lundi 11 février 2008

Faut-il (ou pas) coucher le premier soir ? (chapitre 1)



Bonjour à celles et ceux qui sont patient(e)s
Bonjour à celles et ceux qui ne le sont pas
Bonjour aux zotres


Vivre à l'aube du 3e millénaire possède indéniablement quelques avantages, notamment quand on est une femme mais complique aussi sérieusement la vie parfois.

Il y a moins de 100 ans (voire moins de 40 ans), la question de savoir s'il était possible / souhaitable / permis / envisageable / imaginable / avouable / etc. de coucher (ou pas) lors du tout premier rendez-vous ne se posait même pas.

Dans notre pays, jusque qu'après la première guerre mondiale des femmes célibataires furent emprisonnées pour légèreté de moeurs sous prétexte non pas qu'elles couchaient mais simplement parce qu'elles sortaient et prenaient du "bon temps" (non pas sexuellement mais, il faut le savoir, en dansant avec un entrain jugé trop ostensible). "On" agissait ainsi au nom de leur sauvegarde morale c'est à dire non pas à cause de ce qu'elles avaient déjà fait mais bien pour ce qu'elles étaient susceptibles de faire ! Quel autre "crime" punit-on à titre préventif ?










A la même époque, après des décennies de pratique relativement courante, les pays anglo-saxon avaient encore la clitoridectomie ou l'internement psychiatrique potentiellement faciles dès qu'une dame (et à plus forte raison une demoiselle) était ne serait-ce que soupçonnée d'attouchements "honteux" ou de trop de dispositions à la sensualité. La honte aux joues, certaines épouses modèles et néanmoins affolées se précipitaient chez leurs médecins ou leurs confesseurs convaincues d'être à l'article de la mort et/ou aux portes de l'enfer au moindre petit orgasme.

Celles et ceux qui ont eu la chance de voir au cinéma le poignant Magdalena Sisters de Peter Mullan (2002) savent que l'enfermement de jeunes filles parfois simplement coupables d'un "délit de belle gueule" et de quelques mots échangés avec des représentants du sexe opposé s'est hélas prolongé bien après le milieu du XXe siècle sur la très catholique terre d'Irlande.

Et je ne vous parle là que d'exemples occidentaux !

Dans certaines contrées, coucher avant le mariage (le premier soir n'en parlons même pas !!!) est encore aussi éloigné de l'entendement de quelques millions (milliards ?) de terriens que ne l'est la mécanique quantique pour un escargot de Bourgogne (ou d'ailleurs, d'ailleurs) ou, pour moi, le fait d'arroser un macaron Ladurée de sauce ketchup (c'est dire !).

Mais je vis ici et maintenant et je me satisfais bien de ce providentiel "Hic et Nunc" qui me procure la liberté d'écrire et de diffuser ce qui va suivre voire de le mettre en pratique (ou non) selon que mon corps (qui est à moi) m'en chante (ou pas) et que le corps de l'autre (qui est à lui) m'enchante (ou non).

Il n'en reste pas moins que, 3e millénaire ou non, un homme qui conclut rapidement est qualifié de Don Juan, une femme qui fait de même est perçue comme une salope. Certes, les hommes répètent à l'envi que "salope" c'est affectueux, c'est admiratif, c'est mignon tout plein, c'est un compliment. Je ne sais pas, peut-être me trouverez-vous un tantinet vieux jeu voire d'un naturel méfiant mais j'ai du mal à en être totalement convaincue.

Il reste communément admis que certaines choses sont parfaitement naturelles au masculin et curieuses voire déplacées au féminin. Parmi les clichés encore largement répandus figure en bonne place le fait qu'une femme "doit" aimer pour coucher tandis qu'un homme "a besoin" de coucher pour aimer. Je vous épargnerai la liste exhaustive des affirmations du même tonneau car vous la litanie sexiste aussi bien que moi (pour mémoire, pensez juste à toutes les petites phrases qui finissent généralement par "pour une femme").

En vertu (si j'ose dire) de ce qui précède et étant admis une fois pour toutes que tous les hommes sont des cochons (quoique... mais bon, ne finassons pas sinon nous allons y passer la nuit) peu sensibles à l'irréprochabilité de leur réputation, j'exclurai d'emblée du champ de ma réflexion la petite moitié masculine (48% si je ne m'abuse) de la population française pour me concentrer sur l'aspect purement féminin de la question.

Avec la rigueur toute scientifique et le sérieux qui me caractérisent, à la question "faut-il ou pas coucher le premier soir ?" (sous-entendu "pour une femme") je répondrai donc avant tout que : ça dépend ! Ca dépend de qui et de quoi me demanderez-vous sans doute, déjà captivé(e)s par l'implacable déroulement et la limpidité sidérante de mon raisonnement ?
Si vous tenez à le savoir il faudra lire la suite dans les jours prochains. Eh oui, je sais, c'est vache, c'est frustrant de vous faire attendre, de vous faire languir, de vous faire mariner sur un sujet pareil. J'assume. C'est mon côté salope à moi.

D'ici là, je vous suggère évidemment de :
- réfléchir au sujet comme il le mérite,
- repotasser les 13 bonnes (ou non) raisons de revoir son ex (ou pas),
- participer à mon concours de Saint Valentin en laissant un commentaire ou en m'envoyant un mail (j'ai déjà reçu quelques suggestions sympa).

3 commentaires:

Praline a dit…

Magdalene sisters... film traumatisant ! Encore aujourd'hui ça donne des frissons.

Anonyme a dit…

Sur ce sujet il faut en effet être pragmatique. J'ai testé « dès le premier soir », j'ai testé « au (fameux) 3e rendez-vous », j'ai testé « après une cour de plusieurs mois ». Dans tous les cas, il ne s'agissait pas de tester pour tester telle ou telle méthode, mais plutôt de s'adapter à la situation.

Cécile Qd9 a dit…

@ Praline : je confirme... Je suis ressortie du ciné avec la rage.

@ Mister CUI : farpaitement !
Et as-tu testé "au bout de 5 ans" et "ni aujourd'hui, ni demain ni jamais" ? ;o)

Bref, tout cela est un vaaaaaaaste sujet et mérite évidemment de futurs développements