Les oiseaux vont mourir au Pérou (de Romain Gary)

Bonjour Romain
Bonjour les zotres

Avec Robert Merle (voir ici), Romain Gary était le 2e auteur retenu par vous pour mon challenge de lecture de Mars. J'avais prévenu que je ne savais rien de ce livre pas même qu'il s'agissait de nouvelles. La première Les oiseaux vont mourir au Pérou donne son titre au recueil et est suivie par 15 autres tout aussi noires, caustiques, cruelles (ou tout ça à la fois) les unes que les autres. Une bonne raison pour adorer.

Mon avis

Il est toujours difficile de donner son avis sur un recueil de nouvelles tant la forme même implique la diversité, l'éclectisme et donc, fatalement, du bon et du moins bon.

Cela dit, chez Gary le moins bon est rare et la seule nouvelle que je n'ai pas aimée est l'absurde "Citoyen Pigeon". Pour les mêmes raisons, je ne rafolle pas non plus de la dernière "Gloire à nos illustres pionniers" même si je la trouve intéressante.

J'ai bu du petit lait en lisant toutes les autres qui toutes dépeignent l'âme humaine sous des traits peu ragoutant. Toutes les bassesses humaines sont passées en revue avec ce je-ne-sais-quoi d'ironique et de désabusé qui confère à l'ensemble un humour âpre (grinçant dirait Anouilh) qui n'est pas sans rappeler certaines pages de Curzio Malaparte.

Ma nouvelle préférée est la deuxième la deuxième "Le luth" mais les deux suivantes "Un humaniste" et "Décadence" sont excellentes également.

Bien sûr je ne peux rien vous dire de plus afin de vous laisser la surprise des dérapages successifs répertoriés par Gary, si ce n'est que c'est magnifiquement écrit. Après tout, il est sans doute possible d'avoir le Goncourt un peu par hasard mais l'avoir deux fois n'est tout de même pas dû au premier scribouillard venu !

Conclusion
Féroce et magnifique. Un bijou. De Gary j'avais également adoré, La promesse de l'aube, La vie devant soi, Lady L et surtout le magnifique Au delà de cette limite votre ticket n'est plus valable. Je suis en revanche moins fan de Gros-Câlin.