lundi 31 mai 2010
Jeu idiot de juin (où suis-je ?)
Bonjour aux vagabond(es)
Bonjour aux zotres
Les jeux idiots précédents (mai avril mars) sont toujours en cours avec un livre à gagner à la clef. La question de celui-ci est très simple. Je ne sais pas si la réponse l'est aussi.
Où ces photos ont-elles été prises ?
Où ai-je achevé le génial roman La servante écarlate de Margareth Atwood en lice pour le prix Qd9 2010 ?
Autrement dit où suis-je arrivée à 2h00 la nuit de dimanche à lundi pour repartir dès potron-minet mardi matin ?
Un livre à gagner.
dimanche 23 mai 2010
Lectures bloguesques (de la semaine 20-2010)
Bonjour Mister TdE
Bonjour Magda
Bonjour les zotres
Peter Callesen ci contre et Su Blackwell ci-dessous.
Quand TdE choisit très mal ses fréquentations
Ah ! L'histoire de l'hôtesse, aussi efficace en fin de soirée avinée, en week-end tristounet ou en matinée fatiguée... Tiens, j'me reprendrais bien un p'tit café moi (en attendant l'arrivée du pilote).
Quand la poésie est palpable (et la ressemblance troublante)
Le 23/01/08 je vous disais, illustrations à l'appui, tout le bien que je pensais de l'artiste danois Peter Callesen dont l'oeuvre empreinte de poésie et de finesse m'émeut à chaque fois que je la croise. Récemment Mister ICB a consacré un message à Su Blackwell et le moins que l'on puisse dire est que la similitude est frappante pour ne pas dire troublante...
Quand Magda évoque la littérature au féminin
Elle propose une ébauche de classification internationale des plumes féminines. Pas celles du Lido ou du Moulin Rouge mais celles des lettres. A lire Magda je me demande trois choses :
- cette typologie n'est-elle pas tout aussi valable au masculin ?
- doit-on encore parler de "la femme" plutôt que "des femmes" ? Ne devrait-on pas en finir une fois pour toute avec cette idée d'une figure féminine unique, d'un modèle standard ou de ce si collant "éternel féminin" de Goethe ?
- se demande-t-on sur quoi les hommes écrivent ? Est-ce un sujet de réflexion ? J'ai un peu l'impression qu'il est admis une fois pour toute que les hommes écrivent "un point c'est tout" alors que les femmes écrivent "sur quelque chose" (sous entendu "quelque chose de féminin"). Ne pourrait-on pas enfin transcender ce clivage persistant ?
Cela dit, il me semble vrai que, dans l'ensemble, les femmes ont une manière différente que les hommes d'aborder un sujet, une sorte de profondeur, de tentative explicative que ne ressentent pas forcément les hommes plus axés vers le récit, l'action que l'analyse et les motivations. Donc oui, c'est vrai, je ressens que les femmes n'écrivent pas tout à fait comme les hommes mais je ne pense pas avoir de préférence littéraire sexuée, juste des thèmes de prédilection, des traits littéraires qui me touchent ou non, me marquent ou pas.
Pour répondre à la question finale de Magda je citerai 9 noms : Ernaux, Cusset, Beauvoir, Despentes, Pym, Wharton, Desbordes-Valmore, Bank, Greggio.
samedi 22 mai 2010
Depuis combien de temps (n'avez-vous pas joué à Pac Man)
Bonjour aux zotres
Petite séquence nostalgie ce week-end sur la page d'accueil de Google. Pour savoir comment jouer, allez ici.
vendredi 21 mai 2010
Finalement sur une île déserte (je préférerais...)
Séries (de questions)
Bonjour aux sériphobes
Bonjour aux zotres
J'ai vu ce questionnaire sur un blog (désolée, j'ai oublié lequel) et j'ai eu envie d'y répondre. Voilà.
1. A quelle série dois-tu ton premier souvenir de télévision?
Je pense que c’est Zorro. J’adorais la série (l’élégance, le sourire et la petite moustache de Don Diego : de quoi en faire une icône gay) mais je crois que le générique en noir et blanc avec ses ombres chinoises, ses éclairs, ses cavalcades me faisait peur. Surtout la fin quand l'épée génère un tourbillon et que la chanson se termine par une suite de Zorrooooo, Zorrooooo, Zorroooo… mais c'était un frisson délicieux et la promesse de voir le sergent Garcia se faire rouler dans la farine par le beau Zorro/Guy Williams et son fidèle Bernardo gesticulant. Que du bonheur !
Les fans plus gravement intoxiqué(e)s que moi peuvent suivre ce lien.
Je me souviens parfaitement de la première diffusion en France du premier épisode de La Petite Maison dans la Prairie (j’étais à peine plus âgée que Laura Ingalls) et de mon enthousiasme immédiat. Mais c’était plus tard. Cela dit, c’est un peu comme le premier pas de l’homme sur la Lune, 11 septembre 2001 ou la finale du mondial 1998, je peux dire « j’y étais ! ».
2. Quel est le chef-d'œuvre "officiel" qui te gonfle?
Généralement les séries me gonflent au bout de quelques saisons car l’histoire s’essouffle et devient confuse (Alias, Le Caméléon, 24h, etc.) ou donne dans la surenchère gore (Nip Tuck, Profiler) ou devient de plus en plus nunuche et gnangnan (Docteur Queen femme médecin, Grey's Anatomy, etc). Il y a cependant 2 séries jugées culte que je n’ai jamais, jamais, jamais réussi à apprécier : 6 feet under et surtout Lost que j'ai toujours trouvée soporifique.
3. Quel classique absolu que tu n'as jamais vu et d'ailleurs pas eu l'envie de?
Star Trek. Franchement, vous le trouver canon le docteur Spock ? Vous la trouvez sexy la mode sur l'Enterprise ? Vous avez l'impression que le vaisseau est confortable et l'univers intergallactique accueillant ? Ben... pas moi.
4. Quelle est la série, unanimement jugée mauvaise, que tu as "honte" d'aimer
Derrick pour le suspens ! Non, je plaisante, Hélène et les garçons pour Cricri d’amour (nan, j’déconne), Joséphine Ange Gardien pour l’angélisme (ça vole plutôt bas, trouvez-pas ?), Camping Paradis pour mon incroyable fiancé (c’est un peu gros non ?).
En fait, j’ai regardé assidument tout Chateauvallon quand j’étais en prépa. Je crois que je n'aimais pas spécialement la série, c'est pire, j'étais accro. Mais j’avais une excuse, j’étais en prépa et un prétexte, j’avais besoin de décompresser… Je connais encore l'air du générique ringard chanté par Herbert Léonard (Puiiiiiiiiissance et gloiiiiiiiire) mais tout ça ne nous rajeunit pas, hein.
Il y a aussi une série dont je n’avais jamais entendu parler au moment de sa sortie au milieu des années 90 et qui est repassée en boucle pendant des mois la nuit sur TF6 et j’ai dû voir (sinon revoir 2 ou 3 fois) chacun des 132 épisodes. Je ne sais pas si c’est unanimement jugé mauvais mais ça ne peut pas être jugé génial au point de provoquer des insomnies (loin de là) et pourtant j’étais accro. Ca s'appelle Jamais 2 sans toit. La pétillance d'Emma Colberti n'est sans doute pas étrangère au phénomène sans parler de la présence de Franck Neel au casting. Objectivement, il savonne et joue comme un pied mais, allez savoir pourquoi, ce n'est pas très grave dans son cas !!!
5. Quel est la série que tu as le sentiment d'être la seule à aimer ?
Keen Eddie qui a été diffusé sur Comédie il y a quelques années. Ce n’est pas que c’est réputé mauvais, c’est juste que personne ne connait et j’ai l’impression qu’il n’y a eu qu’une saison (hélas).
6. Quelle série aimerais-tu faire découvrir au monde entier?
Ben heu… Aucune en fait. Il ne s’agit « que » de séries après tout. Ou alors Keen Eddie qui parle d'un flic US bonne pâte détaché à Londres et qui cohabite avec une peste (fort jolie Sienna Miller mais peste et snob). La série mêle enquête policière et humour sur fond de dépaysement sociologico-professionnel.
Ah si ! J'aimerais aussi assez voir comment l'humour très Canal+ de H serait perçu à l'étranger. Mal à mon avis.
7. Quelle série ferais-tu regarder à ton pire ennemi pour le torturer ?
Une Télénovela africaine (d’Afrique francophone). J’ai regardé quelques minutes de quelques épisodes en Guinée et c’est pire que terrible : à côté, les scenario de Côte Ouest ou Plus belle la vie sont crédibles et rythmés et les interprètes d’Hélène et les garçons mériteraient un Oscar.
8. Quelle série pourrais-tu voir et revoir ?
Friends, Sex & The City, Scrubs, H : des séries courtes et plutôt déjantées. Amicalement vôtre aussi. Marrant comme ce truc archi vieux fonctionne encore. Mais je crois que celle que j'ai le plus vue et revue et re-re-re-re-revue c'est Friends. En fait, si Friends passse quelque part, il faut que je regarde.
9. Quelle série faut-il voir pour y découvrir un aspect essentiel de ta personnalité? Essentiel ? N'allons pas jusque là. Ma personnalité n'a rien d'essentiel... Un cocktail de celles que j’ai citées je suppose plus un soupçon de Desesperate Housewifes, Buffy contre les Vampires, Heroes, Grey's Anatomy, Medium, Docteur House, Dexter (heu, là je plaisante... quoique... ;o) ) et de plein d’autres encore.
10. Quelle série t'a fait verser tes plus grosses larmes?
Aucune je pense.
11. Quelle série t'a procuré ta plus forte émotion érotique ?
Sans hésiter, la version US de Queer as Folk ! Hot hot hot ! Que des trooobogosses aux 3/4 à poil la moitié du temps. Ah tiens, ça aussi il faudrait l’ajouter à la liste des séries qui dévoilent un aspect de ma personnalité.
12. Quelle série emporterais-tu sur une île déserte
(en plus d'un générateur et de la télévision). Le prisonnier ça serait sadique. Queer as Folk, ça pourrait être pas mal justement mais frustrant. Je crois que j’emporterais tous Les Simpson en fait (en VO en VF et, si j’ai le droit en toutes les versions possibles : en plus de mater la série, j’apprendrais des langues ce qui pourrait m’être utile au cas où je serais récupérée par un navire turc ou un sous-marin polonais).
13. De quelle série attends-tu la sortie en DVD ?
Aucune, je n’achète pas de DVD .
14. Quel est selon toi le film adapté d'une série le plus réussi ?
En général c’est catastrophique mais j’ai bien aimé Sex in the city (j'irai voir le 2) et les Drôles de dames.
Question supplémentaire de mon cru
9 Acteurs de série que j'emporterais volontiers sur une île déserte (ou ailleurs)
Gale Harold (le bad boy Brian de Queer as Folk)
David Tennant (Doctor Who même s'il grimace un tout petit peu trop à mon goût)
Mark Valley (Keen Eddie : même s'il est blond et a les yeux bleus)
George Clooney (Urgence : classique consensuel)
Patrick Dempsey (Grey's Anatomy : pour décoiffer le brushing trop lisse du docteur Mamour)
Johnny Deep (21 jump Street)
Zachary Quinto (le serial killer de Heroes : je prends le risque)
Milo Ventimiglia (Heroes)
Jason Lewis (le sublime Smith Jared de Samantha Jones dans Sex and the city)
Et s'il fallait n'en choisir qu'un seul ?
Arghhhhhh ! Non, pas ça. C'est trop diffi-Cécile. Z'avez pas soif vous ? Fait chaud tout à coup, non ?
Hips...
jeudi 20 mai 2010
Livres que j'apporterai (au DLE de ce soir)
mercredi 19 mai 2010
Fortitude de Larry Collins (changera de mains lors du DLE du 20/05)
Bonjour aux gaga d'espionnage
Bonjour aux zotres
Larry Collins est le compère de Dominique Lapierre avec qui il écrivit notamment l'inoubliable "Paris brûle-t-il". Mon avis sur ce livre est positif malgré quelques petits regrets. Je l'apporterai au DLE de ce soir.
Le sujet
Chez les alliés, tout le monde est d'accord pour dire que le succès ou l'échec du débarquement ne se jouera pas le 6 juin 44 au matin mais 2 jours plus tard selon que les Allemands auront ou non déplacé toutes leurs troupes disponibles vers la Normandie. Chez les Allemands les avis sont partagés : les maréchaux pensent que le débarquement aura lieu dans le Pas de Calais, Hitler est convaincu qu'il se déroulera en Normandie, très précisément à l'endroit exact où il est survenu. Cependant, au fil des semaines qui précèdent le Jour-J, les Allemands vont s'interroger, douter, Rommel et von Rundstedt vont changer d'avis, s'opposer sur la stratégie à tenir et, au soir du 10 juin 44, Hitler va prendre exactement la décision que les anglais souhaitent qu'il prenne c'est à dire : aucune ou plus exactement, aucune en direction de la Normandie.
FORTITUDE raconte comment les services secrets anglais ont réussi à faire croire que le débarquement en Normandie était une diversion et qu'une armée fantôme d'un million d'hommes dirigée par le général Patton allait bientôt arriver par le Pas de Calais. Les moyens employés sont colossaux, complexes, pervers et parfois fort cruels mais la victoire était à ce prix. Au rappel de cette "grande histoire", FORTITUDE mêle le récit d'un des rouages de ce plan et le destin de quelques résistants secrètement sacrifiés.
Mon avis
FORTITUDE est un roman et, dans 3 pages de notes de conclusion, l'auteur explique que les 5 personnages principaux de son livre n'existent pas même si certains sont fortement inspirés de personnes ayant existé. Je pense qu'il vaut mieux avoir cela à l'esprit dès que l'on commence le roman.
Toutefois, cela n'enlève rien à la qualité historique du livre et oui, les anglais ont fait croire que des divisions entières de soldats US étaient stationnés en face du Pas de Calais, oui ils ont intoxiqué les Allemands grâce à des agents doubles et des faux renseignements filtrant de la résistance et de radio Londres, oui les Allemands ont fini par croire que le D-Day était un débarquement secondaire avant une offensive plus importante plus au Nord et Collins écrit page 653 :
Le 27 juillet 1944, presque huit semaines après le débarquement en Normandie, il y avait plus d'hommes, plus de chars, plus de pièces d'artillerie amassés derrière les fortifications du mur de l'Atlantique qu'il n'y en avait le jour J. La meilleure armée que l'Allemagne possédait, avec ses rangs intacts et ses canons muets, attendait toujours un débarquement qui n'aurait jamais lieu, figée sur place par une autre armée qui, elle, n'avait jamais existé.
Cependant, le problème que j'ai eu en lisant ce livre si précis, si bien documenté, si rigoureux dans l'exposition des faits est de ne pas savoir, bien souvent, où s'arrêtait l'histoire et où commençait la fiction et, dans le cas précis de ce livre, j'ai trouvé cela un peu dommage. J'aurais préféré que Collins se concentre uniquement sur les faits réels même si je comprends fort bien que le détour par le procédé romanesque peut fortement aider à les exposer clairement et à tenir le/la lecteur/trice en haleine. De fait, FORTITUDE se lit comme un polar, comme un thriller passionnant ce qui conforte d'ailleurs le sentiment ambigu ressenti.
S'il est un excellent journaliste et bon enquêteur, Collins s'avère un romancier, disons, moyen... Tous les délayages, notamment sentimentaux sont à la limite de l'improbable digne d'un roman à l'eau de rose et relativement mal écrits. De même certains apartés, péripéties et dîners londoniens parfaitement fictifs ne présentent aucun intérêt véritable pour l'intrigue. Ils ne font qu'alourdir un texte de 664 pages qui, je pense pourrait facilement en compter 100 de moins sans nuire à la qualité d'ensemble, bien au contraire.
Remarque
FORTITUDE a été adapté sous forme de téléfilm avec Richard Anconina. Force est de constater que cette version télé est édulcorée par rapport au livre.
Conclusion
Ce roman se dévore et fourmille d'anecdotes et de faits aussi incroyables que rigoureusement authentiques. FORTITUDE est donc une excellente entrée en matière sur le sujet et il réjouira aussi bien les mordu(e)s de Tom Clancy que les passionné(e)s d'histoire. Libre à celles et ceux qui souhaitent creuser le sujet de lire ensuite d'autres auteurs et d'autres sources non romanesques.
lundi 17 mai 2010
L'invention du mensonge (de Ricky Gervais) avec Jennifer Garner)
Bonjour aux menteuses et menteurs plus subtiles
Bonjour aux zotres
Sans mentir, voici le film le plus affligeant que j'ai vu depuis longtemps.
Le sujet
Dans un monde parallèle où le concept du mensonge n'existe pas et où l'idée même de dire autre chose que ce que l'on pense n'a jamais effleuré le/la moindre humain(e), un homme découvre par hasard que dire autre chose que la vérité peut présenter certains avantages... mais aussi pas mal de scrupules et d'embêtements quand tout le monde ne peut que vous croire.
Mon avis
Ce film possède un intérêt majeur : son thème mais au delà de ça, le scenario est nul, la réalisation tellement mauvaise et la direction d'acteurs/trices tellement lamentable (ils surjouent tous volontairement comme dans une version pathétiquement bas de gamme de The Trueman Show) qu'on est vraiment heureux/se que ce monument d'indigence ne soit pas sorti en France.
Dans un monde sans mensonge, l'imagination est de fait bannie et, au vu de la banalité du film, l'auteur a dû séjourner longtemps dans la dimension dont il tente platement de nous entretenir.
Je ne citerai qu'un énorme défaut parmi 2 bonnes douzaines d'autres : les auteur(e)s ont confondu trois notions radicalement différentes : ne pas mentir, ne dire que la vérité, dire absolument tout ce qui nous passe par la tête. Ils/elles ont hélas choisi de privilégier la dernière ce qui donne des répliques gratuites et d'un ridicule achevé du genre, lors d'un premier rdv et alors qu'on ne lui demande rien : "Je pense que ce dîner va être une catastrophe et je m'attends à m'ennuyer beaucoup, en outre vous êtes un homme au physique ingrat, etc., etc.", s'ensuivent des considérations passionnantes sur le fait que Jennifer Garner ne peut envisager de "mélanger ses gênes qu'avec un homme susceptible de lui faire de beaux enfants pas rondouillards" et des contradictions fondamentales telles que le fait de pouvoir épouser un homme qu'on n'aime pas pr ce qu'il semble génétiquement compatible (l'exclusion de l'hypocrisie semble de fait sélective dans ce film).
A un seul moment le réalisateur effleure d'un coup deux sujets qui auraient pu être passionnants : le cas du mensonge pieu qui se retourne contre soi... et le rapport à dieu.
Il faut vraiment être saucissonné(e) à 10.000 mètres pendant 13h d'affilée pour supporter de subir ça pendant 1h30 entre deux bouchées d'un plateau repas indigne d'Air France heureusement accompagné de champagne puis d'un bon Bordeaux.
Alors, pendant tout le film, on picole et on pousse des soupirs consternés en imaginant ce que serait un monde où le mensonge n'aurait pas encore été inventé et où on le découvrirait par hasard (jouissif, non ?).
Quelques liens
Un tas d'extraits
Site officiel
Conclusion
Si quelqu'un(e) vous propose de voir ce film, inventez n'importe quoi !
Jeu idiot (de mai 2010)
Bonjour aux pauvres
Bonjour à celles et ceux qui ont des dettes
Bonjour à celles et ceux qui ont des économies
Bonjour aux zotres
Source de tous ces bozeurox et de plein d'autres photos de billets, argents, pièces, devises et autres coupures.
Vendredi dernier, je m'amusais à donner des ordres de grandeur afin de rendre plus concrète la somme de 750 milliards d'euros. Je vous propose de faire de même dans le cadre du jeu idiot de mai.
A titre d'exemple, sachez que d'après Wikipedia, le coût du dernier lancement de la fusée Ariane 5 était de 220 millions de dollars soit 170 millions d'euros (euro à 1,3 dollar). On peut donc a priori financer 4.412 lancements de fusée avec 750 milliards d'euros. Alors, tou(te)s à vos satellites !
A gagner, un petit souvenir exotique (non, ne me demandez pas de convertir 750 milliards d'euros en francs guinéens, ma calculatrice ne survivrait pas à tant de zéro et je ne saurais même pas lire le résultat).
Et là, à votre avis, il y a combien d'euros ? Je n'ai pas la réponse mais je pense que les paquets contiennent 1000 billets.
dimanche 16 mai 2010
Lectures bloguesques (de la semaine 19-2010)
Bonjour Daniel
Bonjour Thomas
Bonjour Isabelle
Bonjour Lou
Bonjour les zotres
Quand Mister Calepin confirme qu'il est vivant
On nous prédit régulièrement la fin de la blogosphère. Le 09/10/07 j'avais mis en ligne ici même une video marante avec Loïc Le Meur qui annonçait leur mort en 2010. Eh bien non... On est toujours là !
Tout comme Mister Calepin, cette opposition factice entre blogs et facebook m'agace. Il va sans dire que les contenus et les objectifs (et les publics dans une moindre mesure) ne sont pas les mêmes.Un blog permet de structurer sa pensée et de se concentrer sur un (ou plusieurs) sujet(s) que l'on développe avec un objectif de pérénité. Facebook est plus un lieu d'échanges courts et immédiats.
Rien n'empêche d'écrire un article de fond sur facebook cela dit... Il sera juste moins lu que sur un blog (même quand on a plus de 1000 contacts) et n'aura pas la même durée de vie non plus, chassé des pages d'accueil en moins de temps qu'il n'en faut pour manger un paquet de crocodiles Haribo ! En revanche, si j'avais un méga scoop de la mort qui tue trop vachement genre "liste des 23 sélectionnés" ou "nom du père du bébé de Rachida", je le publierais plutôt sur FB que sur mon blog... et là, il ferait le tour du monde en 2 coups de cuillère à pot !
Quand Daniel nous met en garde (contre nous même)
Quoi de plus stressant qu'un ordi, hein ?
Quand je regrette de ne pas avoir participé à un certain swap !
Soupirs et re-soupirs.
Quand ça commence à faire du monde
Vous êtes vous demandé combien d'êtres humains avaient foulé notre bonne vieille terre depuis sa création ? Une question née du billet de vendredi et un
blog plutôt marrant.
Quand Lou met en ligne une photo prise devant chez moi
Bon, en fait ce n'est pas tout à fait vrai... bon, c'est même complètement faux... C'est juste une histoire (hyper crédible cela dit) que j'ai inventée en réponse à un concours imaginé par Lou pour gagner un livre. Vous avez jusqu'à ce soir pour participer... Et d'ici quelques heures vous pourrez enchaîner avec mon jeu idiot de mai !
En fait, j'avais initialement songé au groupe allemand Kraftwerk, absolument culte et précurseur de l'electro mais Mister ICB m'ayant soufflé l'idée (de manière fort drôle d'ailleurs), j'ai bien été "obligée" de me lancer dans une tirade absolument narcissique (j'ai (presque) honte) que voici :
Ce sont trois des nombreux prétendants forcément très élégants qui se bousculent à ma porte... mais comme je les fais attendre, macérer, languir, poireauter sous mes fenêtres pendant des mois voire des années, ils se dessèchent un peu et ne peuvent arborer que des sourires crispés pour tenter de masquer leur ô combien profond (et compréhensible) désapointement !
samedi 15 mai 2010
Si vous avez aimé (Johnny chien méchant)
Bonjour aux zotres
Johnny Chien méchant d'Emmanuel Dongala est un des 3 finalistes du prix Qd9 2010 dans la catégorie roman francophone.
Voici un moyen de prolonger cette lecture marquante en se plongeant dans la réalité de cette guerre. En partenariat avec L'Unicef 5 jeunes congolais ont recueilli des témoignages et apportent leur vision des ravages de la guerre qui a secoué leur pays. Le résultat est à voir sur le site du journal Le Monde.
La guerre en chantant (n°7/9)
Une chanson pacifiste triste et culte qui brava la censure et dont l'histoire est précisée ici et là.
vendredi 14 mai 2010
Et vous que feriez-vous (avec 750.000.000.000 euros ?)
Bonjour aux zotres
Mardi 11/05, sur le coup de 7h et des brouettes, Stéphane Blakowski tentait de donner aux auditeurs/trices matinaux/ales d’Europe 1 une vague idée de ce que représentaient 750.000.000.000 euros (750 milliards d’euros pour les zintimes et pour les grec(que)s).
Il faisait remarquer que le fourgon détourné par Tony Musulin contenait 12 millions d’euro et qu’une règle de trois à la porté de n’importe quel(le) collégien(ne) pas forcément plus matheux/se qu’un(e) autre permettait d’en déduire qu’il en faudrait 62.500 fourgons pour contenir 750 MM€ et j’ajoute qu’à raison d’un camion braqué par jour, ça représente de quoi s’occuper malhonnêtement pendant plus de 171 ans si les poussées d’adrénaline et le stress inévitablement générés par ce genre de loisir ne font pas succomber celle ou celui qui s’y adonne bien avant !!!
Je me suis également fait la réflexion que, si ça se trouve, le fourgon de Musulin n’était même pas plein. En fait, je n’ai aucune idée du nombre de m3 occupés par 12 millions d’euros et encore moins par 750 milliards surtout en coupures de 20 et 50 mélangées. Alors j’ai cherché d’autres éléments de comparaisons que je vous livre tels que :
Sachant qu’un Airbus A380 coûte grosso modo 250 millions d’euros (Musulin a juste de quoi s’acheter une aile), on peut en acheter pile poil 3.000 avec 750 milliards d’euros soit à peu près 1/6 des 20.000 avions de ligne actuellement en état de voler dans le monde ou 60 % des 5.000 avions en l’air à un instant T.
Sachant qu'à cause d'un certain nuage de fumée islandais les compagnies aériennes ont perdu entre 145 et 296 millions d'euros par jour selon les estimations, j'ai trouvé que la fourchette était trop large pour que je sorte ma calculette et je me suis intéressée aux 35 millions de manque à gagner quotidien déclarés par Air France KLM. Avec 750 milliards, notre compagnie aérienne nationale pourrait affronter un vilain nuage gris pendant environ 58 ans et 8 mois.
Sachant que le nouveau record absolu pour un tableau vendu aux enchères est détenu par le Nu au plateau du sculpteur de Picasso et que cette toile a été payée 82 millions d’euros, cela fait 9.146 fois son prix. Si on se réfère au prix record lui aussi de 74,2 millions d’euros de la sculpture l’homme qui marche de Giacometti, on obtient une foule potentielle de marcheurs de 10.108 pièces. Sachant que le Louvre expose 35.000 œuvres dans 8 départements et que peu seraient suceptibles de battre ces records (surtout lors de ventes de masse), on peut raisonnablement penser qu’avec 750 et 9 zéros derrière, on pourrait se payer tout le Louvre…
Sachant qu’au 31/12/09 la Tour Eiffel avait eu un cumul de 249.976.000 visiteurs et visiteuses depuis sa construction, cela ferait 3.000 euros pour chacun(e) d’entre elles et eux.
Sachant que le 12/05/10 à 6h30 le nombre d'humain(e)s sur terre est d'un peu plus de 6.898.000.000, ça fait un peu plus de 108 euros par personne. Accessoirement, sachant que la population mondiale augmente de 10.000 personnes par heure, nous gagnons1 milliard de potes tous les 11 ans et nous serons 7 milliards dans environ 10.200 heures soit 425 jours (ça va faire une grosse fiesta).
Sachant que depuis le début de l'humanité, on a été entre 80 et 108 milliards selon les estimations, ça donne tout de même l'équivalent d'un ticket resto d'une valeur de 7 à 9,4 euros par terrien(ne).
Sachant que le prix moyen du m2 dans Paris est estimé à 6.591 euros en moyenne et que celle-ci est de 7.260 là où je vis, je pourrais acheter 103.306 appartements de 100 m2 dans mon quartier. Le seul souci est que je suis certaine qu’il n’y en a pas autant sachant que Paris comptait un peu plus de 1,3 millions de logements en 2000 dont seulement 20 % de 4 pièces et plus. Souci.
Sachant que la Burj Khalifa de Dubaï (actuellement la tour la plus haute du monde) a coûté entre 1 et 1,5 milliards d'euros selon les estimations (taux de conversion 1,3 $), on pourrait en construire entre 500 et 750.
Sachant que le trou de la sécu a atteint près de 22 miliards en 2009 et pourrait dépasser les 30 milliards en 2010, il y aurait de quoi le boucher largement et de faire environ 25 tas à côté pour le quart de siècle à venir.
jeudi 13 mai 2010
Lucky Luke (de James Huth avec Jean Dujardin)
Si Lucky Luke est le lonesome cow-boy qui tire plus vite que son ombre, moi je suis la so bored spectatrice qui, face à la calimiteuse (Jane) adaptation cinématographique de la bande dessinée de Morris et Gosciny a baillé plus vite que Lucky Luke ne tire.
Synopsis
(Trouvé sur le net car j’avais totalement oublié le vague sujet du film)
Mandaté par le président américain pour sécuriser Daisy Town, Lucky Luke retourne dans sa ville natale désormais dominée par l'escroc Pat Poker. Ses ambitions d'y faire le ménage sont bientôt contrecarrées par l'arrivée de vieux ennemis.
Mon avis
Et puis autre erreur scenaristique énooooorme : Lucky Luke sans les Dalton c’est un peu comme un Astérix sans Obélix ou un Tintin sans Milou : pire que des vacances sans soleil ou un gueuleton sans vin rouge.
Quelques liens
Allociné
Site officiel
Le cinema où j'ai trouvé le synopsis
Conclusion
Circulez, il n’y a rien d’intéressant à voir.
mercredi 12 mai 2010
Brèves (littéraires, DLEsque et musicale)
Bonjour aux zotres
C'est le moment de lire...
Le roman de Fabrice Humbert sélectionné (par mes soins) pour le prix Qd9 2010 vient de sortir en poche ! Ma critique est ici.
C'est le moment de (ne pas) fumer...
Antoine Laurain, lauréat du prix Qd9 2009 annonce sur son blog qu'un extrait de l'excellent Fume et tue figure dans l'anthologie Le goût du tabac aux côtés de pages signées Mallarmé, Baudelaire, Weyergans, Grimbert, Balzac ou Houellebecq.
C'est le moment d'acheter...
20 minutes annonce l'ouverture d'un procès visant à faire interdire Tintin au Congo pour cause de racisme.
A ce compte là, demandons l'interdiction de Robinson Crusoé, d'Autant en emporte le vent et un tas d'autres livres et pendant qu'on y est, demandont aussi le retrait de tout ce que la littérature compte de romans misogynes. Ridicule et, pire selon moi, anti pédagogique au possible ! Il faut apprendre à lire les livres, pas les interdire !
(...) «Il est évident que cette BD vendue depuis quatre-vingts ans est la photographie de l'époque coloniale, et non un point de vue actuel», souligne Valérie Constant, porte-parole de Casterman (...). Un avis partagé par Patrick Lozès, président du Conseil représentatif des associations noires (Cran). (...)
C'est le moment de se rencontrer...
Une dizaine de personnes sont déjà inscrites au
DLE du jeudi 20 mai qui aura lieu au restaurant La Maison de Campagne dans le 17e près de la Fnac Ternes.
C'est le moment d'écouter...
Le gagnant des 2 places pour le concert d'Antrabata de demain soir à la Reine Blanche est Apicaday comme annoncé ici. Je ne pourrai hélas pas y être mais je compte sur Hugues pour nous en parler d'ici quelques jours.
Gaëlle aux claviers, Piéric à la basse, Delphine à la flûte, Régis partout et Femke au chant (Thomas à la batterie n'est pas sur la photo).
Science fiction (2010)
Désolée pour Karim Benzema
Ravie pour Yoann Gourcuff
Bonjour aux zotres
C'est vrai que lorsqu'on a sous la main 2 bons joueurs de 23 piges représentant l'avenir du foot français, charismatiques et connus du grand public, autant de ne pas les sélectionner pour une coupe du monde perdue d'avance...
Malgré tout, l'essentiel est préservé...
In the air (de Jason Reitman avec George Clooney)
Bonjour à celles et ceux qui multiplient les frequent flyers
Bonjour à celles et ceux qui ne décollent pas
Bonjour aux zotres
Ne pas voir ce film en avion aurait limite constitué une faute de goût...
Le sujet
Ryan Bingham collectionne les miles aériens cumulés lors de ses incessants voyages d'affaire. Misanthrope, il adore cette vie faite d'aéroports, de chambres d'hôtel et d'absence d'engagement. Il est sur le point d'atteindre le seul véritable objectif de sa vie : faire partie des happy few ayant réussi à accumuler 10 millions de miles. Hélas son patron a décidé une profonde réorganisation de l'entreprise et de recourir à des vidéo conférence plutôt qu'à des déplacements. Cette perspective n'enchante évidemment pas du tout à Ryan Bingham.
Mon avis
S'il fallait vous donner 2 bonnes raisons de regarder le film In The air de Jason Reitman (le réalisateur du autrement plus remarquable Juno) dans un avion, je dirais :
1 - Le thème est on ne peut plus de circonstance,
2 - George Clooney.
S'il fallait vous donner deux bonnes raisons de regarder ce film à la télévision, ce serait :
- c'est sympa, pas prise de tête pour une soirée dominicale en pantoufles avant la reprise du lundi,
- George Clooney.
S'il fallait vous donner 2 bonnes raisons d'aller voir en salle cette adaptation d'un roman de
Walter Kirn, je crains que ça se résumerait à :
1 - George Clooney
2 - George Clooney.
On sent bien que Clooney s'amuse à faire du Clooney, sans forcer son talent mais avec suffisamment de distance et de second degré pour rendre agréable le fait de le voir jouer Ryan Bingham faute de rendre la chose crédible. Un voyageur si compulsif, si obsédé par ses miles et ses privilèges hôteliers ne saurait avoir tant de charme et un acteur moins sexy aurait sans doute été un choix plus réaliste mais sans doute moins agréable pour les spectateurs/trices et bankable pour la production.
Ce film est donc sympathique et léger comme une bulle, très agréable à regarder allongé(e) dans un siège de business classe lorsque celles d'une coupe de champagne vous chatouillent les papilles. Mais à moins que vous n'y soyez déjà, il ne vous fera pas décoller jusqu'au 7e ciel.
Anecdote trouvée sur Allociné
Fiche du film Quand ils ne sont pas joués par des acteurs connus, les licenciés d'In the Air sont interprétées par de vraies personnes ayant récemment vécu cette situation. La production a en effet publié une annonce, en prétextant tourner un documentaire sur les conséquences de la récession puis, au moment du tournage, Jason Reitman a demandé aux gens recrutés de traiter la caméra comme s'il s'agissait de la personne qui les avait renvoyées.
Pour conclure
Léger, très léger...
Le film se laisse voir sans déplaisir mais ne motive pas pour lire le livre. Je crois que vous avez saisi l'équation qui m'a fait passer un moment charmant et aérien devant ce film : avion + George Clooney
mardi 11 mai 2010
2 places à gagner pour le concert Antrabata (le jeudi 13 mai)
Bonjour aux fans d'Antrabata
Bonjour aux zotres
Du trip hop "panoramique et scintillant" (je cite), des influences riches, des instruments multiples, des sons élégants, un univers foisonnant et harmonieux... et, en concert, un pur moment de plaisir auditif.
Vous pouvez gagner deux places pour leur concert de jeudi soir à la Reine Blanche (18e) en donnant en commentaire le titre d'une chanson du groupe.
De gauche à droite : Delphine, Femke, Régis rencontrés en mars 2008 dans un café parisien.
Quelques liens
Myspace du groupe
Info pratiques et plan d'accès au concert de jeudi soir
Ce que je disais d'Antrabata en mars 2008
Portrait chinois et questionnaire musical de Femke la chanteuse
Portrait chinois et questionnaire musical de Delphine la flûtiste
Ceux de Régis le multi-instrumentaliste du groupe
L'équipe de France de foot (appartient-elle à TF1 ?)
Spéciale dédicace (à Abeille)
Bizzzzz à Abeille
Bonjour les zotres
La semaine dernière, en sortant du resto (Les Bûcherons, métro Saint Paul) et en me baladant dans le Marais avec Anne-Sophie, j'ai vu un pull qui, allez savoir pourquoi, m'a intantanément fait penser à Abeille...
lundi 10 mai 2010
Le temps suspendu (Valeria Parella)
Bonjour aux tout petits bébés
Bonjour aux zotres
Tout d'abord merci aux éditions du Seuil et à Chez les filles de m'avoir envoyé ce livre intelligent et sensible.
Le sujet
Maria vit à Naples et enseigne l’italien en cours du soir à des étrangers, des illettré(e)s et des personnes en situation précaire. A plus de 40 ans et seulement 6 mois de grossesse, elle accouche d’une petite fille dont personne ne sait, pendant près de 2 mois angoissants, si elle vivra ou non, aura des séquelles ou pas.
Mon avisSelon ses propres rapports à la grossesse et à la parentalité (ou non), ce livre pourra passionner (ou pas), faire peur, rebuter ou laisser indifférent(e) et je pense que l'absence de descendance ou, au contraire, les souvenirs personnels liés aux premiers mois de vie de ses propres enfants ne sont pas neutres dans l'appréciation que l'on portera sur le livre. Je n'ai trouvé cela dans aucune critique que j'ai lue sur le roman et pourtant, ce n'est pas seulement comme lectrice mais aussi en tant que femme sans enfant que j'ai aimé ce livre et je me faisais la réflexion qu'il y avait une quantité de personnes à qui je ne pourrais pas l'offrir ou le recommander.
J'ai apprécié ce portrait de femme à la fois affaiblie et endurcie par l'angoisse : affaiblie et suspendue au souffle hésitant de sa fille Irène, compatissante et solidaire envers les autres couples dans sa situation, dure voire distante et désincarnée avec son entourage et injuste envers le corps médical.
J'ai globalement aimé l'écriture fine et allusive de l'auteure même si je l'ai trouvée quelquefois sur-écrite, artificiellement maniérée notamment dans les dialogues. En revanche, toutes les descriptions de Naples (aussi bien géographiques que sociologiques), tous les passages concernant l'enfance de Maria, son ascension sociale, son travail, sont à la fois passionnants et d'une justesse admirable de même que tous les paragraphes évoquant ses craintes de mère et la fragilité de sa fille, émouvants sans être larmoyants.
Le mode allusif convient parfaitement au récit de ces moments là : l'attente indiscible, la peur fatigante, l'impuissance révoltante, aux blessures liées à l'absence ambigue du père et à la solitude face à l'angoisse. Le texte aurait cependant mérité quelques pages de plus sur les aspects liés à la formation continue qui, à mon avis, constituent les meilleures pages du livre (et paradoxalement les plus humaines).
Loin de constituer des digressions superflues par rapport au thème central du roman, ces pages, de même que celles consacrées à la ville et à l'enfance, concourrent à la crédibilité du portrait de femme et du récit dans son ensemble tant il est vrai que j'imagine que le fait de devoir continuer à penser, à travailler, à vivre alors que son enfant y parvient à peine rajoute à la douleur et au sentiment d'impuissance.
2 extraits contrastés piochés chez Lulu et Aifelle
- Nous ferons une nouvelle échographie dans quinze jours.
- D'accord, mais d'ici là, que comptez-vous faire ?
- Attendre.
- Ça, je peux le faire moi aussi.
- Vous pouvez espérer, madame.
- Écoutez, à chacun son travail, faites le vôtre. Moi je fais le mien. Et laissons le sien au prêtre.
- À présent, vous nous détestez, c'est normal.
- Non, ce n'est pas de ça qu'il s'agit : il faut que vous appreniez à parler de ce que vous connaissez. Détester, espérer, c'est quoi ces mots ? Enfin, un peu de sérieux. Faites l'efforts d'en rester aux mots de votre métier.
Quand, certains jours, je la trouvais allongée sur le ventre et pas sur le dos, j'étais d'abord perdue, puis émue, à la pensée qu'elle avait un dos. Irène sentait le plastique humide et surchauffé, certains soirs, je rentrais à la maison le milieu de l'avant-bras marqué d'un profond sillon bleuâtre, dû au poids de mon bras sur le bord des hublots. Je ne portais plus de montre, parce que le lavage antiseptique prévoyait qu'on l'enlève et que nous vivions pour le lavage antiseptique. Je mesurais les jours qui passaient à la taille de la main d'Irène serrant une des mes phalanges.
Quelques liens
Théoma : beaucoup de sensibilité mais un peu de monotonie
Lulu du L café : un sujet marquant et un livre juste
Mango : trop de digressions éloignent de l'émotion
Sylire : confession en demi-teinte avec parfois trop de distance
Cathulu : un beau portrait de femme sans misérabilisme
Aifelle : des réactions justes, une vraie personnalité et une écriture fluide
Conclusion
Un sujet douloureux traité tout en finesse et sensibilité pour un résultat parfois trop elliptique cependant.