Bonsoir les zotres
Lundi dernier, François avait évoqué le livre Warm Up de Bénédicte Martin que j'avais eu la malchance de me faire offrir (et de lire ensuite !). Voici ce que j'avais rédigé à son sujet le 30/01/04 complété quelques mois plus tard (le 04/03/05) par une critique tout aussi saignante du presque aussi mauvais (mais pas tout à fait quand même) Viande de Claire Legendre.
Ben oui, j'ai déjà passé quelques heures à lire "Viande" je n'allais pas, en perdre une de plus à écrire une critique alors que je pouvais recycler. J'ai donc ressorti ce que j'avai pondu sur Warm Up et actualisé... Donc, en noir l'original et orange italique la mise à jour viandesque...
Afin de vous aider à comprendre pourquoi une nullité comme Warm up a pu être édité (un lendemain de cuite de l'éditeur pêut-être ?), je précise que la photo de la couverture représente l'auteure elle-même. C'est vraiment ce qu'il y a de plus bandant dans le bouquin.
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J'ai lu d'une traite ennuyée les 146 pages en gros caractères du premier livre commis sans talent par Bénédicte Martin, une demoiselle de 25 ans qui pose en petite culotte rouge à pois blancs sur la couverture.
>>> J'ai lu d'une traite ennuyée les 188 pages en gros caractères du deuxième livre commis sans talent par Claire Legendre, une demoiselle de 23 ans déjà responsable de "making-of".
En 41 "nouvelles" n'excédant pas 4 pages, elle raconte des situations sexuelles a priori existantes mais avec une telle pauvreté de style, une telle absence d'humanité et une telle vacuité de fond que l'exercice est rapidement excédant.
>>> En 3 parties décousues, elle raconte des situations a priori sordides et/ou scandaleuses mais avec une telle pauvreté de style, une telle absence d'analyse et une telle vacuité de fond que l'exercice est rapidement excédant.
Bien sûr, elle fait parfois montre d'un certain humour porté sur l'ironie et une relative auto-dérision mais cela ne suffit évidemment pas à rendre son propos intéressant. Le vide sidéral qui caractérise les pages de Bénédicte Martin baigne dans une ambiance superficielle, vaguement hype et faussement scandaleuse que des Nicolas Rey ou des Frédéric Beigbeder nous avaient déjà servi avec aussi peu de talent.
>>> Bien sûr, elle fait parfois montre d'une certaine sensibilité féminine (plutôt post-adolescente) mais avec un tel sérieux et un tel manque de maturité que cela ne suffit évidemment pas à rendre son propos intéressant. Le vide sidéral qui caractérise les pages de Claire Legendre baigne dans une ambiance superficielle, vaguement hype et faussement scandaleuse que des Nicolas Rey ou des Frédéric Beigbeder nous avaient déjà servi avec aussi peu de talent (non, à la réflexion, avec beaucoup plus de talent et surtout plus de bouteille !!!).
Elle sombre souvent dans le ridicule de termes convenus et d'images clichées allant de la "chatte crémeuse" au "bouton magique" pour désigner le clitoris, bien sûr tous les hommes vaguement esquissés dans l'ouvrage sont munis "d'engins" aux proportions évidemment très avantageuses et aux éjacultations abondantes... Le sens de la nuance de l'auteure est tel que les étreintes décrites sont au choix, torrides, lapidaires et animales ou contraire empreintes de la plus douce sensualité et durent toutes la nuit...
>>> Elle sombre souvent dans le ridicule de termes convenus et d'images vulgaire multipliant les allusions à la "pisse" ou à "la chiasse" (bruitages compris) quand elle décide de s'éloigner de son registre sexuel basiquement limité à "la chatte" et "la bite". Le sens de la nuance de l'auteure est aussi nul que sa capacité à vraiment choquer tant elle ne fait qu'effleurer les fantasmes sordides qui l'habitent comme d'autres enfilent des perles. Le récit est alternativement d'une extrème confusion pour ne pas dire d'une incohérence totale ou d'une linéarité poussive et d'une platitude que ne renieraient pas un scenariste de Santa Barbara.
Si vous lisez "Warm Up" d'une main c'est que de l'autre vous étoufferez poliment un baillement.
>>> Si vous lisez "Viande" d'une main c'est que de l'autre vous étoufferez poliment un baillement.
En français on pourrait traduire "Warm up" par "tour de chauffe" ou encore "coup d'essai"... et c'est vrai qu'on peut difficilement qualifier le résultat de "premier roman" tant ce serait faire insulte à toutes les oeuvres qui méritent hautement cette appellation et ont fait l'admiration de millions de lecteurs du "Grand Maulnes" d'Alain-Fournier, au "Diable au corps" de Radiguet, en passant par "L'Hygiène de l'Assassin" d'Amélie Nothomb (romans que je n'aime cependant pas) et tant d'autres dont le Tome 1 des aventures d'Harry Potter... ;o)
>>> Le principal intérêt de ce livre est qu'il se lit à une vitesse folle et, j'ose le croire, il s'oublie aussi vite. Franchement ce n'est pas qu'on passe un moment si terrible, (non, à certains instants "viande" pourrait preque, contrairement à "Warm Up", mériter un oeil dans la salle d'attente d'un cabinet médical), c'est surtout qu'on passe un moment parfaitement inutile qui me fait dire une fois de plus que si la valeur n'attend pas forcément le nombre des années, la jeunesse et le manque de maturité ne sont pas toujours des excuses pour écrire tout et n'importe quoi tant me semble judicieux l'excellent conseil qui précise que lorsqu'on a rien à dire on peut fermer sa gueule et vivre un minimum avant de publier la première connerie (très premier degré) venue.
Conclusion du 04/03/05
Vous allez peut-être penser que je suis complètement maso, mais en dépit de ce qui précède et qu'on ne peut pas vraiment qualifier de louanges, je ne regrette pas du tout d'avoir lu "Viande". Sans doute pour le même intérêt paradoxal que celui que je trouve à regarder tout et n'importe quoi à la télévision par voyeurisme peut-être mais aussi et surtout pour me faire ma propre opinion sur le niveau de crétinisme et de vulgarité que certains programmes peuvent atteindre et qui en dit beaucoup sur la nature humaine... Cela dit "Viande" ne dit rien sur rien.
Si vous voulez vraiment du sang, du sexe et du graveleux, tant qu'à faire, lisez plutôt "Baise-moi" de Virginie Despentes qui, quoi qu'on en pense par ailleurs, possède quelques qualités d'écriture, une vraie force et une authenticité qui n'a rien à voir avec ces caricatures de pseudo provocations de minettes éventuellement destinées à faire un petit tour chez Ardisson et puis s'en vont... au pilon.
Si vous voulez lire quelque chose co-signé Claire Legendre qui, sans être inoubliable à mon goût, mérite un peu plus d'attention que "Viande", voici un lien transmis sur la liste pages libres vers le site de Francopolis.
Je n'ai que deux choses à déclarer :
- Chatte mal échaudée craind la viande froide,
- Degré zéro de littérature, passez à autre chose.
8 commentaires:
Même mal échaudée, "crainT" ;)
M.
'tain, quesse tu lui as mis à la Chantal Goya du porno. Double punition, en plus. C'est réjouissant.
@ M : merci
@ TdE : parfois taper est plus facile (et plus jouissif) que caresser
Tu pourrais présenter ces bouquins aux Harlequinades !!!
@ Liliba : aux Hard-liquinades alors
Mmm. J'ai lu ta critique avant de recevoir le livre finalement. J'attends le coup de fil de mon libraire maintenant.
J'aurais bien aimé un petit extrait, pour voir combien c'était nul. Je reconnais que la demoiselle en couverture est aguichante et je pense que c'est ce qui a dû convaincre l'éditeur.
@ Plume : suspens...
@ Mister CUI : disons que les exemples de métaphores citées te donneront une idée du niveau de niaiserie.
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