Bonjour Nounours
Bonjour les grand(e)s enfants
Bonjour les zotres
Pêter dans la soie ou se coucher dans des draps de lin brodé et sur des oreillers monogrammés n'est pas forcément une sinécure. Mon ours en peluche vous en parlerait mieux que moi s'il le pouvait (il n'a plus de bouche).
Il me fut offert par mes parents quelques jours après ma naissance et nous ne nous sommes guère quittés ensuite. Bien sûr, je suis partie à Paris après mon bac et il est resté dans la Sarthe mais le temps et la distance n'ont pu nous séparer : je l'aime toujours et je sais que lui aussi (une femme sent ces choses-là). Il est toujours dans ma chambre chez mes parents, fidèle au poste et, hypothèse d'école (je les adore), si une catastrophe survenait (genre l'ouragan Katharina dans le bocage) et que je ne devais sauver qu'une seule chose dans cette maison ce serait évidemment lui.
Quand j'ai été en âge de parler et de prendre des décisions, je me suis fait un devoir de lui trouver un nom et, pleine de bon sens, j'ai jugé que Nounours tombait quasiment sous le sens. Nounours il fut, Nounours il est resté.
Je lui ai tout dit, tout raconté sans jamais devoir expliquer (il comprend tout du premier coup) et je sais qu'il ne répétera jamais rien de mes secrets. Je lui fais sur ce point une confiance aussi aveugle que l'étymologie de mon prénom et lui réunis.
Les deux gros boutons en perle qui lui tenaient d'yeux ont commencé à se découdre et, même si je n'en ai ni la preuve ni aucun souvenir, je pense en toute logique que sa cécité précoce est due à une intervention maternelle destinée à garantir tout risque que je les avale. Maintenant que je suis grande (ben oui, tout de même un peu), on pourrait les recoudre...
Si j'en juge par l'aspect de rares rescapé de son entre-pattes, il était marron-roux à l'origine. Mais il a perdu la plupart de ses poils que j'arrachais consciencieusement pour en faire des petites boules que je malaxais avant de m'endormir... une version enfantine et intuitive des boules anti-stress sans doute.
Une de ses oreilles le fut (par mes soins), l'autre pas. Javoue ne pas savoir pourquoi j'ai arrêté à mi-parcours, peut-être par crainte de ne pas obtenir un résultat symétrique... mon perfectionnisme va parfois jusqu'au inaction.
Vers mes 8 ans, j'ai tenté de refaire le scalp de Nounours qui commençait à perdre non pas la tête mais son précieux rembourrage. Cette chirurgie cérébrale n'a stoppé l'hémorragie qu'un temps... Il est percé, décousu, ouvert de partout. J'ai renoncé à toute velléité réparatrice depuis longtemps. Même les soins paliatifs me semblent superflus à ce stade. De toute façon, comme disent les paroles de cette vieille chanson de Fréhel que je connais par coeur : "Tel qu'il est il me plaît et je l'aimeuhhhhh".
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4 commentaires:
Quand je vois un nounours chez une femme, je me dis qu'il n'y a pas de place chez elle pour un homme.
Déjà ce n'est pas "un" nounours, c'est Nounours avec un N majuscule. Nuance... ;o)
En outre, nous ne vivons pas ensemble puisque lui est à la campagne et moi à la capitale et, dernier point, Nounours a prouvé depuis de nombreuses années qu'il n'était pas jaloux du tout voire qu'il était très partageur... ;o)
J'adore! Je me retrouve complétement dans ton article! Moi, c'est "Lili" (oui, c'est fille nounours!) et toute la famille l'appelle Lili (oui, encore maintenant!) Et je ne l'ai pas eu à la naissance, c'est mon frère qui l'a eu en 1976 et je lui ai volé (enfin, échangé...contre un panda!) trois ans plus tard...Et je l'aimé comme si elle avait été à moi ;-)
Moi aussi je l'ai recousue, rembourée, j'ai vécu des avantures plusou moins agréables avec elle (ah la fois où elle est tombée dans les toilettes...)!)... etc!
Mais elle m'a suivie partout : dans mon sac le jour du Bac par exemple. Mais contrairement à toi, elle habite encore dans mon lit...et l'Homme qui le partage ne s'en plainds pas (il n'aurait pas trop intérêt ;-)
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