus cyniques d'entre nous. Hélas, j'avais 23 ou 24 ans et, à cet âge, on n'ose pas forcément foncer dans le lard (au figuré bien sûr) d'un député odieux et arrogant.

- d'écouter dans la foulée le discours très classique de Roland du Luart, Président du Conseil Général de la Sarthe (et accessoirement vice président du Sénat) qui lui, devrait etre réélu fingers in ze nose.

- de parler pendant 3/4 d'heures avec l'aisance et la simplicité d'un homme convaincu qui ne cherche ni les bons mots ni les effets d'annonce.

Avoir entendu François Fillon vendredi dernier me fait regretter une fois de plus que les media de tous bords se focalisent sur des histoires de mariage et tombent dans le piège facile de l'annonce de la suppression de la publicité sur le service public et renonce à informer le public sur des questions de fond, à analyser les faits et à parler enfin de politique (en bien ou en mal, peu importe) ! Quel gâchis...

Alors vois-tu Carla, vois-tu Nicolas, finalement je m'en fous de ne pas avoir été conviée aux noces, je préfère de loin avoir assisté au banquet de la veille. Et puis ça m'a sûrement fait faire d'énormes économies vestimentaires, de mise en beauté et de cadeau ad hoc...

Allez, sans rancune et tous mes voeux de bonheur discret.