dimanche 31 mai 2009
Je suis contente mais triste (mais contente)
footeux/ses
Bonjour aux
tennis(wo)men
Bonjour aux zotres
Je suis triste car mon beau Raphaellichou Nadalounet chéri s'est fait sortir en 8e de finale de Roland Garros en 4 sets par un suédois ultra pas beau ! Pfeuhhh ! Quel gâchis.
Je suis contente car :
- Le Mans reste en Ligue 1 (ouf !)
- Marseille ne termine pas premier (et toc !)
- Bordeaux a vraiment le plus bel attaquant qui soit (et devant Yohann Gourcuff je me sens sans défense).
Lectures bloggesques (de la semaine 22-2009)
Bonjour Cathalu
Bonjour Christophe
Quand Orchidée pose une question simple
Orchidée se demande et nous demande pourquoi elle/nous écrivons.
J'écris pour comprendre d'une part. C'est une forme d'auto-analyse économique et efficace d'une part et un merveilleux outil de synthèse et de réflexion d'autre part. L'écriture m'est aussi nécessaire et évidente que l'eau que je bois. J'écris aussi pour partager mes émotions et mes découvertes. Et là je dis vive les blogs !
Quand Miss Cathalu se plonge dans la sémantique
Miss Catahlu évoque à deux reprises un thème dont je suis assez friande et qui tourne autour des mots, de la sémantique, de l'étymologie à travers deux livres à lire ou à offrir :
- Porc ou cochon ? Les faux-semblants
Si comme moi vous hésitez toujours entre "revolver" et "pistolet"," Meurtre" et "assassinat", ce livre est fait pour vous ! Avec verve, Jean-Loup Chiflet remets nos idées en ordre.
- Anthologie des jeux avec les mots
395 pages signées Alfred Gilder où fouiller tout à loisir.
Quand Christophe est dans la lune
Sur son blog, Chondre évoque un livre de questions futiles et donc essentielles intitulé Les ours blancs ont-ils le blues ? Récemment j'ai entendu parler de deux ouvrages rédigés par Jean-Baptiste Giraud et respectivement intitulés "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres ?" et "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs ?". Et l'là t-y pas que je trouve sur le blog éclectique de Christophe une question du même tonneau : le diamètre de la lune est-il un hasard où a-t-il été spécialement calculé pour nous permettre d'apprécier le magnifique spectacle d'une éclipse totale ?
Franchement, parfois les ingénieur(e)s me fascinent de penser à des trucs pareils.
Petite phrase du moment
En visitant le blog Sexy People, je n'ai pu m'empêcher de penser à ces mots de Gainsbourg : "La beauté cachée des laids, des laids, se voit sans délai, délai".
1000 (en plein dans le blog)
Bonjour aux zotres
Pas besoin d'être devin pour savoir qu'après 999 il y a 1000.
L'occasion et la proximité de la date du 6 juin (65e anniversaire du débarquement) me semblent idéales pour vous montrer ces billets datant de 1944 trouvés ici ainsi que leur histoire.
999 (messages sur ce blog)
samedi 30 mai 2009
Calder (à Chicago)
Bonjour aux zotres
Cette statue de 1973 située sur le Federal Center Plaza s'appelle Flamingo. Entourée de hauts buildings, elle est assez difficile à photographier (manque de recul sous la plupart des angles et de luminosité sous tous).
Quelques infos à son sujet et une galerie photos ici et d'autres là (en français) sur l'artiste et l'environnement de cette statue monumentale.
Calder (à la Défense)
sculptrices
Bonjour aux
sculpteurs
Bonjour aux
zotres
Video et bla-bla ici
Infos sur ce stabile de 1976 ici
Site Calder
Grande arche et les deux tours bisautées du très beau bâtiment de la Société Générale, un de mes préférés à la Défense.
J'aime aussi beaucoup la tour EDF, un modèle de l'élégance élancée.
vendredi 29 mai 2009
360° 1/9 (Esplanade de la Défense)
Bonjour à celles et ceux qui arrivent par la ligne 1
Bonjour aux zotres
Pour ma nouvelle série de 9 vidéos, j'ai décidé de filmer certains lieux de Paris et des environs à 360°.
Ma première tentative s'est déroulée sur l'esplanade de la Défense et force est de constater que j'ai pivoté trop vite... Heureusement, j'ai un peu ralenti pour mon 2e essai qui, de fait, donne moins le tournis.
Promis, en tournant sur moi-même la prochaine fois je penserai à un slow langoureux et non à un rock endiablé...
Comment vous faire de nouvozami(e)s (dans le train)
Bonjour les zotres
Récemment, Miss Ficelle consacrait un billet (de train) à quelques souvenirs ferroviaires. Les voyages SNCF sont de grandes aventures humaines tant il est vrai que pendant tout le trajet, nous sommes condamné(e)s à subir tout un tas de gêneurs/ses, casse-pieds, enquiquineurs/ses, sans-gêne de tous poils qui, c'est sûr, c'est certain, c'est évident, on choisit de s'installer dans notre wagon juste pour nous gonfler.
Même pour les 55 petites minutes de prend un aller Paris/Le Mans, il faut avoir des nerfs d'acier pour résister à l'envie de :
- crier son exaspération face à des parents incapables de tenir leurs mômes plus de 3 minutes sans hurlements, vociférations, crises de larmes, caprices, colères ou autres manifestations sonores généralement violentes et suraigues,
- croche-pied-ter les gosses qui prennent l'allée centrale pour une piste de course et vos bagages pour un terrain d'exploration entre deux "laisse la dame tranquille" molassons de la part de parents trop contents de l'éloignement temporaire du monstre hyper-actif et méga effronté qui n'hésite pas à vous tripoter les cuisses de ses doigts poisseux en vous demandant "tu lis quoi, hein ?" (la Vacation de Martin Wincker, un truc de circonstance sur l'avortement, ça t'intéresse ?),
- distribuer des taloches à des ados au regard bovin écoutant je-ne-sais-quoi à fond dans un casque de mauvaise qualité vous restituant à vous qui êtes pourtant 3 rangs plus loin des grésillements continus, ponctués de bruits d'ongles incessants battant la mesure sur la tablette rabattable quand ils ne s'avisent pas de chantonner en opinant du chef (note pour plus tard : 10e décision pour quand je serai dictatrice (voir les 9 premières ici) : interdire les écouteurs ou supprimer les tablettes individuelles dans les trains, ou plutôt non, pour plus de sûreté, cumuler les deux mesures),
- insulter les couples qui passent leur temps à se donner du "mamour" et du "pupuce" à tour de bras et à se tripoter bêtement (avec l'autre bras) en poussant moult gloussements complices et niaiseux.
Vous l'aurez compris :
- lorsque je voyage je suis méga zen,
- je me fais un chouilla plus acariatre que je ne suis vraiment et je ne suis mauvaise que par intention, je pêche en pensée et pas en actions (enfin...). Jamais je ne distribuerais la moindre baffe dans un train (de peur de m'en prendre deux en retour notamment) et généralement ça se passe plutôt bien avec les enfants envahissants qui comprennent vite qu'il faut me laisser tranquille (ça doit être un truc dans mon regard qui montre que je ne rigole pas).
Cela dit, il y a une catégorie de personnes, une race honnie, exécrée parmi toutes qui peut me faire sortir de mes gonds "pour de vrai" : celle des zutilisateurs/trices zintempestifs de téléphones portables ! De nos jours, tout le monde a un portable et comme ça sonne n'importe où n'importe quand, personne n'est à l'abri de décrocher dans un train. Seulement voila... Il y a des personnes qui raccrochent vite ou quittent leur siège pour papoter et puis il y a les zotres, ceux qui restent à leur place et racontent leur vie ou leur job à tout le wagon et puis, pire que tout, il y a ceux qui appellent, confondant le train avec leur bureau où le dernier lieu ou échanger des potins sur ses ex.
En général, voilà ce qui arrive au bout de, disons, 10 minutes (bah oui, je ne m'énerve pas au quart de seconde non plus) :
- moi (avec un grand sourire) : "J'espère que ça ne vous dérange pas que je lise pendant que vous téléphonez"...
- lui ou elle : ... (regard bovin, agacé. Se retourne sans me répondre et en continuant à téléphoner)
- moi (après avoir attendu 15 secondes et tapoté sur l'épaule du téléphone sur pattes) : excusez-moi !
- lui ou elle (exaspéré) : je suis au téléphone là !
- moi : oui je sais, c'est bien ça le problème et ça fait 10 minutes que ça dure. Vous emmerdez tout le monde. On n'en a rien à faire de vos commandes de pièces détachées/histoire de cul/problèmes de nounou (rayer les mentions inutiles).
- lui ou elle (à son interlocuteur) : attends, je te rappelle.
- lui ou elle (à moi haussant le ton) : qui je gêne là, je peux téléphoner tout de même !
- moi : moi vous me gênez et non vous ne pouvez pas justemet. Vous n'êtes pas dans votre salon mais dans un train et si vous voulez téléphoner vous sortez.
- lui ou elle (en désignant un gosse du doigt) : et lui qui n'arrête pas de braîller, il ne vous gêne pas lui ?
- moi (avec un air faussement outré et vraiment faux-cul) : mais c'est un gosse ! Et puis si vous téléphoniez hors du wagon comme c'est l'usage, vous ne l'entendriez pas crier (histoire de souligner qu'effectivement il crie).
Et là je suis doublement ravie parce d'une part ça colle la honte aux parents qui du coup vont agir un minimum (c'est vrai qu'il est super chiant aussi ce môme) et d'autre part ça rend le monsieur encore moins sympathique : oser accuser un enfant de 3 ans pour minimiser ses torts !
Et toc ! Les conflits ne me dérangent pas et je ne suis pas du genre à céder fa-Cécilement surtout quand j'ai objectivement raison. La java continue donc aussi longtemps que nécessaire devant un parterre de passager(e)s qui ne mouftent pas, se contentant d'augmenter encore le son de leurs ipods ou d'enfoncer plus profond leur nez dans Paris Match. Certain(e)s sourient d'autres pas. J'ai conscience d'être devenue moi-même une nuisance sonore mais ça dure rarement longtemps. L'issue de la joute verbale est évidente puisque le Nokiavore-Ericsonné est par définition en tort. J'obtiens donc assez vite le silence définitif du portable ou la translation de l'accro hors du wagon avec au passage ce fameux "regard qui tue" à mon adresse et les échos lointains d'un début de conversation à base de "non rien, juste une connasse qui m'a fait chier" (et réciproquement).
Une seule chose m'étonne à ce jour : aussi mordues du portable que soient certaines personnes, jamais aucune ne m'a demandé mon n° dans le train !
jeudi 28 mai 2009
Gagnez des livres (sur Bookie Blog)
Bonjour aux zotres
Apparemment ce concours est réservé aux détenteurs/trices de blogs puisque la seule façon de gagner est de l'annoncer...
Les 6livres à gagner sont : J’ai renvoyé Marta de Nathalie Kuperman (en attente dans un carton chez moi) - L’amour et M. Lewisham de H.G. Wells - God save la France de Stephen Clarke (lu, bof, bof, bof) - La route de tous les dangers de Kris Nelscott - A marée basse de Jim Lynch - Les arpenteurs du Monde de Daniel Kehlmann (beaucoup entendu parler en bien).
Les zotres, ne soyez pas trop tristes, mon concours idiot de juin (ouverte à toutes et tous) sera très bientôt en ligne...
Un aller simple (de Didier Van Cauwelaert)
Bonjour aux zotres
A noter : Lors du DLE de demain soir (infos ici), j'apporterai ce livre ainsi que 3 autres signés Sykes, Gran et Ségur (mon avis sur 2 de ces livres ici et sur les 2 zotres là).
Le premier livre de Didier Van Cauwelaert que j’ai lu en 2007 était L’Orange amère récupéré lors d’un DLE et, suite à cette lecture qui m’a enthousiasmée, j’ai fait une chose que je ne fais jamais d’habitude : j’ai directement enchaîné avec un deuxième livre du même auteur à savoir son Goncourt 1994 : Un Aller Simple. Et là ce fut le choc. J’ai A.D.O.R.E. ce livre !
Le sujet
Suite à un accident qui le laisse orphelin un jeune très garçon est recueilli par des tsiganes marseillais qui le surnomment Ami 6 comme le modèle de voiture où ils l'ont trouvé. Au fil des ans Ami 6 devient Aziz et il grandit sans problème au sein de sa nouvelle famille jusqu’au moment de ses fiançailles avec la belle Lila. Là, les réflexes communautaires reprennent le dessus et les choses se compliquent sérieusement pour Aziz, trahi par un rival et jeté en prison. D'origine inconnu, Aziz va être choisi pour une campagne aussi gouvernementale que médiatique de "retour au pays" et, flanqué d'un "attaché humanitaire, envoyé au Maroc, pays où il ne possède ni attaches ni racines.
Mon avis
G.E.N.I.A.L. !
J'ai adoré ce roman sensible, fin, drôle, émouvant et bien écrit. Je pense qu'un homme capable d'écrire detelles choses ne peut être fondamentalement mauvais et j'avais particulièrement hâte de me faire dédicacer un exemplaire de cet immense coup de coeur lors du salon du livre 2009.
Je ne m'attendais vraiment pas à être submergée par l'émotion quand j'ai tenté de lui dire tout le bien que j'avais pensé de son roman et je me suis sentie particulièrement idiote quand ma voix s'est mise à chevroter sous le coup de l'émotion. Je me suis dit, là ma fille c'est tout de même un brin too much et pourtant cette émotion n'était pas feinte et était l'écho de celle ressentie lors de ma lecture qui m'a laissé un profond sentiment de tendresse envers Aziz qui n'est pas sans rappeler le Momo de La vie devant soi, le merveilleux Goncourt (aussi) de Romain Gary signé Emile Ajar. Je l'ai dit à Van Cauwelaert et il m'a répondu que ce parallèle lui faisait très plaisir.
Du plaisir c'est aussi ce que procure la lecture de ce très beau roman et c'est pourquoi j'adore l'offrir.
Deux extraits
Quand Aziz découvre qu'il est orphelin trouvé et un enfant volé (p.7)
J'ai eu e la peine pour mes parents, bien sûr. Même si c'est dur de pleurer sans connaître. Et puis, je me suis consolé en me disant qu'au moins, ils n'avaient pas souffert de mon absence. Dans les mois qui on suivi, ce qui m'a surtout manqué, c'est drôle, c'est la petite annonce que je leur écrivait dans ma tête, souvent, avant de m'endormir, l'embellissant, l'améliorant, la tournant mieux. La petite annonce que j'aurais toujours eue dans mon coeur pour la dicter un jour, au cas où. Elle ne rimait plus à rien, désormais. J'étais orphelin d'une phrase.
Au moment de l'arrestation d'Aziz (p.22)
Comme j'avais payé d'avance, je suppose qu'ils ont mangé mon repas de fiançailles. Lila a couru un moment derrière la Renault 19, elle a courur avec ses chaussures blanches à la main et des injures sur deux cents mètres, elle était drôlement douée, vocabulaire d'enfer et un sacré souffle, et puis elle s'est arrêtée, elle a haussé les épaules, et elle a fait un bras d'honneur, mais je n'ai pas bien compris le sens. Par la lunette arrière, je l'ai vue retourner vers le café Marchelli où ils avaient dû attaquer les entrées, et c'est drôle, je me suis dit que c'était fini entre nous, comme ça : l'instinct. Entre un fiancé qu'on lui enlève et un repas qui refroidit, elle avait choisi. J'étais injuste, un peu : elle avait quand même couru. Mais dans mon genre je suis comme Astirios de Macédoine, le devin grec de ma page 115, qui avait lu dans le foie d'un poulet que son maître Esspirandas allait l'assassiner, et le lui avait dit. Je sais toujours avant les autres le mal qu'ils vont décider de me faire.
Conclusion
Un bijou d'humanité. A lire A.B.S.O.L.U.M.E.N.T.
mercredi 27 mai 2009
D'après La Joconde de Léonard de Vinci (par d'autres artistes)
Bonjour aux zotres
Les détournements artistiques ou simplement potaches de la Joconde sont INNOMBRABLES et de TOUS genres. Inutile donc de me dire "tu as oublié celle-ci" ou "tu aurais dû mettre celle-là" car j'aurai l'occasion d'y revenir moultement dans les mois à venir (ben oui, il faut bien que cette rubrique dure un peu...). J'en ai choisi 3 très connues dans un premier temps.
La version dadaïste et à double sens de Marcel Duchamps intitulée fort poétiquement L.H.O.O.Q. (1919).
La version tout en rondeurs de la Mona Lisa de Botéro (1977) à laquelle j'ai repensé grâce au profil Facebook d'Annie (merci !).
Et pour finir, j'aime beaucoup cette Double Mona Lisa de Vik Muniz (1999). L'une est réalisée en confiture et l'autre en beurre de cacahuète. Je vous conseille ici un article sur l'artiste qui se termine par une intéressante (et fort juste) remarque sur la façon dont les touristes visitant le Louvre voient la Joconde.
La semaine prochaine je vous montrerai quelques video très jocondesques voire monalisiennes et, par la suite, ce seront les parodies de Dali, Léger, Wharol, etc. sans compter une cohortes d'anonymes et de publicitaires. Entre temps je m'intéresserai à d'autres oeuvres détournées (il faut varier les plaisirs).
O.N.G. ! (de Iegor Gran)
Bonjour aux humanitaires
Bonjour aux associatifs/ves
Bonjour aux caritatifs/ves
Bonjour aux zotres
Le livre de Iegor Gran fait partie des deux romans que vous avez choisi de me faire lire en mai avec Hors Jeu de Bertrand Guillot. Autant j'ai aimé le 2e, autant j'étais moins enthousiaste après avoir refermé O.N.G. !
Le sujet
La Foulée Verte et Enfance et Partage sont deux associations humanitaires, des ONG, qui partagent le même immeuble et se détestent d'emblée viscéralement au point de se livrer une guerre aussi fratricide que totale racontée a posteriori par Julien, un des protagonistes à la fois bénévole à la Foulée Verte et mentalement attardé.
Mon avis
J'ai adoré le thème du livre dès que j'en ai entendu parler à sa sortie. J'ai aimé les pointes d'humour décalé et les deux fils rouges sur les thèmes "envie de clope" et "non je ne suis pas un sale pervers phallocrate" à base de lutte héroïque contre la tentation d'une part et de précisions faussement politiquement correctes d'autre part. Ca c'est excellent. Mais à part ça ?
Je suis moins convaincue par son traitement du sujet et par certains parti-pris formels de l'auteur, notamment lexicaux. J'ai rapidement été agacée par les détournements de mots que je trouve complètement inutiles et artificiels. Bien devient bio, une cigarette est un cow-boy, paternel et maternelle sont respectivement mon père et ma mère, pétrole remplace noir, etc. Ces tics de vocabulaire n'apportent rien et ne sont pas assez systématisés pour devenir crédibles, cohérents. Quant aux pseudo bégayements incompréhensibles de Julien, ils sont assez ridicules et deviennent vite lassants.
De fait, je ne suis pas certaine que le fait que Julien soit vaguement attardé mental (même si on n'en est pas très sûr au début, c'est l'impression qui ressort et se confirme plus ou moins au fil des pages) soit un choix judicieux. C'est tout au moins un bon truc que s'autorise l'auteur et qui lui évite certaines explications et tout souci de vraisemblance (feignasse va ! ;o) ). On ne sait plus si l'absurde est dû à la situation narrée ou au conteur et cette facilité est à mon avis dommageable au texte, elle afaiblie le propos. Quand on choisit la voie de la caricature mordante et de l'absurde politiquement incorrect, autant y aller à fond et pas se ménager des portes de sortie simplificatrices.
Je regrette donc la superficialité du propos. Avec un peu plus de travail sur le fond et la forme Iegor Gran aurait pu faire un livre vraiment mordant et féroce mais là il se contente d'effleurer un peu mollement son sujet.
Quelques extraits
J'avais les yeux tellement baissés qu'il me semblait voir ma pomme d'Adam. (P.37)
Les animaux qui se sont habitués à la compagnie des hommes ne méritent que le mépris. Les chats particulièrement, quand on songe à ce que la société dépense comme énergie à fabriquer leurs croquettes, litières et colliers antipuces, rapportée à leur utilité. On n'a jamais vu un chat guide d'aveugle. Loin de moi l'idée de soutenir les vaccins, mais ils n'ont pas tort quand ils disent qu'un chat de race, dans une ville comme Paris ou Londres, mange plus qu'un enfant brunâtre du Bangladesh. (P.50/51)
Josas et Saint-Cyr, de leurs voix viriles, entraînées à hurler contre les forces de police, faisaient sursauter le papier peint. (P.60)Son regard, plus humble que celui d'un prêtre qui tente une main dans le short de l'enfant de choeur, indiquait la subordination absolue. (P.134)
Quelques liens
J'ai trouvé peu de liens intéressants évoquant ce livre sur Google.
Sur Pingui une critique peu enthousiaste avec laquelle je suis assez d'accord
Chez Petite Pom on trouve le livre plaisant mais plat
Zazieweb est plus enthousiaste mais se livre hélas au spoiler !!! (argh)
Infos Wikipedia : ONG a obtenu le Grand Prix de l'humour noir 2003. Iegor Gran s'est essayé à la littérature sous contrainte en 2006 avec Les Trois Vies de Lucie qui conte trois histoires différentes selon que l'on lit tout le texte, la page de gauche uniquement ou seulement celle de droite. Intéressant.
Conclusion
Un livre bien trop léger sur une idée pourtant excellente qui aurait mérité plus d'engagement (humanitaire ?) et de force (guerrière ?) de la part de l'auteur.
mardi 26 mai 2009
Battery Box (l'album de LYS)
Bonjour à celles et ceux qui l'ont déjà vu/entendu en concert
Bonjour aux zotres
C'était le 11 mai 2009 à la Maroquinerie (voir autres photos en couleur ci-dessous)
LYS sur myspace
J'ai déjà dit tout le bien que je pense de LYS ici et il me faut récidiver car désormais je possède ENFIN leur album mais bizarrement il n'était pas en vente à la fin du concert et j'ai dû le réclamer ! Un comble d'incompétence marketing et d'erreur de communication pour un groupe qui n'est pas connu et mal distribué : tiens, tentez de les trouver à la Fnac et chez Virgin pour voir !
Leur maison de disque Pense-t-elle qu'elle va en vendre plus si elle se contente de les mettre en ligne sur le net et s'abstient de les proposer quand le groupe est en contact avec son public, des personnes qui se déplacent, qui sont déjà acquises à leur cause et susceptibles ensuite de faire écouter leurs titres à d'autres voire d'offrir leur album comme je vais le faire moi-même !
JAMAIS je n'achèterai un CD ou un livre en ligne et ça m'étonnerait fort d'être la seule en France dans ce cas là ! Et vraiment, j'aurais été désolée de repartir une fois de plus sans et je serais vraiment passée à côté d'un excellent album.
Battery Box est composé de 10 titres magnifiques joués tout en finesse. Les chansons gagnent en subtilité ce qu'elles perdent en énergie par rapport aux versions live mais dans les deux cas l'émotion dégagée est la même.
Même si l'excellent In my mind fait figure de favori officiel, j'aurais à désigner mon titre préféré tant l'ensemble est homogène et après plusieurs écoutes, je ne trouve pas de point faible non plus.
Côté musique, LYS n'a rien à envier aux meilleurs groupes rock indé anglo-saxons. J'ai longtemps attendu que leur CD rejoigne mes étagères mais il n'y restera pas beaucoup car je l'écouterai souvent !
Lys en concert (à la Maroquinerie et en couleur)
Bonjour à celles et ceux qui l'ont déjà vu/entendu en concert
Bonjour aux zotres
C'était le 11 mai 2009 à la Maroquinerie et c'était un excellent concert. Bon sang que ça fait du bien de se prendre une bonne dose de rock dans les oreilles !
LYS joue une musique qui prend aux tripes autant qu'aux oreilles, à la fois violente et incroyablement romantique. Si, si. Je maintiens.
Le groupe est composé de :
Nicolas : Chant et guitare
Marie : Basse et choeur
Fabien : Guitare
François : Batterie
Le public était un peu clairsemé. Dommage.
Mais j'aime bien cette photo.
J'adore la voix puissante et vibrante et surtout l'interprétation un brin torturée de Nicolas. Le résultat est magnifique, sincère et émouvant.
Ne trouvez-vous pas que Marie a un faux air d'Olivia Ruiz ?
Si sa voix est belle sur l'album, c'est moins évident sur scène. A mon avis, le petit point faible du concert.
Le groupe communique peu avec le public (manque d'aisance ou manque d'envie ?). C'est dommage car il aurait suffi d'un peu plus de chaleur et d'échanges pour que d'excellent le concert devienne inoubliable.
Bon, OK, j'ai réussi à mettre une video en ligne... mais pas à redresser l'image ! Et puis je la pensais un peu plus longue.
lundi 25 mai 2009
Jardin japonais (du jardin d'Albert Kahn de Boulogne Billancourt)
japonisant(e)s
Bonjour
aux zotres
Que celles et ceux qui doutaient ne doutent plus : cette chose blafarde et grimaçante au déhanché ravageur, c'est bien moi ! J'ai un peu l'impression de gâcher le paysage mais je me dis surtout que la photographe n'était vraiment pas à la hauteur de son modèle et de la situation !
Le parc est presque entièrement défleuri lorsque je le découvre mais les camaïeux de verts sont superbes.
Les galets apportent une ponctuation minérale à la fois sobre et esthétique à cette exubérance végétale faussement anarchique.
Deux ponts japonais pimpants ajoutent un éclat de couleur vive bienvenu.
Autres photos plus florales ici.
L'Open Space m'a tuer (avec un chandelier dans le bureau)
Bonjour Alexandre
Bonjour aux victimes de l'open space
Bonjour aux zotres
A noter : à 15h30 aujourd'hui mise en ligne de nouvelles photos prises au jardin Albert Kahn de Boulogne Billancourt.
Intro
Dès les premiers mots, le décor est planté. Je cite : "Un petit message positif pour conclure ? Pas notre but. Nous ne sommes pas là pour adoucir."
Ah non, suis bête, il s'agit pratiquement des dernières lignes du livre mais elles reflètent bien l'idée générale et une certaine vision de la fonction de consultant(e) (je rappelle que "consultant(e) n'est pas un "métier" contrairement à boulanger ou dentiste ou facteur).
ContexteNe pas lire L'Open space m'a tuer quand on est consultant(e) c'est un peu comme ne pas avoir vu La Boum quand on pile poil l'âge de Sophie Marceau. J'avais 13 ans et j'étais en 4e quand les aventures de Vic sont sorties au cinéma. J'ai donc vu La Boum (les deux même). Alors évidemment ce n'est pas un très graaaaand film (mais pas un très mauvais non plus) mais on s'identifie (un peu), on rêve (beaucoup), on soupire (passionnément) devant le beau Alexandre Sterling et bien sûr, dans les années qui suivent (et sûrement ad vitam eternam) on re-re-re-re-regarde quand c'est re-re-re-rediffusé à la télévision.
Depuis La Boum j'ai grandi, je suis une adulte diplômée, professionnelle et (ir-)responsable et, figurez-vous, consultante (tiens donc !). J'ai donc évidemment lu, que dis-je, j'ai dévoré le livre culte de Thomas Zuber et Alexandre des Isnards et je ne saurais trop le conseiller autour de moi. Cela dit, j'ai mis beaucoup de temps avant de finaliser cette critique, à penser au livre, à mon métier, à la conjoncture, l'évolution des attentes des salariés (cadres ou non) dans leur milieu professionnel. Tout ça quoi.
Première impression
Dès le premier chapitre intitulé "Je suis charette", j'ai reconnu une tendance manifeste chez certain(e)s, d'autant plus exaspérante à mes yeux que je la subis sans la faire subir en retour (enfin je crois) : poursuivre voire entâmer des communications téléphoniques perso pendant de longues minutes en ma présence en me demandant d'un geste explicite du bras (en gros de grands moulinets) de rester et de m'assoir quand je fais mine de partir. C'est exactement ça : exaspérant et limite méprisant. Exaspérant parce que limite méprisant.
L'usage intempestif du téléphone, pro, perso, à toute heure, en tous sens, pour tout, n'importe quoi, n'importe comment, à chaud, sans recul, en réunion, en public, partout, tout le temps m'insupporte et les "t'es où ?" me désespèrent (en gros, on veut me parler ou me localiser géographiquement ?). J'ai de plus en plus de mal ce qui fait que je réponds de moins en moins... Ainsi naissent les cercles vicieux. On insiste, je résiste et si cela fait une moyenne, je ne suis pas certaine que cela crée un équilibre... Mais je digresse, quoique.
Constat
En fait, c'est exactement ce qui forme paradoxalement l'intérêt et les limites du livre : à chaque chapitre j'ai des exemples, des anecdotes en tête, je me reconnais (un peu) ou je reconnais les zotres (beaucoup) en vertu du sacro-saint principe de la paille et de la poutre (ou de ma quasi perfection naturelle, choisissez). Toutefois, deux constats s'imposent :
1 - Je ne suis pas certaine que le livre parlera beaucoup à celles et ceux qui ne connaissent pas le milieu du conseil et la vie en cabinet. Ma mère me comprendra-t-elle mieux et arrêtera-t-elle de me poser des questions à côté de la plaque sur mon job si je lui fais lire le livre ? J'en doute mais j'ai tout de même tenté : mon exemplaire est dans son camp, à elle d'ouvrir le livre. Trouvera-t-elle ça intéressant ? J'en doute.
2 - On parle bien d'anecdotes, d'exemples ponctuels. Parfois il est frustrant, au vu de la pertinence des ébauches d'analyse amorcées, que celles-ci ne soient pas poussées un peu plus loin. On sent le constat facile de deux potes connaissant parfaitement leur sujet mais restant (par facilité ?) dans un registre purement descriptif et souvent empreint d'une mauvaise foi (les gentil(le)s diront d'un recul salutaire) qu'il serait tout de même bon de nuancer un brin.
Contenu
En 25 cours chapitres aux titres révélateurs tels que "Position démissionnaire" ou "un cadre qui ne cadre rien" et même l'inévitable "Fesse bouc", les auteurs brossent un portrait non pas au vitriol mais à l'acide édulcoré qui n'érode qu'en surface. Certes, tout ce qui est dit est parfaitement vrai, totalement intéressant et parfois dramatiquement dommage mais on (enfin moi) ne peut s'empêcher de regretter le recours intempestif à des dialogues factices et de très peu d'intérêt qui auraient avantageusement pu être remplacés par quelques analyses plus fouillées. Il est à mon avis très symptomatique que les auteurs aient fait l'impasse sur le chapître jargon franglais car les dialogues évoqués ci-dessus en sont caricaturalement truffés (et moi, c'est un des trucs que je trouve les plus ridicules et exaspérants chez certain(e)s collègues) (voir le lien sur le "wording").
Plus gênant, la question du "pourquoi" n'est quasiment jamais posée pourtant il y aurait beaucoup à commenter et à expliquer sur de nombreux sujets, celui du cadre qui n'encadre pas et sur la tendance très "armée mexicaine" du consulting par exemple (tendance qui s'accentue d'ailleurs de façon là encore très explicable). De plus, en faisant un portrait exclusivement à charge, les auteurs perdent à mon avis en efficacité et en crédibilité ce qu'ils gagnent en dénonciation.
Une des réponses à ce pourquoi aurait été de préciser qu'ils ne dressent le portrait que de débutant(e)s "victimes" de leur méchante hérarchie (ou de leur incapacité à y faire face car c'est justement un des rares métiers où c'est possible voire souhaitable... pas toujours certes mais la plupart du temps). Parti-pris très respectable mais qui fausse toutefois la donne générale et il aurait été bon, je pense, de l'indiquer d'une manière ou d'une autre tant les consultant(e)s plus expérimenté(e)s apprennent à déjouer certains écueils, à se jouer de certains autres, à adopter d'autres encore et, d'une manière plus générale, à dire "non" quand ils le jugent nécessaire (voir à conseiller l'usage de ce mot à leurs jeunes collègues comme premier outil de gestion du temps).
Alors oui, on pourra lire et aimer L'open space m'a tuer comme on se régale en songeant aux lois de Murphy : sur un mode décalé empreint d'une composante mauvaise foi non négligeable mais pour cela il manque un peu d'humour et le sens aigu de la dérision qui caractérisent les digressions autour de la tartine beurrée et de l'emmerdement maxium.
Quelques liens
Une critique qui regrette le côté suprficiel du livre
Le wording ou dictionnaire français/open space
Une lecture pendant le Paris-Dakar
Quelques extraits
A propos de facebook
Plus le monde est ressenti comme intrusif, et plus nous réagissons par un dévoilement préventif. Plus ce renoncement à l'intimité se propage, plus la surveillance réciproque générale progresse. Comme dit Desproges : "Je cache ma pudeur en montrant ma bite !" (P.70)
Boulot ? Perso ? Tout se mélange. La nouvelle frontière ? C'est qu'il n'y en a plus. Avec le blackberry, le boulot empiète sur l'intimité. Mais la vraie révolution c'est l'inverse. Les jeunes cadres emportent leur vie privée au taf. Et tout le monde y trouve son compte ?
Maintenant on est considéré comme jeune de plus en plus vieux et comme vieux de plus en plus jeune. (P.88)
Belle parabole du conseil. On organise des jeux en équipe pour essayer de souder les équipes et tout cela se termine par des récompenses... individuelles. (P.97)
Conclusion
Un livre que j'ai lu avec un intérêt quasi amoureux ou tout au moins complice mais qui m'a malgré tout laissé un peu sur ma faim et je me prends à rêver d'une réédition "remaniée et complétée" un peu plus consistante et un peu moins caricaturale. Je précise que cette caricature n'est pas dans l'exagération de ce qui est dit/décrit mais dans l'absence très regrettable d'analyse et de relativisation.
Pour comprendre ce qu'est un(e) consultant(e) et les travers des comportements et du management dans ce secteur, on pourra se référer à l'excellent film "Violence des échanges en milieu tempéré" de Jean-Marc Moutout avec Laurent Lucas et le formidable Jérémie Rénier qui avait demandé à faire un stage en cabinet afin de préparer son rôle.
dimanche 24 mai 2009
L'homme au chapeau haut de forme (d'Oscar Miestchaninoff)
Cette sculpture monumentale réalisée en 1922 représente le peintre Isaac Païlès et est exposée à l'espace Landowski (musée des années 30) de Boulogne Billancourt.
Spéciale dédicace (à Aifelle et à Laurence)
Bonjour Laurence
Bonjour les zotres
J'ai ENFIN découvert le jardin d'Albert Kahn hier et c'est en grande partie grâce à un message d'Aifelle dont j'ai déjà parlé dimanche dernier (ici).
Il se situe au Pont de Saint Cloud (terminus de la ligne 10) à Boulogne Billancourt.
Le lieu a tenu toutes ses promesses même si ce n'était pas la meilleure période pour le visiter.
J'ai d'hors et déjà prévu d'y retourner régulièrement à chaque saison pour admirer les variations de floraison et de couleurs.
J'attends cet été pour redécouvrir la roseraie et cet automne pour les camaïeus de rouges et d'ors.
Je mettrai d'autres photos de ce parc en ligne très bientôt et je parlerai de la fondation Albert Kahn et du musée qui l'abrite.