lundi 3 août 2009

La petite robe de Paul (de Philippe Grimbert)

Bonjour à celles et ceux qui aiment les robes blanches (quelque soit leur taille)
Bonjour les zotres

Je n'avais pas vraiment accroché à ma lecture de Un secret de Philippe Grimbert et si je suis nettement plus convaincue par cette petite robe de Paul que toute la blogosphère a adoré, il subsiste en moi quelques réserves de taille (38 ou 40 fillettes selon les marques et les vêtements).

Le sujet

Paul est un quinquagénaire sage et un mari modèle encore amoureux de sa femme malgré les nombreuses années passées à ses côtés. Jamais il ne l'a trompée, jamais il ne lui a menti. Un jour il achète sans raison apparente (sa fille est adulte) une petite robe blanche de taille 6 ans qu'il s'empresse de cacher dans son propre dressing. Cet acte un peu absurde à ses propres yeux va bouleverser quelques certitudes et mettre en péril son couple.

Mon avis

J'ai aimé le début du livre. L'atmosphère tissée par Grimbert comme des ouvrières tisseraient du lin blanc. J'ai aimé la délicatesse du ton et la perception de tous ces non-dits à côté d'un bonheur un peu trop lisse.

Je trouve que ça commence à se gâter vers la moitié du roman. Je trouve que la ficelle psychanalytique de Grimberg (c'est son job après tout) devient de plus en plus grosse pour ne pas dire énorme et l'aptitude de cette petite robe blanche à symboliser (et ce dans une période très courte) tous les problèmes et secrets du couple d'une part, de la femme d'autre part, de l'homme ensuite et enfin de sa famille est tout simplement a-bra-ca-da-bran-tes-que.

Certains passages vers la fin sombrent dans un ridicule complaisant que je trouve particulièrement agaçant et je me suis demandée qui des protagonistes ou de l'auteur pêtait un plomb pour oser tenter de me faire gober de telles âneries. Je ne crois pas non plus au timing reserré de l'histoire qui se déroule sur quelques jours seulement. Je ne crois pas que les non-dits et douleurs de toute une vie s'expriment soudain sur un claquement de doigt et que les conséquences se "normalisent" ensuite du jour au lendemain que ce soit en positif ou en négatif.
Je ne vois pas non plus l'intérêt de multiplier les pistes pour ensuite ne pas toutes les résoudre (je parle des histoires parentales de part et d'autre). Bien sûr, dans la vraie vie, on ne sait pas tout de sa propre histoire familiale mais ici on est dans un roman construit de telle sorte que le/la lecteur/trice est en position omnisciente... alors pourquoi s'arrêter en chemin ?

Ces grosses réticences mises à part, l'impression d'ensemble reste plutôt bonne sans doute parce que le livre est très bref et surtout parce qu'il est fort bien écrit mais j'aurais aimé qu'il garde du début à la fin la même simplicité fragile, la même sensibilité feutrée au lieu de loucher vers une sorte de surenchère de justifications bancales et de facilité hystérique.

Conclusion

Je crois que je ne crois pas (et inversement toutes choses égales par ailleurs) à la sincérité de Grimbert en tant qu'auteur. De plus, je trouve son écriture froide (ce qui renforce à mes yeux le côté factice de ses récits même à caractère autobiographique comme est supposé l'être Un secret). De fait, je ne suis pas sensible à ce qu'il tente de me raconter.

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