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Bonjour aux escorts
Bonjour aux zotres
On connait la qualité de plume de Balasko comme auteure de théâtre et dialogiste de films mais écrire un roman c'est un autre métier me semble-t-il. J'avoue avoir des a priori sur les livres "commis" par des acteurs/trices. Cela ne me viendrait pas à l'idée, par exemple, d'ouvrir la bio de Berléand (dont on dit le plus grand bien et qui circule parfois dans les DLE) ou un roman de Duperey (j'en ai un quelque part), même pour les poèmes de Borhinger j'ai un doute. Pourtant, j'ai lu et beaucoup aimé "Le ciel t'aidera" de Sylvie Testud et puis, quand on voit comment écrivent certains "vrai(e)s" (sic) écrivain(e)s (Lévy, Foenkinos, Rheims, Rosnay, etc.) on se dit que Balasko et les zotres n'ont aucun complexes à avoir !
Le sujet
Il est Patrick pour Judith sa riche cliente régulière de 2 fois son âge. Il est Marco pour les zotres dont Karine... sa femme.
Mon avis
Le nom de l'auteure a plutôt agi comme un frein sur moi. Ici c'est vraiment le thème qui m'a motivée. J'avais envie de lire ce livre depuis que j'en connais l'existence, c'est à dire depuis que Balasko l'a elle même adapté à l'écran. C'est chose faite grâce à vos votes dans le cadre du challenge de lecture d'août.
Le roman est écrit à 3 voix ce qui est plutôt une bonne idée pour aborder toutes les facettes du problème puisque rapidement, il y en a un de problème. Bah oui, l'amour rend aveugle mais pas totalement sourde quand le téléphone sonne...
J'ai tout d'abord été déçue par le style très parlé et émaillé de termes crus, non pas que ce type de prose me rebute en général ou que mes oreilles aient soudain été prises d'un accès de sensiblerie mais parce que je n'imagine mal ce genre de propos relâchés dans un contexte où, me semble-t-il, l'éducation, la culture, l'élégance comptent autant sinon plus que le physique. Ce léger obstacle stylistique surmonté, j'ai apprécié le récit des relations forcément complexes puisque régulières entre Judith et son jeune escort boy.
Des trois points de vue, c'est celui de Judith qui est le plus fouillé (le livre s'intitule "Cliente" après tout, pas Gigolo), sans doute parce que des trois personnages, c'est celui à qui l'auteure s'est le plus naturellement identifié et c'est aussi celui dont les réactions et réflexions m'ont le plus intéressée et semblé les plus crédibles du début à la fin.
Tout au long du livre on se demande, finalement, des trois, qui est le plus sincère et qui triche le plus avec les autres et avec ses propres sentiments ? Celui qui se fait payer ? Celle qui paye ? Celle qui tolère ? J'ai une idée assez arrêtée sur la question mais je vous laisse vous faire votre propre opinion en lisant le livre.
J'ai donc pris beaucoup de plaisir à lire ce livre (moins, assurément, que Judith dans les bras de son jeune play-boy) mais j'ai tout de même un bémol de taille à formuler. Je pensais que le sujet serait traité de façon plus rentre-dedans (si j'ose dire) et avec un humour féroce à la Balasko. Ce n'est pas le cas.
Balasko a choisi d'édulcorer son propos en introduisant une dose de sentiments dans son récit et une fin plutôt "morale" (mais, j'avoue, assez logique) ce qui m'agace un peu et tend à renforcer le cliché moultement millénaire selon lequel une femme serait incapable d'apprécier le sexe sans amour. Cette marque de sexisme (ben si) paradoxale et vraisemblablement involontaire m'agace même si, évidemment, l'auteure a le droit d'adopter l'angle qui lui chanter et de raconter l'histoire qu'elle veut. A titre personnel, j'aurais préféré un propos moins sentimental et plus analytique, documentaire et radical. Je suis un peu frustrée quant à la qualité de la dimension sociologique et féministe du roman car c'est avant tout cela que j'attendais de ma lecture.
Conclusion
Ni un chef d'oeuvre ni de quoi révolutionner les esprits mais une lecture agréable.
Pour l'anecdote : c'est seulement après avoir lu la dernière ligne du texte et refermé le roman que j'ai remarqué la similitude évidemment involontaire entre la photo de la couverture et mon autoportrait du moment (que j'adooooore).
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7 commentaires:
failli le lire... et puis reposé et finalement abandonné.
Seule raison : écrit par une actrice.
En général des a-priori. c'est bète, non ?
Je n'ai pas vu lez film ni lu ce bouquin...
Rien à voir, mais j'ai vu ton com chez Sapphire et y'a une crème anti cellulite qui fonctionne bien c'est le sérum resculpteur de Daniel Jouvance ! je précise que je ne fais pas de pub, hein !! mais c'est celui qui donne les meilleurs résultats à mon sens...par contre, il peluche un peu et sent le poisson^^
@ Mazel : as-tu vu le message précédent qui te concerne directement ?
Je crois que je vais un peu compléter ta critique suite à ta remarque... merci, donc, de l'avoir formulée. :o)
J'avoue avoir le même genre d'a priori et ça ne me viendrait pas à l'idée par exemple d'ouvrir la bio de Berléand ou un roman de Duperey, même Borhinger j'ai un doute. Ici c'est vraiment le thème qui m'a motivée et je pensais qu'il serait traité de façon plus rentre-dedans (si j'ose dire) et avec un humour féroce à la Balasko. Ce n'est pas le cas mais côté plume, à part la remarque liminaire de ma critique qui est plus liée au contexte qu'au style lui-même, je n'ai pas de reproche particulier à signaler...
Bah et puis quand on voit comment écrivent certains "vrais" écrivains (Lévy, Foenkinos, Rheims, Rosnay, etc.) on se dit que Balasko n'a vraiment aucun complexes à avoir !
@ Miss Lollipop : merci et j'espère que ça sent plus la sirène que le thon mais bon, il faut ce qu'il faut pour être belle
Pas plus tenté que ça, pas parce que c'est une actrice l'auteur, mais juste parce que l'histoire, la couverture, le style, ne me disent rien a priori...
M.
J'ai le même a priori que toi concernant les doubles casquettes, j'évite les romans écrits par les acteurs/trices et encore plus ceux des chanteurs/teuses (Une exception à ce jour : Mathias Malzieu que j'aime beaucoup).
Ma mère m'avait offert "Le ciel t'aidera " en me disant que je ressemblais très fort au personnage.
Le résumé évoquait " l'histoire d'une fille trop imaginative qui rêve de mourir centenaire et dans son lit".
Ca m'avait bien fait rire et j'ai un bon souvenir de ce bouquin :)
M. : je comprends ça
Cynthia : je commence à voir diverses critiques sur le livre de Monsieur "Femme Chocolat" sur la blogosphère et je ne suis pas tentée.
D'accord avec ta conclusion, un peu moins avec tes a priori. Je n'ai pas lu Berléand. Je me souviens avoir lu Le voile noir d'Annie Duperey : pas mal, mais surtout, j'aime beaucoup l'écriture de Bohringer, directe, dure et franche, à l'image du binhomme et je ne peux que pousser à as lecture !
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