dimanche 30 mars 2008

Luxury (is a matter of having options)



Bonjour Christophe
Bonjour les zotres

Jeudi dernier avant le concert de Clark au Shannon River, alors que je mangeais tranquillement mon délicieux petit salé aux lentilles maison payé 5 euros, Christophe m'a dit tout de go : "je crois qu'à chaque fois que je t'ai vue, tu portais le même tee-shirt."

Gloups. J'ai failli avalé ma saucisse de travers en même temps que l'affreux affront (ne sais tu pas, Christophe, que les femmes sont hyper vachement susceptibles quand on critique ne serait-ce qu'indirectement leurs fringues ?) et cette remarque a certainement nui à ma digestion mais, à la réflexion, il est possible que Christophe ait raison. Il faut dire que nous nous sommes vus 4 fois dont 3 pour un concert en sortant du boulot et qu'il est parfois diffi-Cécile de trouver une tenue qui allie vaguement exigences bureaucratiques et rock and roll attitude.

Il faut dire aussi que j'adore ce tee-shirt blanc Esprit (marque faite pour moi ! ;o) ) payé 7 euros au Printemps Italie lors des soldes 2006. Il a une forme très basique, près du corps et des lettres argentées proclament "Luxury is a matter of having options".

Je ne suis pas toujours fan des jeux de mots, je leur préfère les traits d'esprit (c'est le cas de le dire) et j'adore les double-sens et les sous-entendus que les anglo-saxons appellent curieusement sur la forme mais pas tant que cela sur le fond des "double-entendre" tant il me semble qu'il s'agit d'une spécialité bien française. L'ambiguité est un des canons de la beauté en matière de rhétorique et le film "Ridicule" de Patrice Lecomte montre bien à quel point le discours est ici élevé au rang d'art. Nous aimons les mots au moins autant que les macarons et s'ils ne se mangent pas, on peut jouer avec de multiples façons.

La langue anglaise étant plus précise que la nôtre et plus riche en vocabulaire, il est rare qu'elle cultive l'ambiguité mais luxury (faux-ami à ne pas confondre avec lust) se traduit indifféremment par "luxe" et "volupté", notions différentes mais hautement hédonistes si magnifiquement associées par Baudelaire dans son plus célèbre vers :
"Là tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté".


Le terme "options" n'est pas non plus dénué d'ambiguité. Evoque-t-il le choix ou l'opportunité ? La liberté ou le possible ? Dans tous les cas la phrase a du sens et elle me parle. J'y adhère totalement.

Pour prouver à Christophe que ma garde robe ne se limite pas à un seul tee-shirt (ce qui me permet de le laver de temps à autres) et que je possède de multiples options vestimentaires (pas toujours luxueuses certes), je vais mettre un point d'honneur à me pointer ce soir au théâtre vêtue d'une façon inédite mais pas anodine.

2 commentaires:

Christophe a dit…

J'ai vu « trains de banlieue » et j'ai honte. Ce sentiment n'est bien sûr pas née de la vision de cette sympathique pièce qu'est « trains de banlieue » mais pourtant le rouge au joues, l'envie de se cacher, de disparaître ou de ne jamais avoir existé m'ont envahies après m'être assis dans la salle du Théâtre Clavel ...


Me me suis assis donc & après avoir salué mes coreligionnaires la preuve de ma goujatterie, de mon indélicatesse, de mon manque de savoir vivre m'a aveuglé : deux yeux & un groin me démontrant que Cécile a plusieurs Tee-Shirts.

Bref bref bref c'est à genoux, me battant la coulpe, que je crie à la face du monde que j'ai été un grossier personnage, un butor, un rustre, un horrible malappris en laissant penser que Cécile ne pouvait avoir qu'un seul Tee-Shirt.

Cécile Qd9 a dit…

bon, ça ira pour cette fois... ;o)