jeudi 11 septembre 2008

La possibilité d'une île (la certitude d'un bide)


Bonjour aux Houellebecquistes
Bonjour aux zotres

Quand Michel Houellebecq est apparu dans le paysage littéraire j'ai surtout pensé :
1 - qu'on en parlait beaucoup trop pour que ce soit honnête,
2 - que le personnage me déplaisait à tous les niveaux,
3 - qu'il était urgent de ne pas le lire.

Quelques années plus tard, le phénomène persistant, ma position n'a pas bougé d'un iota au sujet des points 1 et 2 mais j'ai décidé de passer outre le point 3 et j'ai lu, et plutôt aimé sans pour autant tomber de ma chaise en pamoison, "Extension du domaine de la lutte". Je lirai aussi sans doute "Les particules élémentaires" un de ces jours. En revanche, je n'ai eu, je n'ai pas et ne pense jamais avoir envie d'ouvrir "La possibilité d'une île" ce roman sulfureux et vrai-faux-futur-Goncourt annoncé dès sa sortie (souvenez vous de l'insupportable battage médiatique qui a accompagné la sortie de ce bouquin).

Je n'ai pas plus envie de voir son passage sur grand écran même avec Benoît Magimel (chauve... beurk...) dans le rôle principal. C'est Houellebecq lui-même qui signe l'adaptation et par la même occasion sa première réalisation cinématographique.

Les critiques sont tellement mauvaises et jugent le film tellement désastreux que cela me ferait PRESQUE (tout est dans le presque) changer d'avis. Voici un florilège représentatif et plutôt drôle de ce que j'ai pu lire sur allociné. De quoi refroidir (ou au contraire intriguer) sérieusement les plus motivé(e)s des spectateurs/trices potentiel(le)s.


Coté presse
Entre naïveté et emphase, série Z et lyrisme abstrait, le film est plutôt touchant. (Les inrockuptibles)
Un galimatias de considérations vides et ampoulées sur la vie, la science, la religion, la mort. A la fois prétentieux et rasoir. (Ouest France)
Que dire du résultat ? Les plus indulgents parleront d'un ovni, les plus prosaïques d'un navet. (Le Monde)


Côté spectateurs/trices
- Ce fut un réél SUPPLICE de bout en bout. Je pensais pas que c'était possible mais c'était encore plus navrant que STEAK.
- L'éternité dure 85 minutes. Je l'acheterai en DVD pour endormir mes enfants...
- Le film le + nul que j'ai vu dans ma vie !!! (...) c'est la 1ère fois que j'ai vu que la moitié des spectateurs présents ont quitté la salle avant la fin (...)
- Vous avez aimé "le jour et la nuit" de Bernard-Henri Levy ? Vous aimez perdre votre temps ? Vous aimez que l'on vous prenne pour un idiot ? Vous cherchez désespérement votre mètre étalon de la vacuité cinématographique ? Alors filez voir le film de Houellebecq ! Michel H. , mon lapin, au lieu de faire des films, contente toi d'écrire des livres. Au moins dans ce cas là, quand le résultat est mauvais, on peut caler des meubles avec... Alors qu'avec un film...


Pour faire bonne mesure (ou presque)
- Un avis bloggesque plus indulgent et très lucide sur le lynchage médiatique annoncé.
- Si "la possibilité d'une île" ressemble à s'y méprendre à la certitude d'un loupé, le Site officiel du film en revanche, est plutôt réussi...

Quelqu'un(e) ici a-t-il/elle vu le film ?

10 commentaires:

Anonyme a dit…

J’ai lu les Particules et la Possibilité d’une île, et des deux c’est vraiment ce dernier que je recommanderais. Il n’y a aucun côté sulfureux dans ce livre : ni campings échangistes (les Particules), ni tourisme sexuel (Plateforme). C’est un livre que j’ai beaucoup aimé. J’ai lu l’avis bloguesque et il correspond à ce que j’attends du film, donc pourquoi pas ? Par contre, je n’ai encore trouvé personne avec qui y aller !

Cécile Qd9 a dit…

le côté sulfureux du CONTENU d'un livre ne me dérange pas forcément. C'est le côté sulfureux de l'environnement (battage médiatique, déclarations de l'auteur, etc.) qui potentiellement m'indispose...
Dans le cas de La Possibilité d'une île, c'est surtout le sujet de ne m'intéresse pas du tout.
et puis chacun(e) juge la sulfuritude différemment : échangitude, bah, pourquoi pas, raélitude non merci...

admin a dit…

J'avais déjà vu son court-métrage la Rivière qui était très bien, mais sans réelle histoire... j'adore vraiment ses bouquins qui sortent des sentiers battus de la littérature contemporaine... quant à aller voir le film c'est une autre histoire... en tout cas c'est quand même difficile de faire pire que BHL ! :-)

Cécile Qd9 a dit…

@ FX : je ne sais pas je n'ai pas eu envie (non plus) de voir le film de BHL... ;o)

Dans le registre auteur/réalisateur, difficile de passer derrière Elia Kazan... ;o)

Anonyme a dit…

Après 4 romans qui, malgré tout le mal que certains peuvent en dire, font partis des rares choses qu'il restera de la littérature du XXIème siècle, après avoir départagé la population entre les "pour" et les "contre", Houellebecq met tout le monde d'accord, presse et public, intello et bons vivants. Tout le monde est d'accord, son film est bien la plus grosse bouse de l'année.

Anonyme a dit…

Pas lu, pas vu, et ça ne risque pas ! J'ai un jour feuilleté un de ses livres, je ne sais plus lequel et j'ai trouvé que c'était de la masturbation intellectuelle... L'un sans l'autre, ça va, mais les deux ensemble, non !
Ai entendu hier à la radio effectivement un linchage en flèche, d'ailleurs très drôle, et qui donnerait pourtant presque envie de voir ce film qui promet d'être une anthologie de la nullissitude !!!

Cécile Qd9 a dit…

@ Liliba : à l'occasion essaie de feuilleter "Extension" car je n'ai pas du tout eu cette impression en le lisant et pourtant je l'ai entamé avec un a priori très défavorable, genre "bon, Cécile, tu en lis un pour ta culture et basta" mais franchement j'ai trouvé ça plutôt bien.

@ Benjamin : c'est intéressant ce que tu affirmes sur le passage à la postérité. Je serais curieuse de savoir quels écrivains on considérait comme majeurs dans les années 20, dans les années 50 et même dans les siècles passés pour voir si la certitude du présent coïncide avec les goûts du futur. N'oublions pas que le type qui a obtenu le Goncourt face à Céline en 1932 est tombé aux oubliettes (la preuve, il faudrait que je fasse une recherche pour retrouver son nom).

Do Espirito a dit…

Je trouve que la réputation sulfureuse de Houellebecq nous cache ses grandes qualités d'écrivain. On en fait tout un pataquès, à chaque déclaration un peu de travers, ou quand le sujet évoqué déplait aux bonnes âmes. Personnellement, je m'en fous. J'adore Céline, même s'il a dit et écrit des abominations. Les Anglo-Saxons s'étonnent de voir à quel point on peut détester un des rares écrivains de talents que compte la France, au niveau international, qui plus est. Il écrit vraiment très bien, son œuvre est au dessus du lot. Son film est peut être mauvais, je ne sais pas, je ne l'ai pas vu. Mais le livre était vraiment, vraiment très bien, sur un sujet a priori peu engageant, au demeurant (relation tourmentée avec une femme plus jeune, approche d'une secte).

Anonyme a dit…

Comme disait Libe : La possibilité du nul

Anonyme a dit…

Ben quoi, il était vachement bien le film de BHL!!!