mardi 30 septembre 2008

Requiem for a Dream de Daren Aronofsky (critique rédigée le 03/05/01)


Bonjour aux zaccros au (bon) cinéma
Bonjour aux zotres

Samedi dernier, video à l'appui, j'ai évoqué ici même le fomidable film de Daren Aronofsky d'après l'oeuvre de Hubert Selby. J'en remets une couche en diffusant une version très lgèrement remaniée de la critique que j'avais rédigée en 200 quelques jours (heures ?) après avoir vu l'inoubliable Requiem for a Dream.

Le sujet

REQUIEM FOR A DREAM n'est pas le film le plus follement gai de l'année, c'est même tout le contraire. Il s'agit d'une véritable descente aux enfers de 4 personnes :
- un beau mec d'une vingtaine d'année accro à l'héroïne,
- sa mère qui rêve de passer à la T.V. mais pour ça faudrait maigrir un peu...
- sa copine, une très jolie fille qui commence par les cachets, la poudre puis finit par se piquer aussi,
- son meilleur pote, un black, avec qui il monte un plan pour dealer.
Tandis que, sans le savoir, la mère devient lentement mais surement accro aux enphétamines prescrites par un médecin qui ne daigne même pas la regarder lorsqu'elle vient le voir, le fils voit son histoire d'amour se dégrader irrémédiablement et ses projets tomber à l'eau alors qu'il s'enfonce de plus en plus dans la dépendance avec ses deux amis.

Mon avis

Le film se déroule sur 3 saisons, l'été, l'automne et l'hiver, 9 mois, comme une gestation infernale à l'issue de laquelle chacun des protagonistes se retrouvera seul et aura rencontré son destin. Les dernières images du film nous les montrent en position foétale, repliés sur eux-mêmes et sur leur douleur, au bout de leur voyage individuel sans issue et sans espoir de rédemption. On ne verra pas le printemps mais on peut très bien l'imaginer pour chacun des protagonistes.

Il est difficile de ne pas être sensible à ce film très bien interprété et construit, qui commence comme une comédie légère où les couleurs sont vives, lessituations badines et l'insouciance omniprésente. Les pillules rondes de toutes les couleurs n'ont rien d'inquiétant et les scènes de bourrage de pif, de shoots et de trips elles-mêmes sont filmées de façon plutôt originale et drôle, en accéléré qui donne à tout cela un côté un peu cartoon et "pas très grave". On rigole, on rêve, on plane.

Et puis l'été passe, les couleurs se ternissent et les choses s'assombrissent, la musique déraille un peu et, de cocasses, certaines situations tournent à l'aigre. C'est le temps des questions, des doutes, des quêtes et les dérives commencent jusqu'au cauchemard hivernal où toute volonté et tout espoir sont anéantis.

Dans la dernière partie, les dialogues se font plus rares et l'on"zappe" d'un destin à l'autre de plus en plus rapidement ; la caméra traque plus qu'elle ne filme. Une des originalités du film est de tenter de nous montrer "la réalité" ou plutôt les perceptions des personnages, la caméra épouse leurs enthousiasmes, leursabattements, leurs montées, leurs descentes. Elle se fait tantôt complice, tantot hostile et nous fait entrer dans un univers pour le moins décalé.

REQUIEM FOR A DREAM est très dur mais pas insoutenable. Je n'ai pas été à proprement parler été bouleversée par ce film qui ne joue pas sur la cordes ensible mais plutôt sur la montée de la tension chez le spectateur au fur et à mesure de la descente aux enfer des personnages. Ce film ne propose pas une analyse sur le phénomène de la drogue et de la dépendance mais plutôt un témoignage, un récit factuel effectué avec un recul grandissant au fur et à mesure que l'histoire se déroule. Au fil des saisons, on passe de la chaleur des couleurs et des sentiments à la froideur du constat.

La bande son est excellent et accompagne magnifiquement le déroulement des saisons.

Conclusion

Moi, j'arrête le portable et facebook quand je veux mais je reste définitivement accro à des films de cette qualité et de cette intensité. A voir d'urgence et sans modération.



3 commentaires:

Cécile Qd9 a dit…

Voici le commentaire que j'ai laissé chez Léthée :

Ce film fait indiscutablement partie de mon top 10. Ce fut un immense choc (au sens positif du terme) lorsque je le vis à sa sortie et je l'ai revu récemment avec intérêt (le mot "plaisir" n'est pas de mise à propos de cette oeuvre dure, parfois dérangeante) lors d'une diffusion sur Paris Première.

J'en ai parlé le 30/09/08 ici :
http://ceciledequoide9.blogspot.com/2008/09/requiem-for-dream-de-daren-aronofsky_27.html


Trois jours plus tôt (le 27 donc) j'ai mis en ligne la banque annonce et quelques extraits musicaux car il est vrai que la BOF est excellente et contribue largement à la forte impression que laisse le film...

Minuscule bémol : je dois reconnaître que la réalisation très originale ne vieillit pas forcément si bien qu'on aurait pu l'espérer mais elle reste intéressante et le fond et l'interprétation demeurent captivants.

http://lethee.over-blog.com/article-26098668-6.html#anchorComment

Anonyme a dit…

Excellent commentaire ! Vraiment ! J'avais remarqué la position foetale, mais j'avais "zappé" l'écoulement des saisons. J'avais vaguement interprêté ça comme un retour nécessaire à la virginité, l'innocence, après tant de déchéance.Bravo ! Beau texte !

Cécile Qd9 a dit…

Merci Léthée. Un grand film mérite qu'on se décarcasse un peu quand on parle de lui... ;o)