Devinez où (j'ai passé la nuit du vendredi 30 avril au samedi 1er mai)

Bonjour aux habitué(e)s des nocturnes
Bonjour aux victimes de nuits blanches studieuses
Bonjour aux zotres

J'ai une façon bien à moi de célébrer la fête du travail et quelques uns des dessins contenus dans ce message devraient vous donner une indication sur la manière pas du tout émoustillante dont j'ai passé ma nuit. Ce genre de mésaventure ne m'arrivant qu'une à deux fois par an en moyenne, autant que ce soit aujourd'hui, non ?

Ben oui, ce n'est pas le tout d'aller là et de photographier Singapour en long, en large, en fleurs, au resto et en travers, sous tous les angles, tous les temps et toutes les heures avec incrustation de cochon en peluche, d'escargot asiatique et de doigts de pieds débridés si besoin...

... après il faut fatalement s'acharner sur Powerpoint (2007 beurk) à moins que ce ne soit l'inverse et que ce soit Powerpoint qui s'acharne à être chronophage et totalement inadapté pour la rédaction d'un rapport de 100 pages (ben oui, sinon pourquoi on aurait inventé Word pour ça, hein ?). Est-ce qu'on mange la soupe à la petite cuillère ? Est-ce qu'on coiffe des cheveux longs avec un peigne ? Est-ce qu'on récure le carrelage avec une brosse à dent (à part au service militaire ?) ? Est-ce qu'on fait la vaisselle avec des gants de boxe ? Non.

Sans compter qu'une bizarrerie n'arrivant jamais seule, ce rapport qui ne sera lu que par des français(es) doit être rédigé in angiche. A vue de nez, ça prend 3 à 4 fois plus de temps que d'écrire un rapport dans sa mother tongue et c'est évidemment beaucoup moins précis et rigoureux sur le fond. Pourquoi ne pas rédiger en français d'abord et de faire traduire le résultat ensuite si c'est vraiment nécessaire (mais quel besoin en l'espèce ?) par des gens dont c'est le métier ? En plus, je suis certaine que ça serait plus économique. Et puis, accessoirement, c'est illégal : en France, un rapport destiné à des français(es) doit obligatoirement être émis dans notre (belle) langue mais tout le monde s'en fout. C'est tellement anecdotique comme info que moi-même je ne le savais pas avant de croiser quelques militant(e)s Don Quichottesques au Salon du livre 2009. C'est bête (ou pas ?), je me sens un peu dans le même état que si je coupais un arbre en forêt amazonienne, prenais 3 bains par jour ou dispersais des sacs plastiques dans la campagne marocaine : j'ai vaguement l'impression de tromper la langue de ma vie, celle dont je suis a-mots-reuse, et de participer à sa lente et sûre destruction.

Tout cela (et d'autres choses sans doute) explique qu'il y a des jours fériés qui succèdent à des nuits laborieuses (comme les classes qui vont défiler et revendiquer dans les rues d'ici quelques heures entre deux stands de vente de muguet) où je partage l'avis de Marybirdy surtout quand la semaine a déjà plus ou moins compté 3 nuits gris clair voire presque blanches pour cause de rebellion intestinale et stomacale. D'un autre côté, on peut aussi dire que ces jours là, un café c'est peut-être déjà trop...

Mouais.